Extrait de la conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Moscou, 30 août 2023.

Source : Ministère des affaires étrangères de la Fédération de Russie

Sur le G20

Le sommet du G20 aura lieu les 9 et 10 septembre à New Delhi (Inde). Sur ordre du Président de la Fédération de Russie Vladimir Poutine, la délégation russe à cette réunion sera dirigée par le Ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

Il est prévu que le ministre intervienne lors de deux sessions plénières de la rencontre à venir des dirigeants: le 9 septembre lors de la session « Une seule planète », axée sur les questions de développement durable et de croissance économique stable; le 10 septembre sur le thème « Un seul futur », avec un accent sur les tâches clés en matière de démocratisation et de renforcement du rôle des pays de la majorité mondiale dans les institutions économiques mondiales, ainsi que sur la mise en œuvre de la transformation numérique. Des rencontres bilatérales et des contacts de Sergueï Lavrov sont prévus « en marge » du sommet.

Nous notons le caractère unificateur de la présidence indienne au sein du G20 mettant le cap sur la promotion des intérêts des pays en développement et sur la création d’une atmosphère constructive au sein du forum. Nous saluons la décision attendue lors du sommet d’inclure l’Union africaine parmi les membres permanents du G20. La Russie a été l’une des premières à soutenir cette initiative et à contribuer à sa mise en œuvre pratique.

Le potentiel productif du G20 est actuellement artificiellement freiné par la ligne de confrontation de l’Occident collectif . Une tension particulière est créée par les constantes infox antirusses et antichinoises des États-Unis et leurs alliés, surtout en ce qui concerne le dossier ukrainien. Nous appelons cela « l’ukrainisation » de l’agenda international – une réticence à voir les problèmes réels liés à la crise ukrainienne, les raisons de son apparition et les moyens de la résoudre. Mais en même temps, l’implantation de ce sujet partout et en tout lieu, même là où la discussion ne devrait pas le concerner.

Des tendances inquiétantes se développent, dues aux tentatives de l’Occident de dévaluer le principe de prise de décision par consensus au sein du G20, et d’extrapoler sur les obligations de ce forum des accords G7 douteux. Les Anglo-Saxons élaborent différentes « vacheries ».

Au cours du sommet, nous avons l’intention de promouvoir des approches fondamentales des problèmes de réalisation des objectifs de développement durable et aux défis clés dans ce domaine, provoqués par les sanctions de l’Occident qui ébranlent l’économie mondiale, et inspirent des actes terroristes, des conflits et la rupture des chaînes d’approvisionnement. Nous partagerons nos évaluations des risques de « verdissement » accéléré de l’économie, en particulier pour les pays les plus vulnérables du monde. L’Occident a réussi à politiser à l’extrême même le sujet de l’écologie. Cela se fait non seulement sans réflexion, mais aussi de manière nuisible, car sa position n’a pas de base scientifique.

Nous exposerons en détail nos points de vue sur la nécessité de réformer le système de gouvernance économique mondiale à la lumière de l’émergence d’un ordre mondial polycentrique et de la redistribution des forces de production en faveur des pays en développement, en opposition aux sanctions unilatérales arbitraires et illégitimes de l’Occident. Nous chercherons à obtenir des décisions réfléchies dans le domaine de la transformation numérique, de la réduction des risques en matière de sécurité énergétique et alimentaire, et de la mise en œuvre des voies de transition énergétique optimales.

Nous accorderons une attention particulière à la confirmation du statut de la Russie en tant que fournisseur fiable et garanti de ressources énergétiques et de produits d’exportation, aux propositions spécifiques de la partie russe pour étendre la coopération multilatérale, notamment sur la base de la mise en œuvre du Grand partenariat eurasiatique.

Nous sommes déterminés à contribuer par tous les moyens au succès du sommet de New Delhi et à l’efficacité de la présidence indienne dans l’ensemble. Nous comptons sur une approche tout aussi responsable de tous les autres membres du G20, en particulier de ceux de la périphérie occidentale.

Avec un large cercle de pays partenaires amis au sein du G20, en nous appuyant sur les pays des Brics, nous nous opposerons activement à tout processus néfaste à cet égard.

Sur la crise ukrainienne

La nuit dernière, le régime de Kiev a utilisé des drones pour attaquer plusieurs sites dans plusieurs régions russes. Un aéroport militaro-civil à Pskov a été ciblé, un bâtiment administratif à Briansk a été endommagé, et un drone a frappé un réservoir vide de stockage de produits pétroliers dans le district Dzerjinski de la région de Kalouga. Les drones ukrainiens ont été abattus dans les régions de Moscou, Oriol, Riazan et Toula. Selon les informations préliminaires, il n’y a pas de victimes suite à ces attaques. Les raids de drones ukrainiens sur des sites civils confirment une fois de plus la nature terroriste du régime de Kiev. Il est également clair que ces drones n’auraient pas pu couvrir une telle distance sans un itinéraire soigneusement planifié, en utilisant des informations des satellites occidentaux.

Le régime de Kiev, activement soutenu et inspiré par les pays de l’Occident collectif, continue chaque jour de bombarder sauvagement des installations civiles et des zones résidentielles dans les régions russes, notamment en utilisant des armes à sous-munitions qui sont particulièrement dangereuses pour la population civile. Je rappelle que ces munitions sont fournies par les États-Unis.

Le 25 août, les forces armées ukrainiennes ont frappé Donetsk, tuant une civile. Le 26 août, des néonazis ukrainiens ont bombardé la localité d’Ourazovo dans la région de Belgorod, blessant six personnes. Le lendemain, suite à une attaque des forces ukrainiennes sur Gorlovka et Donetsk, six civils ont été blessés, dont quatre enfants. Le 29 août, à la suite d’un bombardement de la région de Briansk par les forces ukrainiennes, deux personnes sont mortes.

Selon les déclarations de Denis Pouchiline, chef par intérim de la République populaire de Donetsk (RPD), le nombre de civils tués a considérablement augmenté depuis que les forces ukrainiennes ont commencé à utiliser des armes à sous-munitions américaines. Les munitions non explosées de ce type représentent également un danger. Le 18 août, trois personnes sont mortes à Donetsk suite à la détonation de telles munitions. Cela confirme bien que les livraisons d’armes par les pays occidentaux, notamment les États-Unis, entraînent une augmentation des victimes parmi la population civile. Des civils meurent à cause des obus occidentaux. Les médias américains ont-ils fait de cette population civile leur agenda? Ont-ils l’intention de clarifier auprès de la Maison Blanche et du département d’État américain s’ils tiennent un décompte des personnes tuées par le régime de Kiev, qui détient des armes américaines?

Les actions du régime ukrainien ne resteront pas impunies. Les autorités judiciaires russes enquêtent et documentent soigneusement tous les faits concernant les bombardements des régions russes par des combattants ukrainiens, ainsi que leurs autres activités criminelles. Les coupables sont traduits en justice. Je tiens à rappeler à ces combattants alignés avec le régime de Kiev, qui bombardent actuellement les quartiers résidentiels de Donetsk et d’autres villes et villages russes et croient sincèrement que leurs crimes resteront inconnus, seront oubliés ou ne feront pas l’objet d’une enquête en raison de leur nombre, qu’ils se trompent.

Récemment, les tribunaux russes ont rendu des verdicts contre un certain nombre de combattants ukrainiens sur la base de preuves recueillies par le Comité d’enquête de Russie. Une peine à perpétuité a été prononcée par contumace contre le commandant d’unité ukrainien D. Khrapatch, qui avait ordonné de bombarder un secteur résidentiel de Donetsk fin décembre 2022. Le néonazi ukrainien A. Novik, qui a tiré avec un lance-roquettes sur une maison résidentielle à Severodonetsk en mai 2022, a été condamné à 15 ans de prison en régime de haute sécurité. Le combattant ukrainien S. Boïtchouk, qui a tiré sur une maison résidentielle dans le district de Popasna en juin 2022, tuant un résident âgé, a écopé de 20 ans de colonie pénitentiaire à régime strict.

Des peines de 25 ans de prison en régime de haute sécurité ont été prononcées contre les combattants ukrainiens R. Petrenko et A. Khrolenko, qui, en mars 2022, suivant les ordres criminels de leur commandement, ont tiré sur une voiture transportant des civils à Marioupol, tuant quatre civils. Le nationaliste Iouri Koulinitch, qui a lancé une grenade sur une femme âgée dans la localité de Roubejnoïe dans la RPL pour ses propos sur l’Ukraine qui ont déplu au criminel, a été condamné à 17 ans de prison en régime de haute sécurité. La femme est morte sur place. Alors qu’il vivra.

Le travail pour identifier et punir les criminels ukrainiens attaquant des civils se poursuivra. Il n’y a pas de différence si ces crimes sont commis de leur propre initiative ou sur ordre du régime de Kiev. La justice les rattrapera.

Face à cette situation, les représentants du gouvernement ukrainien actuel ne cessent de renforcer leur rhétorique agressive envers la Russie. Récemment, le chef de cabinet de Vladimir Zelenski, Andreï Iermak, a menacé que toute la nation russe serait tenue responsable de prétendus « crimes ». Du même ordre sont les propos du conseiller du chef de cabinet de Vladimir Zelenski, Mikhaïl Podoliak, selon qui les pays de l’Otan ont donné le feu vert au régime de Kiev pour frapper la Crimée: « Il y a aujourd’hui un consensus absolu sur le fait que nous pouvons détruire tout ce qui est russe, par exemple en Crimée. » Nous retiendrons ces paroles. Nous répondrons en paroles et en actes.

Les pays de l’Otan, en encourageant davantage de crimes flagrants de leurs protégés de Kiev, continuent de les armer avec des armes meurtrières. En plus des livraisons d’armes actuellement, des discussions sont en cours sur la possibilité d’envoyer des chasseurs de plusieurs pays européens à Kiev. Nous condamnons fermement de telles actions. Elles visent à une escalade supplémentaire du conflit. Pour nous, il n’y a aucune différence, qu’il s’agisse de F-16 ou d’autres types d’avions. La conclusion est claire: l’Occident est de plus en plus impliqué dans le conflit en Ukraine. Les déclarations selon lesquelles ils ne sont pas en « confrontation directe » avec notre pays perdent tout leur sens.

Tout cela confirme le caractère géopolitique de la phase actuelle de l’agression de l’Occident collectif contre la Russie. Cela a commencé bien avant 2022 sous la forme de sanctions, de restrictions, d’enlèvements de citoyens russes, de sabotages, d’ingérences dans les affaires internes, de tentatives de tout changer à leur manière et de mettre sous contrôle tout ce qui nous est intrinsèquement propre (des ressources à la culture).

L’Occident a cultivé un régime néonazi en Ukraine et l’utilise maintenant pour frapper la Russie dans l’espoir de se venger pour des échecs passés – que ce soit ceux de Charles XII, Napoléon ou Hitler. Cette situation de confrontation globale avec la Russie, dans le désir et l’aspiration à résister aux pays occidentaux agressifs, ne diffère en rien des guerres précédentes telles que la guerre de Crimée du XIXe siècle, la Grande Guerre patriotique, etc. Les acteurs sont les mêmes. Le territoire de la confrontation est en grande partie le même. Mais il y a une différence. Avec chaque tentative, l’arsenal occidental devient de plus en plus immoral.

Les pays de l’Otan cachent leurs plans agressifs envers la Russie en promouvant la « formule de paix » de Vladimir Zelenski. C’est une sorte de « jeu ». D’abord, interdire au régime de Kiev de négocier avec notre pays, refuser tout contact pacifique (je ne parle même pas de de ce qui se passait précédemment en Ukraine, mais seulement de l’année 2022), adopter des législations bloquant toute interaction avec la Russie. Puis inventer une « formule de paix », tout en stipulant que tout doit être résolu « sur le champ de bataille ». Comment est-ce possible? En réalité, tout est simple. La « formule de paix » de Vladimir Zelenski, en raison de son inadéquation politique et juridique, n’a rien à voir avec la paix. L’Occident utilise tous les moyens possibles pour sortir de l’impasse dans laquelle il s’est enfermé. Bien que ces tentatives soient vaines, car ils ne se donnent pas la possibilité de reconnaître l’erreur du chemin choisi.

