Les États-Unis espèrent que les sanctions et le Covid-19 en Iran pousseront inévitablement à un changement de régime. Mais c’est un MEURTRE DE MASSE qui ne fera que renforcer le gouvernement de Téhéran

Voir ci-dessous le discours de Ali Khamenei consacré aux sanctions & à la crise du coronavirus

Par Scott Ritter

Scott Ritter est un ancien officier du renseignement du corps des Marines américains. Il a servi en Union soviétique comme inspecteur de la mise en œuvre du traité INF, auprès du Général Schwarzkopf pendant la guerre du Golfe et de 1991 à 1998 en tant qu’inspecteur des armes de l’ONU.

Source : RT, le 20 mars 2020

Traduction : lecridespeuples.fr

La célébration du Nouvel An iranien, ou Nowruz, tient le coup face à une tempête parfaite de sanctions américaines, de bas prix du pétrole et de Covid-19. La crise humanitaire qui en résulte pourrait rendre l’Iran encore plus résilient, les Iraniens se ralliant de plus en plus autour de leur gouvernement.

L’Iran est confronté à une crise existentielle, provoquée par une combinaison d’urgences économiques, politiques et sociales qui, considérées ensemble, menacent de mettre la nation à genoux. Au fil des ans, les États-Unis ont cherché à déstabiliser l’Iran dans l’espoir qu’il s’effondrerait de l’intérieur, ouvrant la voie à un nouveau gouvernement pro-occidental. La campagne actuelle de « pression maximale », construite autour de sanctions économiques drastiques ciblant pratiquement tous les aspects de l’économie iranienne, vise non seulement à amener l’Iran à la table des négociations, mais à chasser ses dirigeants du pouvoir.

Cependant, les chances d’un tel résultat aujourd’hui sont minces. Le gouvernement iranien s’est révélé assez résilient, et les politiques mêmes que les États-Unis poursuivent en Iran pourraient se révéler contre-productives, rassemblant les Iraniens autour de leur gouvernement assiégé.

Cela ne veut pas dire que la situation politique intérieure en Iran est idéale pour le gouvernement, loin de là. La crise économique en Iran provoquée par les sanctions américaines a conduit à une perte de confiance dans le gouvernement modéré du président Hassan Rouhani, conduisant à l’élection d’une majorité parlementaire conservatrice le 21 février. Le pourcentage d’Iraniens qui ont activement participé à cette élection était d’environ 42,5%, soit une baisse de près de 20 points par rapport aux élections législatives précédentes de 2016. La faible participation électorale (dans un contexte de coronavirus émergent) a été interprétée par un vote de défiance clair de la part du peuple iranien dans son système de gouvernement [que dire de la participation en France ? la participation extraordinaire de dizaines de millions d’Iraniens aux funérailles d’une figure majeure du régime, Qassem Soleimani, démontre bien plus éloquemment le contraire, à savoir une allégeance massive du peuple iranien aux politiques fondamentales de la République Islamique].

En plus de sanctions américaines paralysantes, une guerre des prix du pétrole entre la Russie et l’Arabie Saoudite, qui a commencé le 9 mars, a saccagé l’économie déjà fragile de l’Iran, testant davantage les relations entre le peuple iranien et son gouvernement. Et si cela ne suffisait pas, le premier cas de coronavirus en Iran a été détecté le 19 février. Le 20 mars, environ 20 000 Iraniens étaient atteints de la maladie, et plus de 1 400 étaient morts. Le système de santé iranien est submergé de patients, sans fin en vue [l’Italie est dans une situation bien pire, et la France est bien partie pour les surpasser tous les deux].

Il n’y avait aucune trace de l’animosité teintée de volonté de changement de régime qui lui est si caractéristique dans le message du Secrétaire d’État de Mike Pompeo à l’occasion de Nowruz, adressé au peuple iranien, dans lequel il a déclaré : « Nous sommes attristés d’apprendre les décès croissants que ce virus a causés, en particulier en Iran ». Pompeo a conclu en notant que « Pour soutenir la reprise après cette période particulièrement difficile, notre offre est toujours valable pour envoyer une assistance humanitaire et médicale au peuple iranien. »

Je me joins au Président @realDonaldTrump pour souhaiter un #Nowruz heureux, sain et prospère à tous ceux qui célèbrent cette tradition à travers le monde. Comme Nowruz symbolise également la renaissance, cette année peut être l’occasion de rafraîchir nos engagements envers la santé, l’espoir et le renouveau pour tous !

