Je désespère quand je lis des histoires d’enfants étiquetés comme « trans » à partir de l’âge de deux ans : ils ont besoin d’être protégés de leurs parents

Par Debbie Hayton, activiste transgenre

Suivi de « Poutine : la propagande transgenre auprès des enfants est un crime contre l’humanité »

Source : RT, 31 juillet 2021

Traduction : lecridespeuples.fr

Plus de 80 % des enfants qui pensent être dysphoriques de genre reviennent à leur identité sexuelle de naissance au moment où ils atteignent la puberté – alors pourquoi les parents permettent-ils aux tout-petits de « devenir » trans et de prendre plus tard des bloqueurs d’hormones ? L’attente vigilante est une bien meilleure pratique.

« Maddie savait qu’elle était différente dès son plus jeune âge. À l’âge de 2 ans, elle était déjà amoureuse des chaussures à talons hauts de sa professeur d’école du dimanche, qu’elle demandait régulièrement à essayer. Elle se pavanait dans la maison vêtue des costumes de princesse de sa sœur, et toutes ses amies étaient des filles. »

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Katie Jenifer, à droite, avec Maddie, avant de témoigner au Palais législatif de l’État de Caroline du Nord en avril contre un projet de loi interdisant aux étudiants transgenres de participer à des équipes sportives scolaires correspondant à leur identité de genre.

Et cela a amené la mère de Maddie à décider qu’elle avait un enfant transgenre. Cette histoire, présentée dans le Washington Post plus tôt cette semaine, fait une promenade assez prévisible à travers les scénarios habituels. Le refus de quitter la maison habillé en garçon, à l’âge de quatre ans, a conduit inexorablement aux tenues traditionnelles des filles. Il y avait des difficultés à l’école et des inquiétudes concernant les droits des « enfants transgenres » à faire du sport, même si l’enfant n’était « pas vraiment un athlète ». Aujourd’hui âgé de 14 ans, l’enfant prend des médicaments pour empêcher un développement normal pendant la puberté. Selon les rapports, un bloqueur d’hormones lui a été implanté en 2019.

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Jenifer et Maddie, quand Maddie s’est fait implanter un bloqueur d’hormones en 2019.

Je lis de telles histoires avec un mélange de tristesse et d’indignation. Tristesse pour les enfants qui ont été propulsés sur un tapis roulant de transition sociale et médicale ; des enfants qui ne connaîtront jamais la puberté pour laquelle leur corps a été conçu ; des enfants dont la chance de devenir un jour eux-mêmes parents est peut-être irrémédiablement éteinte avant qu’ils sachent ce que cela signifie d’être un adulte. Je suis indigné par les médecins qui facilitent un tel traitement, et par les législateurs qui leur permettent de le faire.

Mais le personnage central de ce reportage n’est pas l’enfant mais la mère. Katie Jenifer se décrit comme « une maman ours qui défendra farouchement son enfant, et tous les minots trans et LGBTQ comme si j’étais leur maman ours à eux aussi. » Elle est sérieuse. Non seulement a-t-elle rejoint deux conseils d’administration d’associations LGBTQ, mais elle a également fait des études de droit où elle s’est concentrée sur les droits LGBTQ. Plus tôt cette année, Jenifer s’est présentée devant la législature de l’État de Caroline du Nord pour témoigner contre un projet de loi interdisant aux étudiants transgenres de participer à des équipes sportives scolaires correspondant à leur identité de genre revendiquée.

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Ce projet de loi était censé protéger le droit des garçons et des filles de rivaliser avec leur propre sexe – une préoccupation particulière pour les filles qui sont battues par des garçons qui prétendent s’identifier à des filles, quoi que cela signifie. Mais le projet de loi a été annulé à la suite de l’audience au cours de laquelle Jenifer a témoigné. Il semble qu’en Caroline du Nord, les filles doivent céder pour ne pas heurter les sentiments des garçons.

Il s’agit clairement d’un adulte qui s’est attribué une mission : « Je veux juste être une ressource et quelqu’un qui s’affirme et qui soutient », a-t-elle déclaré, ajoutant qu’elle voulait également aider les personnes qui font la transition plus tard dans la vie.

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En tant que personne qui a fait une transition plus tard dans la vie, je suppose que je suis censé être reconnaissant envers Jenifer et les autres « Maman Ours » qui deviennent si proactives dans une campagne qui s’est emparé de leurs vies. Mais je ne le suis pas. Au contraire, je suis profondément concerné par ce que je vois.

