• Vers une troisième Intifada ?
  • Nasrallah apporte son soutien aux manifestants à Al-Quds (Jérusalem)
  • Washington assure que l’aide à Israël restera inconditionnelle

Les foules d’extrémistes israéliens scandant « Mort aux Arabes » provoquent la rage palestinienne contre l’occupation et font entrevoir une troisième Intifada

Par Robert Inlakesh

Robert Inlakesh est un analyste politique, journaliste et réalisateur de documentaires actuellement basé à Londres. Il a vécu dans les territoires palestiniens occupés, où il a réalisé de nombreux reportages, et travaille actuellement avec Quds News et Press TV. Il a réalisé le documentaire « Le Casse du Siècle : la catastrophe annoncée de Trump en Palestine-Israël ».

L’Encyclopaedia Britannica définit un pogrom comme « une attaque menée par une foule, approuvée ou tolérée par les autorités, contre les personnes et les biens d’une minorité religieuse, raciale ou nationale ». C’est exactement ce qui se passe aujourd’hui contre le peuple palestinien à Jérusalem.

Source : RT, 26 avril 2021

Traduction : lecridespeuples.fr

Des colons extrémistes israéliens scandant « Mort aux Arabes » à Al-Quds (Jérusalem) ont voulu chasser les Palestiniens dans la ville, mais au lieu de cela, ils ont déclenché un soulèvement national et une crise politique pour le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou.

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La police et les manifestants israéliens se disputent devant la porte de Damas après que les barrières érigées par la police israélienne aient été retirées par les manifestants, permettant l’accès à la place principale qui a été au centre d’une semaine d’affrontements autour de la vieille ville d’Al-Quds (Jérusalem). 25 avril 2021.

Les événements qui se sont déroulés jeudi 22 avril au soir, après que des centaines de partisans du groupe d’extrême droite israélien Lehava aient chassé les Palestiniens et attaqué leurs propriétés à Al-Quds (Jérusalem), étaient totalement imprévus. Les Palestiniens de tous les territoires occupés et même d’Israël même sont descendus dans la rue pour faire face aux attaques des colons et aux politiques israéliennes qui les ont encouragées.

Cependant, la presse occidentale a largement déformé la vision des événements qui ont eu lieu et ne les a pas replacés dans leur contexte. Les actions des colons extrémistes ont joué un rôle de catalyseur pour ce qui a maintenant été qualifié par certains groupes palestiniens d’ « Intifada du Ramadan », et ne sont pas la cause autonome du soulèvement.

Depuis le début du mois de Ramadan, il y a deux semaines, Israël a imposé des restrictions aux Palestiniens qui entrent dans le troisième site le plus sacré des musulmans, l’enceinte de la mosquée Al-Aqsa. Le premier jour du Ramadan, les forces israéliennes sont entrées dans l’enceinte d’Al-Aqsa et ont coupé le courant des haut-parleurs, bloquant l’appel des musulmans à la prière, afin que les Israéliens juifs au mur occidental voisin ne soient pas dérangés pendant un service commémoratif, dans ce qui a été caractérisé par le porte-parole du Hamas Hazem Qassem comme « une agression raciste contre des lieux saints et une violation de la liberté de culte ».

Israël a également placé des barrières devant l’entrée de la porte de Damas dans le « quartier arabe » de la vieille ville de Al-Quds (Jérusalem) et a empêché les Palestiniens d’assister aux prières nocturnes dans la mosquée Al-Aqsa. Ces mesures ont conduit à des affrontements avec les forces de police israéliennes dans la ville tout au long du mois de Ramadan. Puis jeudi, lorsque Lehava est descendu dans la rue, un grand groupe de Palestiniens a décidé d’affronter la foule suprémaciste israélienne et a été attaqué par la police, cette répression ayant 450 blessés en deux jours, selon des sources médiatiques locales.

Crise politique en Israël

Comme le souligne le journal israélien Ha’aretz, les doubles standards de la police israélienne étaient frappants : vendredi, le ministre israélien de la Sécurité publique, Amir Ohan, a condamné uniquement la violence palestinienne et ignoré celle commise par les Israéliens.

Les membres du mouvement Lehava se sentent maintenant enhardis, comme si le gouvernement était derrière eux, d’autant plus que le chef de la faction d’extrême droite Otzma Yehudit (« Pouvoir juif ») au sein du parti religieux sioniste, Itamar Ben-Gvir, a été élu à la Knesset. Ben-Gvir est l’avocat du dirigeant et fondateur de Lehava, Bentzi Gopstein.

