Conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Moscou, 13 avril 2022.
Source : Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie
Point de situation en Ukraine
[…] Il y a exactement huit ans, le 13 avril 2014, le Conseil de sécurité nationale et de défense de l’Ukraine a pris une décision criminelle sur des « mesures urgentes pour surmonter la menace terroriste et préserver l’intégrité territoriale de l’Ukraine ». Elle est entrée en vigueur le lendemain. Une guerre civile, appelée « opération antiterroriste », a été déclencher par le régime de Kiev contre la population du Donbass, qui a refusé d’accepter le coup d’État anticonstitutionnel des forces néonazies. Tout cela se déroulait avec un silence total des « agneaux » de l’UE.
Pendant huit ans nous assistions aux crimes de guerre de Kiev et à l’indifférence de l’Occident envers la tragédie du Donbass. En septembre 2014 et en février 2015, les autorités ukrainiennes ont signé les Accords de Minsk 1 et 2 après leur défaite par les forces des Républiques populaires de Donetsk (RPD) et de Lougansk (RPL). Nos tentatives de forcer Kiev à tenir ses engagements ont échoué, notamment à cause de la position des pays occidentaux, qui menaient leur propre jeu en aménageant militairement le territoire de l’Ukraine et la transformant en tête de pont contre la Russie. Tout en se cachant derrière une prétendue « implication » dans le processus de paix.
En épuisant les moyens diplomatiques pour défendre le Donbass et garantir notre propre sécurité, la Russie a été forcée à lancer une opération militaire spéciale. Les militaires russes frappent avec des armes de haute précision les installations militaires et font tout pour éviter des victimes parmi les civils.
Ce qui n’est pas le cas des unités ukrainiennes, dont les méthodes barbares horrifient qui le savent. Mais comment peut-on le savoir si les plus grands médias du monde occidental ne montrent pas la situation réelle mais forment une perception du public en partant uniquement des consignes propagandistes données par Washington et les structures de l’Otan? L’Ukraine déploie des chars et de l’artillerie dans des écoles, des maternelles et des hôpitaux. Des postes de tir sont installés dans des immeubles résidentiels pour se cacher derrière la population civile en tant que « bouclier humain ».
Le 8 avril, les forces ukrainiennes ont tiré un missile tactique Tochka-U sur la gare ferroviaire de Kramatorsk. Des dizaines de civils ont été tués, plus de cent ont été blessés. Le 14 mars, un tel missile avait frappé Donetsk. Encore une, s’en souviennent ceux qui l’ont vu dans les médias, quel était le projectile, d’où il a été tiré, combien de personnes ont été tuées. La communauté occidentale voyait une autre image. La tragédie de Donetsk du 14 mars était présentée comme le résultat des actions des forces armées russes. Ce qui est contraire à la réalité. 17 personnes ont été alors tuées et 36 blessées. Où était la communauté internationale? Ils ne parlaient pas de victimes civiles, ni d’enfants, ni de vieillards, ni de civils. Tout comme ils n’en parlaient pas pendant huit ans. Les 5 et 9 avril, des unités ukrainiennes ont fait exploser une citerne de produits chimiques à Roubejnoïe (RPL), ce qui a conduit à une émission de produits toxiques.
Dans ce contexte, les pays occidentaux continuent d’alimenter l’armée ukrainienne en armes, notamment avec d’anciens modèles soviétiques, dont le recyclage coûte plus cher que sa remise à l’Ukraine. Une logique terrible, cynique et criminelle. Pourquoi les pays occidentaux dépenseraient leur propre argent, quand on peut l’emballer et envoyer en Ukraine pour que le conflit ne s’arrête jamais et que le nombre de victimes augmente. Bien trouvé. Ensuite, quelqu’un devra répondre pour cela.
Le principal « donneur de la mort », les États-Unis, ont fourni des armes pour plus de 1,7 milliard de dollars depuis le début de l’opération spéciale. Rien qu’en un mois et demi. L’UE les suit de près avec 1,5 milliard d’euros. Parmi d’autres fournisseurs des nazis ukrainiens se trouvent le Royaume-Uni, l’Allemagne, le Canada, les pays baltes, la France et la République tchèque. Ce qui montre une fois de plus que l’UE a cessé d’être une alliance purement économique et qu’elle évolue rapidement vers une entité politico-militaire. Je dirais – se dégrade. Non pas parce que des entités politico-militaires sont quelque chose de mal, mais parce que ce que l’Otan et l’UE font actuellement, c’est un crime. L’approvisionnement d’un régime qui bombardait pendant huit ans des civils désarmés, alors que le conflit a dépassé le cadre et les formats définis plus tôt. De l’incitation et encore une fois de l’incitation.
Afin de détourner l’attention de ses propres crimes, Kiev utilise des fakes en cherchant à montrer un prétendu traitement violent de la population civile par des militaires russes. La semaine dernière, nous avons examiné en détail la mise en scène de Boutcha. Au lieu d’envoyer des médecins légistes dans cette ville, des journalistes et des politiciens européens y ont été débarqués. Ils ne se demandaient pas ce qu’ils faisaient, ils n’ont rien trouvé mieux à faire que de se prendre en photo et de donner des interviews dans le centre de la ville où une provocation criminelle du régime de Kiev a eu lieu, qu’ils avaient eux-mêmes créé et armé. On se demande si c’est le sommet du cynisme ou l’Occident collectif peut aller encore plus loin en ce sens? Oui, il peut tomber encore plus bas par rapport à ce qui est fait actuellement par les pays de l’Occident collectif, avant tout les États-Unis et la cour de l’Otan.
À noter que les corps cyniquement utilisés pour la mise en scène de Boutcha n’étaient pas enterrés pour que, cinq jours plus tard, la direction de l’UE – Ursula von der Leyen et Josep Borrell – puissent se prendre en photo sur leur fond. Du moins, sur fond de sacs noirs. Cela dépasse tout. Il devrait y avoir des limites. Nous sommes des êtres vivants. Nous vivons sur la même planète. Quelque chose devrait piquer le cœur des politiciens occidentaux. On ne peut tout de même pas tout trahir cyniquement. Kiev prépare actuellement de nouvelles mises en scène à Seredina-Bouda et Nijniaïa Syrovatka dans la région de Soumy, où se trouvaient précédemment des unités russes. Nous appelons à ne pas céder à ces provocations.
De nouvelles preuves scandaleuses d’exécutions illégales et de sévices des combattants ukrainiens sur des militaires russes font surface. L’Occident fait semblant de ne pas remarquer les nombreuses vidéos sur internet. Nous attendons du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et d’autres organisations qu’ils insistent sur le respect du droit international humanitaire par Kiev. Selon mes informations, le régime de Kiev fait tout pour s’opposer à une mission humanitaire du CICR.
Nous continuons d’exiger la libération et la remise des Russes retenus par les forces ukrainiennes. Quatre collaborateurs de la compagnie Atomspetstrans ont été récemment rapatriés. Ils étaient détenus par Kiev depuis un mois et demi après avoir livré du combustible nucléaire à la centrale nucléaire de Rovno. Nous appelons l’AIEA et d’autres structures internationales à exprimer leur évaluation juridique sur ces actes.
Hier, le président ukrainien Vladimir Zelenski a annoncé l’arrestation du chef du parti Plateforme d’opposition – Pour la vie, Viktor Medvedtchouk, et la volonté de l’échanger contre des militaires ukrainiens. Nous considérons cette tendance comme extrêmement dangereuse, étant donné qu’il y a beaucoup de politiciens et de personnalités publiques d’opposition dans le pays. Nous connaissons l’utilisation de telles « tactiques » dans les années 1990 dans le Caucase du Nord. Des journalistes, des personnalités publiques et politiques, y compris étrangers, ont été activement « invités » sur le territoire du conflit, où opéraient des combattants et des terroristes. Ensuite, ils ont été kidnappés et les terroristes ont exigé une rançon pour ces personnes. Leur destin était différent. Cette « tactique » rappelle ce qui se passe actuellement en Ukraine. Les déclarations du régime de Kiev ressemblent à ce que notre pays a vécu dans le Caucase du Nord dans les années 1990.
Nous suivons très attentivement la situation humanitaire en Ukraine. Depuis le début de l’opération militaire spéciale en RPD et RPL, ainsi que dans les régions de Kharkov, Zaporojie et Kherson, plus de 13.000 tonnes de fret humanitaire ont été livrées, notamment des produits de première nécessité, des médicaments et de la nourriture. Les forces armées russes ouvrent quotidiennement des couloirs humanitaires afin que les civils puissent quitter les zones dangereuses. Depuis le début de l’opération, plus de 740.000 personnes sont parties vers notre pays, dont 140.000 enfants. Un couloir maritime a été ouvert pour la sortie des navires étrangers bloqués dans les ports de l’Ukraine. Cependant, Kiev refuse de donner aux civils la possibilité de sortir vers la Russie et retient les navires et équipages étrangers. Aujourd’hui il s’agit de 76 navires de 18 pays.
Les négociations russo-ukrainiennes sur le règlement de la situation en Ukraine se poursuivent. Elles sont menées en visioconférence. À l’ordre du jour figurent les questions du statut neutre, non aligné et non nucléaire de l’Ukraine, sa démilitarisation et sa dénazification, le rétablissement du statut de la langue russe, la reconnaissance des réalités territoriales, y compris l’appartenance de la Crimée à la Russie et l’indépendance de la RPD et de la RPL. Malheureusement, la délégation ukrainienne, comme c’était le cas pendant sept ans au sein du groupe de contact et du format Normandie, s’efforce non pas de parvenir à des accords, mais de faire traîner les négociations.
Nous connaissons cette « tactique ». Cela a conduit aux événements de février 2022. A chaque fois au cours des négociations, on voit comment la partie ukrainienne invente des choses, rejette le réel. La partie ukrainienne le qualifie de « diplomatie offensive arrogante », censée mener le pays « vers le succès ». Maintenant, nous observons tous ce « succès ». Ils veulent le répéter? Dans ce cas ils doivent honnêtement dire à leurs concitoyens qu’ils ne suivront pas la voie de négociations. Cela ne les intéresse pas.
Ils sont tout à fait d’accord avec ce que leurs superviseurs de l’Union européenne ont déclaré l’autre jour. Josep Borrell a appelé à résoudre le conflit sur le champ de bataille. Jusqu’à présent, les États membres de l’UE ne peuvent pas comprendre – a-t-il fait cette déclaration en leur nom? Étaient-ils d’accord d’une manière ou d’une autre? Est-ce la position collective de l’Union européenne ou son opinion personnelle, les aspirations, les rêves nocturnes de Josep Borrell? Peut-être que ses assistants et son milieu soient formés de telle sorte que les « tweets » soient publiés au bon moment, qui ne sont convenus avec personne, mais sont publiés « d’où c’est nécessaire » et formulés comme la position de l’UE. Des pays membres de l’Union européenne, des journalistes, des politiciens ont tenté de clarifier pourquoi Josep Borrell appelait à la guerre, et non à la paix. Les États participants ne peuvent pas comprendre: est-ce leur position? Quelqu’un leur a-t-il posé la question?
En conclusion, je voudrais répéter encore une fois. La fourniture d’armes occidentales à Kiev, les méthodes de guerre terroristes des groupes armés ukrainiens, l’intimidation, la propagande, les infox, la désinformation, les menaces – rien n’empêchera la réalisation des objectifs de l’opération militaire spéciale pour libérer le Donbass, démilitariser et dénazifier l’Ukraine et éliminer les menaces pour la Russie émanant de son territoire.
Cela a été déclaré à plusieurs reprises par les dirigeants de notre pays et le ministère russe des Affaires étrangères.
Sur la discussion à l’OSCE de l’attaque à la roquette de Kramatorsk par l’armée ukrainienne
Le 8 avril 2022, le jour d’un autre crime barbare commis par les forces armées ukrainiennes contre la population civile – l’attaque à la roquette sur la place de la gare de Kramatorsk. La partie russe a demandé à la présidence polonaise en exercice de l’OSCE de convoquer une réunion spéciale du Conseil permanent. Nous avons proposé d’aborder ce sujet de manière purement factuelle et sous le titre neutre du point de l’ordre du jour, afin que tous les États participants aient la possibilité d’exprimer librement leur point de vue sur ce qui s’est passé, de comprendre ce qui s’est réellement passé. Nous avons proposé de parler des détails, sans approches politisées et polarisées.
Cependant la présidence hésitait, puis, se référant à une demande similaire de la délégation ukrainienne, a convoqué le Conseil permanent avec une formulation ouvertement conflictuelle « à propos de l’agression russe en cours contre l’Ukraine ». Cela ne vous rappelle rien? Il y a une semaine, le Royaume-Uni, qui préside le Conseil de sécurité de l’ONU, a fait la même chose. La Russie convoquait le Conseil de sécurité de l’ONU sur Boutcha. Cela nous a été refusé deux fois. Ensuite, il a été dit que le programme comprenait déjà une réunion sur l’Ukraine, et qu’ils la tiendront. Sans « votre urgence ». Vous savez ce qui s’est passé ensuite.
La même tactique. Les pays suivent la même logique. C’est important à comprendre. Ils ne sont pas concernés par la question de savoir ce qui s’est réellement passé là-bas, quelles sont les données, les faits, les informations « sur le terrain ». Ils sont intéressés par la mise en œuvre de la politique et de l’approche formées à l’avance – pas hier, pas il y a un mois, mais pendant huit longues années.
Ainsi, le mandat de la présidence a de nouveau été violé de manière flagrante, obligeant Varsovie à exercer les fonctions d’un « intermédiaire honnête » – ne prenant pas une position préconçue, mais exerçant des fonctions de présidence (logistique, soutien, organisation, etc.). Au lieu de cela, la Pologne a continué avec beaucoup de zèle à promouvoir la position de l’Ukraine et de ses patrons occidentaux.
La réunion de l’OSCE sur une question importante s’est transformée en un spectacle antirusse qui est déjà devenu une « tradition ». Nous avons présenté des données objectives, les faits établis par les journalistes étrangers (je souligne, pas russes) sur l’utilisation du missile Tochka-U, qui est en service dans les forces armées ukrainiennes, et non dans les forces armées russes. De la part des Occidentaux, il n’y a qu’un flot d’insinuations infondées, d’émotions et d’insultes, de cris, de jurons, etc. Il ne devrait y avoir qu’une seule approche ici – il faut leur donner le temps de se calmer. Ce n’est même pas une tentative de ramener la situation au calme, de la normalisation, des négociations. Exactement le contraire. Ils ne peuvent même pas exprimer ce dont ils nous accusent. Parce qu’ils n’ont vraiment rien à dire. Les gens se mettent à crier, à être grossiers lorsqu’il n’y a pas d’arguments. Et ils n’en ont pas. Toute cette « histoire » inventée s’effondre sous nos yeux. Bien que « l’organisme » des capacités médiatiques de l’Occident soit chargé « à balles réelles » en direction de la Russie, chaque fois le ricochet des mensonges et des infox les frappe.
Une fois de plus, nous sommes obligés de reconnaître l’atmosphère toxique et russophobe qui règne à l’OSCE. Elle est créée exprès. Elle est imposée par les fonctionnaires de l’Organisation sous la présidence polonaise en exercice. Néanmoins, nous continuerons à apporter des informations véridiques sur ce qui se passe en Ukraine sur la plateforme de Vienne. Même si certains Occidentaux se comportent comme dans un cirque pendant notre discours: ils sursautent, sortent de la salle, crient et vont au buffet, craignant d’apprendre le véritable état de choses, qui leur est proposé sous la forme de discours, d’informations, de données. Je le vois chez les journalistes occidentaux avec qui je parle et donne des interviews. Répondant à une question, j’essaie de leur montrer les documents, mais ils se détournent. Je n’ai jamais vu de choses pareilles. Ils agitent leurs mains pour que rien ne leur soit montré. Comme s’ils avaient peur de toucher à la vérité. Ils ont peur que tout à coup, pendant une seconde, ils se permettent de s’éloigner d’une position préconçue et que tous les « châteaux de sable » s’effondrent. Ils se retrouveront en face à face avec la vérité. Et cela deviendra effrayant.