Contrairement à Jenifer, je sais ce que cela signifie d’être transsexuel et ce que ça fait de faire la transition. Je suis passé par là et je suis sorti de l’autre côté. Ce n’est pas un jeu, et ce n’est certainement pas pour les enfants. Parfois, les jeunes ont besoin d’être protégés d’eux-mêmes, mais ici, je le crains, ils ont besoin de protection contre leurs propres parents. Ma propre lutte avec le genre et les attentes placées en moi à cause de mon sexe ont commencé très tôt. Cependant, les enfants luttent avec beaucoup de choses. En effet, personne n’a promis que grandir serait facile et sans problème. Ce n’est pas parce que je voulais être une fille que j’étais une fille. Je voulais aussi être astronaute, et je ne l’étais pas non plus.

Au moment même de la vie où les enfants devraient explorer ce que signifie être humain dans le seul corps qui est donné à chacun d’entre nous, des décisions sont prises pour eux. Je crains que ce ne soient souvent les mauvaises décisions. Auparavant, l’attente vigilante était adoptée – permettant aux enfants de grandir avec un soutien psychologique mais sans interventions physiques, et beaucoup ont ensuite abandonné l’idée qu’ils étaient transgenre. Une étude de 2008 de Wallien et Cohen-Kettenis a tenté de suivre l’expérience de 77 enfants âgés de 5 à 12 ans qui avaient été référés à une clinique spécialisée en raison de « dysphorie de genre ». Lorsqu’ils ont été suivis environ 10 ans plus tard, seulement 27% étaient encore dysphoriques de genre. Pendant ce temps, 43% avaient renoncé et les 30% restants étaient introuvables. Les auteurs ont conclu que la plupart des enfants atteints de « dysphorie de genre » ne le seront pas après la puberté.

En Angleterre, les enfants dysphoriques de genre sont référés au Gender Identity Development Service (GIDS) géré par le Tavistock and Portman NHS Trust. Son site Web répertorie plusieurs autres études qui corroborent la conclusion de Wallien et Cohen-Kettenis. Selon GIDS, « dans la majorité des cas, ces sentiments [de dysphorie de genre] semblent cesser soit avant, soit au début de la puberté. » Ils ont mis leur propre chiffre là-dessus : « Dans toutes les études, environ 16% continuent avec leur identification de genre. »

Voir Comment la déscolarisation a sauvé une fille de 12 ans de la folie transgenre

Cela signifie que cinq sur six renoncent à ce processus, et cela nous ramène au sort des enfants dysphoriques de genre en 2021, bien que la façon dont un enfant de deux ans peut éventuellement être diagnostiqué avec une « dysphorie de genre » dépasse ma compréhension. Les jeunes enfants adoptent des comportements qu’on peut assimiler aux attitudes transgenres, bien que d’autres familles l’aient peut-être reconnu pour ce que c’était : des enfants qui s’amusent à s’habiller avec d’autres vêtements. S’engager dans des jeux d’imagination est une partie normale du développement de l’enfant ; cela ne signifie nullement qu’un enfant est destiné à être transsexuel. En même temps, tous leurs amis étaient des filles. Peut-être était-ce parce que leurs camarades de jeu avaient été choisis pour eux ? Mais il semble que les dés aient été jetés, bien que devenir un « enfant trans » ne semble pas avoir apporté beaucoup de paix et de contentement. Jenifer a rapporté les conséquences : exclusion des activités et « incidents transphobes ». Pourquoi quelqu’un ferait-il subir tout cela à son enfant ?

Le Washington Post a jeté plus qu’un peu de lumière sur cette question. Leur rapport se terminait par la réaction de Jenifer à l’annulation du projet de loi de la Caroline du Nord : « C’est exactement pour cela je voulais devenir avocate », a déclaré Jenifer. « C’est toute ma motivation – protéger les gens. »

Protéger quelles personnes est peut-être la première question que nous devrions nous poser. Les filles qui sont aujourd’hui perdantes face aux garçons transgenres dans les épreuves sportives [ou qui se font violer dans les toilettes d’un lycée ou dans des prisons par des hommes se définissant comme transgenres] ne sont guère protégées. Mais même s’il semble noble de vouloir protéger les autres, des questions encore plus importantes se posent quant à la motivation et au résultat. Pourquoi Jenifer veut-elle protéger les gens et qu’espère-t-elle accomplir en étant une championne de la « cause LGBTQ » ? Parlant de son propre enfant, elle a déclaré : « Elle aura probablement besoin d’un soutien juridique tout au long de sa vie, à moins que les choses ne changent radicalement dans ce pays… elle va avoir besoin de quelqu’un pour se battre pour elle sur ces fronts juridiques, et qui de mieux pour se battre pour elle que sa propre mère ? »

Voir Toilettes scolaires, compétitions sportives, prisons : l’irrépressible folie transgenre

Est-ce que tout cela profite à l’enfant ou est-ce pour satisfaire les propres besoins de Jenifer ? C’est, à mon avis, la question cruciale que nous devrions nous poser.