Les 5 et 6 août derniers, des consultations ont eu lieu à Djeddah (Arabie saoudite) pour résoudre la crise ukrainienne. À la suite de cet événement, ils ont lancé des groupes de travail virtuels sur les principales dispositions de la fameuse « formule », bien qu’aucun accord n’ait été atteint lors de la réunion mentionnée en Arabie saoudite. Ils ont essayé d’organiser une sorte d' »aparté ». Ils n’ont pas obtenu l’approbation de la communauté internationale. Ils n’ont rien pu imposer à la majorité mondiale. Alors, l’Occident collectif a commencé à envoyer des liens pour se connecter à des conférences en ligne et à inviter différents pays à participer virtuellement à la discussion de questions liées à l’Ukraine. C’est non seulement indécent, mais cela ressemble surtout à une escroquerie. Ceux qui reçoivent ces liens ne savent même pas qui sera de l’autre côté de l’écran. Les médias libéraux méprisaient les canulars. Les actions des États-Unis sont maintenant un canular diplomatique. Félicitations pour le nouveau genre. « Jaune », mais nouveau.

L’Occident tente d’impliquer les Nations unies et d’autres organisations internationales dans la mise en œuvre de ses plans. Ils ne sont pas gênés par le fait que cela constitue une violation directe du principe d’impartialité établi à l’article 100 de la Charte des Nations unies. Il s’avère que cela ne gêne pas non plus le Secrétaire général de l’Organisation Antonio Guterres. Or ça devrait.

L’objectif final de ces efforts est de créer l’illusion d’un soutien international à la fameuse « formule de paix » et d’entraîner des pays neutres ou amis de la Russie du Sud global dans une coalition antirusse. Mais c’est aveugle. Le monde a refusé tout ce qui a été ouvertement proposé ou imposé par Washington. Ils ont alors adopté un nouveau plan. Sans informer, sans expliquer le format, l’objectif final et les « règles du jeu », ils tentent de les entraîner dans des « toiles » inconnues de certains groupes de travail virtuels. Cependant, nos partenaires ont suffisamment de sagesse et d’expérience pour comprendre tous les dangers de la « formule » de Vladimir Zelenski, de tels formats et pour ne pas céder à de telles provocations.

Selon les médias, les plus grands cimetières sont actuellement en expansion en Ukraine. Apparemment, les autorités ukrainiennes, poussées par leurs maîtres occidentaux, ont l’intention non seulement de continuer à piller un pays autrefois prospère « jusqu’à la dernière chemise », mais aussi de le priver de ce qu’il a de plus précieux – les personnes qui y vivent. Dans ce contexte, il convient également de noter l’information apparue dans les médias que le régime de Kiev et l’Occident prévoient de poursuivre la « contre-offensive » l’année prochaine. Les Occidentaux, exigeant cyniquement de Kiev des actions décisives, sont prêts à mener une confrontation inhumaine jusqu’au « dernier Ukrainien ». Ce n’est désormais plus une figure de style, mais une réalité. Ils « ramassent » les derniers citoyens de ce pays. Je comprends que l’inadéquation des personnes à Kiev ne leur permet ni de répondre aux questions ni de nous en poser. Mais tout de même. Le plan initial était-il celui-ci? Placer des protégés occidentaux à des postes de direction en Ukraine pour détruire l’État et le peuple en tant que nation, communauté, culture? Il semble que ce soit bien le cas.

Les actions du régime néonazi de Kiev ont conduit au pillage total de l’Ukraine, qui se poursuit à ce jour, en dépit de tout. Le moment tragique de la désintégration et de la destruction de l’Ukraine est utilisé pour commettre encore plus de vols. Pour créer l’illusion d’une lutte contre la corruption et réduire le degré de mécontentement dans la société en raison de la politique inepte des autorités, Vladimir Zelenski, selon les médias ukrainiens, envisage de soumettre au parlement un projet de loi assimilant la corruption en temps de guerre à la haute trahison. Belle initiative. Alors le régime de Kiev devrait démissionner en bloc.

La nécessité de démilitariser et de dénazifier l’Ukraine est évidente pour toutes les personnes sensées, y compris les Ukrainiens eux-mêmes, qui sont devenus les victimes d’une tromperie cynique de l’Occident. Je suis sûre que beaucoup ont sincèrement cru à l’Occident pour diverses raisons – naïveté, stupidité, cupidité, doutes, insécurité. Et comme toujours, il a trompé tout le monde. Mais cette tromperie est fatale pour l’Ukraine.

Sur la nomination de Rodion Mirochnik au poste d’ambassadeur itinérant du ministère russe des Affaires étrangères de la Fédération de Russie pour les crimes du régime de Kiev

Maintenant, je vais dire quelque chose qui fera « exploser » l’espace médiatique et à raison.

L’époque où nous nous limitions à dénoncer la violation de nos droits et l’application de deux poids, deux mesures contre la Russie en attendant la réaction de la soi-disant « communauté internationale » ou du « monde civilisé » est révolue.

Aujourd’hui, nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre des organisations qui appliquent une « approche sélective » une réaction indépendante et une évaluation adéquate de ce qui se passe, car à bien des égards, elles sont engagées. Nous en parlons tous les jours, y compris aujourd’hui.

Pour mettre pleinement en œuvre le principe du caractère inévitable du châtiment et des poursuites pénales pour les crimes commis, un travail conjoint et bien coordonné de toutes les autorités russes compétentes dans ce domaine est nécessaire. Il se poursuit.

Pour le renforcer, hier, sur ordre du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, le poste d’ambassadeur itinérant pour les crimes du régime de Kiev a été introduit au sein du ministère russe des Affaires étrangères. L’homme d’État et personnalité publique de renom, ancien ambassadeur de la République populaire de Lougansk en Russie, membre du Groupe de contact pour le règlement du conflit dans le Donbass, qui défendait toujours fermement sa position sur diverses plateformes russes et internationales, Rodion Mirochnik, a été nommé à ce poste.

Il est chargé d’interagir au nom du ministère des Affaires étrangères de la Russie avec d’autres autorités fédérales et régionales impliquées dans la collecte et la compilation d’informations, l’évaluation juridique des crimes du régime de Kiev, ainsi que de préparer des rapports basés sur des enquêtes sur les crimes les plus graves contre la population civile, des prisonniers de guerre, des médecins, des journalistes, des serviteurs du culte et autres.

Ce travail sera effectué au niveau systèmiqie. Je pense que dans un avenir proche Rodion Mirochnik communiquera avec les médias et infiormera régulièrement la communauté mondiale des crimes du régime de Kiev.

Sur le livre « Crimes ukrainiens contre l’humanité »

Je voudrais encore une fois attirer l’attention sur la publication le 16 août 2023 d’un nouveau livre de Maxime Grigoriev et Dmitri Sabline « Crimes ukrainiens contre l’humanité ». Il fournit des preuves des crimes des néonazis ukrainiens et de leurs complices en 2022-2023. Comme vous le comprenez, les crimes du régime de Kiev ne se limitent pas à ces années-là. Ce n’est pas le premier livre de cette série. Précédemment, « Le fascisme ordinaire. Crimes de guerre des forces de sécurité ukrainiennes (2014-2016) » et « Fascisme ordinaire. Crimes de guerre et violations des droits de l’homme en Ukraine (2017-2020) » ont été publiés.

Nous en avons parlé en détail. Nous avons évoqué le fait que le régime de Kiev commet constamment des tortures, des bombardements, des prises d’otages, des attaques contre des hôpitaux et contribue à la disparition de civils. Toutes les données sur ces événements véritablement monstrueux ont été collectées par le Tribunal public international et consignés dans un nouveau livre de Maxime Grigoriev et Dmitri Sabline.

Les auteurs citent des faits recueillis auprès de plus de 600 témoins et victimes, ainsi que d’un certain nombre de prisonniers de guerre ukrainiens. Beaucoup d’entre eux parlent des bombardements ukrainiens incessants, de la perte des proches et des tentatives de fuir sous les tirs depuis le territoire contrôlé par les forces armées ukrainiennes.

Le livre parle de la destruction systématique en Ukraine de la valeur même de la vie humaine, de la foi et de la dignité, ainsi que des droits humains ordinaires. Le régime de Kiev se permet tout: tuer des femmes et des enfants, tirer sur des prisonniers, tabasser le clergé, réécrire l’histoire comme bon lui semble.

Ces crimes du régime de Kiev n’ont et n’auront pas de délai de prescription, et nous continuerons à en parler, à y répondre et à leur donner une évaluation juridique.

Sur des informations du journal Dagens Nychetr concernant la fourniture d’équipements suédois à double usage à Kiev

Nous avons prêté attention aux informations parues dans les médias suédois sur les livraisons de terminaux Internet haut débit à Kiev par la société locale Satcube. Il est rapporté que ces technologies pourraient devenir une alternative aux appareils Starlink. Satcube affirme que les terminaux seront utilisés exclusivement à des fins civiles. Naturellement, le régime de Kiev est une organisation « pacifique », un club d’amateurs du néonazisme. Les hommes d’affaires suédois « pacifiques » leur fournissent de l’équipement civil pour « jouer à Tetris » et rien de plus.

Parlons sérieusement de ce que c’est et dans quel but. L’entreprise suédoise ne nie pas que ses produits sont à double usage. Elle n’envisage pas d’introduire de restrictions sur l’utilisation de ses équipements et ne voit pas d’inconvénient à ce que ces technologies soient finalement utilisées à des fins militaires, notamment pour assurer la communication sur le terrain.

Nous y voyons un nouvel exemple de la duplicité et du caractère criminel de l’Occident: les technologies présentées par les Suédois comme des technologies « pacifiques » seront utilisées par Kiev pour coordonner les opérations militaires. Nous considérons cette démarche comme hostile, allant dans le sens d’autres actions russophobes odieuses. Tout cela, bien sûr, pour complaire aux États-Unis et sous leur supervision directe.

Je voudrais souligner que les systèmes de communication Internet occidentaux en orbite basse constituent depuis longtemps une menace pour tous les États. Leur principale caractéristique – l’accès direct des internautes aux satellites contournant les opérateurs nationaux – est largement utilisée pour s’ingérer dans les affaires intérieures des pays indépendants. À savoir: pour la propagation incontrôlée de la désinformation occidentale et l’organisation de protestations illégales. Comme en témoigne l’utilisation des terminaux Starlink pour coordonner les manifestations antigouvernementales en Iran à l’automne 2022.

Les Suédois, en annonçant des livraisons à l’Ukraine, entendaient apparemment montrer l’efficacité de leurs terminaux Internet. En fait, ils ont involontairement dévoilé le double usage de leurs technologies, principalement à des fins militaires. La Russie prendra des mesures de rétorsion appropriées.

Sur la situation sur le marché mondial des céréales

Aujourd’hui, je voudrais souligner deux concepts qui, ces dernières années, ont été introduits dans le narratif occidental (l’opinion publique, les évaluations politiques, en tant que concept imposé), comme on dit, par les médias contrôlés par Washington, Londres et Bruxelles.

Tout d’abord, je voudrais parler de la situation sur les marchés mondiaux des céréales et des produits alimentaires. Qu’est-ce qu’on nous a dit il y a un an? Et pas seulement à nous, mais au monde entier? Qu’il fallait sauver les pays les plus pauvres de la faim, lutter pour que les gens cessent de mourir de faim et, en général, renforcer la sécurité alimentaire. Pour cela on a besoin des « accords sur les céréales », comme ils les appellent. Ensuite, cela a pris une certaine forme civilisée de « l’initiative de la mer Noire », est devenue un « paquet » d’accords, et ainsi de suite. Lorsque toute cette mystification a été révélée, il est devenu clair que tous les efforts de la Russie pour mettre en œuvre ce qui a été convenu sur le papier étaient vains, car ils sont bloqués par l’Occident et, en général, par ceux qui s’enrichissent grâce à cela. Lorsque la Russie s’est retirée de toute cette « histoire », une monstrueuse campagne médiatique a été lancée, affirmant qu’en raison des actions de la Russie, les prix des denrées alimentaires avaient « grimpé en flèche » et qu’il n’était en aucun cas possible de « sauver » les pays les plus pauvres. Naturellement, Moscou en était responsable. C’est le premier sujet auquel je voudrais consacrer suffisamment d’attention aujourd’hui.

L’évaluation de la situation sur les marchés céréaliers mondiaux après la dénonciation de l’Initiative de la mer Noire nous permet d’affirmer avec certitude l’absence de fluctuations brusques et cardinales des prix des produits céréaliers dans le monde.

