Extrait de la conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Moscou, 14 juillet 2022.

Source : Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie

Point de situation dans le Donbass, en Ukraine et autour

Les unités armées sous le commandement du régime de Kiev et les néonazis continuent de perpétrer des attentats sur les territoires libérés des Républiques populaires de Lougansk (RPL) et de Donetsk (RPD) ainsi que de la région de Kherson. Dans la nuit du 12 au 13 juillet, les forces ukrainiennes ont lancé une frappe massive contre Lougansk. Neuf projectiles de lance-roquettes multiples (LRM) américains HIMARS ont été tirés sur la ville.

Dans la nuit du 11 au 12 juillet, les unités ukrainiennes ont bombardé la localité de Novaïa Kakhovka, région de Kherson, faisant exploser des entrepôts attenants aux sites civils contenant du salpêtre, des médicaments, et endommageant sérieusement un hôpital, des maisons résidentielles et d’autres infrastructures urbaines. L’attaque a fait sept morts et une centaine de blessés.

Le 11 juillet, les combattants ukrainiens ont attaqué le centre administratif d’Amvrossievka de la RPD au moment précis où des représentants de l’organisation de volontaires Jeune République distribuaient l’aide humanitaire aux habitants locaux, faisant 3 morts et 39 blessés.

Des frappes massives se poursuivent contre Donetsk et ses banlieues. Les tirs ciblent des quartiers résidentiels, des magasins, des marchés, des établissements de santé et d’autres sites sociaux. L’armée ukrainienne utilise partout des LRM HIMARS envoyés par les États-Unis. Tout cela se déroule avec une contribution directe de Washington qui non seulement fournit à Kiev les renseignements nécessaires, mais également a officieusement envoyé des instructeurs qui aident le régime de Kiev à « viser correctement ». Comme en témoignent les nombreux commentaires apparus sur les réseaux sociaux ukrainiens et dans la presse occidentale.

C’est aux livraisons de ces armements lourds qu’est liée l’activation de l’artillerie ukrainienne, qui a de toute évidence reçu l’ordre de la capitale d’utiliser sans la moindre hésitation ces armes contre la population civile.

Malheureusement, la liste des villes et des villages de la RPD, de la RPL et de la région de Kherson touchés par ces bombardements barbares peut être mise à jour quotidiennement. Cette situation est plus que convenable pour les parrains américains du régime de Kiev. Rien d’autre ne peut expliquer l’intention de Washington, exprimée le 8 juillet 2022, de fournir à l’Ukraine quatre autres LRM HIMARS avec des pièces et des munitions. 2,7 milliards de dollars ont été alloués à ces fins dans le cadre du paquet total d’aide de plus de 40 milliards de dollars que Washington a l’intention de dépenser pour renforcer la « capacité de défense des forces ukrainiennes ». Selon l’Institut de Kiel pour l’économie mondiale, de telles dépensent dépassent largement le budget militaire de l’Australie (environ 32 milliards de dollars) et elles continuent de grandir. Les Américains exigent que leurs alliés adoptent la même approche. Apparemment, les nouveaux horizons dans l’armement des néonazis ukrainiens seront déterminés pendant la quatrième réunion du Groupe de contact pour le soutien militaire de l’Ukraine mené par le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin au format Ramstein, prévue le 20 juillet en visioconférence.

Les récentes déclarations du ministre ukrainien de la Défense Alexeï Reznikov concernant l’intention de Kiev de lancer prochainement une « contre-offensive » sur l’axe sud ainsi que les propos du secrétaire du Conseil de sécurité nationale et de défense d’Ukraine Alexeï Danilov sur « l’objectif fixé par Vladimir Zelenski de libérer tout le pays » témoignent de la volonté de persuader l’Occident de poursuivre les livraisons d’armes. À ces fins le régime de Kiev compte recruter près d’un million de personnes, notamment à l’étranger. Il a été prescrit aux représentations diplomatiques de mobiliser les citoyens ukrainiens se trouvant à l’étranger, des hommes entre 18 et 60 ans. Nous voudrions voir comment cela se déroulera dans les pays de l’UE, par exemple à Nice. Selon la presse occidentale, 40% des réfugiés du territoire ukrainien ont élu résidence dans cette ville. C’est bien connu, « en général » à Nice viennent des gens qui n’ont ni de moyens ni d’opportunités. Nous espérons que les médias, la presse et les journalistes mondiaux couvriront ces activités de mobilisation.

Peut-être que la politique migratoire ratée de l’UE et le comportement des « réfugiés » en soi ont pousser l’Occident à inciter le régime de Kiev à entamer une mobilisation des citoyens ukrainiens à l’étranger et ainsi s’en débarrasser les renvoyant chez eux. Du point de vue du droit occidental, il est impossible de le faire légalement. Nous espérons que les médias mondiaux suivront de près ces activités de mobilisation.

