Par Jonathan Cook, le 23 septembre 2019
Source : https://www.jonathan-cook.net/2019-09-23/netanyahou-joint-list-demonising-palestinian-voter/
Traduction : lecridespeuples.fr
Les citoyens Palestiniens d’Israël sont à nouveau décrits comme une menace pour la démocratie de leur pays.
Les élections législatives israéliennes qui se sont tenues la semaine dernière pour la deuxième fois cette année ont révélé les luttes acharnées pour la domination au sein de la droite israélienne, entre une coalition de partis religieux et de colons dirigés par Benjamin Netanyahou et leurs opposants au sein du parti séculaire « Bleu et Blanc » des généraux de l’armée.
Les deux partis sont presque à égalité (32 députés pour Netanyahou, 33 pour Gantz), suggérant qu’Israël pourrait faire face à une nouvelle impasse après l’échec des précédentes élections d’avril, qui n’ont pas permis de départager les partis en lice. On parle déjà d’une troisième élection sans précédent à l’horizon.
Mais plus la société juive israélienne se trouvera dans une impasse, plus la communauté de citoyens palestiniens marginalisés du pays – un cinquième de la population israélienne – se retrouvera entraînée sur le champ de bataille politique. Les 1,8 million de citoyens palestiniens d’Israël se trouvent maintenant au cœur d’un débat national entre Juifs israéliens au sujet d’une menace présumée que la minorité arabe ferait peser sur la vie politique du pays.
Soutien pour Gantz
C’est d’autant plus le cas après un week-end au cours duquel 10 des 13 législateurs du parti de la Liste arabe unifiée, représentant la majeure partie de la minorité palestinienne, ont décidé de préférer un côté dans ce que les Juifs israéliens considèrent comme leur propre clivage tribal.
Ils ont soutenu le chef du parti « Bleu et Blanc », Benny Gantz, pour sa première tentative de former un gouvernement de coalition en tant que Premier ministre. Le chef de la liste arabe, Ayman Odeh, a expliqué qu’ils avaient pris la décision de « mettre fin à l’ère Netanyahou ».
Cependant, ce n’était pas chose facile, étant donné que Gantz était à la tête de l’armée qui a détruit Gaza en 2014, la renvoyant, selon ses termes, « à l’âge de pierre ».
Netanyahou a immédiatement sauté sur l’occasion pour qualifier Gantz, son principal adversaire, de copiner avec « ceux qui rejettent Israël en tant qu’État juif et démocratique et glorifient les terroristes ». Il a exigé que Gantz se joigne à lui dans un vaste gouvernement d’union des partis juifs.
Gantz lui-même aurait réagi froidement à l’approbation de la Liste unifiée.
« Traîtres » politiques
La réaction à la décision de la Liste unifiée n’était pas surprenante. Pendant des années, les législateurs juifs, particulièrement à droite, ont mis en doute la légitimité des partis palestiniens à exercer une quelconque influence sur la politique israélienne. Les représentants palestiniens à la Knesset israélienne ont régulièrement été qualifiés de « traîtres » pour leurs critiques de la politique du gouvernement.
Mais l’incitation a considérablement augmenté au cours des quatre dernières années, atteignant de nouveaux sommets dans la campagne électorale de ce mois-ci. À présent, le débat ne porte pas uniquement sur le rôle des partis palestiniens, mais également sur la question de savoir s’il est légitime que le public palestinien en Israël participe au processus démocratique.
Cela a toujours été le point de vue sous-jacent du discours des hommes politiques juifs, à savoir que les partis palestiniens n’ont aucun rôle à jouer dans le façonnage de la politique du pays. Après tout, ce sont les électeurs palestiniens qui envoient les partis palestiniens au parlement.
Mais les dirigeants israéliens ont récemment commencé à avancer ce point de manière explicite pendant les campagnes électorales – et nul autre autant que Netanyahou.
« Voler l’élection »
La campagne de ce mois-ci a mis en exergue le degré auquel cette notion s’est progressivement cimentée dans la conscience du public juif. Netanyahou a affirmé à plusieurs reprises que les électeurs palestiniens en Israël essayaient, selon ses termes, de « voler les élections ».