Nous invitons tous les intéressés à lire régulièrement les discours de notre Représentant permanent auprès de l’OSCE et d’autres documents sur le site du Ministère russe des Affaires étrangères, sur ses comptes sur les réseaux sociaux. Nous y répondons aux questions, commentons en détail, avec des faits.
Sur l’exclusion du bataillon Azov par le Japon de sa Revue du terrorisme international
J’ai vu beaucoup de choses, mais je ne m’attendais pas à ça de la part des hommes politiques japonais. D’un côté, il n’y a rien d’étonnant compte tenu de la position antirusse du gouvernement japonais. D’autre côté, le cynisme avec lequel ils ont abordé l’un des aspects importants de cette histoire autour de l’Ukraine est stupéfiant.
La partie japonaise a retiré la référence au bataillon nationaliste ukrainien Azov de sa Revue du terrorisme international de 2021. Il existe au Japon une liste des organisations terroristes ou des atrocités commises par ces groupes. Elle a été publiée à partir d’informations acquises au cours de la dernière année. Des faits recueillis par des chercheurs japonais (diplomates, spécialiste en droit international, journalistes). Maintenant, ils ont supprimé cette référence. Mais ce n’est pas le pire.
Des spécialistes japonais se sont excusés d’avoir osé inclure cette formation dans la liste mentionnée des organisations terroristes. C’est comme si en un clin d’œil ils avaient oublié qu’Azov s’est démarqué à plusieurs reprises par des crimes sanglants au Donbass. Tokyo s’est montré le complice du néonazisme.
Malheureusement dans l’histoire du Japon ce n’est pas pour la première fois que le gouvernement prend parti des régimes inhumains. Le Japon n’a jamais tiré des leçons de l’alliance avec l’Allemagne nazie et aujourd’hui, après leur participation à la Seconde Guerre mondiale, il est prêt à couvrir, comme le souligne l’administration de Fumio Kishida, ses « alliés idéologiques » en Ukraine.
Apparemment, ils ont oublié à Tokyo que des citoyens japonais ont récemment été victimes d’attaques terroristes dans différentes régions du monde. Quant à la Russie, elle a apporté plusieurs fois sa contribution active au règlement de tels incidents.
En blanchissant les terroristes et les néonazis, la partie japonaise porte préjudice à sa propre sécurité en premier lieu.
Sur le saisi des biens de la mission diplomatique russe par des autorités polonaises en Varsovie
Des autorités polonaises ont saisi des propriétés de la mission diplomatique russe à Varsovie au 100, rue Sobieski. Ce sont des actions illégales.
Nous tenons à rappeler que le terrain pour la construction de cette installation a été octroyé conformément à l’accord intergouvernemental du 27 décembre 1974. L’immeuble a été érigé par la partie soviétique en toute légalité à ses propres frais et constitue la propriété diplomatique de la Fédération de Russie. Ainsi, les actions de la partie polonaise constituent une violation flagrante du droit international, y compris l’accord intergouvernemental bilatéral et la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques du 1961. Une question pour Varsovie: vous ne possédez plus de bâtiments? Vous êtes pauvres à ce point? Vous n’avez plus rien de quoi « s’enrichir »? Vous êtes passés aux vols? Est-ce tout dont l’administration polonaise est capable? S’ils l’avaient dit plus tôt, nous l’aurions su.
La position du ministère des Affaires étrangères de la Pologne dans cette situation est particulièrement honteuse. Au lieu de protéger la mission diplomatique étrangère contre l’atteinte à sa propriété il a déclaré qu’il « acceptait avec satisfaction » l’exécution de la procédure de saisi et de transfert du bâtiment au 100, rue Sobieski au Trésor public de Pologne.
Le ministère polonais des Affaires étrangères fait en même temps de la démagogie, spécule sur la « suppression de la disparité » en matière de biens immobiliers dans les relations russo-polonaises. C’est comme ça que l’on appelle le vol maintenant? Je ne le savais pas. Je vais enrichir mon vocabulaire diplomatique.
Le ministère sais bien qu’au cours des deux dernières années la partie russe a travaillé activement et avec détermination afin de résoudre ce problème, et en juillet 2021 nous savons remis à l’ambassadeur de la Pologne en Russie la liste des biens immobiliers qui étaient prêts à être remis à la partie polonaise. Pourtant elle refuse d’engager le dialogue.
Une fois de plus nous sommes obligés de réaffirmer: toute démarche inamicale de la part de Varsovie entraînera une réponse approprié et efficace de notre part.
À l’occasion du 40e anniversaire du conflit entre l’Argentine et la Grande-Bretagne au sujet des îles Malouines (îles Falkland)
Cela fait 40 ans que le conflit armé entre l’Argentine et la Grande-Bretagne en raison de souveraineté des îles Malouines (îles Falkland) a commencé. Bien qu’il s’agisse des événements de longue date sur un archipel lointain de l’Atlantique Sud, ce sujet est très discuté actuellement sur des plateformes internationales et reste pertinent, notamment du point de vue des intérêts mutuels au cours des négociations sur des questions internationales difficiles.
Malgré de nombreuses résolutions de l’ONU, appelant les parties concernées à entamer immédiatement des négociations afin de résoudre le problème des îles Malouines de manière pacifique, le gouvernement de la Grande-Bretagne continue à afficher une attitude de réticence obstinée à engager un dialogue direct avec l’Argentine sur ce problème. Ce mépris évident de l’opinion de la communauté internationale ne fait pas honneur à un État qui est un membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies.
En même temps il s’agit non seulement du refus de Londres de mener le dialogue avec Buenos Aires, mais également des tentatives des Britanniques de changer de facto le statut de l’archipel en y déployant des activités économiques, la militarisation des îles et des eaux territoriales adjacentes.
Nous voudrions rappeler les obligations des parties en vertu du Traité visant l’interdiction des armes nucléaires en Amérique latine (le traité de Tlatelolco) et ses Protocoles additionnels. Récemment des faits d’archives concernant le déploiement des missiles nucléaires anti-sous-marins sur les navires britanniques, engagés dans les hostilités dans la région des îles Malouines (îles Falkland) ont été dévoilés. Nous soutenons la revendication de l’Argentine pour que le Royaume-Uni présente des preuves d’absence de telles armes sur les navires coulés dans l’Atlantique Sud.
Nous attirons l’attention sur le double standard de l’approche du Royaume-Uni vis-à-vis de l’archipel. Londres déclare que le statut de ces îles aurait été définitivement déterminé lors d’un référendum en mars 2013. Pourtant il n’est pas gêné que la majorité des votants soit représentée par des ressortissants britanniques vivant aux Malouines qui ont finalement voté à une majorité écrasante (99,3%) pour que les îles restent un territoire britannique d’outre-mer.
Une question se pose: pourquoi les Britanniques considèrent-ils les résultats de ce référendum suffisants pour déterminer le statut des territoires contestés mais refusent de reconnaître la libre volonté des habitants de la Crimée et du Donbass, qui se sont clairement prononcés pour l’indépendance de l’Ukraine et pour l’attachement de la Crimée à la Russie?
En d’autres termes, la situation autour des îles Malouines illustre à quel point l’attitude des Britanniques envers tel ou tel problème international est imposée par des directives opportunistes, et dépend non pas de la « lettre et l’esprit de la loi » mais des exigences politiques à un moment précis. Ainsi, les leçons de la guerre des Malouines ont une projection directe et claire sur les événements contemporains. Juste pour comprendre qui et comment avait historiquement recours à de telles méthodes agissant dans ses propres intérêts et n’ont jamais assumé aucune responsabilité.
Nous voudrions de nouveau souligner l’immuabilité et l’attitude de principe de la Fédération de Russie sur le problème des îles Malouines (îles Falkland). Nous nous prononçons pour une reprise rapide des négociations directes entre l’Argentine et le Royaume-Uni dans le but de régler de manière définitive et pacifique les controverses sur la souveraineté conformément aux résolutions de l’ONU.
Nous estimons qu’il est important de s’abstenir des démarches qui pourraient compliquer le début des négociations mentionnées. Nous partons de l’inadmissibilité de la militarisation des régions de l’Atlantique Sud et de la nécessité de respecter strictement et mutuellement toutes les obligations internationales par les deux parties, en particulier celles adoptées en vertu du traité de Tlatelolco et de ses protocoles additionnels.
Le référendum britannique sur le statut des îles Malouines n’a pas influencé la position russe et n’est pas considéré comme la reconnaissance da la souveraineté de Londres sur les îles.
Sur les pratiques coloniales et néocoloniales du Royaume-Uni
Il s’agit d’un sujet historique, mais lié directement à la situation actuelle. Nous constatons périodiquement des publications très intéressantes, russes ou occidentales, pour qu’on ne puisse pas nous accuser d’une attitude biaisée.
Prenons par exemple l’article « L’Empire britannique était beaucoup pis que vous ne pensez », publié par le New Yorker. Son auteur Sunil Khilnani est professeur de politologie et d’histoire à l’Université Ashoka en Inde. Il a été par le passé professeur de politologie et directeur de l’Institut de l’Inde auprès du King’s College de Londres. En s’appuyant sur un grand nombre de chercheurs occidentaux reconnus, cet expert démontre clairement que le mythe d’empire « libéral » dissimule en réalité des pratiques sanglantes de colonialisme britannique qui attendent toujours des investigateurs voire des juges. Nous recommandons donc à tous les fans des traditions britanniques de « libéralisme » de lire attentivement cet article.
Tout cela confirme également le caractère opportun de la création de notre nouvelle rubrique « Matériaux historiques » sur le site du Ministère. Les faits évoqués dans cette dernière ont été reflétés et même interprétés dans l’article susmentionné. Je voudrais vous présenter plusieurs citations pour jeter de la lumière sur la nature de ceux qui nous donnent actuellement des leçons.
« Plus de 50 ans après la fin de l’Empire britannique, les historiens sont toujours incapables de formuler une évaluation complexe du bain du sang couvert de l’hypocrisie messianique et, plus tard, de la fumée des documents brûlés avant le retrait final. Les centres régionaux offrent d’habitude l’image la plus claire des dégâts subis par les colonies. L’Afrique du Sud, l’Inde, l’Irlande, la Palestine, la Malaisie, le Kenya, Chypre, Aden… Tout cela crée une régularité évidente à long terme. Des forces militaires et policières parcouraient l’Empire pour diffuser des moyens de répression, sans aucune résistance de la part de hauts responsables dans la plupart des cas. Juste au contraire, ces derniers conféraient à la violence la force de la loi, en soutenant ainsi des manifestations de la brutalité de plus en plus importante.
… Des tirs de canons barbares sur les cipayes indiens après l’insurrection de 1857, une fusillade des mahdistes aux mitrailleuses Maxim dans les années 1890 (Soudan), des camps de concentration pendant les guerres des Boers, des massacres de manifestants pacifiques à Amritsar (Inde, 1919), des meurtres punitifs et des pillages de la propriété civile en Irlande… Tous cela n’a été qu’un échauffement pour l’Empire britannique. Les cadres militarisés britanniques ont servi de point de départ à une culture d’administration encore plus brutale qui tentait de rétablir son contrôle après la Seconde Guerre mondiale, quand l’Empire avait besoin des ressources coloniales pour reconstruire son économie épuisée et rétablir son statut géopolitique affaiblissant. »
Selon Sunil Khilnani, qui se réfère au livre Imperial Reckoning de Caroline Elkins, un exemple éloquent de la stratégie britannique visant à maintenir la domination coloniale réside dans la suppression des Kikuyus au Kenya. Les colonisateurs tentaient pendant des décennies de briser la résistance de ce peuple à l’aide des arrestations, des tabassages, de la faim, des tortures, des travaux forcés, des viols et des castrations. En 1957, dans le contexte de la révolte des Mau Mau, les Britanniques ont lancé, à l’initiative d’un gouverneur, une campagne brutale baptisée « Operation Progress ». Plus d’un million d’hommes, de femmes et d’enfants ont été confinés pour rééducation derrière des barbelés dans des villages et des camps de concentration.
Ce sont les traditions anglaises. Les traditions des gens qui nous donnent actuellement des leçons. Regardez vous-mêmes. Souvenez-vous du passé. Nous comprenons bien que la Ministre britannique des Affaires étrangères Liz Truss estime que l’histoire a perdu son actualité, et suggère que tout le monde doit s’appuyer sur les réalités d’aujourd’hui. Mais ces dernières sont elles aussi ignorées. Pour une raison très simple: dès qu’ils voient les réalités d’aujourd’hui, elles feront partie de l’histoire de demain. Et il faudra y revenir. L’histoire n’existe pas pour eux. Mais elle est tout à fait réelle.
De nos jours, lors de la recherche et de la collecte de preuves relatives aux plaintes des victimes, le gouvernement britannique a reconnu avoir exporté du Kenya et de 36 autres domaines des archives coloniales majeures. Ces documents ont été cachés dans un dépôt secret à Hanslope Park, partagé par le Foreign Office et les services secrets britanniques. Il s’agit d’un comportement normal des démocraties développées.
Mais quel élément de ces archives a-t-il motivé la décision de les cacher si soigneusement? Il s’agit probablement de l’arsenal de la gouvernance impériale qui a été tout sauf « libéral ». Des méthodes militaristes et l’utilisation de véhicules blindés en Irlande, des frappes aériennes et des bombardements des villages en Mésopotamie, la chasse aux suspects avec des doberman-pinschers en Amérique latine, des interrogations et des cellules solitaires en Inde, des boucliers humaines au Pakistan. Tout cela ressemble les cours donnés aux néonazis ukrainiens par les instructeurs britanniques. Ils ont une expérience très riche. Ils ont pratiqué ces méthodes sur les gens qu’ils ne considéraient pas comme leurs égaux dans différentes régions du monde. Ils peuvent désormais passer à d’autres le drapeau déchu de terreur. C’est ce qu’ils font actuellement et ont fait pendant des années sur le territoire de l’Ukraine.
Un soldat britannique a partagé le souvenir suivant sur l’utilisation de prisonniers de guerre arabes: « C’étaient ces derniers qui détonnaient des explosifs découverts. C’était assez lâche, mais nous l’aimions. » Nous constatons la même chose aujourd’hui. Il est « assez lâche » de livrer des armes en Ukraine. Ces armes sont utilisées pour des meurtres brutaux. Nous voyons bien l’évolution du bataillon Azov et d’autres unités similaires depuis des années. L’idéologie haineuse de ces gens n’a fait que se renforcer. Il est « assez lâche » que le Royaume-Uni octroi des fonds et des armes, appelle les autres à faire la même chose. Mais, selon l’aveu d’un soldat britannique qui observait des prisonniers arabes s’exploser, ils « l’aiment ». Une brutalité séculaire héritée. Une partie de l’idéologie impériale. Elle est toujours vivante, n’est partie nulle part. Elle a été couverte de vernis et dissimulée sous forme de « démocratie développée », de « libéralisme » et de « libertés ».
D’autres méthodes ont visiblement été inventées par les Britanniques en Palestine: des attaques nocturnes contre des communes suspectes, du sable imprégné de pétrole dans la gorge des habitants, des cages au ciel ouvert pour l’hébergement des habitants des villages, une démolition massive d’habitations. En perfectionnant cette tactique sur les Palestiniens, les officiers formaient un savoir-faire pour l’utiliser plus tard à Aden (sud du Yémen moderne), au Côte-de-l’Or (Ghana), en Rhodésie du Nord (Zambie), au Kenya et à Chypre. La Palestine a été un « camp d’entraînement » des massacreurs de l’Empire. Tout comme la place d’armes ukrainienne aujourd’hui. Ils perfectionnaient là-bas les pratiques qu’ils envisageaient d’utiliser plus tard sur notre territoire.