Immédiatement après la dénonciation par la Russie de l’Initiative de la mer Noire, le 17 juillet 2023 les prix du marché du blé ont légèrement augmenté. Cependant, dans les jours suivants, le coût d’un contrat à terme sur les céréales est revenu à son niveau initial et a même diminué: sur le Chicago Mercantile Exchange – de 1,13%, à 261 dollars la tonne. Fin août 2023, cette tendance a été également confirmée par d’autres plateformes commerciales occidentales, où le prix de la tonne de blé a été fixé dans une fourchette de 250 à 255 dollars la tonne.

Une tendance similaire est affichée par les prix mondiaux du maïs. Le 17 juillet 2023, suite aux résultats des enchères, le prix de maïs a diminué de 1,51%, à 199 dollars la tonne. Sa valeur d’échange actuelle est de 188 dollars la tonne.

Dans l’ensemble, les indicateurs agrégés de prix sur les principales catégories de produits agricoles sont comparables avec le niveau de 2021. Selon les statistiques du ministère de l’Agriculture de Russie, le prix mensuel moyen d’une tonne de blé fournie selon Free on Board (cette règle signifie que les marchandises doivent être amenées au port de destination par l’expéditeur et chargées sur le navire, après quoi tous les risques pendant le transport et la livraison ultérieure sont transférés à l’acheteur) de Novorossiïsk en août 2023, s’élevait à 249 dollars la tonne, ce qui est inférieur au prix de la même période il y a deux ans – 284 dollars la tonne (je souligne cela il y a 2 ans). Les achats Free on Board de Rouen français – 252 dollars la tonne contre 295 dollars la tonne en 2021. Ma question est la suivante: ces chiffres sommes-nous les seuls à voir? Sont-ils classifiés et cachés à la communauté mondiale? Non. Ils sont accessibles. La deuxième question est de savoir où sont tous ces journaux occidentaux, ces publications internet, ces télévisions? Où sont-ils tous ? Pourquoi n’opèrent-ils pas avec des données accessibles à tous ceux qui souhaitent comprendre la situation? Pourquoi écrivent-ils le contraire?

Selon les prévisions des experts, les valeurs des cotations des céréales à moyen terme pourraient être sujettes à une légère volatilité en raison de nombreux facteurs. Tout d’abord, parmi ces facteurs, les phénomènes naturels associés au changement climatique (sécheresses, ouragans, inondations), ainsi que les actions spéculatives sur les marchés des changes sectoriels, et le troisième facteur sont les situations d’urgence (incendies de silos à grains en France et en Turquie en août 2023 ).

Selon les estimations du Conseil international des céréales, présentées lors de la 58e session du Conseil international des céréales le 14 juin 2023 à Londres. (Nous n’avons pas de renseignements. C’est une information ouverte au public). Actuellement, il n’y a pas de phénomène de crise mondiale dans la production de céréales et leur commerce. Ma question est la suivante: où sont tous les journalistes étrangers (américains, britanniques, français, allemands et canadiens) qui écrivent sur le thème de la sécurité alimentaire? Sommes-nous les seuls à voir et à lire cela? Par ailleurs, le Conseil international des céréales a constaté une baisse rapide des prix mondiaux par rapport à la saison précédente: pour le blé – de 35%, le maïs – de 26%, l’orge – de 41%.

Tout cela prouve le caractère infondé des allégations selon lesquelles l’opération militaire spéciale en Ukraine, ainsi que la dénonciation de l’Initiative de la mer Noire auraient conduit à une augmentation radicale des prix des denrées alimentaires, et la Russie serait la principale responsable des turbulences sur les marchés alimentaires mondiaux.

Je reconnais que la Russie est devenue un facteur vraiment gênant dans cette « histoire » alimentaire, or pas maintenant, mais il y a une dizaine d’années, lorsqu’elle a relancé son agriculture. C’est à ce moment-là qu’on a commencé à avoir des problèmes avec la Russie. Nous sommes devenus non seulement compétitifs, mais aussi leaders dans ce domaine. Depuis des décennies, on nous disait que nous étions incapables de produire de la nourriture. Nous n’en avons pas besoin, car nous serons bientôt acceptés dans le club « civilisé » et serons nourris selon leurs  « horaires » et non quand nous voulions manger nous-mêmes. Dieu merci, nous nous sommes réveillés à temps et sommes rapidement entrés dans le club des vrais leaders de la production de produits agricoles. Et c’est ici que les vrais problèmes ont commencé pour l’Occident. Pas seulement parce que nous avons fait quelque chose de mal. Ils ont des problèmes avec l’idéologie. Ils ne pouvaient pas permettre cela, même dans leurs pires rêves. Ils sont exceptionnels.

Dans la campagne de désinformation active des États-Unis et de leurs satellites, nous voyons des tentatives visant à évincer la Russie du marché alimentaire mondial, tout en procurant un avantage à ses propres grandes entreprises agricoles. Et toute cette hystérie qui dure depuis un an autour des céréales et des accords sur les céréales, « l’aide » de l’Occident aux pays les plus pauvres n’est déployée que dans un seul but: diminuer sous les yeux de la « communauté mondiale » notre attractivité en tant que producteur et fournisseur fiable de produits agricoles afin de contrôler cette zone et de continuer à essayer de le faire afin de prolonger une fois de plus leur domination. Tout est banal. Je dirai ce qui aurait dû être dit il y a longtemps. Il est impossible de nourrir notre planète sans la Russie. Contrairement aux États-Unis et à d’autres pays occidentaux, nous n’avons jamais utilisé cela comme un facteur politique. Nous avons toujours été un fournisseur fiable, y compris en produits agricoles.

Selon les prévisions, les principaux fournisseurs de blé en 2022/2023 seront la Russie (45,5 millions de tonnes), les États de l’UE (35 millions de tonnes), l’Australie (28,5 millions de tonnes), le Canada (25 millions de tonnes), les États-Unis (21 millions de tonnes) et l’Ukraine (14,5 millions de tonnes).

D’après le ministère américain de l’Agriculture, environ 800 millions de tonnes de blé seront récoltées au cours de l’année agricole 2023/2024, soit un peu plus que l’année agricole 2022/2023 (788,5 millions de tonnes). Dans le même temps, les stocks mondiaux de cette culture agricole en 2023/2024 augmenteront de 1,5% pour atteindre 270,1 millions de tonnes. Des volumes de production importants contribueront à augmenter le commerce mondial du blé de 0,8%, à 215 millions de tonnes. On s’attend à ce que la Russie augmente l’offre de céréales sur le marché extérieur de 4,5% pour atteindre 46,5 millions de tonnes.

Je voudrais citer une source occidentale. Le britannique The Economist Intelligence Unit note que la récolte de blé en Ukraine au cours de l’année agricole en cours diminuera de 32% par rapport à l’année agricole 2021/2022 pour atteindre 22,5 millions de tonnes. Au cours de l’année agricole 2023/2024, ce chiffre sera de 19 millions de tonnes, et le volume des exportations tombera à 10 millions de tonnes. Il est dommage que l’Economist Intelligence Unit britannique n’ait pas écrit que le sol ukrainien était désormais contaminé par des déchets radioactifs liés à la fourniture d’obus à l’uranium appauvri par le Royaume-Uni. Ces livraisons au régime de Kiev durent depuis plus d’un mois, comme nous l’avons répété à plusieurs reprises. Le fond correspondant, qui a été mesuré, en témoigne également. Ceci est directement lié à la qualité des produits agricoles du territoire ukrainien. Il est dommage que les publications britanniques, américaines, canadiennes et européennes n’en parlent pas.

Dans le même temps, la Russie continue de remplir de manière responsable et consciencieuse ses obligations au titre des contrats internationaux concernant l’exportation de produits agricoles, d’engrais, de vecteurs énergétiques et d’autres produits essentiels. Nous sommes bien conscients de l’importance de l’approvisionnement en produits socialement significatifs, y compris alimentaires, pour le développement socio-économique des États d’Asie, d’Afrique, d’Amérique latine et du Moyen-Orient, pour la réalisation des indicateurs de sécurité alimentaire et pour la mise en œuvre des objectifs de développement durable.

Ceci est confirmé par les initiatives avancées par le président Vladimir Poutine visant à faire le don de dizaines de milliers de tonnes d’engrais russes (saisis dans les ports européens) à ceux qui en ont besoin, ainsi que de céréales (25.000 à 50.000 tonnes au Burkina Faso, Zimbabwe, Mali, Somalie, République Centrafricaine, Érythrée). Parallèlement à la proposition russe, on étudie activement les possibilités d’approvisionnement alternatif en produits alimentaires nationaux pour les États les plus pauvres, afin de les indemniser des dommages causés par la suspension forcée de l’Initiative de la mer Noire.

Je voudrais vous rappeler que tous les problèmes liés à l’Initiative de la mer Noire sont causés par les sanctions illégitimes, illégales et immorales des États-Unis et de l’Union européenne, ainsi que par tous les pays qui ont adhéré à ces sanctions ou les ont adoptées de la même manière unilatérale contre notre pays sous la pression américaine.

Sur les effets des sanctions antirusses sur l’économie mondiale

Le deuxième mythe développé et activement promu dans les médias mondiaux est que les sanctions antirusses ne nuisent qu’à la Russie (on nous l’a dit à Washington, à Londres, à Bruxelles, à Paris, à Berlin), et que ces sanctions ne nuisent ni à l’UE ni à personne d’autre. Elles n’atteignent que le pays qu’elles frappent: la Russie. Les sanctions illégales antirusses sont sans préjudice indirect (c’est ce que Josep Borrell, Joe Biden, Antony Blinken, Jens Stoltenberg nous ont tous dit). Passons maintenant aux faits. L’économie mondiale continue de subir des pertes tangibles en raison de la réduction totale des contacts commerciaux et économiques avec la Russie par les États-Unis et leurs satellites, ce qui oblige d’autres États à faire de même. Les principales structures analytiques internationales (nous nous référerons aujourd’hui à des sources vérifiées par l’Occident, afin que les médias occidentaux puissent leur accorder toute leur confiance, comme le FMI et la Banque mondiale) omettent d’insister sur ce point pour des raisons opportunistes. L’accent est mis sur des facteurs limitant la croissance économique tels que les prix à la consommation élevés, le resserrement de la politique monétaire, l’augmentation constante de la dette, la « guerre en Ukraine » et le changement climatique.

Néanmoins, l’impact négatif des restrictions antirusses sur le développement du système économique mondial est également pris en compte dans les rapports qu’ils publient. Malgré les interdictions directes et les efforts considérables déployés par les États-Unis pour minimiser ces statistiques, elles sont toujours présentes au sein du FMI et de la Banque mondiale. Selon le FMI, la tension géopolitique actuelle, alimentée par les sanctions, augmente les risques de division de l’économie mondiale en blocs quasi-autonomes. La fragmentation entraîne un nombre croissant de restrictions dans le domaine du commerce (en particulier en ce qui concerne les produits stratégiques, y compris les minerais) et entrave les circulations transfrontalières des capitaux, de la technologie et de la main-d’œuvre. Il s’agit là des concepts clés de l’économie mondiale et de l’activité économique globale. Cela se traduit par une volatilité des prix des matières premières, une hausse de l’inflation, une baisse des revenus dans de nombreux pays, et nuit aux efforts collectifs visant à mettre en œuvre le Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Les experts internationaux sont contraints de reconnaître que les sanctions unilatérales imposées par les Etats-Unis, l’UE et tous ceux qui y ont recours sont nuisibles, y compris leurs auteurs. Le FMI et la Banque mondiale constatent la stagnation des économies de la plupart des pays du G7.

Selon l’évaluation du Financial Times (l’Occident lui fait confiance), les plus grandes entreprises européennes ont perdu au moins 100 milliards d’euros depuis le début de l’opération militaire spéciale, qui a coïncidé avec les sanctions « infernales », comme les a qualifiées Joe Biden. Les pertes les plus importantes ont été subies par les compagnies pétrolières et gazières, les structures financières et les banques, ainsi que les entreprises industrielles. Il s’agit principalement d’opérateurs économiques du Royaume-Uni, de l’Allemagne et de la France. Il me semble que c’est le moment et l’occasion de les mentionner.