Pendant longtemps, les extrémistes religieux d’extrême droite ont été exclus de la Knesset, mais le Premier ministre Benjamin Netanyahu faisant face à des accusations de corruption et à une impasse politique l’empêchant de former un gouvernement, il s’appuie désormais sur de tels groupes.

Craignant probablement une nouvelle escalade des manifestations palestiniennes à Al-Quds (Jérusalem) et en Cisjordanie et des tirs de roquettes depuis Gaza, le Premier ministre a appelé au calme. Mais cet appel n’a pas été entendu par le chef du Parti religieux sioniste, Bezalel Smotrich, qui a déclaré : « Il est peut-être temps de remplacer Netanyahou », en réponse à ce qu’il considérait comme une trahison des Juifs.

Afin de former un gouvernement de coalition après une nouvelle élection serrée, Netanyahou a besoin du Parti sioniste religieux, ce qui signifie que ses tentatives pour tenter de calmer les tensions avec les Palestiniens sont gravement entravées. S’il perd le soutien des groupes d’extrême droite, le Président israélien Reuven Rivlin pourrait demander au bloc anti-Netanyahou de tenter de former un gouvernement, mais pour l’instant, cela semble peu probable, car cela exigerait que les partis arabes s’allient avec l’extrême droite.

Cela signifie qu’en raison du soulèvement palestinien unifié, Netanyahou reçoit un ultimatum : choisissez l’escalade, ou alors abandonnez vos alliés dans le Parti religieux sioniste et risquez qu’Israël se dirige vers de cinquièmes élections en seulement deux ans.

La troisième Intifada ?

Pour la première fois peut-être depuis la fin de la deuxième Intifada, en 2005, les Palestiniens de Jérusalem-Est, de Cisjordanie et de la bande de Gaza se dressent ensemble contre Israël, à travers les lignes de parti, de manière significative.

La question palestinienne a été trop longtemps oubliée en ce qui concerne le discours politique israélien, car, mis à part les tirs occasionnels de roquettes depuis la bande de Gaza illégalement assiégée, les Israéliens ne prêtent guère attention aux Palestiniens. Cela a changé rapidement, cependant, et presque du jour au lendemain.

Les manifestants palestiniens ont soudainement mis le système politique israélien en échec, et maintenant, le sort du gouvernement israélien pourrait reposer uniquement sur la manière dont les autorités israéliennes réagissent aux Palestiniens.

J’ai parlé au journaliste indépendant palestinien Wafa A Al-Udaini, de la bande de Gaza, et au photojournaliste Hamde Abu Rahmah, de Cisjordanie, qui ont expliqué le sentiment actuel comme un renouveau de la cause nationale. Le sentiment qu’ils ont tous deux exprimé est que quelque chose de grand était en train de se construire.

La question s’est également posée de savoir si le Président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, pourrait retarder les premières élections palestiniennes en 15 ans, parce qu’Israël ne répond pas à la demande de permettre aux Palestiniens de Jérusalem-Est de voter. Si les élections sont annulées (ce qui, en fait, semble probable, en raison des craintes que le Fatah d’Abbas ne perde face au Hamas), les tensions pourraient s’intensifier davantage car Israël sera accusé de violer ses engagements et de bloquer la démocratie palestinienne.

Alors que les manifestations se poursuivent tous les soirs et qu’Israël calcule ce qu’il fera ensuite, il est important de comprendre que ce soulèvement n’est pas simplement une réaction aux colons extrémistes. Tout comme cela s’est produit en 1987, lorsque la première Intifada a commencé, un seul événement a contribué à évoquer la rage de toute une population souffrant sous l’occupation.

L’expansion des colonies, les démolitions de maisons, les difficultés rencontrées sous l’occupation militaire, le siège de Gaza et les politiques discriminatoires mises en œuvre à Al-Quds (Jérusalem), qui visent à exproprier jusqu’à 2100 Palestiniens dans les seuls quartiers de Silwan et Sheikh Jarrah cette année, ont conduit à ce moment.

Les actions des manifestants ont fait en sorte que la question palestinienne soit à nouveau au premier plan de l’esprit du gouvernement israélien. La balle est dans le camp d’Israël et, selon la manière dont il choisit de réagir, les Palestiniens aviseront.