En outre, Varsovie s’est portée volontaire pour aider Kiev à rassembler « l’armée nécessaire », annonçant son intention de déporter tous les « Ukrainiens déviationnistes ». Voilà la véritable attitude envers les réfugiés, un « sommet » du droit humanitaire et d’humanisme. Quand la disposition à aider les personnes ayant quitté leur pays s’épuise, il vaut mieux les expulser et forcer à se battre. Tout cela, ce sont des signes de déclin moral, d’idéologie criminelle des régimes occidentaux. Dans ce contexte, notre attention a été attirée par l’information parue dans le journal Daily Mail concernant le début de la préparation à la base militaire de Manchester de premiers groupes (environ 600 personnes) de militaires ukrainiens qui, selon une entente avec Kiev, doivent suivre une formation de trois semaines pour apprendre à utiliser les armes occidentales remises aux forces armées ukrainiennes. C’est précisément une véritable guerre hybride. À une époque, le régime de Kiev et les forces afférentes tentaient de tourner en dérision nos déclarations qu’ils sont utilisés comme un instrument. Il devient clair à présent qu’ils ont manqué un point important dans la compréhension des faits. Le régime de Kiev se transforme aujourd’hui en une arme non seulement contre la Russie, mais également contre l’Ukraine elle-même, car plus personne ne songe au sort de ses citoyens. Selon les médias européens, de tels entraînements se déroulent déjà ou seront prochainement organisés dans d’autres pays de l’Otan.

Quels que soient les efforts des États-Unis et de leurs alliés pour renforcer la capacité opérationnelle du régime de Kiev, l’opération militaire spéciale menée par la Russie se poursuivra, comme l’a annoncé plusieurs fois notre gouvernement. Tous les objectifs fixés seront remplis.

Sur la réunion informelle des membres du Conseil de sécurité des Nations unies consacrée à la formule Arria sur le néonazisme et le nationalisme radical en Ukraine

Le 11 juillet dernier, à l’initiative de la Russie, une réunion informelle des membres du Conseil de sécurité des Nations unies selon la formule Arria a eu lieu sur le thème « Le néonazisme et le nationalisme radical comme causes principales de la crise en Ukraine ». L’objectif de l’évènement était de discuter des origines et des conditions préalables à l’enracinement de l’idéologie nazie en Ukraine. Nous entendons et lisons régulièrement des remarques idiotes et sarcastiques: « quels nazis en Ukraine? », « quelle logique nationaliste? », « où sont les écussons sur les manches? ». En suivant de telles approches, nous pouvons conclure que si Zelenski ne fait pas un salut nazi, alors il n’y a aucun nationalisme, nazisme ni néofascisme en Ukraine. Une telle logique témoigne d’un manque total de compréhension des réalités historiques et des évènements actuels. Ce rire niais au fond de la classe, où l’on n’entend pas le professeur, où l’on ne fait pas ses devoirs, où l’on ne cherche pas à évoluer, mais où l’on peut rire des problèmes sérieux. La situation est discutée depuis de nombreuses années et depuis huit ans presque quotidiennement. Avant 2014, des exemples de la montée du néonazisme ont été invoqués à plusieurs reprises et pas seulement sur le territoire ukrainien. Regardez comment l’Europe est « infectée » par le bacille néonazi maintenant. Les Européens le reconnaissent eux-mêmes. Lisez les rapports des organisations de défense des droits de l’homme, écoutez les députés européens eux-mêmes, les militants des droits de l’homme qui citent des exemples concrets de réunions et non pas de quelconques cellules clandestines, mais d’organisations tout à fait publiques, de promotion de projets de loi, de légalisation de la littérature et de l’idéologie, de participation à des pogroms, de profanation de tombes et de lieux de culte pour des motifs ethniques. Nous n’inventons rien. Tout cela repose sur des preuves factuelles, diffusées par des personnalités publiques des pays occidentaux, mais l’on peut toujours continuer à rire.

Dans notre présentation, étayée par des séquences vidéo d’archives et actuelles, nous avons expliqué en détail comment la fusion du nazisme avec le nationalisme militant avait abouti à la radicalisation d’une partie de la société ukrainienne et provoqué, grâce à un soutien extérieur actif, le coup d’État illégitime de 2014 qui a entraîné la persécution des citoyens russophones et d’autres évènements.

Les orateurs invités, parmi lesquels l’avocat des droits de l’homme de Donetsk Sergueï Kojemiakine et l’enquêteur du ministère de l’Intérieur de la RPD Kirill Revine, ont illustré ces arguments par des faits concrets et des preuves de « première main ». La vidéo de cette réunion est disponible sur Internet, et nous nous engageons à la diffuser sur les réseaux sociaux du ministère russe des Affaires étrangères. Le président de la Fondation pour la recherche sur la démocratie Maxim Grigoriev a commenté un certain nombre de ses propres entretiens avec des habitants affectés du Donbass, tandis que l’historien et le chercheur de l’Institut d’histoire de l’Académie des sciences de Russie Alexandre Dioukov a souligné, entre autres, le caractère antisémite et raciste du nationalisme ukrainien. Le réalisateur allemand de documentaires Wilhelm Domke-Schulz, dont les documentaires notamment sur les évènements d’Odessa en 2014 sont interdits en Europe, s’est également distingué par un discours remarquable.