Les pertes les plus importantes ont été enregistrées par les entreprises suivantes:  BP – 23,3 milliards d’euros, TotalEnergies – 13,5 milliards d’euros, Uniper – 5,7 milliards d’euros, Fortum – 5,3 milliards d’euros, Shell – 3,7 milliards d’euros, OMV – 2,5 milliards d’euros, Equinor – 1 milliard d’euros, Renault – 2,3 milliards d’euros, Volkswagen – 2 milliards d’euros, Société Générale – 3,1 milliards d’euros. Le renoncement au carburant russe coûte, par exemple, 27 millions de dollars par jour à la compagnie pétrolière nationale polonaise Orlen. Il s’agit là d’un fait supplémentaire important, n’est-ce pas?

En raison de la fermeture de l’espace aérien russe aux vols de transit des compagnies américaines, le nombre de vols entre les États-Unis et la Chine a diminué à 24 vols par semaine, contre 340 vols par semaine avant la pandémie, ce qui a entraîné des pertes importantes pour les compagnies aériennes américaines. Les transporteurs aériens européens (transporteurs occidentaux) constatent une augmentation significative du coût du carburant sur les vols vers l’Asie qui contournent la Russie. Par exemple, un vol Paris-Tokyo dure désormais 14 heures au lieu de 9, ce qui rend ces vols non rentables. Selon les estimations du ministère russe des Transports, les pertes subies par les compagnies aériennes américaines et européennes du fait des restrictions appliquées à l’utilisation de l’espace aérien de notre pays s’élèvent à 37,5 millions de dollars par semaine.

La part des monnaies alternatives au dollar et à l’euro dans les règlements internationaux est en hausse. La part du dollar américain dans les réserves internationales est tombée à moins de 60% (72% en 2002), celle de l’euro à 19% (28% en 2008) et celle du yuan a augmenté jusqu’à 3% (soit trois fois plus qu’en 2016).

Un certain nombre de pays ont intensifié leur recherche de moyens d’utiliser leur monnaie nationale dans les règlements internationaux. L’internationalisation du yuan est la plus active. Le blocage des banques russes par SWIFT a stimulé le développement d’instruments nationaux de fonctionnalité similaire (SFMS en Inde, CIPS en Chine, SEPAM en Iran, etc.) La Turquie, les Émirats arabes unis, le Brésil, l’Argentine, l’Égypte, le Kenya, l’Arabie saoudite, un certain nombre de pays de l’ASEAN, etc. passent activement au commerce en monnaie nationale. Sur l’initiative des présidents de l’Argentine et du Brésil, l’élaboration d’une union monétaire entre les deux pays et, à l’avenir, avec tout le bloc du Mercosur, a été lancée.

La réticence de l’Occident à renoncer à son monopole dans le système de gestion financière mondiale conduit à une demande croissante de la part des pays de la « majorité mondiale » de réformer l’architecture financière existante. Des idées sont avancées pour créer des plateformes financières alternatives, par exemple le Fonds monétaire asiatique. L’Occident collectif ne cesse de mener une campagne de désinformation visant à rendre la Russie responsable de la crise actuelle sur le marché mondial des denrées alimentaires, comme nous venons de le mentionner. Ces choses sont étroitement liées les unes aux autres.

Notre pays est tenu pour responsable de l' »imminente famine mondiale » due à la hausse des prix mondiaux des denrées alimentaires et des engrais, qui serait uniquement due à l’opération militaire spéciale lancée pour protéger la population du Donbass. Nous venons d’analyser les chiffres fournis, entre autres, par des structures internationales, auxquelles participe également l’Occident collectif.

Les tentatives qui cherchent à discréditer la Russie en tant qu’acteur fiable et responsable du marché mondial de l’alimentation, l’un des principaux fournisseurs de denrées alimentaires aux pays dans le besoin, se poursuivent. En fait, tout est bloqué par les pays occidentaux: les paiements, le transport et directement les cargaisons que la Russie a non seulement transférées à titre d’aide humanitaire, mais dont elle a également payé l’acheminement jusqu’à leur destination dans les pays les plus pauvres qui en ont le plus besoin.

Dans le même temps, la communauté internationale des experts reconnaît ouvertement que les causes profondes de l’inflation alimentaire sont des « déviations » dans l’économie mondiale, des erreurs systémiques et des mauvais calculs dans les politiques macroéconomiques, énergétiques et alimentaires des principaux pays occidentaux. Les cataclysmes climatiques, la pandémie, ses conséquences et les sanctions unilatérales antirusses massives ont exacerbé ces tendances négatives, aggravant le déséquilibre des marchés mondiaux, surtout en ce qui concerne les produits agricoles. Les prix élevés de l’énergie, provoqués par la volonté de l’Occident de mettre en œuvre une transition énergétique forcée vers les sources d’énergie renouvelables, ont fait exploser les tarifs dans le secteur des transports. Le prix des engrais a triplé depuis 2020 en raison de la volatilité des prix du gaz naturel (et non en raison de l’opération militaire spéciale) qui représente jusqu’à 80% des charges de production d’engrais et des mesures restrictives prises à l’encontre de la Russie. Cela aussi a constitué un élément objectif de l’augmentation des prix à partir de 2020. Selon la Banque mondiale, au 1er décembre 2022, le prix de la potasse était de 562 dollars la tonne, soit 2,5 fois plus qu’au 1er janvier 2022. Ainsi, la disponibilité de cette catégorie de produits est retombée au niveau de la crise alimentaire de 2008. La situation dans les pays les plus pauvres du monde est particulièrement dangereuse et pourrait se transformer en une famine à grande échelle. Pourquoi? La Russie était et reste un fournisseur fiable de produits agro-industriels. D’autre part, on nous empêche de fournir ces produits, de les payer, de les acheminer sur le plan logistique et on bloque tout simplement les cargaisons. Outre cela, une campagne médiatique intensive est menée contre notre pays. Ces tendances ont un facteur objectif dont personne en Occident ne parle.

L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture a également précisé que les prix des denrées alimentaires avaient commencé à augmenter avant même le début de l’opération militaire spéciale. Un groupe de chercheurs de l’université agricole suédoise a conclu qu’il n’y avait pas de corrélation entre la situation autour de l’Ukraine et la dynamique des prix des céréales. Avez-vous la chance d’en lire quelque part? Quelqu’un en parlera-t-il? Bien sûr que non.

Les mesures unilatérales de pression économique de l’Occident collectif contre notre pays ont aggravé les tendances négatives dans le domaine du transport et de la logistique. Les terminaux portuaires à l’étranger, par lesquels les produits alimentaires et industriels nationaux étaient transférés, ont été bloqués. Les banques et les sociétés financières et logistiques internationales ont arrêté de prêter, d’assurer et de traiter les transactions relatives à la vente de denrées alimentaires et d’engrais en provenance de Russie. Nous assistons ici à un phénomène de crise de la sécurité alimentaire internationale.

L’Occident, qui accuse la Russie de manière brutale et sans aucune preuve de la crise alimentaire, ne mentionne pas le fait que les principaux bénéficiaires de la hausse des prix des denrées alimentaires et de la déstabilisation de l’approvisionnement alimentaire sont les plus grandes entreprises du secteur de la production et du commerce agricoles de l’Occident lui-même. Il s’agit des quatre géants céréaliers (les Américains Archer Daniels Midland, Bunge et Cargill, ainsi que le Néerlandais Louis Dreyfus), qui représentent 75 à 90% du chiffre d’affaires mondial du commerce des produits agricoles de base. Au cours de l’exercice 2022, seule Cargill a augmenté ses ventes de 23% pour atteindre 165 milliards de dollars, affichant un bénéfice net record de 5 milliards de dollars. Nous devrions examiner les sommes qu’ils dépensent en relations publiques, en soutien à l’information pour toutes les histoires sur les accords céréaliers et l’incapacité supposée de la partie russe à les remplir. Il faudrait examiner le volume et la dynamique de l’augmentation des dépenses de relations publiques. Tout deviendra alors clair.

Leurs filiales en Ukraine ont contribué de manière significative à l’amélioration des chiffres d’affaires de ces entreprises. Les quatre géants céréaliers, ainsi que les géants de la chimie Monsanto et E.I.DuPont de Nemours, possèdent, directement ou par des intermédiaires, plus de 17 millions d’hectares sur les 32 millions d’hectares de terres arables que compte l’Ukraine. Ainsi, les céréales ukrainiennes (dont 70% sont du maïs fourrager) ont submergé les marchés de l’Europe de l’Est et les ont fait « exploser », mettant les agriculteurs locaux dans une situation de survie critique. Ce processus est stupéfiant. Ils pourraient écrire un conte de fées sur la façon dont ils ont accumulé ces céréales, rempli leurs poches avant d’exploser. Ils disent toujours: « C’est un conte de fées. » C’est une histoire vraie qui se déroule en 2022 et 2023.

En juillet 2023, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture a constaté une légère augmentation de l’indice des prix des denrées alimentaires, qui a atteint 123,9 points, soit 1,3% de plus qu’en juin 2023 et 11,8% de moins qu’en juillet 2022.

La dynamique des indices boursiers au cours du premier mois suivant la fin de l’initiative céréalière de la mer Noire indique l’absence de fortes fluctuations des prix des produits céréaliers dans le monde. Tout de suite après l’annonce par la Russie, le 17 juillet dernier, de la fin de l’initiative céréalière de la mer Noire, le marché du blé a connu une légère augmentation des prix. Mais dés le lendemain, les prix du blé ont baissé. Au 11 août de cette année, les prix ont continué à baisser – le coût d’une tonne de blé a atteint 259 dollars (6,28 dollars le boisseau), ce qui correspond à une baisse de 3,8% au cours du mois. Les prix du maïs affichent également une tendance à la baisse.

Ainsi, les indicateurs de prix agrégés pour les principales catégories de produits agricoles sont généralement comparables au niveau de 2021, ce qui confirme l’invalidité des affirmations selon lesquelles l’opération militaire spéciale en Ukraine et le renoncement à l’initiative céréalière de la mer Noire auraient entraîné une hausse radicale des prix des denrées alimentaires, et la Russie serait la principale cause de turbulences sur les marchés alimentaires mondiaux. Basez-vous sur des chiffres et des faits pour construire des chaînes logiques.

Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, le problème de l’accès des pays en développement aux produits alimentaires est loin d’être résolu, malgré une baisse générale des prix. Les tarifs artificiellement élevés pour la transformation des matières premières alimentaires, le transport, l’assurance et la logistique ainsi que l’inflation élevée empêchent la mise en place de mécanismes de fonctionnement normal.

La Russie continue de remplir de manière responsable et consciencieuse ses obligations en vertu des contrats internationaux en termes d’exportations de produits agro-industriels, d’engrais, d’énergie et d’autres produits essentiels. La capacité de notre pays à augmenter ses exportations totales de céréales et à poursuivre l’approvisionnement en produits alimentaires nationaux, malgré tout, malgré les mesures discriminatoires restrictives des États-Unis et de l’UE, les campagnes d’information et autres intrigues, produit un effet stabilisateur sur l’équilibre mondial de l’offre et de la demande.

D’une manière générale, selon les estimations des milieux d’affaires, y compris ceux des pays inamicaux, la politique de sanctions de l’Occident et les mesures prises par la Russie pour contrecarrer les restrictions et s’adapter aux nouveaux défis sont devenues un puissant déclencheur du remodelage de l’ensemble du système des relations économiques mondiales. Ce processus ne fait que prendre de l’ampleur, mais il est évident que la restructuration profonde des réalités mondiales existantes dans les domaines commercial, monétaire, financier, du transport et de la logistique, des marchés de l’assurance et du transport, du complexe énergétique et agro-industriel, des innovations et des hautes technologies devient irréversible, malgré les difficultés et les obstacles naturels et artificiels existants créés par l’Occident.

Sur le coup d’État militaire au Gabon

Selon certaines sources, un groupe de soldats gabonais a annoncé le 30 août la prise du pouvoir dans le pays, la dissolution du gouvernement, du Sénat, de l’Assemblée nationale, de la Cour constitutionnelle et d’autres institutions de l’État. Un Comité de transition et de restauration des institutions de l’État est en cours de création. Le discours des militaires sur la chaîne de télévision Gabon 24 a eu lieu après l’annonce par la Commission électorale du Gabon des résultats de l’élection présidentielle du 26 août dernier, selon lesquels le chef de l’État sortant Ali Bongo Ondimba l’a remportée.