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Vladimir Poutine : la propagande transgenre auprès d’enfants est un « crime contre l’humanité »

Extrait du discours de Vladimir Poutine au Forum de Valdaï, le 21 octobre 2021.

Source : en.kremlin.ru

Traduction : lecridespeuples.fr

Vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=xK3eCE9Rvgo

Transcription :

[…] Le troisième point que je tiens à souligner est que l’importance d’un soutien solide dans le domaine de la morale, de l’éthique et des valeurs augmente considérablement dans le monde fragile moderne. En fait, les valeurs sont un produit, un produit unique du développement culturel et historique de toute nation. L’entrelacement mutuel des nations les enrichit clairement, l’ouverture élargit leurs horizons et leur permet de porter un regard neuf sur leurs propres traditions. Mais le processus doit être organique, et il ne peut jamais être rapide. Tout élément étranger sera rejeté de toute façon, peut-être avec force. Toute tentative d’imposer ses valeurs aux autres avec un résultat incertain et imprévisible ne peut que compliquer davantage une situation dramatique et produire généralement la réaction opposée et contraire au résultat escompté.

Nous regardons avec stupeur les processus en cours dans les pays traditionnellement considérés comme les porte-étendards du progrès. Bien entendu, les chocs sociaux et culturels qui ont lieu aux États-Unis et en Europe occidentale ne nous concernent pas ; nous restons en dehors de cela. Certaines personnes en Occident pensent qu’une élimination agressive de pages entières de leur propre histoire, une « discrimination inversée » contre la majorité dans l’intérêt d’une minorité et l’exigence d’abandonner les notions traditionnelles de mère, de père, de famille et même de genre, ils croient que tous ces éléments sont des jalons sur la voie du renouveau social.

Écoutez, je voudrais souligner une fois de plus qu’ils ont le droit de le faire, nous restons en dehors de cela. Mais nous aimerions leur demander de rester en dehors de nos affaires également. Nous avons un point de vue différent, au moins l’écrasante majorité de la société russe – il serait plus correct de le dire ainsi – a une opinion différente sur cette question. Nous croyons que nous devons nous appuyer sur nos propres valeurs spirituelles, notre tradition historique et la culture de notre nation multiethnique.

Les partisans du soi-disant « progrès social » croient qu’ils présentent à l’humanité une sorte de conscience nouvelle et meilleure. Bon courage, hissez les drapeaux comme on dit, allez-y. La seule chose que je veux dire maintenant, c’est que leurs prescriptions ne sont pas du tout nouvelles. Cela pourra en surprendre certains, mais la Russie est déjà passée par là. Après la révolution de 1917, les bolcheviks, s’appuyant sur les dogmes de Marx et d’Engels, ont également déclaré qu’ils allaient changer les habitudes et les coutumes existantes et pas seulement politiques et économiques, mais la notion même de moralité humaine et les fondements d’une société saine. La destruction des valeurs séculaires, de la religion et des relations entre les personnes, jusqu’au rejet total de la famille (nous l’avons eu aussi), l’incitation à dénoncer les proches – tout cela était proclamé « progrès » et, soit dit en passant, était largement soutenu dans le monde à l’époque et était assez à la mode, comme aujourd’hui. Soit dit en passant, les bolcheviks étaient absolument intolérants envers les opinions autres que les leurs.

Ceci, je crois, devrait rappeler certaines choses dont nous sommes témoins aujourd’hui. En regardant ce qui se passe dans un certain nombre de pays occidentaux, nous sommes stupéfaits de voir leurs pratiques domestiques, que nous avons heureusement abandonnées, définitivement je l’espère, dans un passé lointain. Le combat pour l’égalité et contre les discriminations s’est transformé en dogmatisme agressif confinant à l’absurde, lorsque les œuvres des grands auteurs du passé – comme Shakespeare – ne sont plus enseignées dans les écoles ou les universités, car leurs idées sont considérées comme arriérées. Les classiques sont déclarés arriérés et ignorants de l’importance du genre ou de la race. À Hollywood, des mémos sont distribués sur la narration appropriée et le nombre de personnages de quelle couleur ou de quel sexe devraient être dans un film. C’est encore pire que le département agitprop du Comité central du Parti communiste de l’Union soviétique.