Bien entendu, tout cela est « drôle »: en interdisant la publication de faits et d’informations, on peut se moquer du génocide. Dans les pays de l’UE, y compris l’Allemagne, les documentaires réalisés par leurs propres cinéastes sont interdits, voilà pourquoi c’est « drôle ». L’UE regarde sa propre propagande et les informations sponsorisées par les institutions de l’Otan et de Bruxelles. Si l’on ne fait attention qu’à cela, comment faire pour comprendre ce qui se passe réellement? Cependant, la plupart des journalistes occidentaux n’ont jamais été dans le secteur immédiat du conflit ukrainien interne pendant ces huit dernières années. Les rapports occasionnels des lieux d’affrontements n’ont jamais été largement diffusés.

Les représentants de tous les États membres du Conseil de sécurité des Nations unies ont assisté à la réunion informelle de la formule Arria. Les opposants des pays occidentaux se sentaient mal à l’aise en évitant soigneusement le sujet officiel de l’évènement et en se concentrant habituellement sur la condamnation de l’opération militaire spéciale et les thèses éculées sur la « propagande russe rampante ». En même temps, plusieurs délégations ont manifesté un véritable intérêt envers les informations des orateurs sur la situation actuelle de la propagation du néonazisme et du nationalisme radical en Ukraine et leurs antécédents historiques. Des parallèles ont été établis avec les crimes du colonialisme et la résurgence des idées de supériorité de la race.

L’initiative russe a permis de transmettre des évaluations objectives des évènements et des phénomènes sociaux qui se déroulent en Ukraine. Compte tenu de l’ignorance permanente de ces informations par les médias occidentaux, nous considérons qu’il est important de poursuivre la pratique de l’organisation de ce genre de réunions informelles sur la plateforme du Conseil de sécurité des Nations unies.

Sur le rapport publié sur le site du Département d’État américain « Le Kremlin recourt à l’antisémitisme pour vilipender l’Ukraine »

Un rapport surprenant intitulé « Le Kremlin recourt à l’antisémitisme pour vilipender l’Ukraine » a été publié sur le site officiel du département d’État américain. Ce « chef-d’œuvre » ressemble aux mêmes fakes de propagande que le secrétaire d’État Antony Blinken s’est autorisé en déclarant que la Russie « détient de force un million et demi de citoyens ukrainiens sur son territoire en leur distribuant des passeports russes ». Pour ceux qui ont plus ou moins une compréhension de la procédure de délivrance des passeports à un million et demi de personnes, de tels commentaires semblent ridicules. Nous percevons de le même manière les déclarations des officiels japonais selon lesquelles le lieu du sommet du G7 à Hiroshima n’a pas été choisi par hasard et s’explique par « une éventuelle frappe nucléaire de la Russie ». Nous nous souvenons parfaitement que les frappes nucléaires sur Hiroshima et Nagasaki ont été effectuées par les États-Unis. À ce jour, c’est le seul exemple d’utilisation ciblée d’armes nucléaires contre des civils et pas comme élément de guerre. Cela fait longtemps que Tokyo l’a oublié. On lui a ordonné de l’oublier. Aujourd’hui, ce type de compilation de faits constitue une manipulation classique de l’information de l’esprit. Un autre rapport selon lequel la Russie « utilise » le problème de l’antisémitisme pour vilipender l’Ukraine fait partie du même paradigme. De toute évidence, il n’est plus possible de passer entièrement sous silence l’histoire des néonazis. Alors, pour changer l’ordre du jour, ils recourent à une astuce qui consiste à garder les mots en place mais à changer le degré d’accentuation.

Le 11 juillet cette « œuvre impérissable » a été publiée sur le site officiel du département d’État. Le document affirme que les officiels et les médias d’État russes divulguent de fausses informations sur les atrocités et les massacres des bataillons nationalistes et sur la nature nazie des dirigeants ukrainiens dans le seul but de justifier la « guerre » contre l’Ukraine. Nous travaillions sur ce sujet et, comme ils disent, nous « diffusions » des documents depuis longtemps, bien avant le mois de février. Nous appelons la communauté internationale à mener sa propre enquête, à se pencher sur les documents et à envoyer ses propres correspondants en Ukraine, comme l’a dit à plusieurs reprises le ministre des Affaires étrangères de la Russie Sergueï Lavrov, afin de voir le problème de leurs propres yeux et de l’étudier. Ici la présentation est telle que la Russie aurait commencé à utiliser une telle « compilation de faits » depuis le mois de février de cette année.

Après le coup d’État de février 2014, les positions des forces nationalistes radicales déjà présentes en Ukraine se sont renforcées. En 2014, elles ont été utilisées à grande échelle lors du coup d’État. Les radicaux ont commencé à propager ouvertement des idées d’intolérance ethnique, y compris l’antisémitisme, auquel cependant on ne peut pas tout réduire. Le nationalisme est une notion plus vaste qui représente l’intolérance envers différentes nationalités. Les « fondateurs » du nationalisme ukrainien tels que Petlioura, Konovalets, Bandera, Choukhevitch, Stetsko, Melnik et d’autres criminels de guerre sont imposés à la société comme des références de moralité. Je tiens à vous rappeler que les bataillons nationalistes Azov, Aïdar et autres sont incorporés dans les forces de sécurité ukrainiennes. Il y a encore une dizaine d’années ces éléments étaient considérés en Ukraine et dans la communauté internationale comme des éléments marginaux, comme une force séparée du gouvernement. En même temps, les nationalistes avaient déjà perpétré un coup d’État (ils avaient été formés à l’avance) et ont été intégrés dans les forces armées ukrainiennes par la suite.

