Par Philip Giraldi
Traduction : lecridespeuples.fr
Philip M. Giraldi est un ancien spécialiste de la lutte contre le terrorisme et officier du renseignement militaire de la CIA qui a servi dix-neuf ans à l’étranger en Turquie, en Italie, en Allemagne et en Espagne. Il a été chef de la base de la CIA pour les Jeux olympiques de Barcelone en 1992 et a été l’un des premiers Américains à entrer en Afghanistan en décembre 2001. Philip est directeur exécutif du Council for the National Interest, un groupe de défense basé à Washington qui cherche à encourager et à promouvoir une politique étrangère américaine au Moyen-Orient conforme aux valeurs et aux intérêts américains.
L’allégation selon laquelle le Général de division Qassem Soleimani était un « terroriste » en mission pour mener une attaque « imminente » qui tuerait des centaines d’Américains s’est avérée être un mensonge, alors pourquoi devrait-on croire quoi que ce soit d’autre concernant les récents développements en Iran et Irak ? Certes, le vol 752 d’Ukraine International Airlines au départ de l’aéroport international Imam Khomeini de Téhéran le matin du 8 janvier, avec 176 passagers et membres d’équipage à bord, a été abattu par les défenses aériennes iraniennes, ce que le gouvernement de la République Islamique a admis, mais il pourrait bien y avoir beaucoup plus d’éléments derrière l’histoire, y compris de la cyberguerre menée par les gouvernements américain et peut-être israélien.
Certes, les défenses aériennes iraniennes étaient en état d’alerte élevée, craignant une attaque américaine à la suite de l’assassinat de Soleimani par le gouvernement américain le 3 janvier, suivie d’une frappe de missiles iranienne dirigée contre deux bases américaines en Irak. Malgré la tension et l’escalade, le gouvernement iranien n’a pas fermé l’espace aérien du pays. Des vols civils de passagers partaient et arrivaient toujours à Téhéran, ce qui est presque certainement une erreur de jugement de la part des autorités aéroportuaires. Inexplicablement, des avions civils ont continué à décoller et à atterrir même après que le vol 752 ait été abattu.
Cinquante-sept des passagers du vol étaient des Canadiens d’ascendance iranienne, ce qui a amené le Premier ministre Justin Trudeau à pointer du doigt le gouvernement iranien pour sa négligence, et également à accuser Washington, observant avec colère que l’administration Trump avait délibérément et témérairement cherché à « escalader les tensions » avec l’Iran par une attaque près de l’aéroport de Bagdad, sans tenir compte de l’impact sur les voyageurs et les autres civils dans la région.
Ce qui semble avoir été un cas de mauvais jugements et d’erreurs humaines comprend cependant certains éléments qui n’ont pas encore été expliqués. L’opérateur iranien de missiles aurait subi un « brouillage » considérable et le transpondeur de l’avion s’est éteint et a cessé de transmettre plusieurs minutes avant le lancement des missiles. Il y avait également des problèmes avec le réseau de communication du commandement de la défense aérienne, qui étaient peut-être liés.
Le brouillage électronique provenant d’une source inconnue signifiait que le système de défense aérienne était placé en fonctionnement manuel, s’appuyant sur l’intervention humaine pour le lancement. Le rôle humain signifiait qu’un opérateur devait porter un jugement rapide dans une situation de pression énorme où il n’avait que quelques instants pour réagir. L’arrêt du transpondeur, qui aurait automatiquement signalé à l’opérateur et au système anti-aérien Tor que l’avion était civil, a indiqué automatiquement qu’il était hostile. L’opérateur, ayant été plusieurs fois averti de la possibilité de missiles de croisière américains entrants, a alors tiré.
Les deux missiles qui ont abattu l’avion provenaient d’un système de fabrication russe désigné SA-15 par l’OTAN et appelé Tor par les Russes. Ses huit missiles sont normalement montés sur un véhicule à chenilles. Le système comprend à la fois un radar pour détecter et suivre des cibles ainsi qu’un système de lancement indépendant, qui comprend une fonctionnalité de système d’identification ami ou ennemi (IFF) capable de lire les indicatifs d’appel et les signaux de transpondeur pour prévenir les accidents. Compte tenu de ce qui s’est passé ce matin-là à Téhéran, il est plausible de supposer que quelque chose ou quelqu’un a délibérément perturbé à la fois les défenses aériennes iraniennes et le transpondeur à bord de l’avion, peut-être dans le cadre d’une tentative de créer un accident d’aviation qui serait attribué au gouvernement iranien.
Le système de défense SA-15 Tor utilisé par l’Iran présente une vulnérabilité majeure. Il peut être piraté ou « dupé », permettant à un intrus d’usurper l’identité d’un utilisateur légitime et d’en prendre le contrôle. La Marine et l’Air Force des États-Unis auraient développé des technologies « qui peuvent tromper les systèmes radar ennemis avec des cibles fausses et se déplaçant de manière trompeuse ». Tromper le système signifie également tromper l’opérateur. The Guardian a également rapporté de manière indépendante comment l’armée américaine développe depuis longtemps des systèmes qui peuvent à distance modifier l’électronique et le ciblage des missiles dont dispose l’Iran.
La même technologie peut, bien entendu, être utilisée pour modifier ou même masquer le transpondeur d’un avion de ligne civil de manière à envoyer de fausses informations sur son identité et son emplacement. Les États-Unis ont la capacité de guerre électronique et cybernétique pour brouiller et modifier les signaux relatifs aux transpondeurs des avions de ligne et aux défenses aériennes iraniennes. Israël a probablement la même capacité. Joe Quinn de Sott.net relève également une histoire intéressante quant aux photos et séquences vidéo qui sont apparues dans le New York Times et ailleurs montrant le lancement des missiles iraniens, l’impact avec l’avion et les restes après le crash, y compris les restes des missiles. Elles sont apparues le 9 janvier sur un compte Instagram intitulé « Rich Kids of Tehran ». Quinn s’interroge sur la probabilité que par pur hasard, ces ‘Enfants Riches de Téhéran’ se soient trouvés dans « un lotissement pauvre à la périphérie de la ville [près de l’aéroport] à 6 heures du matin, le 8 janvier, avec des caméras pointées précisément du bon côté et au bon moment pour capturer un missile frappant un avion de ligne ukrainien…? »
En croisant les Rich Kids et la possibilité d’une guerre électronique, on conclut que tout cela suggère un événement prémédité et soigneusement planifié dont l’assassinat de Soleimani n’était peut-être qu’une partie. Il y a eu des émeutes en Iran après que l’avion ait été abattu, accusant le gouvernement d’incompétence. Certaines personnes dans la rue réclament clairement l’objectif longtemps recherché par les États-Unis et Israël, à savoir le « changement de régime ». Quoi qu’il en soit, au minimum, l’Iran, qui était largement considéré comme la victime du meurtre de Soleimani, est représenté dans la plupart des médias internationaux comme à peine plus qu’un autre acteur sans scrupules ayant du sang sur les mains [sans parler du fait que les médias ne parlent plus tellement de la cinglante riposte de l’Iran, humiliation sans précédent depuis Pearl Harbor, et peuvent se concentrer sur cette tragédie]. Il reste encore beaucoup de choses à expliquer sur la chute du vol 752 d’Ukrainian International Airlines.
Voir notre dossier sur Soleimani.
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