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Nasrallah apporte son soutien aux manifestants à Al-Quds (Jérusalem)

Discours du Secrétaire Général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, le 28 avril 2021, à l’occasion des veillées spirituelles hebdomadaires de Ramadan.

Source : video.moqawama.org

Traduction : lecridespeuples.fr

https://www.dailymotion.com/video/x8110kj

Vidéo

Transcription :

 […] Avant d’entrer dans le sujet (religieux) de cette veillée (spirituelle) de Ramadan, ce mois de Dieu grandiose, je tiens à mentionner rapidement certains événements.

Premièrement, face à ce qui se passe à Al-Quds (Jérusalem), dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, je ne peux qu’exprimer mon soutien, mon admiration, mon respect et mon estime face au courage, à la foi et à l’élan noble des habitants d’Al-Quds, en particuliers les jeunes qui manifestent sur les places et qui font face à mains nues aux soldats de l’ennemi armés de pied en cap, face à la solidarité de la Cisjordanie, et face à l’entrée de la bande de Gaza dans cet affrontement, de façon militaire (tirs de roquettes), étudiée et limitée afin d’imposer de nouvelles équations (de dissuasion).

Tous ces développements sont très importants, et doivent être considérés avec sérieux et attention.

Quoi qu’il en soit, tout ce qui concerne la Palestine, la cause palestinienne et la lutte contre l’ennemi sioniste, nous l’évoquerons plus en détail durant la Journée Internationale d’Al-Quds (le 7 mai), avec la grâce de Dieu. […]

https://www.dailymotion.com/video/x80w4rx

https://www.dailymotion.com/video/xxp0t2

Voir également Israël est un État à parti unique (et Sharon fut le dernier des Rois d’Israël)

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Tandis que des colons israéliens déchaînés scandent « Mort aux Arabes » à Al-Quds (Jérusalem), Washington assure que l’aide à Israël restera inconditionnelle

Par Philip Giraldi

Source : TheUnzReview

Traduction : lecridespeuples.fr

[…] Malgré l’extrême violence et le racisme derrière ces attaques, cette histoire ne semble pas intéresser le nombre disproportionné de sionistes parmi les rédacteurs en chef et les journalistes américains [ou occidentaux en général]. En cours de route, les Juifs en colère ont tabassé des Palestiniens et ont attaqué leurs maisons et leurs commerces dans l’un des derniers quartiers arabes de la vieille ville, Sheikh Jarrah.

Voir Norman Finkelstein dénonce l’assimilation de l’antisionisme à une forme d’antisémitisme

Les attaques contre les Palestiniens, y compris leurs maisons et leurs moyens de subsistance, se sont multipliées à Al-Quds (Jérusalem) et en Cisjordanie occupée au cours des derniers mois, sans aucune intervention de la police israélienne. Les colons auraient fait partie d’un groupe israélien de droite appelé Lehava qui a organisé la violente manifestation dans le but de « restaurer la dignité juive » en « cassant la gueule des Arabes ». Lehava a prétendu qu’il ne s’agissait que de vengeance après des attaques présumées contre des Juifs par des Palestiniens à Al-Quds (Jérusalem) et aux alentours, mais la plupart des rapports indiquent que les violences récentes ont plutôt été causées par des groupes d’adolescents juifs à la recherche de problèmes. […]

105 Palestiniens ont été blessés et 22 sont toujours à l’hôpital. Un Palestinien a reçu une balle dans la tête par un garde-frontière armé qui a tiré sur les contre-manifestants, et il y a des informations non confirmées selon lesquelles au moins quatre autres Arabes sont morts.

Dans un monde normal et si les États-Unis (où les pays de l’UE) avaient un gouvernement normal qui adhérait à une sorte de boussole morale, il aurait pu y avoir une protestation venant de l’administration du Président Joe Biden ou du Congrès qui est la « maison du peuple », mais il n’y a pas eu le moindre gémissement de protestation. Au contraire, si le Congrès pensait à Israël, il regardait dans une direction très différente, vers ceux que le Premier ministre Benjamin Netanyahou a déclaré être les ennemis de son pays. Les attaques de colons israéliens ont commencé le 22 avril, ironiquement le jour même où les membres du Congrès Ted Deutch et Michael McCaul ont publié une lettre qu’ils avaient parrainée. La lettre avait pour but de mettre fin à toute considération selon laquelle les États-Unis pourraient simplement conditionner leurs milliards de dollars de largesses à l’État juif chaque année sur la base du fait que Netanyahou et sa bande de criminels de guerre se retiennent un peu.