Depuis l’arrivée au pouvoir du président Zelenski en 2019, il n’y a pas eu de véritables progrès dans la lutte contre l’idéologie nationaliste, notamment l’antisémitisme. Les actions illégales menées par des groupes radicaux de droite et nationalistes contre des personnes de différentes nationalités, y compris des Juifs, restent impunies. Il y a des cas de profanation de lieux de culte et de sites commémoratifs. Personne n’en sait rien? Personne n’en a jamais entendu parler, ni en Occident, ni au département d’État? En voici quelques exemples factuels et documentés.

Parmi les manifestations les plus évidentes d’antisémitisme, on peut citer la distribution de dépliants xénophobes par l’organisation Jeunesse de Galice à Lvov (mai 2021), les menaces des nationalistes adressées aux hassidims qui se rendent à Ouman pour célébrer le nouvel an juif (septembre 2021), des graffitis sur un point d’information près du cimetière juif de Bogouslav dans la région de Kiev et des croix gammées sur les grilles de la synagogue de Nikolaïev (octobre 2021), le festival annuel de musique « Répétons Koliivchtchina » à Kiev en octobre (la révolte des Haïdamaks au XVIIe siècle, au cours de laquelle environ 10.000 Juifs ont été assassinés). La réaction de l’opinion publique a été très forte lorsque le maire adjoint de Chepetovka (région de Khmelnitski), Iouri Vakhotski, a déclaré en septembre 2021 que la tragédie de Babi Iar était « le châtiment de Dieu envers les Juifs pour l’Holodomor », et lorsque le chef de la section du parti Patrie à Khmelnitski, Alexandre Choloveï, a affirmé que plus il observait la célébration d’Hanoukka, « mieux il comprenait Hitler ». Où est-ce que nous vivons tous? Cela n’est jamais arrivé? Tout cela a été inventé? Personne au département d’État n’a jamais entendu cela? Il existe des dizaines d’exemples comme celui-ci.

Est-il possible que quelque chose comme cela se produise dans divers pays qui nient et condamnent par tous les moyens les manifestations de nationalisme et de xénophobie au niveau de l’État? Si cela se produit (il existe partout des salauds et des personnes indignes qui violent la loi), il y a toujours une réaction officielle parce que c’est interdit au niveau de l’État. Bien évidemment, les responsables, les hommes politiques et les personnalités publiques qui sont directement impliqués dans la gestion du pays ne peuvent pas accepter un tel comportement. En Ukraine, cependant, c’est une autre histoire. Ce n’est pas quelque chose qui vient uniquement d’en bas, quelque part localement. Tout est alimenté à différents niveaux. Il suffit de lire les révélations de l’ambassadeur de l’Ukraine en Allemagne, Andreï Melnik.

Selon le registre unifié des décisions du tribunal de l’Ukraine (j’espère que le département d’État est en mesure de se permettre quelques clics pour le consulter), depuis 2014, les tribunaux locaux n’ont pas rendu un seul jugement en vertu de l’article 161 du code pénal de l’Ukraine « violation de l’égalité des citoyens en fonction de leur race, de leur nationalité ou de leur attitude envers la religion ». Donc il n’y a eu aucun précédent? Les affaires de discrimination, d’antisémitisme et de xénophobie sont généralement requalifiées par les autorités chargées de l’enquête en hooliganisme domestique.

Il est révélateur que seuls deux États membres de l’ONU, l’Ukraine et les États-Unis, ont voté contre la résolution annuelle de l’Assemblée générale des Nations unies intitulée « Lutte contre la glorification du nazisme, du néonazisme et d’autres pratiques qui contribuent à alimenter les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l’intolérance qui y est associée » au cours des dernières années. Pourquoi deux pays seulement votent-ils systématiquement contre une résolution condamnant le néonazisme? Il doit y avoir une explication. Où sont tous ces « avocats du diable » affirmant qu’il n’y a pas de néonazisme en Ukraine? Veuillez expliquer cela également.

Dans ce contexte, il n’est pas surprenant que l’Ukraine ait décidé de se retirer de l’accord sur la commémoration du courage et de l’héroïsme des peuples membres de la Communauté des États indépendants dans la Grande Guerre patriotique de 1941-1945. Cela n’empêche en aucun cas Vladimir Zelenski de déclarer qu’il honorerait la mémoire de son grand-père qui a combattu dans l’Armée rouge pour la libération de l’Union soviétique et de l’Europe du fascisme. C’est du mensonge et de la sournoiserie. On peut dire n’importe quoi en paroles mais il y a un décalage entre ce qui est dit et ce qui est réellement fait. C’est ce que nous signalons: un faux agenda et une simulation de politique visant à une soi-disant égalité raciale, religieuse et nationale. En réalité, par ses démarches quotidiennes au fil des années, ce beau monde politique n’a fait que renforcer le nationalisme sur le territoire de l’Ukraine.