Netanyahou a d’abord introduit cette idée dans la campagne de 2015, lorsqu’il avait averti les électeurs juifs le jour du scrutin que « les Arabes se dirigent en masse vers les bureaux de vote ».
Lors des élections d’avril dernier, il a élargi le thème, laissant entendre que le vote des citoyens palestiniens constituait une sorte de fraude qu’il fallait surveiller. Il a violé les lois électorales en envoyant des activistes du Likoud armés de caméras dans plus de 1 000 bureaux de vote au sein des communautés palestiniennes, dans une tentative d’intimidation ostensible de l’électorat arabe.
Provoqué par Netanyahou au sujet de sa connivence avec les partis palestiniens, Gantz a réagi de manière typique : il a rejeté toute possibilité d’une telle coopération. C’est l’approche habituelle des principaux partis juifs d’Israël depuis des décennies.
Par son silence, Gantz a également implicitement donné son consentement à ce que Netanyahou diabolise non seulement les partis palestiniens, mais aussi l’électorat palestinien. Il n’a pas contesté l’insinuation de Netanyahou selon laquelle les électeurs palestiniens « volaient » les élections simplement en votant.
Arabes et annihilation
Netanyahou est allé encore plus loin lors de la dernière élection. Désespéré de gagner une majorité d’extrême droite pour pouvoir adopter une loi lui conférant l’immunité face à une imminente mise en accusation pour corruption, le Premier ministre a transformé la menace posée par les électeurs palestiniens pour son propre sort politique en une menace existentielle commune à tous les Juifs israéliens.
Sa page Facebook a envoyé un message automatique à ses adeptes, affirmant que « les Arabes », y compris les citoyens palestiniens, « veulent nous anéantir tous – hommes, femmes et enfants ». Cela allait même plus loin que l’incitation de son ancien ministre de la Défense dont la haine à l’encontre des Arabes est fameuse, Avigdor Lieberman, le chef du parti Yisrael Beiteinu.
Quelques jours avant le commentaire de Netanyahou aux élections de 2015 au sujet du vote « massif » des Arabex, Lieberman avait appelé à la décapitation des citoyens palestiniens – mais uniquement ceux qui ont montré leur déloyauté envers l’État.
Lieberman devrait être le faiseur de roi dans les négociations post-électorales en cours.
Sanction judiciaire
Signe de la normalisation de l’incitation de Netanyahou contre les citoyens palestiniens, celle-ci a été autorisée durant la campagne par un des juges les plus importants du pays.
Hanan Melcer, juge à la Cour suprême, est actuellement Présidente du Comité central des élections, qui supervise le déroulement des élections en Israël.
Au cours des derniers jours de la campagne, le parti Likoud de Netanyahou a lancé un appel à Melcer pour qu’il mette fin aux activités d’une petite organisation caritative, Zazim, composée principalement de Juifs israéliens de gauche préoccupés par l’état déplorable de la démocratie en Israël.
On oublie souvent que, quand Netanyahou avait averti en 2015 que « les Arabes se dirigent en masse vers les bureaux de vote », il accusait en réalité les « gauchistes » juifs israéliens. Il les a accusés d’avoir « massivement transporté les Arabes en bus » pour les emmener aux bureaux de vote.
Ses prétentions de « fraude électorale » lors de cette dernière élection avaient pour but de mêler ces deux thèmes. Il souhaitait suggérer que ses opposants politiques, soi-disant « de gauche », étaient en collusion avec les ennemis d’Israël – les Arabes qui voulaient « nous anéantir tous ».
Bédouins privés de leurs droits
Le seul exemple concret de tels « gauchistes » que Netanyahou pouvait offrir était ceux de Zazim.
Par le passé, les bénévoles de cette organisation caritative ont tenté d’aider plusieurs milliers de citoyens Bédouins vivant dans des régions reculées du sud d’Israël, dans le désert du Néguev, à se rendre au bureau de vote qui leur avait été assigné.
Plusieurs dizaines de milliers de Bédouins – qui comptent parmi la population la plus pauvre d’Israël – ont été effectivement privés du droit de vote par les autorités israéliennes il y a plusieurs décennies. Leurs communautés ancestrales ont été criminalisées dans une tentative continue de saisir leurs terres.