Pourquoi rappelons-nous actuellement ce passé colonial sombre du Royaume-Uni et du monde entier? Ce sont eux qui le rappellent. Nous voudrions oublier tout cela. Il est dégoutant de le toucher, mais il est nécessaire de le savoir. C’est pourquoi, nous rappelons leur histoire à eux-mêmes. Les méthodes de Londres sont restées les mêmes. Les Britanniques les exportent et exploitent avec succès. Nous l’avons constaté sur l’exemple de l’Ukraine. Les méthodes de suppression du Donbass ont visiblement été enseignées par des instructeurs militaires et politiques britanniques. Leurs traces sont trop notables.
Qui plus est, selon les données de notre Ministère de la Défense, le régime de Kiev, guidé par les services secrets britanniques très expérimentés, prépare de nouvelles mises en scène mensongères visant à accuser les Forces armées russes d’atrocités prétendues contre la population civile de la région de Soumy de l’Ukraine. Parlez-vous réellement des atrocités? Avez-vous vu ce que les bataillons nationalistes avaient fait avec des prisonniers de guerre? L’origine de ces derniers n’importe pas. Ce comportement est inacceptable. Il n’est pas digne des militaires, mais des extrémistes, des terroristes et des gens malades. Ils tirent aux pieds, crèvent les yeux, tabassent. Devant une caméra, pour ensuite publier une vidéo sur internet sans craindre qu’ils pourraient être identifiés à cause de ces images. Les néonazis ukrainiens en sont particulièrement fiers. Ils ont bien appris leurs leçons. Celles des instructions de l’Otan, y compris du Royaume-Uni.
Selon l’idée des « cinéastes » britanniques, des unités russes auraient massacré des civils et s’étaient moqués de ces derniers avant leur retrait. Une nouvelle infox pour les médias occidentaux. Son objectif est d’attiser davantage la russophobie.
Est-ce que le rôle de Londres sera un jour clair à toute la communauté internationale? Aux citoyens ukrainiens qui sont actuellement utilisés comme un consommable colonial ordinaire?
Deux Europes ou comment lire les actualités dans un contexte historique
Selon les médias, le syndicat de travailleurs portuaires de la Suède a décidé de bloquer tous les navires liés à la Russie. L’organisation a envoyé au Ministre de l’Infrastructure Tomas Eneroth une lettre exigeant d’interdire l’entrée des navires russes dans les ports suédois. Sinon, le syndicat a promis d’initier lui-même un blocus. « Nous avons informé l’organisation des employeurs et des intermédiaires de l’introduction du blocus », a expliqué Erik Helgesson, vice-président du syndicat.
Ils ont introduit un « blocus » contre les Russes. Contre les marins russes, notre flotte commerciale et son principal port baltique, Saint-Pétersbourg. Je répète. La Suède a introduit le blocus du principal port de Saint-Pétersbourg. Cela ne vous rappelle rien? Il ne s’agit pas du premier blocus de l’histoire de la ville. Mais vous n’en savez plus rien. On vous raconte seulement que les Américains ont « sauvé » tout le monde pendant la Seconde Guerre mondiale, ont assuré votre « liberté »? Alors que les « menaces » provenaient donc depuis l’Union soviétique et l’Allemagne? Pas du tout. Ce syndicat suédois s’est donc mis sur le même niveau que les nazis. Mais il est sans doute certain qu’il se trouve du bon côté de l’histoire.
Les nazis ont créé une sorte d' »union européenne » autour de Leningrad pendant la Seconde Guerre mondiale. Il y avait des centaines de volontaires suédois. N’existe-il pas parmi les membres actuels du syndicat des descendants de ceux qui avaient combattu il y a 80 ans? 72 personnes ont même été capturées par les forces soviétiques. Nous nous en souvenions chaque fois que nous constations des néonazis suédois dans des unités punitives ukrainiennes dans le Donbass depuis 2014. Est-ce que les Suédois sont au courant que leurs volontaires tuaient des civils dans le Donbass? Où étiez-vous? Contre qui avez-vous introduit un blocus? Personne? Mais pourquoi?
Les ancêtres des amateurs suédois modernes de blocus portuaire exportaient ponctuellement au IIIe Reich des millions de tonnes de fer, qui a permis aux nazis de conquérir toute l’Europe. Ressentez-vous une faute? Existe-il une journée quand vous demandez pardon pour ces actions du passé? Pour les malheurs que le monde entier a subi à cause de vous? À l’époque, vous n’avez pas tout de suite compris quel parti de l’histoire il fallait prendre. Vous exportiez tout simplement des ressources au IIIe Reich. Et livrez actuellement des armes, des fonds et des médicaments aux néonazis. Aux gens qui portent une croix gammée sur la manche. Ils se saluent comme les collaborationnistes pendant la Seconde Guerre mondiale. Ils lisent les mêmes livres, regardent les mêmes films, soutiennent la même logique.
La shoah et les atrocités subies par ses victimes sont elles aussi arrivées en raison de ceux qui n’avaient pas compris la situation, ne s’étaient pas rapidement retrouvés du bon côté de l’histoire. Un tiers des chars, pièces d’artillerie, fusils et cartouches allemands ont été produits à partir des matières premières suédoises. Les Suédois ont tout offert au Reich. À ceux qu’ils considéraient comme des héros. Y a-t-il un jour quand vous demandez pardon pour ne pas avoir tout compris? Ne célébrez pas le 8 mai, la libération de l’Europe des nazis, mais justement présentez vos excuses? Si une telle journée avait existé, il aurait été plus facile de définir aujourd’hui le bon côté de l’histoire de l’Europe.
Ce ne sont pas des informations russes, mas les calculs de l’historien suédois Rolf Karlbom: en 1933-1943, la consommation allemande de minerais de fer, compte tenu de leur teneur en fer, dépendait des livraisons suédoises à 43% en moyenne. L’amiral Erich Raeder, commandant de la marine allemande, a reconnu qu’il « serait absolument impossible de mener la guerre si la marine ne pouvait pas assurer les livraisons de minerais de fer depuis la Suède ». Ces ressources ont été fournies. Le Reich combattait donc en s’appuyant sur les livraisons suédoises.
Cela ne concerne pas que les minerais: il s’agissait également de la cellulose, du bois, des roulements, des machines et des équipements nécessaires pour le Reich. La Suède considérait ces livraisons comme très avantageuses et honorables. Il faut également mentionner le « transit militaire » suédois. Les chemins de fer du pays ont transporté en 1940-1943 2.140.000 soldats allemands et plus de 100.000 voitures portant des frets militaires allemands.
Répétez-vous donc votre comportement d’il y a 80 ans? Vous livrez des armes, des produits alimentaires et de l’aide humanitaire aux néonazis, leur fournissez des fonds. Et bloquez les Russes. Comme vous voulez. Regardez CNN et d’autres chaînes américaines. C’est la même chose que mettre une photo sur le mur et croire et tu voies le monde. Les nazis ont également utilisé l’espace aérien et les aérodromes suédois.
On copie tout ce qui a existé à l’époque. Vous bloquez l’espace aérien, les transactions monétaires, tous ce que vous pouvez. Vous offrez en même temps des possibilités illimitées à ceux qui ont tué des civils pendant huit ans en raison de leur idéologie nationaliste. Cette dernière n’est pas une nouveauté qu’il faut encore étudier. Ils n’ont jamais dissimulé leur soutien aux collaborationnistes, au Reich, à Hitler, à la SS. Ils portent le même uniforme, organisent des marches aux flambeaux, accrochent des portraits des collaborateurs nazis d’il y a 80 ans.
Quand nous entendons que le Royaume-Uni a livré au régime de Kiev des missiles antichars NLAW, nous savons bien que ces armes ont été produites en Suède et ne pouvaient pas être réexportées sans l’approbation de Stockholm. Les Suédois ont donc armé les nazis et ont bloqué nos villes. Et font la même chose aujourd’hui. Comme si rien n’a changé.
La Grèce est le pays qui a perdu un million de citoyens dans la lutte contre le nazisme, selon certaines estimations. Nous savons bien la position actuelle de la population grecque. Ces gens nous écrivent, crient de la douleur et de l’impuissance. Ils ne peuvent pas influer sur leur gouvernement, devenu un régime fantoche.
Les employés de l’entreprise grecque TrainOSE ont refusé de participer au transfert de blindés des États-Unis et de l’Otan vers les frontières de l’Ukraine. Parce qu’il y a là-bas des Grecs ethniques. Ils habitent sur le territoire de l’Ukraine, dans le sud-est du pays, en Crimée. Ils racontent la vérité. Il y a cependant très peu de Suédois ethniques. Contrairement aux instructeurs ou combattants arrivés en tant que volontaires.
Selon les sites des associations grecques, les employés du dépôt de Salonique ont refusé de se rendre à Alexandroúpoli pour assurer le maintien des trains qui transportent actuellement des chars de l’Otan depuis le port. Ces blindés devraient être envoyés en Roumanie et en Pologne pour atteindre ensuite la frontière ukrainienne. Suite au refus des employés de s’y rendre de manière volontaire, l’entreprise TrainOSE s’est mise à les forcer en évoquant leurs engagements contractuels. Les syndicats de Salonique se sont cependant ingérés dans la situation. Ils ont adopté une résolution exigeant de ne pas utiliser les chemins de fer grecs pour le transport du matériel de l’Otan et de cessez les menaces contre les employés qui s’y opposaient. Je voudrais donc poser une question à Athènes: êtes-vous pour la paix ou la guerre? Le texte a obtenu le soutien d’une quinzaine de syndicats locaux de différentes industries.
Tout cela nous pousse vers la conclusion suivante: il existe deux Europes. Elles ont toujours existé, y compris il y a 80 ans. La première laissait passer les chars nazis vers l’est – voire saluait leur passage – hébergeait les forces de la SS, du IIIe Reich pour préserver une vie agréable.
La seconde créait la résistance, car elle comprenait qu’on ne pouvait pas supporter une idéologie antihumaine dans leurs pays. Nous constatons la même chose aujourd’hui. Une Europe aide directement les néonazis, comme par le passé, à tous les niveaux: elle utilise la propagande et les ressources matérielles, dont elle prive sa propre population. Elle est prête à tout offrir. L’autre poursuit la résistance. Plutôt la Résistance, en majuscule. La Résistance aux autorités et aux employeurs qui se laissent guider par un bloc euro-atlantique russophobe et sont de fait des collaborateurs néonazis. C’est exactement ce qu’elle résiste. Elle fait face à un mécanisme créé selon toutes les règles de la « culture de l’annulation ».
Si tu ne faisais pas preuve de ta fidélité aux soutiens des néonazis, tu serais « effacé ». Tu ne seras pas tout simplement pourchassé, on fera tout pour que te n’existes plus, pour que tu détestes toi-même. Ils en sont déjà maîtres. Maîtres de persécution.
Sur le changement de nom d’une forteresse russe à Hawaï
Nous déplorons que la campagne antirusse promue par les États-Unis ait touché le patrimoine historique commun de nos pays.
Dans l’esprit de la « culture d’annulation » dominante, les autorités américaines, qui jusqu’à récemment détruisaient des monuments des personnalités du passé, y compris les pères fondateurs des États-Unis, à la demande du « public libéral progressiste », déracinent maintenant toute référence à la Russie, en renommant des rues et des sites historiques.
Comment cela est-il arrivé? L’histoire existe-t-elle encore ou il n’y en a plus? Ou bien le passé se produit sans aucune fixation historique? Est-il vivant ou pas? Expliquez-vous! Il est impossible de comprendre tout cela. Alors, ce « dossier est clos » ou vous pouvez toujours revenir en arrière et changer ce qui ne vous y plaît pas et revenir dans le présent? Comment faire face à tout cela: à la destruction de monuments, au changement de noms des rues, à tout ce avec quoi la communauté européenne a vécu pendants des années, a admiré, a rendu hommage? Tout cela a disparu en un seul instant, comme si cela n’a jamais existé. Mais pas parce que quelque chose de nouveau est apparu en échange mais parce qu’il fallait s’en débarrasser. Le plus important est de ne laisser aucune trace du passé.
C’est exactement ce qui s’est passé avec le « Fort Elizabeth russe » à Hawaï (île de Kauai), construit en 1816 par une compagnie russo-américaine. Par décision de l’assemblée législative locale, il doit désormais s’appeler « Pa’ul’ula » traduit de l’hawaïen signifiant « murs rouges »).
Bien que les débats publics aient été prétendument organisés, personne n’a jamais demandé l’avis de nos compatriotes ou des historiens professionnels. Le document fait encore l’objet d’approbation par le gouverneur mais l’administration de l’État, sans attendre la finalisation des formalités, a délégué aux services compétents de fabriquer des panneaux avec le nouveau nom topographique.
Il ne reste qu’à deviner où encore la russophobie cultivée à Washington puisse mener. Espérons toutefois que le bon sens et la prise de conscience de la futilité de toute tentative d’ »annuler » la Russie (ce qui est impossible) l’emporteront tôt ou tard. Je parle du bon sens.
À propos de la Journée internationale des monuments et des sites
Le 18 avril, la Journée internationale des monuments et des sites, qui a été instituée en 1982 par l’Assemblée du Conseil international des monuments et des sites (ICOMOS), sera de nouveau célébrée, ainsi que la date pour l’année suivante sera approuvée par la Conférence générale de l’Unesco lors de sa 22e session.
Chaque année Icomos et ses comités nationaux, y compris les comités russes, organisent des événements et des promotions, appelant à attirer l’attention sur le problème humanitaire important de la préservation du patrimoine culturel mondial et à contribuer au renforcement du dialogue international et la compréhension mutuelle. Le sujet principal de la célébration à venir est « Patrimoine et climat ».
La Fédération de Russie est un participant actif et responsable aux actes juridiques internationaux dans le domaine concerné – la Convention de 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé et la Convention concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel de 1972.
Actuellement, 31 sites du patrimoine mondial de l’Unesco se trouvent dans notre pays, dont 20 monuments culturels. La liste provisoire comprend 28 candidats-sites à l’inscription sur la liste de l’Unesco. Dans le cadre de sa présidence actuelle dans le Comité du patrimoine mondial de l’Unesco – l’instance dirigeante de la Convention de 1972 – la Russie attache une très grande importance particulière au développement ultérieur de la coopération internationale en matière de préservation et de gestion stable des sites du patrimoine mondial de manière professionnelle et dépolitisée.
En vertu de la convention de La Haye de 1954 et conformément à un décret du ministère de la Défense de la Russie lors de l’opération spéciale militaire, visant à protéger les républiques du Donbass par les forces armées de notre pays, des mesures efficaces sont prises pour assurer la préservation des sites du patrimoine mondial, des musées, des institutions religieuses et de culte en Ukraine.
Malheureusement, un certain nombre de pays étrangers oublient leurs obligations de préserver des monuments et de chérir notre patrimoine historique et culturel commun. Et cela n’a pas commencé aujourd’hui ou cette année. Je voudrais vous parler de certains des actes de vandalisme les plus « récents ».
En Lettonie, des actes de profanation et de vandalisme à l’égard du patrimoine commémoratif militaire soviétique se poursuivent.
Au mois de mars, dans le village de Vidrizi, des vandales ont peint le monument en hommage à 99 soldats et habitants du quartier, qui avaient péri pendant la Seconde Guerre mondiale, et y ont laissé des insultes.
Le 28 février dernier, à Riga, le monument portant l’inscription « Gloire aux libérateurs de Riga! » a été recouvert de peinture aux couleurs du drapeau ukrainien. Le 26 février, le monument à la 245e division de fusiliers de l’armée soviétique (sur l’avenue Brivibas à Riga) a été arrosé de peinture bleue et jaune, des vases avec des fleurs ont été éparpillés dans le périmètre de la fosse commune. Le 25 février, un acte de vandalisme a été commis contre le mémorial dédié aux soldats qui avaient libéré Riga et la Lettonie des envahisseurs nazis. Le piédestal du monument a été recouvert de peinture aux couleurs du drapeau ukrainien et une inscription monstrueuse correspondante a été faite.
Le 1er décembre 2021, le mémorial aux guerriers-libérateurs de Riga et de la Lettonie des envahisseurs nazis a été vandalisé par des inconnus (l’inscription « occupants » a été appliquée en noir).