Le président Vladimir Zelenski, en parlant des citoyens du pays contre lesquels il a adopté des sanctions, a déclaré que toutes les personnes n’étaient pas des individus, certains ne sont que des « spécimens ». On peut discuter autant qu’on veut du niveau artistique de cette phrase. J’admets que toute personne puisse faire des erreurs, ne pas s’exprimer de manière aussi claire qu’elle le souhaiterait, tout en provoquant une certaine ambiguïté, mais cela se voit tout de suite. Une personne peut citer d’autres déclarations, des affirmations et, ce qui est le plus important, entreprendre des démarches concrètes pour essayer de se justifier. Dans le cas de Vladimir Zelenski, c’est le contraire. La phrase sur les « spécimens » est conforme à la politique menée par le régime actuel et les régimes précédents de Kiev. C’est Vladimir Zelenski qui tente sans cesse de convaincre le grand public, en utilisant le thème national, qu’il n’y a pas d’antisémitisme en Ukraine tout simplement parce que lui-même a des racines juives. Cette logique est terrible. Cela suscite une question: l’homophobie, existe-t-elle en Ukraine? Si le régime de Kiev répond « non », est-ce que cela a un rapport avec la personnalité du président actuel?

Sur les conséquences matérielles des opérations militaires des États-Unis et de leurs alliés européens

Les pays occidentaux continuent de faire des déclarations sur la nécessité de faire payer la Russie une sorte de « réparations », l’expropriation – en d’autres termes, le détournement des biens publics et privés russes à l’étranger. Parfois, ils ajoutent « pour la restauration de l’Ukraine ». Et parfois tout prendre, voire voler. Des déclarations similaires ont été faites lors d’une conférence internationale à Lugano, en Suisse, les 4 et 5 juillet.

À cet égard, le ministère russe des Affaires étrangères a préparé un dossier visuel général sur les conséquences des aventures militaires des États-Unis et de leurs alliés européens au cours des deux dernières décennies. Je comprends que les régimes occidentaux ont depuis longtemps enlevé tous les miroirs pour ne pas se traumatiser en voyant leur reflet. Mais il nous en reste quelques-uns. Jetez un œil, analysez votre image dans une rétrospective historique contemporaine, plutôt qu’en profondeur. Le dossier est publié sur le site Web du ministère russe des Affaires étrangères sous la bannière appropriée. Il fournit clairement, en faisant référence à des sources réputées, des informations sur les dommages matériels infligés par les États-Unis (et pas seulement) à la République fédérale de Yougoslavie, à l’Irak, à la Libye, à la Syrie. Par exemple, « l’agression américaine contre l’Irak ». Oui, Washington, a tout inventé, mis en place. L’idéologie était divisée en parts à peu près égales entre Washington et Londres, mais de nombreux autres pays s’y sont joints. Maintenant, tout le monde a oublié, mais l’Ukraine a participé à la campagne contre l’Irak. Fait intéressant. Savez-vous qui a participé de la part des forces armées ukrainiennes? Maintenant, nous entendons des déclarations selon lesquelles « l’Ukraine est un État pacifique », « veut vivre en paix », « n’a jamais attaqué personne ». Permettez-moi de vous rappeler que le tireur d’élite Nadejda Savtchenko a participé du côté de l’Ukraine dans le cadre de la coalition anti-irakienne. Celle qui plus tard était « pour la paix », « pour le pacifisme ». Au début, elle a été victime de Moscou, puis elle est rentrée chez elle et y est devenue une victime pour de vrai. Ce serait bien si Washington et ses satellites lisaient sur eux-mêmes, et que les autres lisent sur eux.

Il est impossible de rester indifférent aux pertes subies par la République fédérale de Yougoslavie à la suite de l’opération Forces alliées de l’Otan (24 mars-10 juin 1999). Plus de 2.000 civils, dont 88 enfants, ont été tués par les pays de l’Otan en 78 jours de bombardements barbares d’infrastructures civiles. La République serbe de Bosnie-Herzégovine a subi un arbitraire international similaire au cours de l’opération Deliberate Force de l’Alliance (30 août-21 septembre 1995). L’économie, l’écologie et la santé de la population civile de la région des Balkans ont subi des dommages irréparables à cause de l’utilisation de munitions à l’uranium appauvri par les États-Unis, dont les conséquences se font encore sentir aujourd’hui. Les habitants de ces États et des États voisins ne sont pas les seuls à souffrir, ressentant les conséquences des expériences chimiques et biologiques. Des soldats des pays de l’Otan en ont également souffert. Ils n’avaient aucune idée de ce que leurs gouvernements leur réservaient.

La machine de guerre américaine a apporté des souffrances indescriptibles à la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. Plus de 205.000 civils sont morts à la suite de l’invasion américaine et alliée de l’Irak. Mais personne ne connaît encore le nombre exact. Personne n’a compté, car, comme le dit le président ukrainien Vladimir Zelenski (à la suggestion des régimes occidentaux), toutes les personnes ne sont pas des individus, il y a des « spécimens ». La vie de certains n’a pas de prix et nécessite une héroïsation, alors que la vie d’autres ne compte pas. En 2017, la ville de Mossoul a été pratiquement rasée de la surface de la terre par des tapis de bombes et des bombardements, et en Syrie, la ville de Raqqa a été complètement détruite. Dans le même temps, non seulement les Américains n’aident pas à restaurer ce qu’ils ont barbarement détruit, mais ils empêchent également par tous les moyens l’organisation d’un tel travail au niveau international, non seulement en parrainant des terroristes et des extrémistes « modérés », mais aussi en imposant des sanctions. Ils adoptent un paquet de mesures restrictives contre le pays qu’ils continuent de piller. Même pendant la pandémie, ne leur donnant pas la possibilité de se rétablir par leurs propres moyens.