Les Bédouins de ces villages « non reconnus » ne sont pas autorisés à construire des maisons – ils sont contraints de vivre dans des tentes ou des cabanes en tôle – et se voient refuser les services de base tels que l’eau et l’électricité. Bien qu’ils soient citoyens, ils ne sont pas non plus autorisés à avoir des bureaux de vote dans leurs communautés.
Pour voter, ils doivent donc parcourir de longues distances jusqu’à des villages reconnus. Des milliers de personnes sans moyen de transport n’ont aucun espoir de pouvoir voter.
Pas de transport des électeurs
Zazim collecte donc des fonds pour louer des autobus le jour des élections afin de transporter ces citoyens Bédouins vers des bureaux de vote éloignés, de sorte qu’ils puissent exercer leur droit démocratique.
De manière perverse, Melcer a convenu avec Netanyahou et le Likoud que les efforts de Zazim pour aider les Bédouins à voter ne protégeaient pas un droit démocratique fondamental – comme l’avait précédemment affirmé le Procureur général d’Israël – mais constituaient une « activité politique » partisane.
Melcer a insisté sur le fait que si Zazim souhaitait aider les Bédouins à voter, elle devait d’abord s’enregistrer en tant qu’organisation politique, mettant ainsi en péril ses autres activités de justice sociale, et s’imposant des restrictions strictes en matière de collecte de fonds. En fin de compte, Zazim a dû abandonner son programme de transport pour les Bédouins, et le récit de « fraude électorale arabe » de Netanyahou a reçu un puissant stimulant.
Charcutage électoral de la Palestine
Comme le montre la décision de Melcer, les accusations de fraude électorale de Netanyahou n’ont pas été sans effet. Ce sont les étapes les plus récentes et les plus cyniques des efforts de longue date déployés par les autorités juives de tous les partis politiques pour neutraliser l’influence politique des citoyens palestiniens.
Cela a commencé avec les expulsions massives de Palestiniens par l’armée israélienne en 1948 pour créer un État juif sur les ruines de leur patrie. La petite population palestinienne qui a survécu aux opérations de nettoyage ethnique – appelées la Nakba ou Catastrophe – était l’ancêtre de la minorité palestinienne d’aujourd’hui.
La Nakba était avant tout un exercice de ré-ingénierie du paysage politique et social de la région – un acte de charcutage électoral à grande échelle.
Les Palestiniens ont été expulsés hors des nouvelles frontières, puis les Juifs ont été encouragés à immigrer en tant que population de remplacement. Du jour au lendemain, la majorité écrasante des Palestiniens a été transformée en une petite minorité.
C’est pourquoi Israël pouvait permettre à ses nouveaux citoyens palestiniens importuns de participer aux élections, alors même qu’ils étaient soumis à un régime militaire draconien au cours des deux premières décennies d’Israël.
En pratique, leur vote comptait pour rien, et ouvrait la voie à Israël pour voler leurs terres et imposer une discrimination systématique dans presque tous les domaines de la vie. À ce jour, l’écrasante majorité des citoyens palestiniens vit dans des communautés séparées et ghettoïsées, et une ségrégation est à l’œuvre au niveau du système éducatif.
Le vote comme poudre aux yeux
En fait, au cours des trois premières décennies d’Israël, le vote pour des citoyens palestiniens était totalement factice. Il signifiait voter pour les « listes arabes » spéciales de législateurs proposées par les principaux partis sionistes juifs.
Israël a progressivement libéralisé cette politique, mais il y a 15 ans, Asad Ghanem, un érudit palestinien de premier plan en Israël, décrivait pour moi la participation de sa communauté aux élections législatives comme tout au plus « symbolique », de la « poudre aux yeux ».
C’était certainement ainsi que les politiciens juifs israéliens voyaient la chose. Ils étaient relativement heureux que la minorité palestinienne vote, ne serait-ce que parce que les partis qu’ils avaient élus n’avaient aucun rôle à jouer au sein d’un parlement dominé par des partis juifs.
La « trahison » de Rabin à Oslo
Mais une fois qu’Israël est entré dans le processus d’Oslo au début des années 90, le rôle des partis palestiniens a commencé à changer.