Le 10 septembre 2021, des inconnus ont démonté et volé une plaque commémorative sur la pierre de souvenir, installée sur le lieu du départ de la traversée du lac Kisezers en octobre 1944.
Le 24 février 2021, un monument du cimetière militaire de la Grande Guerre patriotique a été détruit à Jekabpils – un canon de 76 mm a été démantelé.
Depuis le début de l’opération spéciale militaire en Ukraine, on constate une augmentation de cas de profanation des monuments aux soldats soviétiques en Lituanie:
Le 10 avril, dans les villes de Bubliai, Seta et Kurkliai, le 8 avril, dans la ville de Marijampole, le 2 mars – à Žasliai et à Pasaltuonys. Tous les cas font l’objet d’une enquête du Comité d’enquête de la Fédération de Russie. En avril de cette année, le ministre des Affaires étrangères lithuanien Gabrielius Landsbergis a prononcé un discours blasphématoire sur le sujet de se débarrasser des monuments soviétiques en proposant comme solution temporaire de les couvrir de drapeaux ukrainiens. Cette suggestion a été faite par une personne qui est ministre des Affaires étrangères. Va-t-il bien? Cette logique est au-delà de la monstruosité. Et il est absolument impossible de comprendre ce qui se cache derrière. Donc, vous reconnaissez ces monuments ou vous voulez les démolir? Si vous voulez les démolir, qu’est-ce que cela a à voir avec les drapeaux ukrainiens? Vous ne reconnaissez pas une chose, vous pensez qu’elle ne mérite pas d’être sur votre territoire et vous établissez un lien avec le drapeau de ceux que vous considérez comme dignes. Les chefs des municipalités ont déjà commencé à suivre ses conseils – le maire de Klaipeda a initié une discussion sur le déplacement du monument aux guerriers-libérateurs soviétiques hors de la ville. Dans le district de Raseiniai on a commencé à fermer les monuments dans des boîtes noires en attendant d’autres décisions de la part des autorités centrales. Tel est le niveau de l’histoire et de la culture.
L’initiative visant à préparer le retrait des monuments de la liste des sites du patrimoine culturel, permettant à l’avenir au régime lituanien de s’attaquer aux monuments soviétiques « promouvant la guerre, l’agression est les symboles de l’État totalitariste » est en cours de réalisation par le Département du patrimoine culturel de la Lituanie. La mairie de Kaunas a commencé à établir la « liste noire » des monuments commémoratifs. L’objectif n’est pas caché – créer une base pour prendre des décisions sur le déplacement, la suppression et le changement des noms des monuments soviétiques.
Le 25 novembre 2020, dans la ville d’Obeliai du district de Rokiskis, la profanation d’une tombe de soldats soviétiques a eu lieu. Le piédestal du monument au soldat et des pierres tombales avec les noms des soldats tombés aux combats ont été peints de croix gammées. Le jour suivant, l’administration du district de Rokiskis a envoyé une photo montrant que tous les dessins insultants avaient été éliminés et que le mémorial avait retrouvé l’état dans lequel il se trouvait avant cet incident.
Le 4 septembre 2020, dans la ville de Ziezmariai, du district de Kaisiadorys, un monument aux soldats soviétiques a été profané (il a été couvert de peinture et d’inscriptions insultantes). Près du monument sous la forme d’un soldat debout sur un piédestal avec un drapeau, se trouve une fosse commune de soldats et d’officiers de l’Armée rouge morts dans la bataille pour la libération de Ziezmariai de nazis (plus de 920 combattants). L’ambassade a immédiatement contacté les représentants de l’administration de la ville. La police du district a ouvert une enquête criminelle pour vandalisme. Des services techniques de l’administration de la ville ont rapidement nettoyé le monument et l’ont remis en état.
Le 14 juin (jour du chagrin et de l’espoir où l’on se souvient des victimes de répressions) un monument au Héros de l’Union soviétique, Afanassi Lochakov, qui a participé à la Grande Guerre patriotique, a été couvert de peinture. Le chef du district Valentinas Tamulis a considéré cet acte comme « un cas d’hooliganisme » qui ne serait pas toléré.
Le 10 avril, en Estonie, dans la ville d’Otepaa des inconnus ont peint un monument aux soldats soviétiques aux couleurs du drapeau ukrainien et ont écrit la lettre Y avec de la peinture bleue.
Le 8 avril, dans la ville de Tapa, des malfaiteurs ont profané un monument de la fosse commune soviétique (les noms des dirigeants nazis ont été écrits dessus).
En mars de cette année, dans le centre de Rakvere, un obélisque sur la fosse commune des soldats, morts pendant la Grande Guerre patriotique, a été vandalisé: le mémorial a été profané d’une image nazie. Il y a également eu un acte de profanation des monuments sur les fosses communes des soldats soviétiques, morts pendant la Grande Guerre patriotique dans la ville de Tartu.
Le 1er octobre 2021, dans le quartier de Lasnamae à Tallinn des inconnus ont profané une pierre commémorative, dédiée aux soldats qui ont combattu en Afghanistan (le monument a été recouvert de peinture rouge). Vers le 4 octobre les autorités locales ont rendu au monument son aspect d’origine.
En avril un monument aux victimes du fascisme a été profané au cimetière de Rahumae, situé dans la capitale.
Le 7 avril 2021, des inconnus ont renversé la pierre commémorative dans la ville de Parnu érigée sur le lieu de la fusillade des combattants du bataillon d’extermination de Sindi en 1941.
Le 1er mars 2021, des vandales inconnus ont profané un monument au char T-34 posé sur un piédestal sur la rive de la rivière Narova, près de la route qui relie Narva à Joesuu.
En Pologne, l’image est effrayante. Les autorités polonaises procèdent au démantèlement total des monuments commémoratifs soviétiques en dehors des sites d’inhumation (appelé « monuments symboliques »), qui, comme Varsovie l’affirme sans raison, ne sont pas couverts par l’accord entre le gouvernement de la Fédération de Russie et le gouvernement de la République de la Pologne sur les lieux d’inhumation et les sites de commémoration des victimes de guerres et de répressions du 22 février 1994. En octobre 2017 et en janvier 2018, des amendements sont entrés en vigueur interdisant la propagande du communisme ou d’un autre régime totalitariste du 1 avril 2016 (la loi dite sur la « décommunisation »), selon lesquels les autorités locales ont été obligées de liquider avant le 31 mars 2018 des « symboles communistes » se trouvant sur leur territoire, y compris les monuments soviétiques situés en dehors des lieux d’inhumation. Cependant, nous comprenons très bien que tout cela vient du mal. Ce n’est pas du tout le communisme qui les dérangeait mais l’envie d’effacer entièrement la mémoire des libérateurs.
Finalement, sur les 561 sites commémoratifs inclus dans la « Liste des sites commémoratifs des défenseurs soviétiques de la patrie tombés sur le territoire polonais » en collaboration avec la partie polonaise en 1997, il ne reste à présent qu’une centaine, étant précisé que le processus de leur destruction se poursuit régulièrement pendant toutes ces années et de nouveaux cas de démontage sont découverts et qui ne sont pas signalés par les autorités polonaises. Nous recevons ces informations des médias, des habitants locaux ou des compatriotes.
Des cas de vandalisme sont régulièrement enregistrés à l’égard des monuments commémoratifs soviétiques. Le 23 mars 2022 encore un monument aux soldats libérateurs soviétiques, érigé à Chrzowice, a été démantelé en Pologne. Ils ont même essayé de rendre l’événement aussi « solennel » que possible. La destruction du monument a eu lieu en présence des personnalités officielles polonaises et a été diffusée en direct. Il s’agit d’une « réussite ». C’est ainsi que les nations civilisées se comportent toujours.
En 2022, cinq cas d’endommagement de fosses communes, de mémoriaux et de monuments russes (soviétiques) ont été recensés en Slovaquie;
Le 27 février 2022, à Koszyce, le monument aux soldats soviétiques sur la place des Libérateurs a été aspergé de peinture;
Le 3 mars 2022, à Bratislava, le mémorial commémoratif militaire Slavine a été aspergé de peinture;
Le 5 mars 2022, dans la ville de Svidnik, le monument à l’Armée soviétique a été aspergé de peinture;
Le 15 mars, le monument aux pilotes soviétiques Maliy Slavine (dans la région de Bratislava) a été aspergé de peinture;
Le 26 mars 2022, à Bosaca-Grun, dans la région de Trencin, le lieu de sépulture des soldats de l’Armée rouge a été aspergé de peinture;
Seulement au cours de l’année 2022, deux actes de vandalisme ont été commis contre les mémoriaux commémoratifs militaires russes (soviétiques) en République tchèque:
Le 8 mars 2022, à Pribyslav, une statue d’un soldat soviétique a été démantelée du piédestal du monument aux soldats soviétiques tombés au combat;
Le 26 mars à Prague le monument au soldat de l’Armée rouge Beliakov, situé près du ministère des Affaires étrangères de la République tchèque, a été aspergé de peinture.
Le 3 avril 2020, le monument à Ivan Konev, maréchal de l’Union soviétique, héros de la Tchécoslovaquie, citoyen d’honneur de Prague, qui a été érigé sur la place Interbrigada en 1980, a été démantelé;
Le 5 janvier 2021, à Ostrava, le monument aux soldats de l’Armée rouge rue Rudna dans le quartier Ostrava-Zabreh a été arrosé d’un liquide inflammable et incendié;
Le 21 avril 2021, à Brno, le monument au soldat-libérateur soviétique sur la place Morava a été aspergé de peinture et des inscriptions insultantes ont été faites;
À partir de 2014, après le coup d’État en Ukraine, des organisations nationalistes et profascistes, encouragées par les autorités de Kiev, commettent régulièrement des actes de vandalisme contre des monuments commémoratifs dédiés aux personnalités historiques russes et soviétiques, en particulier ceux associés à la Grande Guerre patriotique.
Le 3 février 2022, dans la ville de Slavuta de la région de Khmelnytsk, le monument au héros de l’Union Soviétique, partisan Anton Odukha, a été démoli.
Le 4 février 2022, le monument au commandant russe Alexandre Souvorov a été démantelé à Poltava à l’initiative de l’Institut de la mémoire nationale. Selon la déclaration du représentant de l’institut Pustovgar, la démolition du monument honorant un chef de guerre de l’Empire russe constitue une lutte contre un « élément de la propagande soviétique ». Alexandre Souvorov est un « élément de la propagande soviétique ». Alors, il y a encore Engels, Marx. Qu’est-ce qu’il leur arrive? Les supprime-t-on déjà de l’encyclopédie dans les pays développés de l’UE? Brûle-t-on des livres, a-t-on déjà commencé? C’est de la propagande soviétique, c’est sûr.
Le 7 avril 2022 dans la ville Moukatchevo de la région de Transcarpathie, le 9 avril 2022 à Ternopol et le 10 avril à Ujorod des monuments à Alexandre Pouchkine ont été démolis. Je ne sais même pas comment appeler Pouchkine vu la fureur avec laquelle son héritage est détruit. Apparemment, c’est l’ennemi principal de l’Ukraine d’aujourd’hui. Nous avons eu beaucoup de points communs avec Nikolaï Gogol en Union soviétique: des noms des rues, des monuments. Comment ça se passe maintenant en Ukraine? Qu’est-ce qu’il lui arrivera dans d’autres pays? Ou bien, un grand écrivain ukrainien Nikolaï Gogol, aurait pu être cet élément de la propagande soviétique? C’est une impasse idéologique. Il n’y a aucun moyen d’y échapper.
Le 11 avril 2022 à Tcherkassy le buste d’Alexandre Pouchkine a été peint aux couleurs du drapeau ukrainien. C’est dommage. Vraiment. Le même jour à Moukatchevo de la région de Transcarpathie le char soviétique T-34, symbolisant l’héroïsme de l’armée soviétique a été démantelé. C’est une logique xénophobe de démolir et de détruire tout ce qu’il y a sur son chemin.
Le 12 avril 2022, un monument aux soldats soviétiques qui avaient libéré cette ville des nazis pendant la Grande Guerre patriotique a été démantelé dans la ville de Stry, dans la région de Lvov.
Le 12 janvier 2021, au cimetière commémoratif de Kherson, des vandales ont cassé et renversé par terre 17 monuments de la fosse commune commémorant des soldats libérateurs de la Seconde Guerre mondiale.
Dans la nuit du 9 mai 2021, des monuments situés sur des tombes des soldats soviétiques dans les villes de Novy Rozdol et Sudovaïa Vichnia, dans la région de Lvov, ont été endommagés.
Le 23 juillet 2021, la démolition du Monument de la gloire militaire, le monument dédié aux soldats soviétiques tombés lors de la libération de cette ville pendant la Grande Guerre patriotique, a été achevée à Lvov. Les travaux de démolition qui ont été démarrés encore en 2018, ont fini par le démantèlement non seulement de la statue du soldat soviétique mais aussi de la statue de la Mère-Patrie de Lvov, qui ont été déplacées au musée Territoire de la Terreur.
Le 6 septembre 2021, les autorités de Kiev ont démantelé un panneau commémoratif dédié à l’amitié entre la capitale ukrainienne et Moscou.
Le 30 septembre 2021, un mémorial d’une fosse commune de soldats de l’Armée rouge a été démoli par les autorités locales de Kolomia, dans la région d’Ivano- Frankovsk. Plusieurs pierres tombales portant les noms des personnes enterrées ont été brisées.
Le 26 octobre 2021, à Lokhvitsa, dans la région de Poltava, des inconnus ont détruit des plaques commémoratives soviétiques et ont démoli un monument au soldat de l’Armée rouge Tchapaïev à Loubny.
Du 25 au 27 octobre 2021, suite à la décision du comité exécutif du Conseil municipal de Lvov un élément central, qui était une réplique à grande échelle de l’Ordre de la Guerre patriotique du cimetière-mémorial Champ de Mars, a été démantelé sous prétexte de « rénovation et réaménagement de l’espace autour du cimetière militaire de Lytchakov ».
Le 2 novembre 2021, dans la ville de Dergatchi de la région de Kharkov, un monument aux soldats tombés pendant la Grande Guerre patriotique a été profané et un monument en marbre aux soldats du 227e régiment du NKVD, morts lors dans la défense de Kiev, a été démoli.
Le 5 novembre 2021, des nationalistes de l’organisation Société du futur (aile politique du mouvement de droite S14) ont endommagé un mémorial sur le lieu d’inhumation des soldats soviétiques dans le village de Zoubra dans la région de Lvov.
Le 28 novembre 2021, dans le village de Kalinovka dans la région de Kiev, dans le cadre de la loi de décommunisation un monument aux tchékistes combattants de la révolution a été démantelé. Avant cela, des inscriptions « NKVD – bourreaux » et « gloire à l’Ukraine » ont été faites dessus.
Le 7 décembre 2021, la flamme perpétuelle du Mémorial de la gloire des soldats a été éteinte avec le contenu d’une canette de boisson énergisante à Poltava.
Le 4 février 2020, à Odessa, des nationalistes ont retiré une plaque commémorative portant le bas-relief de Gueorgui Joukov du mur de la résidence pour étudiants de l’université nationale d’Odessa portant le nom d’Ilia Metchnikov où dans les années d’après-guerre se trouvait le quartier général du district militaire d’Odessa dirigé par Gueorgui Joukov de 1946 à 1948. C’était le dernier bas-relief du commandant soviétique dans la ville.
Le 10 avril 2020, à Kiev, des inconnus ont versé de la peinture verte sur le monument au général Nikolaï Vatoutine, installé au-dessus de sa tombe dans le parc Mariinski.
Le 9 mai 2020, à Slaviansk, dans la région de Donetsk le drapeau de la victoire sur le monument principal au guerrier libérateur soviétique dans le parc Chelkovitchny a été peint aux couleurs du drapeau de l’Armée insurrectionnelle ukrainienne.
Les 19 et 20 mai 2020, à Kharkov le buste du maréchal Gueorgui Joukov a été aspergé de peinture rouge deux nuits de suite.