Sans parler d’un calcul complet des pertes subies, même leur calcul le plus approximatif indique qu’il s’agit d’un montant d’au moins 1.500 milliards de dollars américains. Ce sont des calculs contemplatifs. L’ampleur de la destruction.

Nous invitons tout le monde à se familiariser et à tirer une conclusion sur la volonté réelle des pays occidentaux à investir dans la restauration des territoires qu’ils ont détruits, à compenser quelque chose et à répondre de ce qu’ils ont fait. Nous espérons que pour certains notre dossier deviendra le point de départ d’une recherche plus approfondie sur ce sujet.

Sur les Journées de la culture spirituelle de la Russie en France

Dans le contexte des tentatives inconsistantes, sauvages et barbares de « l’Occident collectif » « d’annuler » la culture russe, la Russie continue de montrer au monde l’exemple d’une approche constructive et unificatrice dans le domaine humanitaire, unissant tous ceux qui apprécient sincèrement l’art, voient sa beauté intemporelle et triomphante et sont prêts pour des échanges culturels sur une base mutuellement respectueuse et constructive.

Une autre confirmation en est la réalisation réussie des Journées de la culture spirituelle de la Russie en France, qui ont eu lieu début juillet dans le Centre spirituel et culturel orthodoxe russe à Paris. L’activité a été organisée par le ministère de la Culture de la Fédération de Russie avec le soutien du ministère russe des Affaires étrangères.

Des chefs-d’œuvre de la musique classique mondiale ont été interprétés devant le grand public français et étranger par de jeunes musiciens russes, y compris des œuvres des compositeurs russes Piotr Tchaïkovski et Sergueï Rachmaninov. Dans le cadre de l’inauguration des Journées de la culture spirituelle, un concert « Musique, la poésie de l’air » a eu lieu, auquel avait assisté Alexandra Conus Brochard, arrière-petite-fille de Sergueï Rachmaninov. De plus, les visiteurs ont pu se familiariser avec les œuvres uniques présentées lors de l’exposition « Sergueï Rachmaninov: Je suis un compositeur russe », organisée par le Musée national russe de la musique.

L’année 2023 marquera le 150e anniversaire de la naissance de Sergueï Rachmaninov. À la veille de cette date importante, de nombreuses activités consacrées à la vie et à l’œuvre de ce compositeur, chef d’orchestre et musicien éminent se tiendront dans notre pays et à l’étranger.

Réponses aux questions:

Question: Paul Massaro, conseiller principal à la commission du gouvernement américain sur la sécurité et la coopération en Europe, a déclaré que l’Ukraine devrait être autorisée à frapper le territoire de la Russie, de la Biélorussie et de la Crimée. Cet appel est-il une preuve directe du fait que les États-Unis sont derrière les actions barbares des forces armées ukrainiennes? Que pense le ministère russe des Affaires étrangères, en principe, de tels appels des responsables américains?

Réponse: Il me semble que de telles déclarations démontrent la perte d’adéquation de ceux qui les font.

Aux États-Unis, en particulier parmi les législateurs et les employés de l’appareil de la soi-disant Commission d’Helsinki auprès du Congrès, les appels agressifs à des frappes directes contre le territoire de la Russie se font de plus en plus entendre. Ceci, en fait, est déclaré non seulement par le conseiller principal de l’odieuse commission mentionnée, mais aussi par une personne aussi importante que l’ancien chef du Commandement européen des États-Unis et commandant suprême des forces armées alliées de l’Otan en Europe, Philip Breedlove. L’autre jour, il a directement appelé « à frapper le pont de Crimée ».

À leur tour, les responsables américains évitent de garantir que les systèmes de missiles modernes fournis au régime de Kiev ne seront pas utilisés par les forces armées ukrainiennes contre des cibles sur notre territoire, en percevant comme légitimes les bombardements barbares des villes et villages de la RPD et de la RPL ainsi que des régions libérées de l’Ukraine commis par des formations ukrainiennes.

Ainsi, les États-Unis deviennent en fait un participant direct au conflit avec toutes les conséquences qui en découlent, dont nos représentants, experts et hommes d’État ont parlé à plusieurs reprises. Bien sûr, c’est une voie dangereuse qui déstabilise la situation dans le monde.

Question: Aujourd’hui, la ministre britannique des Affaires étrangères, Elizabeth Truss, est l’un des principaux candidats au poste de premier ministre du pays. Dans son article pour The Telegraph, elle a nommé l’un de ses principaux objectifs, si elle serait élue à ce poste élevé, à savoir défaire la Russie en Ukraine. Que pense le ministère des Affaires étrangères russe du fait que la Russie et l’aide à l’Ukraine soient devenues des points clés de la campagne électorale du Parti conservateur britannique? L’éventuelle élection d’Elizabeth Truss au poste de premier ministre de Grande-Bretagne changera-t-elle les approches de la Russie vis-à-vis des relations avec la Grande-Bretagne?