Moscou a réagi avec inquiétude aux informations annonçant une forte aggravation de la situation interne dans ce pays africain ami. Nous continuons à suivre la situation de près et espérons qu’elle se stabilisera dès que possible.

Conformément à l’ambassade de Russie à Libreville, aucune victime n’a été signalée parmi les citoyens de la Fédération de Russie se trouvant au Gabon. Nous conseillons à nos compatriotes de s’abstenir à titre provisoire de se rendre en République gabonaise, sauf en cas d’urgence.

Journée internationale contre les essais nucléaires

Le 29 août, l’Assemblée générale des Nations unies célèbre la Journée internationale contre les essais nucléaires. Cet événement a lieu chaque année. C’est une bonne occasion de rappeler à qui revient la responsabilité principale du fait que la menace de tels essais n’a pas été éliminée.

Selon nous, il serait plus logique de célébrer la Journée internationale contre les essais nucléaires les 6 et 9 août plutôt que le 29 août. C’est exactement à cette date, il y a 78 ans, que les dirigeants américains ont pris la décision d’utiliser des armes nucléaires contre les villes japonaises d’Hiroshima et de Nagasaki. En fait, il s’agissait d’essais nucléaires américains sur la population civile du Japon dans le but cynique d’informer le monde entier que les États-Unis étaient devenus détenteurs d’un nouveau type d’armes de destruction massive à cette époque. Du point de vue militaire, ces frappes étaient absolument insensées, puisque vers le mois d’août 1945, le sort du Japon militariste était déjà scellé.

Actuellement, les plateformes internationales, y compris dans le cadre de l’ONU, font preuve d’une tendance inacceptable à passer sous silence le fait que les États-Unis sont le seul État à avoir utilisé des armes nucléaires. La distorsion de la mémoire historique peut avoir de graves conséquences.

L’occasion d’introduire une interdiction complète des essais nucléaires au niveau juridique international ne peut être manquée: le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires doit entrer en vigueur.

Cependant, même ici, les principaux obstacles sont créés par les États-Unis, qui, année après année, refusent de ratifier ce traité.

Journée de la victoire sur le Japon militariste et de la fin de la Seconde Guerre mondiale (1945)

Le 3 septembre, notre pays célébrera la Journée de la gloire militaire de la Russie. À partir de cette année, conformément à la loi signée par le président de la Fédération de Russie le 24 juin dernier, cette journée sera célébrée en tant que « Victoire sur le Japon militariste et fin de la Seconde Guerre mondiale ». Nous estimons que ce nouveau nom rétablit la vérité historique et reflète l’importance éternelle du grand exploit accompli par le peuple, les soldats et les officiers soviétiques pour défendre notre patrie et les peuples d’Asie contre l’armée japonaise. La défaite écrasante de l’ennemi en Mandchourie, à Sakhaline et dans les Kouriles en août-septembre 1945 a contribué de manière décisive à la défaite et à la capitulation du Japon, mettant ainsi fin à la guerre sanglante déclenchée par l’Allemagne hitlérienne et ses alliés et ouvrant la voie à la restauration de la paix tant attendue dans le monde.

Après la capitulation de l’Allemagne nazie, le Japon est resté le seul membre de l’Axe à combattre la coalition antihitlérienne. Lors de la conférence de Potsdam, le 26 juillet 1945, les gouvernements de la Grande-Bretagne, des États-Unis et de la Chine ont publié une déclaration annonçant la capitulation inconditionnelle du Japon et formulant les principes fondamentaux sur la base desquels les Alliés devaient conclure un accord de paix avec le Japon: éradication du militarisme, retrait du pouvoir des responsables de l’expansion militaire, punition sévère des criminels de guerre, occupation provisoire du pays, désarmement des forces armées, interdiction du développement pour certaines branches militaires de l’économie, création des conditions nécessaires à la renaissance et au renforcement de la démocratie au Japon et enfin limitation de la souveraineté du Japon aux îles de Honshu, Hokkaido, Kyushu, Shikoku et à quelques autres plus petites.

Comme le Japon a rejeté ces conditions, le 8 août, conformément à la déclaration de Potsdam, l’URSS a déclaré la guerre au Japon.

Au cours de l’offensive stratégique en Mandchourie, nos troupes, sous le commandement du maréchal Alexandre Vassilevski, sont parvenues le 20 août, au prix de durs combats, à atteindre la plaine de Mandchourie, à démembrer les forces japonaises en groupes isolés et à les encercler. Presque partout, l’ennemi a commencé à se rendre comme prisonnier. L’Armée rouge a poursuivi son offensive en profondeur en Mandchourie, éliminant les groupes de résistance dispersés. Du 18 au 27 août, nos troupes aéroportées s’emparent de Harbin, Mukden, Changchun, Girin, Port Arthur, Dalniy, Pyongyang, Kanko (Hamhin). Les troupes soviétiques ont libéré le nord-est de la Chine et la Corée du Nord, et ont débarqué au sud de Sakhaline et dans les îles Kouriles. Avec la défaite de l’armée du Guandong et la perte de la base militaire et économique en Chine du Nord-Est et en Corée du Nord, le Japon s’est vu privé de forces réelles et de possibilités de poursuivre la guerre. 640.000 militaires japonais ont été faits prisonniers.

Le 2 septembre 1945, à bord du cuirassé américain Missouri, le ministre des Affaires étrangères Mamoru Shigemi et le chef d’état-major japonais Yoshijiro Umezu ont signé un acte de reddition inconditionnelle en présence des représentants des puissances alliées, acceptant toutes les exigences de la déclaration de Potsdam. La victoire sur le Japon marque la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Le 3 septembre 1945, les journaux soviétiques ont publié le discours à la nation de Joseph Staline, annonçant la fin de la guerre avec le Japon. Le décret du Présidium du Soviet suprême de l’URSS a déclaré ce jour férié. La même année, la médaille « Pour la victoire sur le Japon » a été instituée et la date du 3 septembre 1945 a été gravée au revers de la médaille. Ceci renvoie à la question de l’historique du nom donné à cette journée.

Le souvenir de ces événements est plus que jamais d’actualité. Les événements qui se déroulent sur la scène mondiale démontrent clairement et de manière frappante la rapidité avec laquelle certains États oublient les pages tragiques et les crimes de leur propre histoire, surtout si les faits « gênants » du passé nuisent à la mise en œuvre d’aventures politiques prévues dans le présent.

Nous constatons qu’avec l’arrivée de l’administration de Fumio Kishida, le Japon s’engage à nouveau, comme il y a 90 ans, sur la voie du revanchisme et de la russophobie, en procédant à une remilitarisation accélérée, y compris la formation de capacités offensives. Dans les années d’avant-guerre du siècle dernier, les forces progressistes à l’intérieur et à l’extérieur du pays avaient à maintes reprises mis en garde contre le danger de la frénésie militariste qui s’était emparée de Tokyo. Mais ces voix raisonnables n’ont pas été entendues et la guerre s’est achevée par un désastre national pour le Japon. Nous espérons que le peuple japonais saura faire preuve de sagesse pour ne pas laisser les hommes politiques répéter les erreurs fatales de leurs prédécesseurs et les persuader d’abandonner des projets dangereux qui menacent de déstabiliser la situation géopolitique de la région Asie-Pacifique et du monde entier.

Extrait des réponses aux questions :

Question : L’autre jour, le président français Emmanuel Macron a déclaré que la politique de son pays excluait la possibilité d’une implication directe dans le conflit ukrainien. Il a ajouté que la France essayait « d’éviter toute escalade du conflit ukrainien ». Que pensez-vous de cette déclaration ?

Réponse : Permettez-moi de traduire du français en russe. Je pense qu’il a dit que la France cherchait à exclure toute implication directe dans le conflit avec la Russie, ce qui implique qu’elle n’exclut pas de prendre une « voie détournée ». C’est à peu près tout. Le sens de ce qu’ils font ne change pas si l’on ajuste les mots.

Ces déclarations de responsables français ne sont pas remarquables par leur nouveauté. Nous entendons constamment des incantations selon lesquelles la France « ne se considère pas comme une partie au conflit » et « cherche à éviter son escalade ». À qui s’adressent-ils ? Dans quel monde et dans quel espace se trouvent-ils ? S’attendent-ils à ce que quelqu’un y croie ? Parfois, il semble même qu’à Paris, ils s’adonnent à l’autosuggestion ou à l’autojustification, ou encore qu’ils ne se rendent pas compte de ce qu’ils disent.

Cependant, les faits parlent d’eux-mêmes. Il suffit de rappeler l’assistance militaire et technique massive et ininterrompue que les Français (certes, pas le peuple français, mais les politiciens) fournissent au régime de Kiev. La France a été l’un des premiers pays à fournir à Kiev des munitions de type Otan, elle a initié la création d’une « coalition de chars », a préconisé la fourniture d’avions de combat à l’Ukraine et participe activement à l’entraînement au combat des militaires des forces armées ukrainiennes. Sans parler du soutien politique, informationnel et logistique.

Dans une récente interview accordée à la publication ukrainienne Levy bereg (Rive gauche), l’ambassadeur ukrainien en France, Vadym Omeltchenko, a fait des révélations sur la tenue de réunions régulières avec des représentants de l’état-major français, au cours desquelles il avait, selon lui, l’impression de se retrouver dans l’état-major de l’Ukraine, sur l’échange des renseignements, sur la mise au point de la fourniture de missiles à longue portée et d’équipements de défense aérienne. Elles ont clairement montré à la communauté internationale le niveau réel d’implication de Paris dans ce conflit. C’est la preuve du niveau d’implication directe de Paris dans ce conflit.

Tout cela n’est-ce pas une voie directe vers l’aggravation de la crise ? S’agit-il d’une voie détournée ? Il est clair que les systèmes d’artillerie Caesar, les chars à roues AMX-10 RC et les missiles de croisière à longue portée SCALP ne sont pas envoyés en Ukraine pour être présentés lors d’expositions ou pour participer à des défilés, et des gens meurent à cause de cela. Les armes françaises sèment la mort parmi les civils, détruisent les maisons d’habitation et les infrastructures civiles depuis de nombreux mois. Quelqu’un l’ignore-t-il ? Peut-être qu’une partie de la société française l’ignore-t-elle parce qu’on ne lui en parle pas ?

Il ne fait aucun doute que Paris porte une part importante de responsabilité dans les crimes de guerre du régime de Kiev. Il est également évident pour nous que, avec d’autres pays occidentaux, la France continue d’utiliser cyniquement l’Ukraine comme un outil dans la lutte contre la Russie, qu’elle semble être prête à mener jusqu’au « dernier Ukrainien ».

Je voudrais rappeler quelques éléments supplémentaires. La responsabilité de la France ne se limite pas aux livraisons d’armes. Lorsqu’ils disent qu’ils ne participent pas directement (apparemment, ils participent « de manière détournée »), nous ne devrions pas partir de 2022. Après tout, ce sont les représentants des autorités officielles françaises qui ont été à l’origine de la crise politique interne en Ukraine. Plus d’une fois, ils ont ouvertement participé au coup d’État en Ukraine et se sont ingérés dans les affaires intérieures de ce pays en tant qu’État souverain. Cela a été fait par des fonctionnaires du gouvernement français. Certes, maintenant ils vont probablement dire que ce ne sont pas ces hommes politiques en particulier, mais d’autres, leurs prédécesseurs, et qu’ils ne sont pas responsables de cela. Peut-être ne sont-ils pas personnellement responsables de ces actions. Mais la France en tant que pays l’est.

Tout ce raisonnement cherchant à nuancer la distinction entre une implication directe et indirecte est immoral. Il n’est pas seulement faux et aberrant, il est immoral dans le contexte des pertes colossales subies par les citoyens ukrainiens, qui deviennent maintenant connues du public. L’Élysée n’a-t-il pas la force d’avouer publiquement ce qu’il fait ? Pourquoi le fait-il en secret, en sous-main ? Qu’ils disent à tout le monde ce qu’ils font. Pourquoi le faisons-nous à leur place ? Qu’ils interrogent leurs citoyens : les Français pensent-ils qu’il s’agit d’une participation indirecte ?

M. Macron pourrait peut-être s’en servir. Je lui communiquerai cette information pour l’avenir : on ne peut pas être un peu enceinte.

Question : Que pensez-vous de la déclaration de M. Josep Borrell, le « chef de la diplomatie de l’UE », dans son blog sur l’évaluation de l’efficacité des sanctions contre la Russie ?