Le 12 octobre 2020, à Rovno, des inconnus ont profané le Mémorial de la Gloire, situé sur le site d’inhumation des soldats soviétiques, morts pendant la Grande Guerre patriotique. La stèle de la sculpture portait le nom d’un des partis politiques peint à la peinture blanche.
Le 16 février 2019, dans le village de Semionovka, dans la région de Zaporojie, des vandales ont pillé et endommagé la tombe des soldats, morts pendant la Grande Guerre patriotique lors de la libération de Melitopol des envahisseurs fascistes allemands. Des inconnus ont volé une partie de la clôture du mémorial et ont cassé l’étoile métallique de la flamme perpétuelle.
Le 6 mars 2019, des inconnus ont volé un bas-relief en bronze sur la pierre tombale de Nikolaï Kouznetsov, officier légendaire des renseignements soviétiques, sur la colline de la Gloire à Lvov.
Le 14 mars 2019, à Rovno, des inconnus ont endommagé des sculptures du Monument de la Gloire.
Le 27 mars, dans le village de Feskova, et le 14 avril 2019 dans le village de Novye Borovitchi, dans la région de Tchernigov, des membres de l’organisation nationaliste Sokol ont brisé des bustes, installés dans les localités mentionnées à la mémoire du général Nikolaï Vatoutine, Héros de l’Union soviétique, commandant du 1er Front ukrainien.
Le 9 mai, dans le village de Mejiritch, district de Pavlograd dans la région de Dniepropetrovsk, des inconnus ont brisé le monument aux soldats de la Grande Guerre patriotique.
Le 2 juin 2019, des militants du Corps national lors du piquetage pendant le congrès du gouvernement de la ville ont renversé le buste du maréchal de l’Union soviétique Gueorgui Joukov.
Le 9 juillet, dans la ville de Tchougouïev de la région de Kharkov, des inconnus ont endommagé une plaque commémorative avec les noms des soldats de l’Armée rouge, morts pendant la libération de la ville.
Le 16 juillet 2019, dans la ville de Iagotine dans la région de Kiev, des membres de la branche locale de l’organisation nationaliste Svitanok ont démantelé le buste de Gueorgui Joukov.
Le 21 juillet 2019, à Poltava, des inconnus ont profané le monument à Nikolaï Vatoutine ayant inscrit le mot « ennemi » à la peinture rouge.
Le 24 août 2019, dans la ville de Zdolbounov de la région de Rovno, le buste du partisan soviétique, le héros de l’Union Soviétique Nikolaï Prikhodko, a été endommagé.
Le 5 septembre 2019, un élément central du mémorial-sépulture Champ de Mars, la réplique à grande échelle de l’Ordre de la Guerre patriotique a été profané à Lvov. Des vandales y ont laissé des inscriptions « occupants », « communisme », faucille et marteau – mort et famine », faites à la peinture rouge.
Le 10 novembre 2019, à Odessa, une plaque commémorative à la mémoire de Gueorgui Joukov a été marquée du mot « kat », qui signifie « bourreau » en ukrainien à la peinture rouge.
Le 20 novembre 2019, le monument à la mémoire de Gueorgui Joukov a été recouvert de peinture rouge à Kharkov.
Une « guerre des monuments » permanente se poursuit également en Moldavie.
Le 2 mars 2022, près du village Leuseni de la région de Hincesti, un monument au légendaire char T-34 a été recouvert de peinture aux couleurs du drapeau ukrainien. Il est à noter que cet acte de vandalisme a été revendiqué par le célèbre « combattant des monuments », l’ex-ministre de la défense de la Moldavie Anatol Salaru.
Le 4 mars 2022, près du village de Chinisheutsi dans le district de Rezina, le mémorial Immortalité, érigé à la mémoire des 1.250 soldats des 31 villages du district, morts pendant la Grande Guerre patriotique a été profané.
Le 28 janvier 2021 dans la ville transnistrienne de Dubasari des vandales ont détruit un monument au héros de l’Union soviétique, général d’armée Vassili Marguelov. Cependant, il a été restauré pour la Journée des troupes aéroportées le 2 août 2021.
Le 1er février 2021, dans le village de Rusca de la région de Hincesti, l’inscription « mort aux occupants » a été faite sur le monument en l’honneur des soldats du 161e régiment de fusiliers de la 95e division de fusiliers moldaves.
Le 22 mars 2021, à proximité du village d’Ivancea, dans le district d’Orhei, un obélisque à la mémoire des héros du 2e corps de cavalerie portant le nom du Sovnarkom d’Ukraine, morts dans les combats sur le territoire d’Orhei au cours de l’été 1941, a été profané.
Le 21 août 2021, près du village de Korpach, dans le district d’Edinet, un monument à l’honneur des soldats de la 3e division aéroportée des gardes d’Uman qui ont été les premiers à franchir la frontière de l’État à proximité de la Rivière de Prut en mars 1944, a été endommagé. Des vandales ont brisé une plaque commémorative en hommage aux héros parachutistes.
Le 23 août 2021, à Chisinau des inconnus ont profané une inscription commémorative de la Grande Guerre patriotique qui disait « Inspecté. Pas de mines », qui a été reconnue comme un monument historique par les autorités municipales de la capitale.
Le 26 octobre 2021, dans le centre de Chisinau, un monument commémorant les soldats de l’armée roumaine qui avaient combattu aux côtés des troupes fascistes allemandes a été inauguré sur le site d’un monument pour le 20e anniversaire des combats dans l’est de la Roumanie à Meresti et Marasesti en été 1917 où des troupes russes et roumaines avaient affronté ensemble l’armée allemande.
Mais il existe des exemples qui prouvent le contraire. Au milieu de cette folie il y a des exemples d’une attitude attentionnée à la mémoire des soldats soviétiques.
Le 7 octobre 2021, a eu lieu l’inauguration solennelle du monument à l’équipage soviétique de l’hydravion Catalina, mort sur l’île de Soroya dans le nord de la Norvège. Nous constatons une attitude attentionnée de la part des citoyens, des gouvernements de certains pays, mais ce qui se passe maintenant dépasse l’entendement.
Sur l’importance historique du manifeste de Catherine II annonçant l’intégration de la Crimée à la Russie
Le 19 avril 1783, l’impératrice Catherine II a signé un manifeste proclamant l’intégration de la péninsule de Crimée, de l’île de Taman et de la plaine du Kouban dans l’Empire russe. Cette décision s’expliquait par le désir d’assurer la sécurité des frontières sud de la Russie. Symboliquement, la Crimée revêtait également une importance idéologique pour la Russie, car c’était à Chersonèse où le grand-prince Vladimir fut baptisé en 988. Après la Seconde guerre russo-turque (1768-1774), l’Empire ottoman a reconnu l’indépendance de la Crimée en vertu du traité de Koutchouk-Kaïnardji de 1774.
Les forteresses Kertch, Yenikale et Kinbourn, ainsi qu’une partie importante de la steppe entre le Dniepr et le Boug sont passées à l’Empire russe, qui a également obtenu l’accès à la mer Noire et réaffirmé ses droits aux territoires de la Kabardie, d’Azov et aux terres autour d’Azov, qui avaient été conquis par Pierre le Grand. Cependant, l’Empire ottoman y faisait des incursions en pillant des terres dans l’espoir de regagner sa domination sur la péninsule.
En mesurant les avantages de l’intégration de la Crimée à la Russie, Grigori Potemkine, l’un des favoris les plus proches de l’impératrice et l’idéologue de l’adhésion de la péninsule, écrivit à Catherine II à la fin de 1782: « En raison de sa géographie, la Crimée coupe nos frontières…Vous êtes obligée d’élever la gloire de la Russie…L’acquisition de la Crimée ne peut pas vous renforcer ou vous enrichir, mais seulement apporter la paix…Avec la Crimée, la domination en mer Noire viendra aussi.”
La signature du manifeste a marqué la fin d’une étape importante dans la lutte avec l’Empire ottoman pour la domination sur la côte nord de la mer Noire en permettant à la Russie d’assurer l’accès aux frontières naturelles dans le sud du pays. La Russie pouvait dorénavant commencer à créer la flotte de la mer Noire et avait le droit de passage à travers le Bosphore et les Dardanelles. Tout cela a facilité le développement économique et social des régions au nord de la mer Noire et de la mer d’Azov. Je le dis spécialement pour Liz Truss qui devrait savoir où se trouvent quelles mers.
La date de l’intégration de la Crimée à la Russie a été approuvée au niveau fédéral (la loi fédérale n°336-FZ, adoptée le 3 août 2018).
Bien que la région soit frontalière avec l’Ukraine où se déroule l’opération militaire spéciale en ce moment, la vie en Crimée continue de manière constructive. Le 11 avril, la fête de la Constitution de la République a été célébrée. La région continue son développement dynamique, malgré une période difficile marquée par le flux des réfugiés, les défis auxquels la région a dû faire face ces dernier temps, et tous les efforts déployés par nos opposants afin de rendre la vie plus difficile. Les Criméens tiendront le coup. Ce sont des gens aguerris par l’histoire. Cela fait partie de leur culture et de leurs traditions et se transmet de génération en génération.
Le président russe Vladimir Poutine a donné des instructions au gouvernement fédéral de prolonger jusqu’en 2027 la durée du programme fédéral sur le développement social et économique de la République de la Crimée et de Sébastopol.
De grandes banques russes, des entreprises de télécommunications, la compagnie des Chemins de fer russes pourront désormais venir travailler en Crimée. Les opérateurs de téléphonie mobile ont annulé l’itinérance internationale.
Le Canal de Crimée du Nord, bloqué par les autorités ukrainiennes en 2014, devient pleinement opérationnel après avoir été débloqué par les spécialistes russes. Cela ouvre de nouvelles perspectives de développement agricole.
Cette année déjà, on envisage d’aménager 850 ha pour la production du riz et la superficie des terres consacrée à cette culture ne va que s’étendre.
La Crimée se développera certainement dans d’autres domaines. Nous espérons une croissance du flux touristique qui va accélérer le développement des services, du secteur de l’hôtellerie-restauration.
Les résidents apportent toute l’aide possible aux réfugiés arrivant sur la péninsule.
Les Criméens auraient fait les frais de toute la cruauté des néonazis ukrainiens qui se manifeste aujourd’hui pendant la libération des territoires des régions de Donetsk et de Lougansk qui se trouvaient sous le contrôle du régime de Kiev.
Qu’en déplaise à certains, l’avenir de la Crimée est avec la Russie à tout jamais. Pour nous, cette question est définitivement close. Aucune sanction, menace, chantage des États-Unis ou de leurs satellites qui se prennent pour des maîtres collectifs du monde ne pourra faire changer notre position. Ils ne pourront que la renforcer. Ils feraient mieux de laisser tomber cette idée.
Sur la fin de la bataille pour l’Ukraine de la rive droite (l`offensive Dniepr-Carpates)
L’offensive Dniepr-Carpates est une offensive stratégique menée par l’Armée rouge pendant la Grande Guerre patriotique, du 24 décembre 1943 au 17 avril 1944, afin de libérer l’Ukraine de la rive droite.
Les offensives ont été menées sur 11 fronts et ont été reliées entre elles par une seule stratégie. Il s’agit des offensives de Jytomyr-Berditchev, de Kirovograd, de Korsoun-Chevtchenkovsky, de Rovno-Loutsk, de Nikopol-Krivoï Rog, de Proskourov-Tchernovitsi, Bereznegovato-Snegirevka, de Polésie, d’Odessa, de Targu-Frumos, d’Ouman-Botoshany.
Les 1er, 2e, 3e et 4e Fronts ukrainiens dirigés respectivement par Nikolaï Vatoutine, Ivan Konev, Rodion Malinovski, Fiodor Tolboukhine, ont participé à l’offensive. La coordination des opérations a été effectuée par les maréchaux de l’Union soviétique Gueorgui Joukov et Alexander Vassilevski.
Au total, les troupes soviétiques comptaient plus de 2 millions de soldats et d’officiers, et disposaient d’environ 2.000 chars, de plus de 30.000 de pièces d’artillerie et mortiers, et de 2.400 avions. Les troupes soviétiques étaient opposées aux troupes allemandes et roumaines comptant environ 1,8 million d’hommes et disposant de plus de 25.000 pièces d’armes.
En décembre 1943, les troupes soviétiques ont pris Jitomir et Kirovograd, en janvier 1944 elles ont pris Novograd-Volynski, Berditchev, Rovno et Loutsk, en février, les unités d’attaque de l’Armée rouge ont réussi à éliminer la tête de pont de Nikopol libérant ainsi Nikopol et Krivoï Rog. L’offensive Ouman-Botochany menée par le 2e Front ukrainien et terminée le 17 avril 1944, a marqué la dernière étape de la bataille. À l’issue de cette offensive, le sud-ouest de l’Ukraine de la rive droite et une partie de la République socialiste soviétique de Moldavie ont été libérés, alors que la 8e armée allemande était presque entièrement anéantie.
Au cours de l’attaque, menée à la fin de l’hiver et au début du printemps 1944, le 2e Front ukrainien a progressivement traversé six fleuves malgré la boue printanière.
À la suite de cette offensive stratégique, les troupes de l’Armée rouge ont libéré l’Ukraine avec sa population de dizaines de millions d’habitants et ont forcé l’ennemi à battre en retraite 250-450 km à l’ouest. L’Armée rouge a restauré les frontières de l’État dans le sud-ouest du pays en dirigeant ses troupes vers la Roumanie.
Les succès militaires ont été durement obtenues. Le 29 février 1944, l’illustre général soviétique, commandant du 1er Front ukrainien Nikolaï Vatoutine a été mortellement blessé par des nationalistes ukrainiens.
La victoire sur la rive droite de l’Ukraine amène l’Armée rouge aux portes de la Pologne, à la frontière avec la Tchécoslovaquie et sur le territoire de la Roumanie, et relance le mouvement de libération nationale dans les pays d’Asie Centrale et d’Europe du Sud-Est. Les troupes se sont approchées des sources d’alimentation, de pétrole et d’autres matières premières stratégiques en Roumanie et dans les Balkans qui étaient indispensables pour l’Allemagne.
Les succès des troupes soviétiques ont eu un énorme impact politique dans le monde. La Roumanie, la Hongrie et la Bulgarie ont commencé à chercher des moyens de sortir de la guerre (ils ont immédiatement compris où se trouvait le bon côté de l’histoire), et les alliés de l’URSS ont accéléré les préparatifs d’un débarquement en France.
Le 29 septembre 2014, la Banque de Russie a émis la pièce commémorative “l`offensive Dniepr-Carpates” pour marquer le 70e anniversaire de la Victoire dans la Grande Guerre patriotique. […]
Réponses aux questions:
Question: La Commission européenne a décidé de fermer l’espace aérien de l’UE aux avions de 21 compagnies aériennes russes pour non-respect des normes internationales de sécurité. Selon vous, quelles seront les conséquences de cette décision ?
Réponse: Le régulateur de l’aviation civile russe Rosaviatsia a déjà donné une réponse détaillée sur ce sujet.
Question: “Des gendarmes techniques et scientifiques français sont arrivés à Lvov pour assister leurs homologues ukrainiens dans les investigations des crimes de guerre », a déclaré l’ambassadeur de France en Ukraine. Comment commenteriez-vous cette annonce?
Réponse: À ma connaissance, le ministère russe de la Défense a déjà fait un commentaire à ce sujet.
Nous espérons que ces experts feront leur travail de manière objective et impartiale, à supposer que ce soit possible, et qu’ils vont interroger tous les témoins sans discrimination en raison de leur nationalité. Nous espérons que les attaques de Kramatorsk et Donetsk feront également l’objet d’enquêtes appropriées.
Nous avons activement appelé à le faire, y compris sur les plateformes internationales.