Voir Au nom du Christ : le patriarche d’Al-Quds (Jérusalem) appelle les chrétiens à embrasser la cause palestinienne

Une telle possibilité a été soulevée par les sénateurs Elizabeth Warren et Bernie Sanders, ainsi que par une poignée d’autres législateurs courageux, qui ont exprimé leur inquiétude qu’Israël agisse sans retenue tant qu’il sait que son argent de Washington continuera de couler à flots. En particulier, Israël fait actuellement pression sur le Congrès et utilise son influence médiatique pour s’opposer à tout retour des États-Unis dans l’accord multilatéral visant à limiter et à inspecter le programme de développement nucléaire de l’Iran, ce que Biden semblerait avoir l’intention de faire. L’accord précédent, qui était respecté par l’Iran, est devenu en grande partie lettre morte lorsque le Président Donald Trump, agissant au nom des principaux donateurs juifs du GOP ainsi que ses conseillers néo-conservateurs, s’est retiré du plan existant, le JCPOA, en 2017.

La lettre a été signée par 330 membres du Congrès, à peu près moitié républicains et moitié démocrates, soit près des deux tiers de la Chambre et du Sénat. Elle commence par « Alors que les États-Unis font face à des défis mondiaux pressants, nous croyons fermement qu’une aide étrangère robuste des Etats-Unis est vitale pour garantir nos intérêts en matière de sécurité nationale à l’étranger. Un programme qui bénéficie d’un soutien bipartite particulièrement fort et pour lequel nous, Démocrates et Républicains, demandons instamment que vous continuiez à soutenir fermement, est le financement intégral de l’aide à la sécurité à Israël. » Puis les balivernes habituelles sur la façon dont « Israël continue de faire face à des menaces directes de l’Iran et de ses mandataires terroristes… Notre aide à Israël est une dépense vitale et rentable qui fait avancer d’importantes intérêts de sécurité nationale américains dans une région très difficile. »

Bien sûr que c’est le cas ! Il suffit de demander aux victimes de l’attaque israélienne contre le navire américain USS Liberty en juin 1967, qui a tué 34 Marines et en a blessé 171 autres. Mais peu importe. La seule chose qui manquait dans la lettre était l’affirmation standard qu’Israël est le meilleur ami des Etats-Unis dans le monde entier, ce qui est obligatoire dans ces documents, probablement parce que tout le monde au Congrès l’a déjà accepté. Il faut aussi se demander pourquoi les 205 autres membres du Congrès n’ont pas signé la lettre, cet acte étant également obligatoire, et il faut supposer que leurs mères venaient de mourir ou quelque chose de similaire.

Voir L’ONU censure la publication d’une liste noire des entreprises implantées dans les territoires occupés et Nasrallah dénonce la soumission de l’ONU à Israël et aux USA

La lettre rappelle également que « le Président Biden a déclaré : ‘Je ne vais pas mettre en place des conditions pour l’assistance à la sécurité étant donné les graves menaces auxquelles Israël est confronté, et cela serait, je pense, irresponsable’ » avant d’ajouter que « Réduire le financement ou ajouter des conditions sur l’assistance à la sécurité serait préjudiciable à la capacité d’Israël de se défendre contre toutes les menaces. »

Le Comité américain des affaires publiques israéliennes (AIPAC), considéré comme l’élément le plus visible du lobby israélien, a été très satisfait de la lettre. Son porte-parole, Marshall Wittmann, a déclaré au site Web Jewish Insider que la lettre est « une déclaration bipartisane très forte selon laquelle une assistance sécuritaire complète à Israël – sans conditions supplémentaires – est dans l’intérêt de la sécurité nationale des États-Unis. »

Voir Apartheid 2.0 : les colonies israéliennes transforment les maisons palestiniennes en cages

Pour une fois, il serait agréable de voir quelqu’un au Congrès ou à la Maison Blanche admettre que lier ses arrangements de sécurité à une nation que la plupart des pays du monde considère comme « Etat-voyou » n’est pas exactement une chose intelligente à faire, mais tout dépend de la façon dont on définit « intelligent ». Il est intelligent pour un membre du Congrès en herbe d’avoir à ses côtés les médias dominés par les Juifs et l’invincible lobby israélien. Il est intelligent de recevoir une tape affectueuse de l’AIPAC sur la tête. Il convient de noter, bien sûr, que la lettre et les commentaires qui l’entourent ne font aucune référence au comportement des foules juives déchaînées à Al-Quds (Jérusalem) qui étaient assoifées de sang, même si cela se produisait alors que le document était diffusé dans les médias.