Réponse: La déclaration que vous avez citée témoigne de son extrême agressivité et de ses ambitions morbides. Voyons ce qui se passe sur le territoire britannique et en général en Grande-Bretagne en tant que pays. La situation économique, socio-économique, financière, sécuritaire et autres continue de se détériorer. Ces personnalités que vous avez mentionnées faisaient partie de ce gouvernement, de l’équipe de Boris Johnson. Elles doivent expliquer quel ordre du jour elles choisiront, étant donné que tout ce qui se passe maintenant est l’œuvre de leurs propres mains. En conséquence, elles doivent trouver une sorte de bonne entrée dans la campagne, et beaucoup d’entre elles, apparemment, recourent à cette rhétorique antirusse, à l’agression, juste pour ne pas expliquer à leurs électeurs ce qui n’a pas fonctionné et pourquoi elles ont pris des décisions qui avaient affecté la vie des Britanniques. Pour ce faire, elles misent sur une rhétorique aussi inadéquate, agressive, voire parfois misanthrope. Il ne faut pas substituer la discussion des problèmes socio-économiques par des méthodes de ce genre: des promesses de vaincre la Russie, de montrer quelque chose à Moscou, d’aggraver notre vie. Améliorerez la vôtre, essayez de le faire après ce que vous avez commis. Quand vous aurez balayé devant votre porte, afficherez de bons résultats stables, vos mises augmenteront immédiatement et beaucoup se tourneront vers vous. Pour l’instant, il n’y a pas grand- chose à regarder.

L’autre jour, j’ai lu des articles des journaux européens, de l’UE, en particulier luxembourgeois. Ils disent directement (bien que ce ne soit pas une vision intra-britannique, mais, d’une manière ou d’une autre, un seul espace occidental) que c’est le pire premier ministre qui a ruiné le pays. Ce ne sont pas notre avis, c’est l’avis de la presse occidentale. Par conséquent, une seule recommandation: qu’ils règlent leurs problèmes internes. Vu ce qui se passe en Grande-Bretagne et en général dans le duo anglo-saxon, je suis surprise qu’ils fassent généralement appel à la situation extérieure dans leurs discours électoraux. Ils ont maintenant une situation tellement critique qu’il leur faut expliquer comment ils sortiront leurs pays des crises qu’ils ont eux-mêmes créées. Le sort du monde, en particulier dans les pays limitrophes, me semble-t-il, peut attendre.

Question: Les délégations de la Russie, de la Türkiye, de l’Ukraine et de l’ONU se sont réunies le 13 juillet à Istanbul pour trouver une solution au soi-disant problème de céréales. Que pensez-vous du bilan de cette réunion et de la promesse que le document final sera signé la semaine prochaine?

Réponse: Hier, lors de la réunion quadripartite dont vous avez parlé, une discussion de fond sur des questions relatives à ce problème a vraiment eu lieu. On a réussi à formuler certains éléments d’accords possibles, dont la Russie, l’Ukraine et la Türkiye discutent actuellement dans leurs capitales par l’intermédiaire des départements militaires. Après cela, les contacts doivent être poursuivis dans un format similaire.

Question: L’Indonésie a accueilli les ministres des Affaires étrangères du G20 et, en tant qu’organisateur, a dû subir les démarches des pays du G7 vis-à-vis de la délégation russe. Vous faisiez partie de la délégation. À quoi tout cela ressemblait-il de l’extérieur? Quelles sont, selon vous, les perspectives du sommet du G20 en novembre?

Réponse: Nous avons évoqué à plusieurs reprises, et je répéterai une fois de plus les mots de sincère gratitude à l’Indonésie, en tant que pays hôte, qui a fait tout son possible pour organiser un évènement au sommet ayant pour but principal de discuter des problèmes mondiaux urgents – tout ce à quoi le monde est désormais confronté par la faute des régimes occidentaux.

Nous évaluons positivement les résultats de la réunion des ministres des Affaires étrangères du G20 présidée par l’Indonésie qui s’est tenue les 7 et 8 juillet. Publiés dans les médias occidentaux, en particulier la veille, les articles sur les prétendus « boycotts » de la Russie pendant l’évènement sont une pure fiction. C’est ainsi que cela aurait dû se passer. Apparemment, les « manuels » et les thèses ont été envoyés à l’avance, mais quelque chose est allé de travers. En fait, tout est allé de travers. La plupart des pays n’ont soutenu aucun « boycott » et ressentent déjà des « brûlures » à cause des mots « boycott », isolement, mesures unilatérales. Et pas seulement sur le plan théorique. Il y a un grand nombre de tâches pratiques auxquelles le monde et les pays du G20 sont confrontés aujourd’hui. Afin de ne pas les voir au nom de la « sensation douloureuse » de la supériorité d’une force dans le monde.