Il n’est pas clair pourquoi une telle initiative n’a pas été prise, notamment par la France, pendant ces huit dernières années. Personne n’a eu l’idée d’envoyer une équipe d’experts pour assister le régime de Kiev dans les investigations du crime de la Maison des syndicats d’Odessa, où des personnes avaient été brulées vives. Où étaient les experts français? Et dans l’affaire des tireurs d’élite de Kiev, quand le public européen, tout en manifestant sa solidarité avec le régime de Kiev, se disait prêt à établir la vérité, alors qu’en réalité, on n’y avait aucun intérêt.
Cependant, nous nous souvenons des négociations menées par les autorités de Bruxelles, qui se disaient entre eux qu’il n’y avait aucun doute sur qui avait tiré sur la place Maïdan en 2014, et que c’était l’opposition, menant l’assaut contre l’autorité légitime et les institutions publiques, qui avait commandité cette tuerie.
Où étaient ces enquêteurs pendant huit ans, quand on tuait des enfants, brûlait des gens vivants dont les corps ont été retrouvés dans des fosses communes, quand on torturait et enlevait des personnes? Que diriez-vous des personnes détenues sans jugement dans des prisons, comme par exemple le journaliste Kirill Vychinski? Avez-vous vu les déclarations du ministère de l’Intérieur de la France sur leurs intentions d’interviewer Kirill Vychinski pour qu’il raconte comment on le traitait en Ukraine?
Où était tout le monde? Où était l’Union des journalistes? La France était-elle prête à mener des enquêtes? Ils ne faisaient que bloquer toutes les tentatives des résidents du Donbass, de Donetsk et de Lougansk. Ils auraient dû raconter comment ces personnes ont vécu et survécu toutes ces années. Aucune information n’a été publiée sur ce sujet. En outre, ils ont tout fait pour qu’aucun journaliste occidental n’y travaille. Or aujourd’hui, tous les journaux occidentaux parlent de la situation actuelle, mais d’un seul point de vue. S’agit-il d’une ségrégation du XXIe siècle, quand la vie de certaines personnes compte plus que celle des autres?
Question: Comment commenteriez-vous les informations sur l’utilisation des moyens techniques de la Mission spéciale d’observation de l’OSCE pour ajuster le feu d’artillerie des forces armées ukrainiennes?
Réponse: La Mission spéciale d’observation en Ukraine (MSO), créée sous les auspices de l’OSCE, a opéré pendant huit ans des deux côtés de la ligne de contact dans le Donbass, en utilisant des équipements techniques, notamment des drones à courte, moyenne et longue portée, et différents types de caméras.
Les données de ces appareils étaient censées permettre à la MSO de détecter les violations du cessez-le-feu et des accords pour le retrait des armes lourdes. La direction de l’OSCE nous a assurés à plusieurs reprises que la mission ne communiquait pas de renseignements opérationnels à Kiev. C’est intéressant, vous ne trouvez pas?
À partir du 7 mars, tout le personnel international de la MSO a été évacué du territoire de l’Ukraine, de RPD et de RPL. Les activités d’observation ont pratiquement cessé. Le mandat de la mission a expiré le 31 mars, ce qui exclut la poursuite de ses activités, y compris l’utilisation de ses équipements. La question se pose de savoir entre quelles mains se trouvent les équipements restant encore sur le territoire de l’Ukraine et comment ils sont utilisés. Où se trouvent-t-ils ces équipements? Où est-ce qu’ils ont été transférés ou à qui on les a donnés?
Si les informations sur l’emploi des équipements de surveillance appartenant à la MSO afin d’ajuster le feu d’artillerie des forces ukrainiennes étaient confirmées, la Mission et le Secrétariat de l’OSCE seraient totalement discrédités. Tous ceux qui couvraient cela. Le rôle de l’OSCE se révèlerait alors très diffèrent de celui qu’elle prétend avoir dans cette histoire.
Malheureusement, nous connaissons des précédents de l’utilisation illicite du matériel de l’OSCE.
En février, des combattants du régiment nationaliste Azov ont saisi des véhicules blindés appartenant à la Mission spéciale d’observation à Marioupol. La Secrétaire générale de l’OSCE Helga Schmid a ignoré nos avertissements. Elle a tout fait pour ne pas rendre publics ces faits, en nous disant qu’il ne fallait pas diffuser de fausses informations. Il s’agit d’une histoire comme on les aime, nous le savons.
Nous demandons que la direction de l’OSCE nous informe de qui et comment a utilisé l’équipement laissé sur le territoire de l’Ukraine, de RPD et de RPL. Il ne s’agit pas de politique. Il s’agit des faits, des données que l’Organisation est obligée de présenter au public.
Nous rappelons que, vu la situation politique et juridique actuelle, la poursuite des activités de la mission spéciale d’observation est devenue impossible. Les futures activités ne font pas le consensus parmi les membres de l’Organisation et, par conséquent, ne pourront pas se poursuivre.
Nous appelons le Secrétariat et la présidence polonaise de l’Organisation à préparer rapidement et à présenter à l’examen de tous les États membres un projet de décision du Conseil permanent de l’OSCE comportant les paramètres de la fermeture de la Mission spéciale, ce qui permettrait d’allouer des fonds pour récupérer les équipements et de régler les engagements financiers de la Mission.
Suite à l’évacuation du personnel international de la Mission spéciale, 75 véhicules blindés ont été laissés sur le territoire de la Russie. Il reste à déterminer leur utilisation: la vente ou le transfert pour une autre opération de terrain de l’OSCE ou, par exemple, en faire don aux autorités civiles de RPD et de RPL.
Question: La Russie considère-t-elle que la coopération gazière avec le Pakistan et la réalisation du projet du gazoduc Pakistan Stream seront entravées avec l’arrivée du nouveau Premier ministre pakistanais?
Réponse: Je tiens à rappeler que le Premier ministre actuel du Pakistan, Shehbaz Sharif, dirige le même parti, de la Ligue musulmane du Pakistan, qui était au pouvoir en octobre 2015, lors de la signature de l’accord entre la Russie et le Pakistan portant sur la coopération dans la réalisation du projet du gazoduc Nord-Sud (plus tard renommé Pakistan Stream).
En outre, ce projet est mutuellement bénéfique et ils le savent bien au Pakistan. La réalisation de ce projet donnera un élan important au développement du secteur énergétique dans le pays, permettra de résoudre le problème de la pénurie de ressources énergétiques. En même temps, il est avantageux pour la Russie. Dans ce contexte, nous espérons poursuivre la réalisation de ce projet sous le nouveau gouvernement.
Question: Comment commenteriez-vous la campagne en ligne et la conférence mondiale des donateurs de l’UE « Agir pour l’Ukraine », tenues à Varsovie le 9 avril, à l’issue desquelles la Commission européenne et le Canada ont annoncé d’avoir levé 9,1 milliards d’euros pour aider les réfugiés ukrainiens? En outre, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement a annoncé un prêt supplémentaire de 1 milliard d’euros.
Réponse: Cet évènement laisse une impression ambiguë. D’un côté, force est de constater son aspect humanitaire et la nécessité réelle d’aider les réfugiés dans les pays de l’UE et en Moldavie.
De l’autre côté, en réalisant cette idée, l’Occident a suivi la double approche habituelle marquée par l’égoïsme et le mercantilisme.
Leur philosophie dominante peut être résumée en une seule phrase: sa propre chemise est plus proche du corps.
Selon l’estimation de la Commission européenne, le nombre de personnes déplacées à l’intérieur de l’Ukraine est 1,5 fois plus élevé que le nombre de réfugiés ukrainiens dans les pays de l’UE (6,5 millions contre 4 millions), alors que c’était tout le contraire dans la répartition des fonds. Plus de 80% de fonds récoltés seront dépensés dans les pays de l’UE (8,3 sur 10,1 milliards d’euros), et seulement une infime partie, 1,8 milliard d’euros, sera reversée aux personnes déplacées à l’intérieur de l’Ukraine.
De plus, il ne s’agit pas d’une aide désintéressée. Selon la Commission européenne, plus de la moitié de ses fonds sont des subventions et des prêts accordés par des institutions financières publiques européennes: la Banque européenne d’investissement, la Banque de développement du Conseil de l’Europe (5 milliards d’euros), et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (1 milliard d’euros), soit un total de 6 milliards sur les 10,1 milliards d’euros. Je ne sais pas si c’est possible d’accorder des prêts avec des subventions, mais un prêt est toujours réalisé à titre onéreux. Traduit de la langue de la bureaucratie européenne, cela signifie que pratiquement tout le montant a été prêté et les Ukrainiens restés en Ukraine devront payer, par leurs impôts, pour le séjour de leurs concitoyens en Europe. On s’en rend compte maintenant, après cet événement. Ainsi, les pays de l’UE s’aident tout en menant une guerre économique contre la Russie et en détruisant des chaînes d’approvisionnement alimentaire mondiales. Ce faisant, ils poussent des dizaines de pays en développement vers la famine. Ensuite, ils vont organiser à nouveau des campagnes humanitaires.
Nous estimons que cette approche est loin de la morale. Ne craignent-ils pas à Bruxelles que Kiev puisse leur demander d’annuler ses obligations financières?
Mais la question la plus importante est de savoir qu’est-ce que l’UE a fait pour soulager le sort des résidents de Donetsk et de Lougansk, qui, pendant huit ans, ont subi des abus et un blocus social et économique du régime de Kiev? Où étaient leurs efforts? Nous n’en avons probablement pas entendu parler. Ils n’ont jamais fourni d’aide humanitaire à cette région. Nous avons constaté la même chose en Syrie, où ils n’aident que ceux qui ne sont pas affiliés au gouvernement. Ce n’est pas normal. La Syrie est un État souverain qui devait se défendre contre le terrorisme international et qui reste toujours sous occupation des États-Unis et d’autres pays. Selon la communauté occidentale, il faut aider seulement ceux sélectionnés par l’Occident comme bénéficiaires, tandis que ceux qui restent affiliés au gouvernement, vivent et survivent sur le territoire syrien, n’ont pas besoin d’assistance. Il s’agit d’une approche traditionnelle de l’Occident.
Question: Le retrait de la Russie du Conseil des droits de l’homme de l’ONU est intervenu après que l’Assemblée générale avait précédemment voté la suspension de son statut au sein du Conseil en raison de l’opération spéciale en Ukraine. Entre autres, la Serbie a voté pour. C’était tout à fait inattendu, étant donné que le pays a adhéré à la neutralité en rapport avec le conflit en Ukraine, et que début mars, le peuple a organisé un rassemblement de quelques 50.000 participants pour exprimer son soutien aux actions de Moscou. Comment cela affectera-t-il les relations entre Moscou et Belgrade?
Réponse: Nous avons vu une série de votes identiques non seulement au sein de l’ONU, mais aussi ailleurs. Il s’agissait de votes identiques ces dernières semaines. Et ils étaient tous contre notre pays.
Nous entendons les déclarations des politiciens serbes concernant les pressions auxquelles ils sont exposés, ainsi que leurs déclarations d’amitié. Peut-être que nous avons une interprétation différente de l’amitié. Nous soutenons toujours nos amis dans les moments difficiles. Nous partons du fait que ceux qui nous appellent leurs amis suivent la même approche.
Les représentants de nombreux pays qui aspirent à une politique indépendante et équilibrée nous disent (le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov en a parlé à plusieurs reprises) qu’ils sont exposés à une pression colossale des pays occidentaux, notamment des États-Unis, qui veulent « dresser » le monde entier contre la Russie en activant le mécanisme de la « culture de l’annulation ». Et, en conséquence, ces pays font des compromis.
Nous ne comprenons pas cela. Nous savons qu’il y a de la pression. Cependant, s’il s’agit de ceux qui se déclarent nos amis, cela ne peut pas être compris.
Nous partons du principe que nos partenaires traditionnels, dans leurs activités au sein des organisations internationales, sur des plateformes multilatérales, adopteront systématiquement une attitude qui reflète leurs intérêts nationaux authentiques et leur véritable amitié envers nous. Il ne s’agit pas de les inciter à pactiser avec leur conscience pour substituer des faits. Non, à Belgrade, ils connaissent bien non seulement la position de la Russie, mais aussi les origines de la crise ukrainienne. Cela a été discuté au plus haut niveau à plusieurs reprises. Ils ont toutes les informations nécessaires.
Et, plus important encore, ils ont vécu des moments historiques non moins difficiles qui ressemblent à bien des égards à ce qui se passe sur le territoire ukrainien. Après tout, les sponsors de cet enfer de longue date sont les mêmes.
Il est également important de comprendre ici qu’il ne s’agit pas seulement de soutenir notre pays sur une base amicale ou de principe, mais de défendre la vérité.
Question: Le Premier ministre indien Narendra Modi a proposé à Moscou des pourparlers directs entre le Président russe Vladimir Poutine et le Président ukrainien Vladimir Zelenski. Dans le même temps, le dirigeant américain Joe Biden a déclaré, lors d’une réunion virtuelle avec le Premier ministre indien que les États-Unis avaient l’intention de tenir des « consultations étroites » avec l’Inde sur la situation en Ukraine. Quel rôle (éventuellement une médiation) l’Inde peut-elle jouer dans la résolution de la crise ukrainienne?
Réponse: La Russie et l’Inde sont engagées dans un dialogue intense à haut niveau et au sommet, notamment sur la situation en Ukraine. Les dirigeants des deux pays ont abordé ce sujet à plusieurs reprises lors des récentes conversations téléphoniques, au cours desquelles le Président russe Vladimir Poutine a expliqué au Premier ministre indien Narendra Modi les buts et objectifs de l’opération militaire spéciale, l’a informé de l’avancement des pourparlers russo-ukrainiens et a également exposé nos évaluations de principe des actions agressives de Kiev dirigées contre les civils de la RPD et de la RPL.
Nous apprécions vivement (nous ne cessons de le dire publiquement) la position indépendante de New Delhi sur le dossier ukrainien, fondée sur sa volonté d’aider le processus de paix et sur la nécessité de garantir un accès humanitaire aux zones touchées. Nous sommes reconnaissants à nos amis indiens pour le refus de politiser les activités des organisations internationales et de se joindre aux sanctions unilatérales illégitimes des États-Unis, de l’UE et de leurs satellites.
Question: L’UE essaie maintenant d’assumer un rôle dans le règlement du conflit au Karabakh. Cela a été confirmé par la réunion de Bruxelles la semaine dernière. Quelle est l’attitude de Moscou face à cette initiative de l’Occident? Bruxelles aide-t-il Moscou ou le supplante-t-il dans son effort pour normaliser les relations entre Bakou et Erevan?
Réponse: Nous partons du principe que la base du processus de normalisation arméno-azerbaïdjanais réside dans les accords trilatéraux des dirigeants de la Russie, de l’Azerbaïdjan et de l’Arménie, datés du 9 novembre 2020, du 11 janvier et du 26 novembre 2021. Le week-end dernier, le 9 avril 2022, le Président russe Vladimir Poutine a abordé avec ses homologues, le Président azerbaïdjanais Ilham Aliev et le Premier ministre arménien Nikol Pachinian, toute une série de questions liées à leur mise en œuvre. Ce sujet a été au centre des pourparlers qui ont eu lieu à Moscou le 8 avril dernier entre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et le ministre arménien des Affaires étrangères, Ararat Mirzoïan, ainsi que de la conversation téléphonique avec le ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères, Djeyhoun Baïramov. Au cours de ces contacts, ils ont notamment abordé la délimitation de la frontière arméno-azerbaïdjanaise, le déblocage des voies de communication dans le Caucase du Sud et la conclusion d’un traité de paix entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie. La Russie continuera à apporter toute l’aide possible à la normalisation des relations entre Bakou et Erevan. Quant au rôle de l’UE, toutes les évaluations ont été formulées par Sergueï Lavrov lors d’une conférence de presse à la suite de son entretien avec Ararat Mirzoïan le 8 avril.
Question (traduite de l’anglais): Des responsables russes ont précédemment déclaré qu’ils n’excluaient pas d’augmenter leur coopération, y compris en matière de défense, avec des partenaires de l’hémisphère occidental en réponse à l’activité militaire croissante des États-Unis et de l’Otan près des frontières de la Russie. Les puissances occidentales y ont procédé en déployant des soldats et des équipements militaires américains supplémentaires sur le flanc oriental de l’Otan. Compte tenu de cette situation, la Russie a-t-elle envisagé d’étendre sa présence dans ses pays partenaires d’Amérique latine, notamment à Cuba, au Venezuela et au Nicaragua?