La lutte contre les actes de racisme est une cause nécessaire et noble, mais la nouvelle « cancel culture » l’a transformée en « discrimination inversée », c’est-à-dire à un racisme inversé. L’accent obsessionnel sur la race divise encore plus les gens, alors que les vrais combattants des droits civiques rêvaient précisément d’effacer les différences et de refuser de diviser les gens par couleur de peau. J’ai spécifiquement demandé à mes collègues de trouver la citation suivante de Martin Luther King : « Je rêve que mes quatre petits enfants vivront un jour dans une nation où ils ne seront pas jugés sur la couleur de leur peau mais sur leur personnalité. » Telle est la vraie valeur. Cependant, les choses se passent différemment là-bas. Soit dit en passant, la majorité absolue des Russes ne pense pas que la couleur de la peau d’une personne ou son sexe soit une question importante. Chacun de nous est un être humain. C’est ce qui compte.

Dans nombre de pays occidentaux, le débat sur les droits des hommes et des femmes est devenu une parfaite fantasmagorie. Écoutez, méfiez-vous d’aller là où les bolcheviks avaient autrefois prévu d’aller – non seulement en communautarisant les poulets, mais aussi en communautarisant les femmes. Un pas de plus et vous y serez.

Les fanatiques de ces nouvelles approches vont même jusqu’à vouloir abolir complètement ces concepts. Quiconque ose mentionner que les hommes et les femmes existent réellement, ce qui est un fait biologique, risque d’être ostracisé. « Parent numéro un » et « parent numéro deux », « « parent de naissance » au lieu de « mère » et « lait humain » remplaçant « lait maternel » car cela pourrait contrarier les personnes qui ne sont pas sûres de leur propre sexe. Je le répète, ce n’est pas nouveau ; dans les années 1920, les soi-disant Kulturtraegers soviétiques ont également inventé une novlangue, croyant qu’ils créaient une nouvelle conscience et changeaient les valeurs de cette façon. Et, comme je l’ai déjà dit, ils ont fait un tel gâchis que cela fait encore frissonner parfois.

Sans parler de certaines choses vraiment monstrueuses quand on apprend aux enfants dès leur plus jeune âge qu’un garçon peut facilement devenir une fille et vice versa. C’est-à-dire que les enseignants leur imposent en fait un choix que nous sommes tous censés avoir. Ils le font tout en excluant les parents du processus et en forçant l’enfant à prendre des décisions qui peuvent bouleverser toute sa vie. Ils ne prennent même pas la peine de consulter des psychologues pour enfants – un enfant de cet âge est-il même capable de prendre une décision de ce genre ? Pour appeler un chat un chat, je dirais que cela frise le crime contre l’humanité, et cela se fait au nom et sous la bannière du progrès.

Eh bien, si quelqu’un aime ça, qu’il le fasse. J’ai déjà mentionné qu’en façonnant nos approches, nous serons guidés par un sain conservatisme. C’était il y a quelques années, lorsque les passions sur la scène internationale n’étaient pas encore aussi vives qu’elles le sont maintenant, même si, bien sûr, on peut dire que les nuages ​​​​s’amoncelaient déjà. Aujourd’hui, alors que le monde traverse une perturbation structurelle, l’importance d’un conservatisme raisonnable comme fondement d’un cours politique est montée en flèche – précisément en raison de la multiplication des risques et des dangers, et de la fragilité de la réalité qui nous entoure.

Cette approche conservatrice ne relève pas d’un traditionalisme ignorant, d’une peur du changement ou d’un jeu restrictif, encore moins d’un repli sur soi. Il s’agit principalement de s’appuyer sur une tradition éprouvée par les âges, la préservation et la croissance de la population, une évaluation réaliste de soi et des autres, un alignement précis des priorités, une corrélation de la nécessité et de la possibilité, une formulation prudente des objectifs et un rejet fondamental de l’extrémisme comme méthode. Et franchement, dans la période imminente de reconstruction globale, qui peut être assez longue, avec sa conception finale incertaine, un conservatisme modéré est la ligne de conduite la plus raisonnable, pour autant que je le vois. Cela changera inévitablement à un moment donné, mais jusqu’à présent, ne pas nuire – le principe directeur de la médecine – semble être le choix le plus rationnel. Noli nocere, comme on dit.

Encore une fois, pour nous en Russie, ce ne sont pas des postulats spéculatifs, mais des leçons de notre histoire difficile et parfois tragique. Le coût d’expériences sociales mal conçues dépasse parfois toute estimation. De telles actions peuvent détruire non seulement les fondements matériels, mais aussi les fondements spirituels de l’existence humaine, laissant derrière eux une épave morale où rien ne peut être construit pour la remplacer pendant longtemps. […] 

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