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En plus de la « menace » posée par des législateurs comme Sanders et Warren, la lettre était clairement destinée à relever un défi venant de la membre du Congrès Betty McCollum, qui a parrainé à deux reprises une législation pour interdire à Israël d’utiliser l’aide financière américaine pour torturer les Arabes et, en en particulier, tabasser et emprisonner des enfants palestiniens. Sa législation sur la Promotion des droits de l’homme pour les enfants palestiniens vivant sous l’occupation militaire israélienne, H.R. 2407, modifie une disposition de la loi sur l’assistance étrangère connue sous le nom de « loi Leahy » pour interdire le financement de la détention militaire d’enfants dans tout pays, y compris Israël. McCollum fait valoir qu’environ 10 000 enfants palestiniens ont été détenus par les forces de sécurité israéliennes et poursuivis devant les tribunaux militaires israéliens depuis 2000. Ces enfants, âgés de 11 à 15 ans, ont parfois été torturés par des étranglements, des coups et des interrogatoires coercitifs.

Carlos Latuff on Twitter: "I applaud @BettyMcCollum04 for her courage on  releasing this bill, seeking to end US complicity for #Israel human rights  violations against Palestinians. https://t.co/UhFZ5twERQ Cartoon  @Mondoweiss… https://t.co/ezpiVcHVyG"

La lettre de Deutch-McCaul est apparue comme par hasard moins d’une semaine après que McCollum, rejointe par 15 co-parrainants démocrates progressistes, a soumis son projet de loi, qui, certes, ne sortira jamais du Comité pour passer au vote. En septembre 2020, environ 157 enfants étaient toujours détenus dans les prisons israéliennes, et bien qu’il soit difficile de répartir l’argent vers Israël qui est avancé en une somme forfaitaire, on pourrait penser que l’objectif est admirable pour quiconque, si ce n’est le puissant lobby israélien toujours en alerte.

L’engagement du Congrès, ainsi que son message clair selon lequel il y a suffisamment de votes pour annuler toute tentative de la Maison Blanche de réduire l’aide inconditionnelle à Israël, vise également à envoyer un avertissement à une autre menace perçue pour Israël, celle du boycott non violent croissant du Mouvement Boycott, Désinvestissements et Sanctions (BDS). Le mouvement, qui est particulièrement fort sur les campus universitaires, est de facto criminalisé dans les États de tout le pays, au moins 26 jusqu’à présent, et cela continue, sans parler des projets de loi du Congrès qui feraient peut-être de la question du boycott d’Israël un crime passible de graves peines d’emprisonnement et de lourdes amendes.

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Le message primordial est que les amis d’Israël aux États-Unis, ainsi que dans des pays comme la Grande-Bretagne, la France et le Canada, sont trop forts pour être confrontés. Dans ce cas, le racisme évident et le recours à la violence meurtrière par une large composante de la population israélienne devraient résonner avec un Congrès et des médias en raison des récentes convulsions vécues ici chez nous. En effet, la plupart des « faiseurs d’opinion » sautent dans le train de Black Lives Matter (BLM). Ce soutien pour BLM est ironiquement très visible dans les actions entreprises par les principaux groupes de défense israéliens comme l’AIPAC et l’Anti-Defamation League (ADL), mais cela ne signifie pas qu’il y ait une empathie à partager pour le sort des Palestiniens. En effet, ce sont des mesures prises pour se rapprocher des Noirs afin de contenir tout éventuel sentiment pro-arabe.

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Une exigence de réponse humaine aux souffrances des Palestiniens ne transparaîtra jamais aux États-Unis car, franchement, Israël et ses partisans ont assidûment acheté le contrôle des médias américains ainsi que de la Maison Blanche et du Congrès à un point tel qu’ils peuvent obtenir ce qu’ils veulent et ne jamais être contestés. Cela, bien sûr, doit prendre fin, mais la vraie question est de savoir comment y parvenir alors que nous, le peuple, avons été effectivement privés de nos droits sur la question. Quand votre gouvernement a été acheté et votre liberté d’expression limitée par les oligarques qui contrôlent ce qui passe dans les médias, où allons-vous ? C’est en effet une impasse.

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