Réponse: Permettez-moi de vous rappeler que les événements en Ukraine ainsi que les activités des États-Unis et des pays de l’Otan qui soutiennent Kiev ont franchi les fameuses « lignes rouges » et ont montré que l’Amérique latine continuait d’être une zone indépendante et distincte de la politique étrangère de notre pays.
Nous comprenons que les Latino-Américains subissent actuellement une forte pression de la part des États-Unis et de l' »Occident collectif ». Tout l’arsenal des moyens, qui n’a rien à voir avec la diplomatie ni avec la légitimité, est utilisé à ces fins, il s’agit de l’influence politique, des leviers économiques et du chantage individuel. Dans leur élan, les États-Unis et l' »Occident collectif » ne se soucient manifestement pas des conséquences sociales et économiques mondiales des sanctions contre la Russie, y compris pour leur propre région. Si nous parlons des deux Amériques – celle du Sud (latine) et celle du Nord – il s’agit d’un seul organisme et d’une seule structure.
En raison des mesures restrictives illégales prises à l’encontre de la Russie, les chaînes d’approvisionnement mondiales ont été perturbées et les prix des denrées alimentaires ont fortement augmenté. Naturellement, en raison de la flambée des prix des carburants dans le monde entier, nous entendons le « babillage » des hommes politiques américains qui n’ont rien de mieux à faire que d’accuser chaque jour la Russie de la hausse des prix des carburants dans leur pays. Ils déclarent que Vladimir Poutine a augmenté le prix de l’essence aux États-Unis. Non, ce n’est pas à cause de Vladimir Poutine que les prix de l’essence sont élevés en Amérique et dans cette région, quoi qu’en disent Nancy Pelosi, Joe Biden ou Jen Psaki. C’est à cause de ceux qui ont ordonné les sanctions et qui ne savaient pas qu’elles leur reviendraient rapidement en boomerang. Ou, s’ils préfèrent cette formulation, qu’elles ricocheraient sur leur propre économie.
Traditionnellement, l’engagement russo-latino-américain est dépourvu de toute contrainte idéologique. Il n’a été soumis à aucun facteur opportuniste et n’a jamais été dirigé contre d’autres pays.
Nous avons toujours été ouverts à une coopération mutuellement bénéfique, à la poursuite d’une coopération constructive avec les Latino-Américains dans tous les domaines – allant de la politique et du commerce aux sphères humanitaires et militaro-techniques. Dans le même temps, nous soulignons que notre interaction actuelle dans le domaine de la coopération militaro-technique se déroule en stricte conformité avec les accords bilatéraux, dans le respect de la législation nationale et des normes juridiques internationales, qu’elle ne vise pas à modifier l’équilibre des forces militaires et politiques dans la région, et qu’elle n’est certainement pas dirigée contre d’autres pays.
Question: Le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, s’est prononcé récemment sur une « solution militaire » au problème ukrainien. Auparavant, il avait déclaré, avec un regret apparent, que la Russie s’était « préparée » aux sanctions et avait transféré certains fonds vers des pays où ils ne seraient pas bloqués. Quel est, selon vous, l’intérêt pour la Russie de maintenir des relations avec l’UE en tant qu’organisation?
Réponse: Le commentaire contenant les évaluations pertinentes des déclarations du Haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, qu’il avait faites à la suite de sa visite en Ukraine, a été publié hier sur le site officiel du ministère. Je vous recommande de vous familiariser avec ce commentaire, ainsi qu’avec les réponses du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, aux questions pertinentes. Les transcriptions et les vidéos sont disponibles sur notre site web.
Je ne peux que constater une fois de plus que les déclarations du responsable européen, selon lesquelles « cette guerre sera gagnée sur le champ de bataille », confirment que l’Union européenne d’aujourd’hui a définitivement abandonné ses nobles idéaux de maintien de la paix énoncés par ses pères fondateurs. Ils ont cherché à rendre une nouvelle guerre en Europe « impensable et impossible ». Et voilà qu’aujourd’hui, Josep Borrell a débarqué et a tout gâché.
Sous les yeux du monde entier, l’UE renaît en tant qu’instrument militarisé et agressif d’expansion étrangère, étayant son modus operandi, qui est loin d’être orienté vers le marché, par des aspirations militaristes. L’hypocrisie de l’UE n’a pas de limite: l’aide apportée à Kiev pour permettre aux néonazis ukrainiens de continuer à tuer des gens en toute impunité passe par la Facilité européenne pour la paix. Les vraies valeurs de l’exceptionnel « Occident éclairé » sont mises en évidence par l’utilisation massive du slogan nazi par les hommes politiques de l’UE. Je ne le répéterai pas – il s’agit d’un calque du salut utilisé dans l’Allemagne nazie. Peut-être que les hauts fonctionnaires de Bruxelles le font sans réfléchir, mais ils ont des idéologues, des rédacteurs de discours, des personnes qui vérifient les faits et qui auraient pu leur expliquer de quel type de salutation il s’agit. Nancy Pelosi, aux États-Unis, s’est débrouillée et dit maintenant « Gloire à Wuhan« . Ils auraient pu aussi inventer quelque chose pour leur usage. On assiste à une « purge » généralisée de l’espace médiatique de l’UE de toute opinion alternative; une pression sans précédent est exercée dans les pays de l’UE sur les Russes et les russophones, qu’il s’agisse des citoyens, des médias, des personnalités publiques, des entreprises ou des organisations humanitaires. Le seul but est le suivant: qu’ils renoncent à la Russie d’aujourd’hui, leur patrie historique. Qu’ils signent des papiers au sens propre et au sens figuré, ou prêtent un serment virtuel d’allégeance au monde occidental. Ce sont les années 1930, en Allemagne. Des livres brûlés sur des places, des processions aux flambeaux, des salutations et une abdication écrite ou verbale des sentiments nationaux, des traditions et des racines culturelles en faveur de la communauté démocratique libérale actuelle (c’est ainsi qu’elle était alors appelée également). C’est du pareil au même.
Les thèses sur la nécessité d’une solution politique et sur le soutien aux pourparlers ont disparu du lexique de l’UE. Il n’y a rien de tout cela. La raison est claire: une solution politique interférerait avec leur objectif principal – poursuivre la guerre par procuration jusqu’au dernier Ukrainien. Et c’est effectivement le cas. Ils ont d’abord observé certains Ukrainiens bloquer les comptes, les voies ferrées, la logistique et les transferts d’argent d’autres Ukrainiens. Pendant huit ans, ils ont regardé une partie de l’Ukraine malmener une autre partie. Nous n’étions pas impliqués dans une phase aussi ouverte du conflit à l’époque, mais nous avons apporté de la nourriture, de l’argent, des médicaments, de l’aide humanitaire. L’UE n’a pas aidé. Elle se félicitait de cette situation de destruction d’une partie de l’Ukraine par une autre partie. Maintenant, le « feu de joie » est encore plus vif. Apparemment, il n’y a pas de limite à leur joie.
Ce type de « diplomatie » de l’UE va à l’encontre des intérêts des peuples d’Europe qui aspirent à la paix et à la stabilité et à la prévention des manifestations de nazisme et de discrimination sur notre continent commun.
Question: Les missions diplomatiques russes dans les pays européens suivent-elles l’application du décret du Président russe Vladimir Poutine sur la procédure spéciale permettant aux acheteurs étrangers de remplir leurs obligations envers les fournisseurs de gaz naturel russes? Y a-t-il des estimations préliminaires?
Réponse: Les missions diplomatiques russes suivent et analysent en permanence les déclarations des dirigeants des pays hôtes sur les questions économiques importantes, y compris le décret susmentionné du Président de la Russie, daté du 31 mars dernier, concernant le passage au paiement en roubles des exportations de gaz russe vers des pays inamicaux.
Certains États intéressés par la poursuite d’un approvisionnement en gaz mutuellement avantageux auprès de la Russie ont indiqué leur volonté d’étudier la proposition russe que découle de l’érosion de la confiance dans le précédent système de règlements mutuels en raison des mesures restrictives imposées par les pays occidentaux.
Nous notons également la réaction négative de certains hommes politiques. L’impression est que certains dirigeants européens ont décidé de démontrer leur attitude antirusse sans aller au fond des choses. Il convient de rappeler que le nouveau régime de paiement pour le gaz ne nécessite pas de changer la monnaie de paiement stipulée dans les contrats. Il suffit d’ouvrir un compte en devises et en roubles dans une banque russe agréée, par lequel les fonds de l’acheteur, après la vente de devises aux enchères à la Bourse de Moscou, seront crédités sur le compte du vendeur.
Il est trop tôt pour se prononcer sur la manière dont les entreprises impliquées dans l’achat et le règlement du gaz russe se comporteront dans la pratique. Les livraisons d’avril seront réglées à la fin du mois ou en mai. Jusqu’à présent, la Russie remplit pleinement ses obligations contractuelles, y compris le transit du gaz via l’Ukraine. Apparemment, l’Ukraine exhorte tout le monde à tout abandonner, alors qu’elle se sent à l’aise avec le passage du gaz russe sur son territoire.
Je voudrais également commenter à part les propos du ministre italien des Affaires étrangères, Luigi Di Maio. Il a qualifié de chantage l’exigence de la Russie d’ouvrir des comptes en roubles pour le gaz russe que nous fournissons à l’Italie. Au début, j’ai été surprise. Ensuite je me suis souvenue que l’Italie avait abandonné la lire il y a longtemps. Il est donc étrange pour eux que certains pays et États aient encore leur monnaie nationale.
Question: Le 11 avril dernier, le Président américain Joe Biden, lors de son entretien vidéo avec le Premier ministre indien Narendra Modi, a exhorté une fois de plus l’Inde à cesser d’acheter du pétrole russe afin de priver la Russie des revenus qu’elle tire de la vente de ses ressources énergétiques. Il a ajouté que si l’Inde acceptait, il pourrait l’aider à diversifier ses sources d’approvisionnement. Pour sa part, le chef de la défense indienne, dans un entretien accordé aux médias indiens, a décrit la Russie comme un allié naturel mais a déclaré que « New Delhi ne permettrait pas que les relations avec un pays tiers affectent négativement les intérêts nationaux de Washington ». Dans votre évaluation des relations russo-indiennes en cette période difficile, quelle est la probabilité que l’Inde retire son soutien à la coopération en matière d’énergie et de défense en faveur des intérêts nationaux américains? Moscou envisage-t-il de prendre des mesures pour approfondir sa coopération avec New Delhi?
Réponse: J’ai déjà commenté nos relations bilatérales. Malgré la pression sans précédent exercée par les États-Unis et leurs alliés en matière de sanctions, nos relations avec l’Inde se développent. Le 1er avril dernier, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s’est rendu à New Delhi, où il a été reçu par le Premier ministre Narendra Modi et a également eu des entretiens approfondis avec son homologue indien Subrahmanyam Jaishankar.
L’énergie et la coopération militaro-technique sont traditionnellement des domaines clés du partenariat stratégique hautement privilégié entre la Russie et l’Inde. L’intensification de l’interaction dans ces domaines figure parmi les priorités inconditionnelles des deux pays. Nous sommes déterminés à respecter les engagements précédents, y compris ceux pris lors de la visite du Président russe Vladimir Poutine en Inde le 6 décembre 2021.
La construction de la centrale nucléaire de Kudankulam, le développement du champ pétrolier et gazier de Sakhaline-1 et la création des missiles de croisière supersoniques BrahMos sont autant d’exemples frappants de nombreuses années de travail conjoint productif dans les domaines susmentionnés. Par conséquent, nous ne laissons pas tomber nos partenaires, nous savons comment être amis malgré les difficultés. Cela fait partie de l’histoire de toute nation.
Question: Les États-Unis et le Royaume-Uni ont réagi aux informations des médias ukrainiens basées sur les déclarations du secrétariat de la milice populaire d’Edouard Bassourine concernant l’utilisation présumée d’armes chimiques par les forces de la RPD et l’armée russe lors de la libération de Marioupol. Ils ont déclaré qu’ils « préparaient une réponse » à l’utilisation éventuelle de ce type d’arme. Est-il prévu de publier un commentaire spécial du ministère des Affaires étrangères avec une réfutation sur cette question? Le gouvernement russe serait-il prêt à autoriser les représentants de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) à entrer sur le territoire de la RPD ou de la Russie afin de leur fournir les preuves nécessaires du travail accompli en 2017, si une telle demande était formulée? (En 2017, des travaux ont déjà été menés pour éliminer toutes les armes chimiques, et ladite organisation a statué qu’il n’y avait plus d’armes chimiques en Russie en 2017…).
Réponse: Cela a déjà été constaté. Ou parlez-vous de notre réaction aux allégations britanniques, américaines et ukrainiennes? Nous savons comment y réagir. Le ministère russe des Affaires étrangères continue d’enregistrer diverses insinuations en Occident et à Kiev concernant l’utilisation présumée de produits chimiques toxiques et d’armes chimiques dans le Donbass par les forces de la milice populaire de la RPD ou de la RPL et par l’armée russe. Une nouvelle exotique a été rapportée aujourd’hui disant que le Pentagone ou quelqu’un de l’armée américaine ou Jen Psaki auraient déclaré qu’il n’y avait pas de telles informations, mais qu’il pourrait y en avoir (C’est leur expression favorite). Mais il se pourrait que des agents de pulvérisation soient utilisés contre des manifestants. Une pure fantasmagorie.
Les spéculations à ce sujet sont totalement infondées. Quant au fait que nous avons dit qu’il y aurait des rapports spéciaux, nous le commentons régulièrement. Maintenant, pour répondre à votre question, je peux dire que ces spéculations sont absolument sans fondement. Dans le même temps, je tiens à rappeler que le ministère russe de la Défense a récemment rendu publiques les informations selon lesquelles ce sont les autorités de Kiev qui avaient négocié avec le fabricant turc de drones BYKAR pour « améliorer » les drones militaires Bayraktar Akinci produits par cette entreprise en les dotant de mécanismes permettant de pulvériser certaines substances à partir de conteneurs de 20 litres. J’ose présumer que ce n’est pas de l’eau. Il y a des doutes sur le fait que ce soit de l’eau bénite.
Ce sont surtout des gens qui n’ont pas de scrupules. Cette séquence de brimades n’a pas seulement « fuité » sur le net. Ils font tout cela avec enthousiasme. C’est une question de fierté particulière pour eux, il est absolument normal pour eux d’utiliser des moyens qui offrent des opportunités pour éteindre la zone d’impact – qu’il s’agisse de l’ennemi, de la population civile, du territoire, etc.
Selon les experts, l’utilisation de ces aéronefs équipés de volumes mentionnés de produits chimiques de combat serait militairement inefficace, alors que l’acheminement d’armes biologiques, qui même dans de si petits volumes peuvent causer des dommages beaucoup plus importants à la population soumise à un génocide par les nationalistes en Ukraine depuis huit ans, est tout à fait réaliste. D’autant plus que l’ampleur des activités militaro-biologiques américaines dans une trentaine de laboratoires spécialisés en Ukraine, opérant sous l’égide du Pentagone, est déjà bien connue de tous.
Soulignons une fois de plus que les insinuations concernant l’utilisation d’armes chimiques par la Russie n’ont aucun fondement et ne font que rappeler la succession d’accusations similaires à l’encontre du gouvernement syrien et des forces armées russes sur le territoire syrien, dans un contexte de provocations chimiques interminables de la part de l’ONG pseudo-humanitaire Casques blancs. Les Casques blancs ont retrouvé des forces, ils se sont rendus à Londres et ont reçu des instructions. Il existe des preuves de leurs activités accrues dans le contexte des événements en Ukraine. Alors c’est là-bas qu’il faut regarder. Je pense que bientôt tout deviendra clair et sera confirmé par les faits.