À l’époque, Yitzhak Rabin est devenu le premier dirigeant israélien à s’engager diplomatiquement avec les dirigeants palestiniens en exil. Il était largement présumé que ces pourparlers mèneraient à la création d’un État palestinien dans les territoires occupés.
Il y eut peu d’enthousiasme pour ce processus chez une majorité de Juifs israéliens. Rabin, sous la pression des États-Unis et de l’Europe qui le poussaient à poursuivre la piste d’Oslo, a été contraint de s’appuyer sur les partis palestiniens pour soutenir son gouvernement minoritaire de l’extérieur afin qu’il puisse adopter la législation nécessaire des accords d’Oslo.
La droite a exprimé son indignation à la fois à l’idée de céder aux Palestiniens les terres prétendument divinement promises à Israël et de compter sur des « Arabes » – la minorité palestinienne d’Israël – pour adopter une telle législation. Cette trahison, telle qu’elle était perçue par la droite, y compris par Netanyahou, a finalement conduit à l’assassinat de Rabin en 1995.
Baisse du taux de participation
Au cours des années 1990 et au début des années 2000, de nombreux Juifs israéliens étaient préoccupés par l’intervention des partis palestiniens « s’ingérant » dans un processus d’Oslo qui, selon eux, devrait être décidé par les seuls Juifs.
Ironiquement, les préoccupations concernant l’influence des citoyens palestiniens n’ont fait que s’aggraver ces dix dernières années – à un moment où personne en Israël n’envisage un processus de paix ou des pourparlers avec les dirigeants palestiniens dans les territoires occupés.
Et dans un autre paradoxe, de telles craintes parmi la population juive se sont intensifiées à un moment où le taux de participation des électeurs palestiniens en Israël n’a jamais été aussi bas. En avril, moins de la moitié de la communauté avait voté, contre plus des deux tiers des Juifs israéliens.
La baisse rapide du nombre de votes parmi les citoyens palestiniens reflète principalement le sentiment qu’il n’y a plus de gauche israélienne avec qui s’allier. De plus, une série de mesures du gouvernement de Netanyahou visait à aliéner les électeurs palestiniens.
Les législateurs risquent l’expulsion
La première action a été la loi sur le Seuil électoral de 2014, qui l’a élevé à un point tel qu’aucun des quatre partis palestiniens ne pouvait le dépasser. Cependant, dans un exemple classique de conséquences inattendues, les quatre partis se sont combinés en une Liste unifiée, devenant le troisième parti au Parlement après les élections de 2015.
En réponse, le Parlement a adopté la loi sur l’expulsion de 2016, qui donnait le pouvoir à une majorité des trois quarts (juive) d’expulser tout législateur dont la politique les offensait – dans les faits, il s’agit d’une épée suspendue au-dessus de la tête de chaque membre palestinien du Parlement.
Mais même ces initiatives se sont révélées insuffisantes. Pour Netanyahou et l’extrême droite, la nécessité de neutraliser les partis palestiniens – et les électeurs qui les élisent – est devenue de plus en plus pressante.
Une décennie de règne de Netanyahou et de la droite religieuse a provoqué une réaction négative du public juif israélien laïc. Ils sont majoritairement de droite et anti-Palestiniens, mais ils en ont marre du clientélisme de Netanyahou et de sa dépendance à l’égard des partis religieux extrémistes et des colons.
Ils sont nostalgiques du temps où Israël maltraitait les Palestiniens en silence et volait leurs terres avec moins d’ostentation.
Politique juive paralysée
Représentant une minorité du public juif, les partis laïques ne peuvent pas remporter le pouvoir seuls. En avril, tout ce qu’ils ont réussi à faire – et ils le feront peut-être encore – est de combiner leurs votes avec ceux du public palestinien pour empêcher Netanyahou et la droite religieuse de former un gouvernement.
C’est pourquoi Israël est actuellement dans l’impasse. La seule issue apparente est un soi-disant gouvernement d’unité nationale entre les généraux laïques de « Bleu et Blanc » et le Likoud de Netanyahou. Mais les généraux peuvent insister pour que le prix de cette alliance soit le renversement de Netanyahou.
