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Je rappelle que cela fait plus d’un mois que nous attendons la réaction des autorités françaises à la note diplomatique russe demandant de confirmer ou de démentir la déclaration du Président français Emmanuel Macron dans l’hebdomadaire Le Point, par laquelle le président de la République, qualifiant l’agence Sputnik et Russia Today France de médias « pro-Kremlin », les a placés sur le même rang que les représentants de courants politiques radicaux, notamment ultranationalistes. Ce genre de déclarations du porte-parole du gouvernement français nous laisse peu d’options pour compter sur une imprécision ou un lapsus du Président dans l’interview au Point. Il s’agit manifestement d’une persécution systématique des médias russes en France. Il est impossible, d’une part, de lutter contre les fake news et la désinformation, et, de l’autre, de persécuter les médias. Cela n’a aucun sens.
Mais les responsables français ne se limitent pas aux accusations. Il a été annoncé que le régulateur médiatique français, le CSA, cherchait à faire cesser la coopération entre la station radio parisienne indépendante Aligre FM et la radio Sputnik France. Le CSA a appelé la radio à accélérer le processus de rupture de l’accord avec Sputnik, prévue pour fin 2019. C’est là un contrôle direct exercé sur les médias, suite à un ordre du gouvernement français qui a été exécuté par des structures soi-disant indépendantes. En l’absence de telles interviews et déclarations, de récits concernant des rencontres à huis clos, nous aurions encore pu nous demander s’il s’agissait effectivement d’une volonté de médias indépendants de ne pas coopérer avec des partenaires russes. A présent, il n’y a plus de doutes. C’est un ordre politique qui a été appliqué.
Une nouvelle fois, nous assistons à une tentative des autorités françaises de limiter par tous les moyens l’activité des médias russes dans le pays, en exerçant une pression directe sur leurs partenaires français et en créant autour de notre presse une atmosphère de toxicité et de méfiance.
Nous voudrions entendre à ce sujet les commentaires des structures internationales compétentes et des ONG défendant les droits de l’homme. Nous transmettrons ces informations à l’OSCE. Nous attendons des appréciations pour savoir dans quelle mesure il est légal d’exercer une pression directe sur une radio parisienne indépendante pour la forcer à rompre plus rapidement ses liens de partenariat avec des médias russes, si l’on peut parler de respect des principes de liberté d’expression et de l’indépendance de la presse.
Nous soulignons que nous enregistrons minutieusement tous les actes de discrimination de ce genre pour les transmettre aux structures internationales compétentes. Comme nous l’avons déclaré à plusieurs reprises, nous ne voudrions pas avoir à recourir à des contremesures forcées contre les médias français qui continuent d’exercer leur activité professionnelle en Russie sans éprouver la moindre difficulté, malgré ce qu’affirment certains articles absurdes contenant notamment des éléments manifestes de fake news et de désinformation. Nous avons toujours préféré agir différemment : ne pas utiliser de leviers administratifs, ne pas recourir aux interdictions, mais répondre dans l’espace public, publier des démentis, envoyer des réponses appropriées, publier des articles, donner des interviews. On se demande vraiment pourquoi la France ne veut pas en faire de même. Craint-elle quelque chose ?
J’ai apprécié un reportage d’Euronews indiquant que mercredi, le Haut Commissaire aux droits de l’homme avait appelé les autorités françaises à mener une enquête rigoureuse sur tous les cas rapportés d’usage excessif de la force par les forces de l’ordre. Il est question de la violence envers les Gilets jaunes. Michelle Bachelet a ajouté que les manifestants défendaient leurs droits économiques et leur droit à participer aux affaires de l’État.
Le porte-parole du gouvernement français Benjamin Griveaux a déclaré que ce n’est qu’à l’issue d’une enquête qu’il sera possible de dire s’il existe des écarts à la norme, et s’il faut changer des éléments dans le mécanisme.
Je me demande pourquoi dans un cas, il faut mener des enquêtes et attendre leurs résultats, alors que dans d’autres cas, notamment concernant Russia Today et Sputnik, il n’y a nul besoin d’enquête, de résultats ni même de la moindre information à ce sujet avant de prendre une décision.