Question: Dans une récente interview, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré que l’opération militaire spéciale de la Russie visait à mettre fin à la domination des États-Unis dans le monde. Cela signifie-t-il que la Russie n’exclut pas une escalade de la guerre, y compris une probable confrontation militaire directe avec l’Otan?
Réponse: Je voudrais rappeler immédiatement à nos autres collègues la citation complète de l’interview de Sergueï Lavrov à la chaîne de télévision Rossiya 24: « Notre opération militaire spéciale est destinée à mettre fin à la course inconsidérée à la domination complète des États-Unis dans le monde. Il ne s’agit pas seulement et pas tellement de l’Ukraine. Tout le monde n’est pas prêt à se soumettre à leur domination. La Russie, bien sûr, avec son histoire et ses traditions, fait partie de ces pays qui ne seront jamais soumis.” C’est maintenant un test pour le monde entier, [pour déterminer] qui est un ami, qui est un ennemi et qui n’est ni l’un ni l’autre. Qui peut résister, qui a le potentiel de mener une politique étrangère souveraine indépendante, et qui a échangé, vendu, cédé, temporairement perdu, oublié cette souveraineté. Tout est possible. Il n’y a pas de règles uniformes pour tout le monde. C’est désormais un test mondial.
Ce que l’on entend par là (lorsque Sergueï Lavrov en a parlé), c’est que derrière les forces néonazies qui ont pris le pouvoir à la suite du coup d’État anticonstitutionnel de 2014, pendant toutes ces années ainsi qu’avant et après les événements de 2014, les États-Unis et les pays de l’Otan se trouvaient alors et ils tirent toujours les ficelles. Auparavant, il s’agissait d’entretenir, d’encourager et de former des combattants, qui ont ensuite fait leurs preuves sur le Maïdan, dans des camps situés dans les États baltes et en Pologne, ensuite il s’agissait de réaliser le coup d’État anticonstitutionnel avec ces ressources représentées par des combattants bien entraînés, avec des armes à la main, sachant se battre dans la rue, bénéficiant d’un soutien matériel et politique, etc. Après ce coup d’État, un autre niveau de processus s’est mis en place, lorsque les forces cachées qui avaient été formées en tant que combattants ont progressivement commencé à recevoir des armes de combat et à se légitimer au sein de l’Ukraine et qu’elles ont commencé à rejoindre les rangs des forces armées ukrainiennes, infectant les troupes ukrainiennes régulières avec ce bacille néonazi également. C’est ce qu’il faut retenir. Sur cette base, l’Ukraine a été transformée en une « anti-Russie », dans un contexte historique, elle a été activement saturée en armes et son territoire a été aménagé en une tête de pont militaire dirigée contre notre pays. Et pas seulement contre notre pays. 30 laboratoires biologiques ne visent pas seulement notre pays. Quels sont les autres voisins de l’Ukraine? Les armes biologiques se propagent sans tenir compte des frontières, elles n’ont pas de limite.
La Russie a toujours tout fait pour éviter une confrontation militaire avec l’Otan. Nous comptons sur l’Occident pour qu’il fasse preuve de suffisamment de bon sens pour éviter une nouvelle escalade. Mais vous avez raison de poser la question. L’escalade de la part de l’Occident est en cours. Livraisons d’armes, soutien matériel, carte blanche politique, idéologique et morale, suppression consciente de ces faits, propagande. Cela fait partie de l’escalade.
Question: Le service de sécurité japonais a exclu le bataillon ukrainien Azov du répertoire du terrorisme international pour 2021 et a exprimé ses regrets quant à cette situation. Comment pouvez-vous le commenter?
Réponse: J’ai déjà commenté ce sujet aujourd’hui. Je n’ai pas de détails supplémentaires pour le moment.
Question: Les services de renseignement français affirment que les États-Unis et le Royaume-Uni mènent une « guerre secrète » contre la Russie en Ukraine. Les mêmes informations ont été publiées dans les médias russes. Quelle est la position de Moscou à ce sujet?
Réponse: Je ne vois rien de « secret » dans leurs actions. Bien sûr, il y a une partie « submergée » qui n’est pas visible pour le commun des mortels, mais qui l’est bien pour les spécialistes.
Il me semble que la partie « émergée » est tout à fait suffisante pour comprendre le rôle de ces pays. J’en ai déjà parlé aujourd’hui. Nous en parlions toutes ces années. Créer une tête de pont pour une guerre hybride contre notre pays, former des combattants sous une couverture néo-nationaliste, ensuite les incorporer dans les forces armées de l’État et les légitimer, aménager de dangereux « centres de développement » pour les armes biologiques sous le couvert prétendu du ministère ukrainien de la Santé, alors qu’en fait ils opéraient sous les auspices et avec l’argent du Pentagone. Nous parlons de la création d’un véritable monstre sur le territoire de l’Ukraine. Toutes ces méthodologies ont été formées et pratiquées sur les citoyens ukrainiens, qui vivent dans le sud-est de l’Ukraine le long de la frontière avec le territoire de la Russie. Le rôle de ces pays est évident, il n’est pas caché. Ils ont utilisé l’Ukraine comme un outil pour déstabiliser la situation dans la région, pour mener une confrontation hybride contre notre pays.
Question: Le journal britannique The Times a rapporté que les Casques blancs, dont on se souvient pour un certain nombre de provocations en Syrie, avaient proposé leur aide à l’Ukraine. Selon vous, quel pourrait être le résultat de cette « coopération », étant donné le nombre d’infox émanant du côté ukrainien dans le courant de l’opération spéciale de la Russie?
Réponse: Cela entraînera une série de provocations similaires à celles qui ont eu lieu en Syrie. Avec beaucoup de mises en scène pour les médias, toute une série d’actions connues de la communauté médiatique occidentale et destinées à la population locale. Ils vont maintenant accuser la Russie à un niveau différent et utiliser tout ce qui a été élaboré sur le territoire de la Syrie. Il n’y a aucun doute là-dessus. Ils ont reçu des instructions. Les services secrets britanniques en charge des « poisons » les instruisent, leurs experts sont également présents en Ukraine et à l’étranger. Les Casques blancs sont de retour dans le jeu. Ils sont financés par le Département d’Etat, le Royaume-Uni, les structures de l’Otan. Ils ont été créés dans ce but et ont fait leur apprentissage pratique sur le territoire syrien. Ils ont désormais une nouvelle mission. La méthodologie reste la même. Ils sont connus des médias occidentaux. Ils n’ont pas besoin d’être promus. Ils ont été « nominés » à un Oscar, ils ont remporté certains des prix internationaux les plus prestigieux et ils sont devenus une entreprise multinationale. Dans le même temps, ils servent de couverture aux activités peu recommandables et illégales des services de renseignement occidentaux, notamment américains et britanniques.
Question (traduite de l’anglais): ITV News et plusieurs autres organisations ont documenté de nombreux crimes de guerre présumés en Ukraine. Le Président américain Joe Biden a accusé la Russie de génocide en Ukraine. Quelle est votre réponse à cela?
Réponse: Il appartient au service de presse de la Maison Blanche de commenter le Président Biden. En règle générale, après ses déclarations, le service de presse publie deux ou trois réfutations. Attendons de voir s’ils le réfutent de nouveau.
Sauf tout le respect que je dois aux institutions démocratiques qui permettent aux citoyens américains de faire leur choix en votant, et en reconnaissant ce choix comme légitime, nous respectons l’opinion du peuple américain et reconnaissons le Président américain Joe Biden. Mais toutes ses déclarations ne sont pas, franchement, adéquates. Cela est prouvé par le travail de son administration, qui ne cesse de corriger ses propos, de les désavouer ou de donner des explications complémentaires. Mais le plus intéressant, c’est que même la formulation de ses déclarations se fait sous l’impulsion de certaines personnes qui lui écrivent des points de discussion. Les a-t-il lues correctement? A-t-il bien déchiffré tous les mots et toutes les lettres? Je ne peux pas vous le dire. À un moment aussi important, ces déclarations, qui sont faites avec régularité en tant que position officielle de l’État, ne peuvent pas être prises au sérieux. Car le service de presse de la Maison Blanche désavoue constamment les propos de son propre président. Je me refuse à tout commentaire sur ces mots et ces déclarations.
Dans l’ensemble, en ce qui concerne la position de l’administration américaine, il est possible de parler non seulement de la position d’aujourd’hui et des accusations de la Russie. Examinons-la en rétrospective. Quand a-t-elle été différente? Quand l’administration américaine ou Downing Street ne nous ont-ils pas accusés de quelque chose? Pouvez-vous vous rappeler une année où notre pays n’a pas été « blâmé » pour ceci ou cela? Il n’y a pas eu une seule année de ce type au cours des 15 dernières années. Nous avons été coupables de quelque chose chaque année. Il y a juste une petite nuance. Aucune preuve n’a été produite après ces allégations.
Les accusations d’aujourd’hui s’inscrivent dans le contexte de huit années de silence de l’administration du président américain actuel et de ses prédécesseurs, du silence de Downing Street et de Bruxelles concernant le véritable génocide qui se déroulait dans le Donbass. Si le Président américain Joe Biden, Donald Trump, les présidents d’autres pays de l’Otan, les Premiers ministres britanniques Boris Johnson et Theresa May avaient fait au moins une déclaration pendant huit ans pour adresser des reproches au régime de Kiev en demandant de mettre fin aux bombardements de civils, je croirais en leur sincérité. À ce jour, vous ne pouvez pas me présenter une seule déclaration de Washington, Londres ou Bruxelles à l’encontre des présidents ukrainiens Vladimir Zelenski ou Piotr Porochenko les exhortant à cesser de bombarder des cibles civiles, de tuer des enfants pendant huit ans, de commettre un génocide, de bloquer les voies d’acheminement de la nourriture, des médicaments et de l’aide humanitaire aux habitants du Donbass. Pas une seule fois ces déclarations n’ont été faites. Pourtant il y avait des victimes. Et il y en a eu des milliers. En conséquence, nous devons reconnaître une chose: l’hypocrisie de ceux qui font ces déclarations. S’ils ne remarquaient pas le massacre de civils pendant huit ans, leurs évaluations ne sont pas non plus crédibles.
Question (traduite de l’anglais): Vous avez évoqué les gouvernements occidentaux, y compris celui du Royaume-Uni, qui parlaient d’infox concernant les actions violentes en Ukraine. Quelle preuve avez-vous de cela?
Réponse: Lorsqu’une allégation est faite concernant l’implication d’une personne dans un crime, il faut apporter des preuves.
Le régime de Kiev, Washington, Londres et un certain nombre de capitales occidentales ont rendu la Russie responsable des événements de Boutcha. Je leur retourne votre question: où est la preuve? Ils ont présenté des photos et des vidéos comme prétendues preuves, que nous avons désavouées. Nous avons déclaré qu’il s’agissait de documents photographiques soit pris après le retrait des forces armées russes de la région, soit pas du tout fiables. Il appartient donc à ceux qui ont porté les accusations à l’origine de les étayer.
Deuxième point. De nombreux documents ont été présentés pour appuyer notre position. Il existe une interview et une déclaration publique du maire de Boutcha, Anatoli Fedortchouk, faites immédiatement après le retrait des forces armées russes. Il a déclaré que la ville était dépourvue de militaires russes et que la vie se normalisait. Il n’a pas dit un seul mot sur ce dont nous étions par la suite accusés. Pour toute personne normale, cette situation n’aurait plus de suite logique. Parce que si le maire de Boutcha Anatoli Fedortchouk dit que la vie se normalise, qu’il le dit devant une caméra et que personne n’est derrière lui avec une mitraillette, qu’il est libre dans ses appréciations, heureux et insouciant, cela signifie qu’il n’a été témoin d’aucune tragédie. La tragédie est arrivée quelques jours plus tard, lorsque des combattants ukrainiens sont arrivés sur place.
Il y a encore une chose. À Boutcha, lorsque les soldats russes étaient là, les gens qui y vivaient avaient leurs téléphones portables qui fonctionnaient. Les gens avaient accès à Internet et communiquaient avec le monde extérieur. Ils pouvaient prendre des photos, envoyer des messages, passer des appels aux médias, envoyer des photos pertinentes, laisser des messages vocaux, etc. Il n’y avait rien de tout cela. Vous savez pourquoi? Parce qu’il n’y avait pas non plus de raison pour téléphoner, raconter et envoyer des documents. Ces faits ne sont apparus que lorsque des militaires ukrainiens sont arrivés sur place. Nous avons dit que c’était une mise en scène. Fabriquée exactement selon les mêmes méthodes que celles utilisées depuis plusieurs années pour des mises en scène en Syrie, où l’on parlait de l’utilisation de substances chimiques. Et avant cela, l’une des plus grandes mises en scène en Europe était Srebrenica. On l’avait fait passer pour une chose, mais ensuite, sur la base des documents trouvés, il s’est avéré que tout avait été différent par rapport à ce que les pays et les dirigeants occidentaux avaient présenté.
Par conséquent, l’ensemble des preuves des accusations portées par l’Occident contre nous s’est effondré. Il n’y en a pas d’autres. Des experts sont actuellement envoyés sur place pour régler la situation. Nous supposons qu’ils trouveront la force de mener une véritable enquête dépolitisée. Mais j’en doute fort. Savez-vous pourquoi?
Laissez-moi vous poser une question rhétorique (je ne pense pas que vous y répondrez): qu’en est-il des Skripal? Vous représentez une chaîne de télévision britannique. Les avez-vous déjà vus? Leur avez-vous parlé? Ça fait des années. Nous avons été accusés de les avoir empoisonnés. Une seule fois, un enregistrement de la fille de Sergueï Skripal est apparu sur une chaîne de télévision inconnue, très probablement celle des services secrets britanniques. Et ils n’ont plus répondu aux questions des journalistes, du public ou des enquêteurs [en donnant des réponses] qui auraient pu être produites devant le monde entier. Personne ne sait où ils sont, ce qui leur est arrivé ou ce qui s’est passé à l’époque. Scotland Yard a repris l’enquête. Combien de temps encore faut-il à Scotland Yard et à toutes les autres agences de renseignement britanniques pour déterminer ce qui s’est passé alors. Dans le même temps, des sanctions ont été imposées à notre pays, des accusations ont été portées et des déclarations faites par le Premier ministre, le ministre britannique des Affaires étrangères. C’est un comportement provocateur qui est au cœur de la politique occidentale.
Question: Si ce n’est pas un secret, la marche traditionnelle du Régiment immortel aura-t-elle lieu à Moscou? Dans l’affirmative, les institutions russes à l’étranger soutiendront-elles une délivrance accélérée des visas aux personnes souhaitant prendre part à la marche? Des invitations à participer au défilé du Jour de la Victoire ont-elles été envoyées à des pays étrangers?
Réponse: Vous avez raison, la marche du Régiment immortel fait déjà partie intégrante des célébrations du Jour de la Victoire. Elle se déroule dans différentes villes russes. Compte tenu de la pandémie, il existe également des formats virtuels. Dans notre pays, cette action se poursuivra. Les responsables de l’événement doivent annoncer sous quelle forme et à quel moment la marche aura lieu.
Les organisateurs issus d’organisations de la société civile réfléchissent actuellement à la possibilité de le mettre en place en présentiel ou en ligne. C’est à eux de décider, mais nous y participerons certainement. Nous déciderons du format. S’il est décidé d’organiser un Régiment immortel en présentiel à Moscou et que des invités et des journalistes étrangers souhaitent s’y joindre, nous leur apporterons, comme toujours, notre aide. Mais les organisateurs doivent d’abord décider du format.
Nos ambassades à l’étranger travaillent sur cette question en tenant compte de toute une série de facteurs. Nous ne manquerons pas de vous informer lorsqu’une décision aura été prise.
Quant à l’invitation de pays étrangers à célébrer le Jour de la Victoire, je tiens à vous rappeler une fois de plus que cette question relève traditionnellement de la compétence de l’administration du Président russe. Nous gardons nous-mêmes un œil sur ces informations. Nous attendons qu’elles soient publiées.
Voir notre dossier sur la situation en Ukraine.
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