Toutes les tentatives de présenter notre pays comme un « paria », le coupable de tous les maux, se sont effondrées. Cela a provoqué une importante panique dans les rangs. J’ai vu comment des journalistes occidentaux se jetaient de tous côtés et essayaient (puisque le « boycott » de la Russie n’a pas fonctionné) d’inventer que peut-être la Russie avait annoncé un boycott à quelqu’un. Littéralement avec un chronomètre, ils mesuraient combien de fois Sergueï Lavrov quittait la salle de réunion, quelles négociations et avec qui il menait. En même temps, ils n’ont pas remarqué que d’autres participants sortaient aussi pour tenir les mêmes réunions en marge du G20. Ces « tentatives » des journalistes occidentaux avaient l’air grotesque. Voire ironique.

Ensuite, « l’artillerie lourde » s’y est jointe. Plusieurs conférences de presse ont été données: les Américains, Annalena Baerbock, qui ont de nouveau tenté de « réincarner » ce sujet, mais étaient complètement confus quant à qui boycottait qui.

Tout s’est passé comme cela devait se passer. Deux jours après l’évènement, la presse occidentale a été obligée de reconnaître que la réunion du G20 était la preuve qu’un front antirusse uni sur les plateformes internationales était un fantasme douloureux de l’Occident, et pas du tout la réalité. Cela n’a rien à voir avec la vie, la pratique et la routine quotidienne. C’est une autre tentative d’imposer un certain mythe de la part du mainstream occidental. Ils veulent et font tout pour qu’il en soit ainsi. Ils forcent littéralement les pays et les politiciens à adopter un programme antirusse, à adhérer à certaines décisions. De nombreux pays disent déjà publiquement qu’il s’agit d’une pression sans précédent. Dans le même temps, les régimes occidentaux se disent libéraux, démocratiques, respectueux du droit international. Ils voulaient vraiment nous isoler. Ils veulent promouvoir leurs intérêts. Ils se fâchent, paniquent encore plus parce qu’ils n’ont pas réussi.

La contribution active et significative de la délégation russe à toutes les discussions, la haute intensité des rencontres bilatérales de Sergueï Lavrov « en marge » de la réunion des ministres des Affaires étrangères montrent clairement qu’on ne peut pas parler de l’isolement de Moscou.  C’est drôle. Il est toujours impossible de résoudre un problème mondial sans la participation de la Russie, y compris dans le domaine de la stabilité stratégique, de la sécurité alimentaire et énergétique. La chose la plus intéressante est qu’il faut parler non seulement comment résoudre tout cela et sortir des crises, mais aussi de ceux qui les ont créées. Les régimes occidentaux ont tenté d’imposer le concept que la Russie est responsable de tous les maux. Mais les médias et les capacités de communication à travers le monde ne permettent pas aux infox de persister longtemps. Je lis des déclarations de chefs d’État étrangers appelant les régimes occidentaux à arrêter cette rhétorique et des démarches qui conduisent à une multiplication des crises qu’ils créent eux-mêmes.

Les approches de la Russie trouvent une compréhension et un large soutien parmi les pays ayant des marchés émergents. Les partenaires de ces pays (nous avons appelé à plusieurs reprises à une arithmétique enfantine – « soustrayez 7 à 20 » – nous obtiendrons une majorité – 13 États) ont donné avec nous des avis sobres et équilibrés sur les transformations géopolitiques, pointant directement le rôle de l’Occident et son échec à tenir ses promesses, ce qui a provoqué l’augmentation actuelle des turbulences dans le monde et des crises dans un certain nombre de domaines. Les déclarations réalistes d’éminents analystes occidentaux faites à Bali sont également remarquables. En particulier, l’économiste américain, le prix Nobel Jeffrey Sachs, a noté que c’était l’Occident collectif qui poursuivait une ligne de confrontation selon le schéma de la guerre froide et créant de nouveaux foyers de tension. D’où tout le reste lié à l’économie mondiale.

Il faut reconnaître un cap équilibré de la présidence indonésienne du G20. En grande partie grâce aux efforts de Jakarta, la réunion des 7 et 8 juillet à Bali visait à résoudre les problèmes mondiaux auxquels le monde est confronté par le biais de mécanismes multilatéraux, dont le G20 lui-même fait partie intégrante, malgré les aspirations farouches des collègues occidentaux à lui donner une orientation russophobe à travers le dossier ukrainien. Nous espérons que la ligne sage et équilibrée de la présidence indonésienne rendra possible les 15 et 16 novembre de cette année au sommet du G20 de parvenir à une compréhension de la nécessité d’actions opportunes dans ce format pour rétablir la stabilité dans l’économie mondiale, le commerce et la finance. Je suis sûre que les « intrigues » occidentales continueront. C’est cette approche, remplie de détails, d’étapes pratiques, d’un véritable multilatéralisme, qui est nécessaire pour répondre aux besoins urgents de milliards de personnes dans les pays en développement, loin des jeux géopolitiques de l’Occident, qui ont simplement besoin de vivre et survivre.

Pour notre part, nous poursuivrons un travail actif et ciblé sur les résultats au sein du G20 afin de répondre collectivement aux défis mondiaux dans le domaine socio-économique.

Voir notre dossier sur la situation en Ukraine.

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