Plus tôt cette semaine, Brian Hook, le Représentant spécial américain pour les affaires iraniennes, dans une déclaration aux journalistes, a fourni une image plus précise de la politique de Washington envers l’Iran. « Notre politique de pression maximale sur le régime se poursuit », a noté Hook. « Les sanctions américaines n’empêchent pas l’aide d’arriver en Iran. »

Répondant aux appels de la Chine, de la Russie et d’ailleurs pour que les États-Unis fournissent un répit aux sanctions pour permettre aux moins les secours médicaux et humanitaires face à l’impact dévastateur de la pandémie de coronavirus en Iran, Hook a observé que les États-Unis avaient envoyé une note diplomatique aux Iraniens offrant une assistance pour le coronavirus, mais que cette note « a été rapidement rejetée ». Mais Hook a ensuite blâmé le leadership de l’Iran pour l’épidémie de coronavirus, disant que Téhéran « dépense des milliards pour le terrorisme et les guerres étrangères » et ajoutant que s’il avait dépensé un dixième de cet argent « pour un meilleur système de santé, le peuple iranien se porterait beaucoup mieux. »

Aussi sombre que soit la situation pour le peuple iranien, il y a des raisons de croire que la République Islamique pourrait sortir de cette crise encore plus forte. Le ministre des Affaires étrangères Javad Zarif a fait allusion à cela dans un tweet envoyé à la suite du point de presse de Brian Hook. « L’administration américaine se vante avec enthousiasme de tuer des citoyens iraniens à l’occasion de Nowruz », a écrit Zarif, ajoutant que la Maison Blanche avait porté sa campagne de  pression maximale « à un nouveau niveau d’inhumanité avec son mépris absolu pour la vie humaine ». Zarif a conclu en notant que « Votre politique vivra dans l’infamie. L’Iran ne cèdera pas. »

Alors que la campagne de « pression maximale » a affaibli l’économie iranienne, refusant à l’Iran l’accès à l’aide humanitaire et le transferts de médicaments et matériels de soins, elle soumet l’Iran à certaines des sanctions économiques les plus strictes de tous les temps, encore intensifiées récemment malgré la pandémie Covid-19. Les États-Unis risquent d’annuler l’impact de leur politique en aliénant une communauté internationale désireuse d’aider l’Iran à se remettre de l’épidémie de coronavirus, et en rassemblant de la même manière le peuple iranien pour soutenir son gouvernement assiégé. Ce serait une manifestation appropriée de la loi des conséquences imprévues.

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Ali Khamenei sur les sanctions & le Covid-19 : l’Iran sortira raffermi de ces épreuves

Ce qui suit est le texte intégral du message de l’Ayatollah Khamenei, le Guide Suprême de la Révolution Islamique, le 20 mars 2020, à l’occasion de Nowruz, le nouvel an iranien.

Source : http://english.khamenei.ir/news/7443/Increasing-production-continues-to-be-the-key-point-in-the-new

Traduction : lecridespeuples.fr

Au nom de Dieu, le Tout miséricordieux, le Très miséricordieux.

O Conquérant des cœurs et des regards,

Planificateur de la nuit et du jour,

O Transformateur de la puissance et des conditions,

Transforme notre condition en la meilleure des conditions !

Cette année, Nowruz a coïncidé avec l’anniversaire du martyre de notre maître l’Imam Musa ibn Ja’far (7e Imam du chiisme duodécimain), que les salutations de Dieu soient sur lui. Ainsi, il convient de commencer mon propos par une récitation d’une partie des prières sur cette grande personnalité : « Oh mon Dieu, envoie Tes salutations à Musa ibn Ja’far, qui est le successeur des justes, le chef des pieux, le trésor de lumière et l’un des gnostiques aux prosternations prolongées, aux prières nombreuses et aux larmes abondantes. Cher Dieu, envoie Tes salutations à ses pères et à ses enfants purs, immaculés et infaillibles. Que la miséricorde et les bénédictions de Dieu soient sur lui. »

Je tiens à féliciter tout le cher peuple d’Iran pour la célébration de bon augure du début de la mission du Prophète (Mab’ath) et pour la fête de Nowruz. En particulier, je tiens à féliciter les familles estimées et honorables des martyrs, les anciens combattants handicapés, leurs familles endurantes et diligentes, et les combattants dans le domaine de la santé qui ont brillamment œuvré ces dernières semaines, et tous les serviteurs assidus du pays qui ont entrepris une partie de la tâche dans des circonstances aussi difficiles et qui sont occupés à rendre ses services de manière sincère, enthousiaste et motivée dans les villes, les villages, les routes, aux frontières et dans tous les coins du pays. Je les félicite tous. Puissiez-vous avoir un heureux Nowruz !