Ainsi, bien que les électeurs palestiniens ne puissent toujours pas influencer la politique israélienne directement ou dans leurs propres intérêts – sans même parler de la pousser dans la direction de la paix –, ils peuvent jouer un rôle dans l’enracinement des divisions au sein de la politique tribale israélienne. Ils peuvent contribuer à sa paralysie.
Et c’est la raison pour laquelle Netanyahou et l’extrême droite ont besoin de diagnostiquer le droit de vote de la minorité palestinienne aux élections comme une menace pour la santé du corps politique juif israélien – qui doit être éliminée avant que « les Arabes nous anéantissent tous ».
Danger à l’horizon
La majorité juive d’Israël est confrontée à un « danger » supplémentaire en cette période d’impasse politique, comme le souligne la décision prise cette semaine par la Liste unifiée, à savoir approuver Gantz.
Après de nombreuses années de baisse du taux de participation parmi un électorat palestinien désillusionné par la politique nationale israélienne, un net retournement s’est produit la semaine dernière. Face à l’incitation croissante de Netanyahou, environ 60% des électeurs palestiniens ont voté.
Plus Netanyahou et l’extrême droite montrent qu’ils craignent le vote palestinien, plus les citoyens palestiniens peuvent avoir le sentiment que leur vote a une certaine valeur après tout, ne serait-ce que pour freiner les pires excès de l’ultranationalisme juif. Les sondages montrent que les citoyens palestiniens veulent que leurs législateurs aient plus d’influence dans le système politique et qu’ils pourraient même travailler avec les partis sionistes.
Frissons dans le dos
Odeh, responsable de la Liste Unifiée, en a pris bonne note. Plutôt que de se retirer de la politique intérieure israélienne comme l’ont fait ses prédécesseurs, il a indiqué qu’il était prêt à changer d’approche en recommandant Gantz.
Mais de plus, si un gouvernement d’union entre le parti Bleu et Blanc et le Likoud voit le jour, comme le souhaitent de nombreux hommes politiques juifs israéliens, la Liste unifiée obtiendrait un pouvoir différent en devenant par défaut le plus grand parti de l’opposition.
Odeh a déclaré qu’il serait disposé à devenir le chef officiel de l’opposition, le premier citoyen palestinien à occuper ce poste. Cela lui ouvrirait l’accès aux réunions d’information sur la sécurité avec le Premier ministre et le commandement de l’armée, aux chefs d’État en visite et à une tribune parlementaire pour prendre la parole immédiatement après le Premier ministre.
L’idée même donne des frissons à de nombreux Juifs israéliens.
Il y a déjà eu des discussions sur la manière d’éviter une telle éventualité. Comme le commentait facétieusement Gideon Levy la semaine dernière, « Si Odeh ne peut pas diriger l’opposition, ne vaudrait-il pas mieux interdire aux Arabes de siéger à la Knesset ? S’ils doivent toujours être soupçonnés de trahison, ils n’appartiennent pas à la législature. »
Davantage de diabolisation ?
Il semble qu’Odeh et la Liste unifiée pourraient, par inadvertance, acquérir une influence politique cruciale quelle que soit l’issue des négociations de la coalition. Soit la Liste Unifiée aide Gantz à évincer Netanyahou et les colons, soit elle devient l’opposition à un gouvernement d’union de la large droite juive.
Chacune de ces évolutions risque d’attiser le sentiment juif israélien contre la minorité palestinienne. L’implication active des citoyens palestiniens dans la formation de la démocratie israélienne menace de révéler les contradictions au cœur même d’un État « juif et démocratique ».
Netanyahou a surenchéri dans les incitations contre la minorité palestinienne en Israël. Mais paradoxalement, c’est peut-être son départ de la politique israélienne qui annoncera une période de diabolisation encore plus grande des citoyens palestiniens du pays.
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Hello,
Super Job, érudition et compétences, chapeau bas pour votre travail, ca fait toujours plaisir de vous lire…
Continuez ce lourd travail, vous réveillez les gens et merci pour cela…
Excellente journée.
Philo (Vaud Suisse)
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Hi,
Merci pour votre message 🙂
Meilleures salutations.
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