Réponse : Dans ce cas précis, je suis tout à fait d’accord avec M. Josep Borrell. En réalité, ces sanctions antirusses sont principalement dirigées contre l’UE. J’aimerais lui poser une question de clarification : était-ce l’objectif initial de Bruxelles ou cela s’est-il produit par hasard ? Nous sommes revenus sur ce sujet à de nombreuses reprises aujourd’hui. Je pourrais en rajouter, mais je vous ai déjà donné suffisamment de faits, y compris sur les entreprises européennes qui ont subi d’énormes pertes à cause de ces fameuses sanctions « antirusses ».

Nous voyons vraiment toutes ces publications pseudo-analytiques de M. Borrell. Je suis sûre que ce n’est pas lui qui les écrit mais que quelqu’un le fait en son nom. Je ne sais pas s’il les lit avant qu’elles ne soient publiées, mais il les révise probablement d’une manière ou d’une autre. Je ne l’exonère pas de toute responsabilité, mais il est évident que ce n’est pas lui qui écrit. Cette fois-ci, il essaie de se faire croire ou de faire croire aux autres que les sanctions contre notre pays sont censées jouer contre nous et seulement contre nous. Mais cette autosuggestion est vaine et inutile.

Les calculs économiques préparés pour M. Borrell par des fonctionnaires européens sont une tentative des désinformateurs occidentaux de créer une illusion de faiblesse de la Russie chez des lecteurs non avertis (seulement non avertis). La thèse finale de cette chronique sur le prétendu isolement économique définitif de notre pays ne résiste à aucune critique. Surtout dans le contexte du sommet historique des BRICS qui s’est tenu la veille en Afrique du Sud, une association qui symbolise l’établissement d’un nouvel ordre mondial plus démocratique et plus juste.

S’ils veulent parler d’isolement, nous pouvons également soutenir ce sujet. L’Union européenne s’est isolée de la Russie, l’Occident s’est isolé de la Russie. En tant que minorité mondiale, ils ont tracé une sorte de « cercle rouge » autour d’eux, ils se sont qualifiés de « beau jardin », c’est ce qu’il a dit. Tous les autres sont considérés comme une « jungle ». C’est ainsi qu’ils vivent. N’appelez pas cela l’isolement de notre pays, appelez cela l’auto-isolement. Il convient également de préciser qu’il n’y a pas eu d’isolement volontaire de l’Union européenne. Il s’agissait d’un auto-isolement en plusieurs étapes sous la pression des États-Unis.

Rappelez-vous Joe Biden, qui étant encore vice-président des États-Unis, a raconté comment il avait fait pression sur l’UE pour qu’elle adopte les sanctions antirusses. Les États-Unis n’ont pas adopté ces sanctions à l’époque, mais l’Union européenne les a adoptées sous la pression du vice-président américain Biden. Tout cela s’est poursuivi à un niveau supérieur et a entraîné un exode des entreprises purement européennes du territoire des pays de l’UE vers le territoire du continent américain, leur réenregistrement, ainsi que des pertes colossales pour les entreprises de l’UE dans divers domaines, comme nous l’avons mentionné, et bien d’autres conséquences.

En s’isolant de la Russie, de ses ressources énergétiques, de son économie et de son potentiel, ils ont sapé leur compétitivité sur les marchés mondiaux. En revanche, nous renforçons notre coopération avec des partenaires fiables, avec des centres mondiaux en développement, qui progressent manifestement de manière beaucoup plus dynamique que l’Union européenne.

L’exemple russe a clairement démontré qu’aucune des sanctions unilatérales illégitimes « étouffantes » ou « infernales » adoptées par la minorité occidentale, en contournant le Conseil de sécurité des Nations Unies, ne fonctionne comme prévu. Elles fonctionnent contre eux, et indirectement, elles sapent les processus mondiaux, mais elles ne fonctionnent pas selon le modèle qui a été joint à ces sanctions illégitimes en tant que « mode d’emploi ». La majorité mondiale ne les a pas soutenues. De surcroît, la Déclaration de Johannesburg-II des États BRICS a clairement énoncé une position commune selon laquelle « les mesures coercitives unilatérales sont incompatibles avec les principes de la Charte des Nations Unies et ont des conséquences négatives, en particulier dans les pays en développement » et a exprimé son inquiétude quant aux sanctions qui affectent le commerce des produits agricoles. Qui est le destinataire de cette déclaration des BRICS, essayez de le deviner. Ceci fait suite, bien sûr, à la guerre des sanctions déclenchée par l’Union européenne et, en fait, par les États-Unis.

Les restrictions imposées par l’UE sont avant tout un instrument d’intimidation et de chantage. Nous considérons comme inacceptable une nouvelle menace directe de M. Borrell à l’encontre des Russes. Il a déclaré : « L’UE n’a pas encore imposé de restrictions à la fourniture de médicaments, de denrées alimentaires et d’équipements médicaux à la Russie ». Cela fait apparemment partie des « plans créatifs ». M. Borrel se rend-il compte de ce qu’il dit ? Se rend-il compte qu’il reproduit le raisonnement des terroristes qui se sont emparés d’hôpitaux et d’établissements médicaux, par exemple, ont pris des patients en otage et les ont privés des soins médicaux dont ils avaient besoin ? Peut-être faudrait-il lui rappeler le siège de Leningrad ? Les nazis avaient la même logique : priver les gens de nourriture et les regarder mourir dans la ville. C’est ainsi que les nazis ont agi. Nous pourrions poser une question à M. Borrel : a-t-il entendu parler du siège de Leningrad ou des survivants du siège de Leningrad ? N’en a-t-il pas entendu parler ? Que ses collaborateurs lui rappellent de quoi il s’agit. Qu’est-ce que cette répétition de la logique nazie criminelle au niveau des dirigeants de l’Union européenne ?

Cette déclaration est clairement du même ordre que celles du Haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, selon lesquelles l’UE est un « jardin d’Eden » et le reste du monde une « jungle », mais en bien pire. En effet, cela en dit long sur la nature de cette structure et sur les personnes qui la dirigent. Au cœur de cette structure, comme nous le voyons, se trouve la ségrégation des personnes, les tirant selon des lignes nationales et raciales. Je ne parle pas des droits et des libertés politiques, personne ne s’en souvient depuis longtemps. Il s’agit d’une manifestation du néonazisme. J’en ai donné des exemples. C’est ainsi que pensent les terroristes modernes lorsqu’ils s’emparent de centres médicaux et prennent en otage des personnes qui ont besoin de médicaments, et c’est ainsi qu’agissaient les nazis du Troisième Reich lorsqu’ils maintenaient une ville entière dans un blocus de la faim, en regardant les gens mourir.

Récemment, l’UE a brandi la menace de sanctions non pas tant contre la Russie que contre les pays tiers qui refusent de se conformer aux exigences du régime de sanctions antirusses. En d’autres termes, lorsque le plan A a échoué, ils sont passés au suivant. C’est contre eux que sont dirigées les principales dispositions du 11e paquet de mesures restrictives antirusses adopté en juin dernier. Elles envisagent la possibilité d’imposer un embargo sur les livraisons de produits de l’UE à des pays tiers.

Aujourd’hui, il est évident que l’économie de l’UE, qui jusqu’à récemment semblait être l’une des plus puissantes, construite en grande partie sur l’exploitation des ressources des pays en développement, n’est plus en mesure de faire face aux conséquences de la rupture des liens économiques avec la Russie. L’UE est la scène de la désindustrialisation et du transfert de la production technologique vers les États-Unis, d’une inflation élevée, d’une dette publique énorme et de déficits budgétaires chroniques dans les États membres. Il suffit d’ouvrir le site web du service statistique de l’UE pour constater que la croissance économique de l’UE au deuxième trimestre de cette année est nulle et que l’inflation est nettement supérieure à l’objectif fixé, en particulier en ce qui concerne les denrées alimentaires (12,4 % en juillet dernier en glissement annuel). Cela réduit le bien-être d’un nombre important de citoyens de l’UE. M. Borrell n’a-t-il pas fait de commentaires à ce sujet ? Non ? Pourquoi ?

Il jubile de la réduction du chiffre d’affaires commercial avec la Russie. Il a chanté un hymne à cette réduction et en a rendu compte. À quoi a conduit ce « blocage » du chiffre d’affaires avec la Russie ? À une détérioration de la performance de l’UE elle-même. Le chef de la diplomatie européenne ne voit-il pas le lien logique ? Ou est-il vraiment satisfait que, grâce à sa politique, l’Union européenne paie le gaz américain trois fois plus cher et que les producteurs de l’UE – ceux qui restent encore dans l’UE – aient perdu un débouché important pour leurs produits ?

Je suis d’accord avec M. Borrell sur un point : les sanctions antirusses fonctionnent réellement. Elles fonctionnent contre l’Union européenne elle-même, grâce aux efforts de ses dirigeants qui ne comprennent plus où finissent leurs propres intérêts et où commencent ceux de Washington. Pour ce qui est des intérêts des citoyens européens, c’est le cadet de leurs soucis. Contrairement à tous les espoirs des analystes occidentaux, nous nous attendons avec confiance à une croissance du PIB en 2023, comme l’ont déclaré à maintes reprises les dirigeants russes. Il ne faut jamais vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué.

Question : Le 24 août dernier, le gouvernement japonais a unilatéralement accéléré le rejet en mer des eaux radioactives de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima-1, ignorant les objections de la communauté internationale. Les États-Unis ont néanmoins exprimé leur soutien au Japon. Certains experts estiment que la position de Washington sur la question du déversement des eaux radioactives au Japon s’apparente davantage à un échange d’intérêts politiques entre les deux pays. Par ailleurs, selon le ministère japonais de l’Agriculture, des Forêts et de la Pêche, les États-Unis sont le pays qui a le plus réduit ses importations de produits agricoles et aquatiques japonais au cours du premier semestre de cette année. Que pensez-vous de cette position des États-Unis ?

Réponse : Elle est complètement politisée. Cette question a une dimension scientifique. Elle doit être analysée en fonction des lois existantes et des indicateurs scientifiques qui s’appliquent à cette question. C’est pourquoi nous avons demandé à Tokyo d’être aussi ouvert que possible sur un sujet aussi sensible. Lorsqu’il s’agit de politisation flagrante, que les États-Unis pratiquent régulièrement, nous obtenons ce genre de bizarreries.

Je voudrais dire que les représentants japonais, qui ont insisté sur le fait que l’eau rejetée par Fukushima était suffisamment anodine pour être bue, ont paradoxalement refusé de la déguster. Il me semble que les hommes politiques américains qui ont soutenu le Japon sur cette question pourraient faire preuve de solidarité et boire cette eau, en étant pleinement convaincus qu’elle est anodine.

Question : Quelle est l’attitude de Moscou face à la promesse d’Emmanuel Macron d’intensifier ses efforts de médiation dans le conflit entre Bakou et Erevan ? Comme on le sait, le président français a promis de dévoiler son plan de règlement dans un avenir proche. Il a également ajouté que l’initiative serait présentée sur la scène internationale afin d’accroître la pression sur l’Azerbaïdjan.

Réponse : Nous avons répété à plusieurs reprises que nous saluons toute initiative qui ne va pas à l’encontre des efforts déployés par la Russie pour normaliser les relations entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie, qui ne sont pas redondants par rapport à eux et qui ne les sape pas. L’activité de la France dans ce sens nous est bien connue. Ce qui est non moins important dans le cadre de ces efforts de médiation, c’est la nécessité de prendre en compte les positions des deux parties au conflit, c’est-à-dire l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Sans cela, il ne faut pas s’attendre à des progrès dans la résolution de la situation, qui est déjà suffisamment tendue. C’est l’alpha et l’oméga de toute médiation.

Question : Comment le ministère russe des Affaires étrangères peut-il commenter les discussions dans les médias turcs selon lesquelles l’accord sur les céréales pourrait être prolongé sans aucune participation de la Russie, « des actions unilatérales seront entreprises et des routes alternatives seront créées » ? Ces spéculations constituent-elles un élément de pression sur la Russie, une menace ?

Auparavant, les médias ont rapporté que les autorités turques, en collaboration avec les Nations Unies, travaillaient sur la possibilité d’organiser des négociations sur l’accord sur les céréales avec une délégation russe à Istanbul. De tels contacts ont-ils un sens avant la rencontre entre les présidents russe et turc ?

Réponse : Votre question est vaste. La première partie concerne les médias turcs. Je pense que tous les médias peuvent présenter leur point de vue. Ce point de vue n’est pas celui de l’État, mais de certains journalistes, analystes politiques, etc.

Deuxièmement, que signifie [la question :] « l’accord sur les céréales peut-il fonctionner sans la Russie » ? Le G8 sera-t-il le G8 sans la Russie ? Non. Sans la Russie, le G8 sera un G7. Il doit y avoir une certaine logique dans toutes ces histoires. Si nous parlons d’un accord dans lequel la Russie est impliquée, il ne peut pas fonctionner sans la Russie. C’est physiquement impossible. Si nous parlons d’autres accords dans lesquels la Russie n’est pas impliquée, nous devrions le préciser.

Venons-en maintenant à la position de principe de notre pays. Le président russe Vladimir Poutine s’est exprimé à plusieurs reprises sur cette question. Il a déclaré que nous nous étions retirés de cette « initiative de la mer Noire » ou, comme on l’appelle, de cet « accord sur les céréales » parce que nos intérêts n’étaient pas respectés par les parties. Il était clair qui se trouvait à l’origine des « obstacles » à la réalisation de ce dont tout le monde parlait et qui avait même été garanti par les Nations Unies. Le président Vladimir Poutine et les dirigeants de notre pays à différents niveaux ont déclaré à plusieurs reprises qu’en l’absence d’une mise en œuvre complète de tout ce qui est dû, promis et garanti à la Russie, il serait étrange de parler de retour. Ce n’est que si toutes les dispositions sont pleinement respectées que nous pourrons parler et débattre de ce sujet.

L’un des thèmes des prochains entretiens de M. Lavrov avec le ministre turc des affaires étrangères, M. Fidan, devrait être la situation concernant les accords d’Istanbul – l' »Initiative de la mer Noire » sur l’exportation de produits alimentaires ukrainiens, qui a pris fin le 17 juillet dernier, et l’actuel mémorandum Russie-ONU sur la normalisation des exportations agricoles nationales.

Nous supposons qu’il sera possible de poser des questions sur ces sujets lors de la conférence de presse finale des ministres. Dans le même temps, il convient de noter que notre position de principe reste ouverte. Elle a été expliquée à plusieurs reprises par le président Vladimir Poutine et par les représentants du gouvernement. Nous préconisons la mise en œuvre intégrale de nos exigences bien connues dans le cadre du mémorandum Russie-ONU. J’ai déjà commenté le reste.

Question : Qui assumera les missions du PMC « Wagner » au Niger et au Mali après le décès d’Evgueni Prigojine ? Existe-t-il une position officielle du Kremlin relative au PMC « Wagner » sur cette question ?

Réponse : Votre question manque de profondeur. Il n’est guère nécessaire de rappeler l’aspect juridique de l’affaire. Les dirigeants russes l’ont mentionné à plusieurs reprises. Il s’agit de l’absence de statut juridique des sociétés militaires privées en principe et de cette société en particulier. De ce point de vue, la question est inappropriée.

Nous avons déclaré à maintes reprises que les pays souverains indépendants, en particulier ceux que vous avez mentionnés, ont eux-mêmes, s’ils le souhaitaient et qu’ils l’estiment nécessaire et important pour eux, trouvé des sociétés, des représentants, des personnes morales et privées qu’ils ont eux-mêmes embauchées, invitées, recrutées pour assurer leurs tâches : sécurité, lutte contre le terrorisme, protection, et ainsi de suite. Par conséquent, la question de savoir qui, dans les pays que vous avez mentionnés, sera engagé dans des activités pertinentes, que ce soit par le passé, aujourd’hui ou à l’avenir, devrait être adressée à ces pays.

Question : Juste une petite précision. Je suis à la fois le MAE et votre chaîne. Je sais que pour vous, cette question a manqué de profondeur. Nous considérons que notre rôle est de nous assurer que nos téléspectateurs en Allemagne entendent votre position, qu’elle soit censurée ou non.

Réponse : Par manque de profondeur, j’entends qu’il y a déjà beaucoup de choses qui ont été dites sur ce sujet. Et beaucoup de choses ont été expliquées. Vous avez posé une question de manière superficielle, alors qu’à mon avis, il existe déjà une base pour ce sujet. Il est nécessaire d’y puiser, comme dans un puits, des citations sur tous les aspects de votre question. Je vous ai brièvement résumé tout ce qui avait été dit avant moi à différents niveaux.

Question : En marge du sommet des BRICS, Serguei Lavrov a exclu que l’Allemagne et le Japon rejoignent le Conseil de sécurité des Nations Unies sur une base permanente. Dans les arguments qu’il a développés, le ministre a omis de mentionner que ces deux pays s’engagent à nouveau sur la voie de la militarisation. Tokyo s’y emploie particulièrement, en augmentant radicalement ses dépenses de défense, en offrant aux États-Unis sa technologie à des fins militaires et en accueillant les bureaux d’entreprises de défense de premier plan. Le Japon a également envoyé ses avions de combat F-35 en Australie. Comment pensez-vous que Moscou devrait réagir à ces actions ?

Réponse : Quant aux revendications de l’Allemagne et du Japon concernant l’élargissement du Conseil de sécurité de l’ONU et les sièges des membres permanents. Quelle sera la valeur ajoutée de leur participation ? Cela devrait avoir un sens.

Je rappelle qu’ils s’associent pleinement à la politique de Washington. À ce stade, il n’y a d’autant moins de domaines où ils pourraient au moins défendre leurs propres intérêts nationaux plutôt que de s’inscrire dans le sillage des États-Unis. Le monde aura deux mains de plus qui voteront pour tout ce que les États-Unis entreprendront.

En ce qui concerne la participation et l’élargissement du Conseil de sécurité des Nations Unies. Nous en avons parlé à plusieurs reprises. En dehors des développements existants, qu’avons-nous aujourd’hui ? Parmi les membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies, nous avons un « trio » (les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France), dont les points de vue sont presque identiques, parce qu’ils suivent la voie américaine. À ce « trio » au vote identique (sur les questions fondamentales, leurs positions ne divergent pas et ne se contredisent certainement pas depuis plusieurs décennies) s’ajoutent les votes des membres non permanents qui représentent l’Europe occidentale et qui, faisant partie de l’UE et de l’Otan, votent également de manière identique à la vision du monde de l’Otan ou qui s’y associent sans être membres de l’Otan ou de l’UE. Ils s’y associent. C’est une position officielle – le vote associé. C’est comme ça à chaque fois.

À mon avis, il est nécessaire d’analyser la participation des pays à des unions de blocs, à des organisations de blocs militaro-politiques, pour savoir s’il existe une clause d’obligation de vote et d’intégration de sa politique étrangère dans la politique du bloc, et d’en tenir compte dans l’optique de la participation aux travaux du Conseil de sécurité de l’ONU, et encore plus à l’avenir pour l’élargissement [du Conseil de sécurité]. Si un pays a l’obligation, au sein d’une organisation, de développer ses activités internationales en accord avec elle et non en contradiction avec elle, quel est l’intérêt de sa participation aux questions politiques ou à l’élaboration et à la mise en œuvre des questions politiques en tant que membre indépendant du Conseil de sécurité de l’ONU ? C’est absurde.

Nous savons déjà que la position de tous les membres de l’Otan sur le conflit ukrainien est identique et ne peut différer. Ils ne peuvent même pas défendre leurs propres intérêts nationaux dans le contexte de ce qui se passe là-bas. Et encore moins voter au sein d’une commission de l’Assemblée générale des Nations Unies ou ailleurs.

Il ne s’agit pas seulement des qualités nationales de ces pays qui ont littéralement immolé leur souveraineté sur l’autel du service des États-Unis, mais aussi de leurs obligations de bloc (en particulier de celles de l’Allemagne) en tant que membres de l’Otan. Aujourd’hui, le Japon et d’autres pays de la région sont « attirés » dans un « axe » centré sur l’Otan. Les orientations politiques nationales prévoient une association pleine et entière avec les États-Unis en termes de géopolitique, et il y a aussi leurs obligations au sein des blocs.

Nous parlons constamment de la remilitarisation du Japon dans nos séances d’information, dans les discours stratégiques et les articles de programme de la direction du ministère russe des Affaires étrangères, dans les déclarations et les discours de nos représentants à l’étranger. Nous signalons clairement à la partie japonaise l’inadmissibilité de toute activité militaire qui constitue une menace pour la sécurité de notre pays et qui a également un effet déstabilisateur sur la situation dans la région Asie-Pacifique. Notre préoccupation est partagée par d’autres États asiatiques.

Nous entreprenons des démarches par voie diplomatique auprès des agences officielles de Tokyo, notamment en ce qui concerne la fréquence accrue des exercices militaires japonais, y compris les manœuvres conjointes avec les États-Unis et d’autres États de l’Otan à proximité des frontières de la Russie. Nous vous en informons régulièrement.

L’autre jour, nous avons remis une note diplomatique à l’occasion d’une telle opération menée par la partie japonaise dans la zone maritime à l’est des îles Kouriles. Nous avons prévenu que ces actions provocatrices conduisaient à une escalade des tensions et ne seraient pas laissées sans réponse adéquate visant à protéger nos frontières en Extrême-Orient.

Question : Le gouvernement allemand a déclaré que l’enquête sur le dynamitage des gazoducs Nord Stream et Nord Stream 2 se poursuivait. Que pouvez-vous dire sur l’évolution de ce dossier au sein du Conseil de sécurité des Nations Unies ?

Réponse : Ils avaient l’habitude d’être plus rapides. Je ne peux rien dire. Le cas de l’agent Novitchok et d’Alexei Navalni a fait l’objet d’une « enquête » instantanée. Il y a eu un procès fulgurant. L’affaire a fait irruption dans l’espace international. Tout a été bouclé en une ou deux semaines. Imaginez, un agent de guerre chimique mais aucune panique : l’homme a été transporté dans des avions et des cortèges et admis dans des hôpitaux. La chancelière Angela Merkel est venue lui rendre visite. Elle n’a pas froid aux yeux. Pour rendre visite à un homme empoisonné par un agent de guerre chimique. Une femme étonnante. L’enquête a été immédiate. Toutes les conclusions ont été tirées, les déclarations politiques ont été faites. Il semblerait qu’ils auraient dû au moins trouver la formule de cet agent de guerre chimique, mais apparemment, ils s’en sont passés. Tout a été clair tout de suite.

Et voilà qu’en l’occurrence ils font du surplace. Cela fait presque un an mais l’enquête stagne. Il est difficile d’en parler sérieusement. Rappelons-le. Nous voyons un grand nombre de spéculations, de versions qui font l’objet de fuites intentionnelles auprès des médias. Pourquoi sont-elles lancées ? Parce qu’il y a d’abord eu une longue pause de plusieurs mois. Il n’y a pas eu d’explication claire sur ce qui se passait dans l’enquête, pas même de « marmonnements » de la part de Berlin ou de qui que ce soit d’autre. Ils n’ont rien dit du tout. Après de nombreux mois de silence, le journaliste américain Seymour Hersh, qui fait autorité en la matière, a publié une enquête qui a eu un grand retentissement, ainsi que son opinion étayée par les faits recueillis concernant le dynamitage des gazoducs russes dans la mer Baltique. Le porte-parole officiel du Secrétaire général de l’ONU, Stéphane Dujarric, a ensuite déclaré que l’ONU n’avait pas de mandat pour enquêter. Après tout cela, d’une part, la presse occidentale a commencé à publier une version après l’autre, toutes plus absurdes les unes que les autres. D’autre part, la Russie, pour faire avancer les choses, a présenté un projet de résolution au Conseil de sécurité de l’ONU dans le but de donner à l’organisation mondiale l’autorité nécessaire pour mener une enquête internationale, transparente et légale.

Le 21 février dernier, à notre initiative, le Conseil s’est réuni sur cette question. Néanmoins, le 27 mars de cette année, lors du vote sur le document, le trio occidental (États-Unis, France et Grande-Bretagne) a refusé de soutenir la mise en place d’un mécanisme d’enquête approprié. Il est évident que cela ne s’est pas produit sans raison.

Les déclarations de l’Allemagne, du Danemark et de la Suède selon lesquelles ils informeraient la Russie de l’avancement des enquêtes nationales ne correspondent pas à la réalité. Ni hier, ni aujourd’hui. Personne n’informe personne sur quoi que ce soit. Nos demandes d’enquête conjointe ou de participation aux procédures d’enquête déjà en cours ont été rejetées. Les appels à la coopération du président du gouvernement de la Fédération de Russie, Mikhaïl Michoustine, ont également été ignorés. En confirmation de cela, le 14 mars dernier, nous avons disséminé la correspondance avec les autorités compétentes des États européens mentionnés comme document officiel du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale de l’ONU (S/2023/193). Cette correspondance fait état de leur refus d’impliquer la partie russe dans les enquêtes nationales pertinentes sur le « sabotage » (selon leurs propres termes). Le 25 août de cette année, nous avons à nouveau disséminé officiellement une lettre (S/2023/627) au Conseil de sécurité et à l’Assemblée générale, détaillant la chronologie des événements et notre évaluation de la situation.

Nous voyons comment, en l’absence de motifs sérieux d’accuser la Russie, le bloc occidental s’efforce de donner l’impression qu’il n’est pas impliqué dans la destruction d’infrastructures énergétiques essentielles. Il lance diverses versions sous la forme de « fuites » provenant de sources anonymes afin de donner plus ou moins l’impression que quelqu’un est en train de faire quelque chose. Il est difficile de spéculer sur l’issue de ces efforts. Une chose est sûre : les enquêtes nationales en Allemagne, au Danemark et en Suède se déroulent à huis clos et sont de moins en moins crédibles.

Nous continuerons à attirer l’attention de la communauté mondiale sur cet acte (je ne sais pas comment le qualifier), à mon avis, de terrorisme et à insister sur la nécessité d’une enquête impartiale et approfondie sur les circonstances de cet événement. Il s’agit d’un acte scandaleux. Un projet exclusivement pacifique impliquant différents pays et assurant la sécurité énergétique a été sapé. Cette atteinte a été menée, comme le décrit notamment la littérature juridique internationale, selon les canons d’un acte terroriste. En outre, des dommages environnementaux ont été causés. De surcroît, des pertes financières colossales ont été subies par diverses parties – États, opérateurs privés, etc. Il ne suffit pas de prétendre qu’il ne s’est rien passé, et que si quelque chose s’est quand même passé, ce n’est pas grave.

Question : Le 28 août dernier, la partie azerbaïdjanaise a arrêté trois Arméniens, de jeunes joueurs de football, qui se rendaient d’Artsakh en Arménie avec la médiation des forces de maintien de la paix russes au poste de contrôle du corridor de Lachin. Les forces de maintien de la paix ne sont intervenues en aucune manière, bien que l’ensemble du transport ait été organisé grâce à la médiation des forces de maintien de la paix russes. J’aimerais savoir ce qui devrait être fait pour le retour de ces Arméniens et d’autres détenus dans le corridor de Lachin et pour que de tels cas ne se répètent pas ?

Réponse : Je voudrais rappeler que la situation actuelle dans le corridor de Lachin est une conséquence de la reconnaissance par l’Arménie du Haut-Karabakh comme faisant partie du territoire de l’Azerbaïdjan. Cela a été enregistré lors des sommets auxquels ont participé les dirigeants des deux pays sous les auspices de l’Union européenne en octobre 2022 et en mai 2023, comme l’indique clairement la déclaration du ministère russe des Affaires étrangères du 15 juillet dernier traitant de la situation en rapport avec le Haut-Karabakh.

Nous considérons qu’il est inapproprié, incorrect et injustifié de faire porter la responsabilité dans ce contexte au contingent russe de maintien de la paix. Nous considérons que la tâche du contingent est – je le répète – de fournir toute l’assistance possible « sur le terrain » pour garantir les droits et la sécurité des Arméniens du Karabakh, y compris dans le contexte du dialogue direct entre Bakou et Stepanakert, dans les nouvelles conditions créées par la reconnaissance par Erevan et les autorités arméniennes de l’appartenance du Haut-Karabakh à l’Azerbaïdjan.

Question : La question est liée au dialogue direct. Citant les paroles des fonctionnaires de la République d’Artsakh, les médias arméniens rapportent que la partie russe leur propose de tenir une réunion avec des fonctionnaires azerbaïdjanais sur le territoire de l’Azerbaïdjan. Après les récents incidents, quelle garantie existe-t-il que la partie azerbaïdjanaise ne retiendra pas les fonctionnaires, violant ainsi tous les engagements pris ?

Réponse : Il est nécessaire de respecter les accords. Telle est la garantie. La réponse est très simple. Si un accord a été conclu, à plus forte raison s’il a été signé au plus haut niveau, il doit être mis en œuvre au lieu d’être interprété, il ne faut pas inventer de nouvelles constructions, impliquer des tierces parties (qui ne sont même pas des tiers, mais qui viennent en cinquième ou en dixième position) et se livrer au « jeu des perles de verre ». S’il y a des accords, ils doivent être respectés. Telles sont les garanties. Dès que l’on se met à tricher en matière de mise en œuvre des accords, il ne s’agit plus de garanties.

Question : Pour le public arménien, c’est un peu flou : de quels accords violés par les autorités arméniennes ou azerbaïdjanaises parlons-nous ?

Réponse :  Ai-je prononcé le mot « violés » ?

Question : Ou non respectés.

Réponse : Ont-ils donc été respectés ? Je dis qu’il est nécessaire de respecter ce qui a été convenu. Le respect des accords est une garantie.

Vous avez demandé quelles étaient les garanties. Je vous réponds : c’est le respect des accords. Il y a un instant, je parlais d’un changement radical à 180 degrés de la position des dirigeants arméniens sur une question essentielle. Pas à 360 degrés, c’est sûr. Et vous me demandez : qu’est-ce qui n’a pas été respecté ? La position sur une question essentielle – or, pour Erevan elle est essentielle – a radicalement changé. C’est une question qui concerne Erevan, sa prise de décision interne, etc. Des engagements ont été pris et signés. S’ils n’ont pas été annulés et qu’ils aient été réaffirmés à plusieurs reprises, leur respect est la garantie que vous avez demandée.

Question : Hier, on a appris que des Azerbaïdjanais avaient franchi le poste de contrôle des forces de maintien de la paix russes près d’Aghdam et qu’ils essayaient d’y installer des tentes. La question se pose : pourquoi les soldats de la paix russes les ont-ils laissés passer ? Que faut-il entreprendre pour débloquer le corridor de Lachin ?

Réponse : La question de savoir pourquoi les forces de maintien de la paix russes les ont laissés passer relève de leur compétence. S’il est nécessaire de clarifier les choses, je peux le faire.

Que faut-il entreprendre pour débloquer le corridor ? Je viens de l’expliquer en détail en répondant à votre première question.

Question : Dans le cadre de la coopération économique, les membres des BRICS envisagent-ils d’ouvrir des succursales des banques des pays membres en Russie et vice versa ?

Réponse : Les pays des BRICS accordent une grande attention au développement de la coopération financière, y compris la coopération interbancaire. Les contacts se poursuivent sur différents fronts afin de développer des instruments de paiement efficaces et indépendants de l’Occident, ainsi qu’une plateforme sécurisée pour les règlements transfrontaliers multilatéraux. Les pratiques d’utilisation des monnaies numériques et d’autres technologies financières innovantes sont à l’étude.

La Déclaration de Johannesburg-II, adoptée à l’issue du sommet (du 22 au 24 août 2023), énonce l’intention de renforcer les réseaux de correspondants bancaires des pays des BRICS et de garantir la possibilité de règlements financiers dans les monnaies nationales. Le dialogue à ce sujet est en cours, notamment par l’intermédiaire des ministères des finances et des banques centrales des pays des BRICS.

Dans le même temps, il convient de noter que la question de l’ouverture de succursales bancaires dans des pays étrangers est essentiellement de nature commerciale et elle est, bien entendu, résolue conformément à la législation nationale et principalement sur une base bilatérale.

Question : Le conseiller du chef du bureau présidentiel ukrainien, Mykhaïlo Podoliak, a déclaré que les pays partenaires avaient donné à Kiev le feu vert pour des frappes sur la Crimée. Il a ajouté que les alliés occidentaux avaient donné leur accord pour « détruire tout ce qui est russe sur le territoire occupé ». Estimez-vous que ces mesures de la part de la coalition occidentale signifient que les pays occidentaux sont prêts à une escalade du conflit et à l’affrontement direct avec la Russie qui s’ensuivrait ?

Réponse : Le fait que les pays occidentaux soient prêts à une escalade du conflit avec la Russie n’est pas démontré par la déclaration d’un 1er, 21e ou 49e conseiller du président Vladimir Zelenski, mais par leurs actions concrètes. Nous en avons parlé : les livraisons d’armes, déjà sous une forme pervertie (des obus à l’uranium appauvri aux bombes à fragmentation, armes lourdes et létales), sans autre but que de tuer le plus grand nombre de personnes possible. C’est un indicateur de leur volonté d’escalade du conflit.

Le soutien politique et matériel, l’endoctrinement idéologique et la fourniture de renseignements utilisés par le régime de Kiev pour frapper les infrastructures civiles de notre pays. Tout cela témoigne des plans de l’Occident depuis le début, lorsqu’il a mis en place le régime de Kiev pour remplacer les autorités légitimes légales en Ukraine, et de la volonté ultérieure de « l’Occident collectif » de créer une véritable tête de pont sur le territoire de l’Ukraine. D’où les interminables exercices de l’Otan dans les eaux de la mer Noire et sur le territoire de l’Ukraine. Ils ont eu lieu dès 2014. La Russie a toujours été déclarée comme un ennemi potentiel.

Voici la réalisation concrète. Leurs plans ont été perturbés parce que tout aurait dû être différent, tout aurait dû se terminer par une véritable guerre éclair. Des conditions politiques illégitimes ont été créées à l’intérieur de l’Ukraine sous la forme de « personnalités politiques » plantées et parachutées là-bas, l’injection d’armes qui a eu lieu pendant de nombreuses années, amenant l’Ukraine aux normes de l’Otan, des sanctions économiques qui auraient dû apparemment compléter tout cela, un flux d’argent sans fin, la circulation financière et celle des armes, en général, le trafic de tout, y compris désormais celui des organes (je veux parler des transplantations au noir). Tout cela aurait dû conduire à des résultats complètement différents. Aujourd’hui, grâce à la riposte de notre pays, ils s’enfoncent de plus en plus dans une sorte de vortex. D’où la nervosité dans l’action et l’escalade déjà manifeste. Il ne faut pas se fier aux déclarations émanant de la rue Bankova. Elles témoignent seulement du fait que le régime de Kiev est vraiment dans une impasse et qu’il commence déjà à faire du chantage et à se comporter de manière agressive envers ses propres créateurs, en exigeant toujours plus d’eux, pour qu’ils soient plus actifs dans la défense du régime de Kiev, tout en sachant très bien qu’ils sont dans une impasse. C’est la seule nuance nouvelle, tout le reste est sous-jacent, ancien et évident, ne menant qu’à la déstabilisation et au chaos, qui est la marque de fabrique de l' »Occident collectif ».

Question : Le chef de la Republika Srpska, Milorad Dodik, a suggéré que la Bosnie-Herzégovine demande à devenir membre des BRICS en raison des retards pris dans l’adhésion à l’UE. Que pense Moscou de l’adhésion de la Republika Srpska à l’association ?

Réponse : Commençons par les faits. Jusqu’à présent, la Bosnie-Herzégovine ne nous a pas demandé d’établir une coopération avec les BRICS, et il n’y a donc pas de contacts ou de négociations officiels à ce sujet. Si de telles demandes nous parviennent, elles seront certainement prises en compte. Il s’agit de la situation actuelle.

Nous considérons que la contribution active et constructive de la Republika Srpska à la formation d’une politique étrangère multi-vectorielle et équilibrée de la Bosnie-Herzégovine, qui réponde aux intérêts de tous les peuples constitutifs du pays et soit conforme aux principes constitutionnels, est un élément naturel et intégral de l’architecture de Dayton de la Bosnie-Herzégovine. Ceci est particulièrement important dans des circonstances où, sous la pression des forces occidentales à Sarajevo, il y a de plus en plus de cas de violations du postulat fondamental de la nature non alternative du consensus interethnique sur les questions de politique étrangère.

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