Je souhaite également adresser mes salutations à l’âme immaculée de notre magnanime Imam (Khomeini) et aux âmes pures des martyrs.

Je juge nécessaire d’exprimer à la fois mes félicitations et mes condoléances aux familles des martyrs de l’année 1398 (du calendrier persan, qui vient de se terminer), qu’il s’agisse des martyrs de la défense des saints sanctuaires (en Irak et en Syrie) et des martyrs de la défense des frontières, en particulier notre cher et grand martyr, Qassem Soleimani, ses compagnons, ainsi que le martyr Abu Mahdi al-Muhandis et ses camarades, les martyrs de l’incident de Kerman (plus de 50 Iraniens présents pour les funérailles de Soleimani, qui ont réuni des millions de personnes, ont été tués dans une bousculade), les martyrs de l’incident de l’avion (civil abattu par erreur par la défense anti-aérienne iranienne) et les martyrs sur le chemin de la santé (dans la lutte contre le coronavirus).

Ces derniers sont des gens qui ont atteint le rang élevé de mort et le martyre sur le chemin de Dieu alors qu’ils rendaient des services aux patients (l’Iran a élevé leurs proches au rang de pupilles de la nation). Je voudrais exprimer mes condoléances à leurs familles et les féliciter en ce nouvel an et pour le noble statut atteint par leurs enfants. Je pense que tous ces incidents se révèleront à l’avantage de la nation iranienne. Je développerai cette question dans un instant.

L’année 1398 a été une année tumultueuse pour la nation iranienne. Ce fut une année qui a commencé avec les inondations et qui s’est terminée avec le coronavirus. Tout au long de l’année également, divers incidents se sont produits dans le pays et chez certaines personnes dans le pays : des incidents comme des tremblements de terre, des sanctions, etc. Le sommet de ces incidents a été le crime terroriste commis par les États-Unis, qui a été le martyre du célèbre Général d’Iran et de l’Islam, Qassem Soleimani. Tout au long de l’année, la population a fait face à un grand nombre de difficultés. L’année s’est passée comme ça. Ce fut donc une année difficile.

Cependant, l’important est qu’en plus de ces difficultés, il y a eu un certain nombre de réalisations dont certaines étaient sans précédent. La nation iranienne a brillé de mille feux dans le vrai sens du terme. Lors des inondations survenues au début de l’année, des personnes pieuses et déterminées se sont précipitées vers les provinces, les villes et les villages touchés par les inondations afin de venir en aide aux populations. Nos chers soldats & bénévoles, jeunes et vieux, ont offert une image magnifique en se rendant dans les zones inondées. Ils ont lavé les maisons couvertes de boue et de crasse. Ils ont sorti les meubles et les ont lavés pour les gens de ces régions. Ils ont fait beaucoup de choses pour atténuer les difficultés résultant des inondations pour les gens là-bas. Et suite au grand martyre de notre cher martyr, le peuple a lancé un grand mouvement en montrant au monde entier sa présence massive aux côtés du gouvernement, par dizaines de millions de personnes.

Les rassemblements qui se sont formés à Téhéran, Qom, Ahwaz, Isfahan, Mashhad, Tabriz et Kerman étaient des rassemblements qui ne sont généralement pas vus dans aucune partie du monde avec un si grand nombre et de tels motifs. C’était également unique dans notre propre histoire. La présence et l’enthousiasme populaires et le fait que le peuple montre à quoi il est attaché (la politique extérieure de son gouvernement) sont très importants pour la réputation et la dignité de la nation iranienne. Concernant la maladie récente, à savoir la propagation du Coronavirus, les sacrifices consentis étaient si éblouissants que même les étrangers se sentaient obligés de les admirer.

Principalement, ces actes de sacrifice ont été faits par des groupes médicaux, des médecins, des infirmières, des assistants, des gestionnaires et le personnel travaillant dans les hôpitaux. A côté de ces personnes, il y avait des volontaires parmi les gens, les étudiants, le clergé, les Basijis et diverses personnes qui ont aidé le personnel médical et soigné les patients. Tous ces phénomènes sont une source de dignité et de noble réputation. Les gens se sont précipités à l’aide des médecins et des soignants. Il y avait aussi des groupes de soutien, dont certains offraient leurs usines et même leurs maisons dans le but de fabriquer les produits nécessaires aux patients ou aux masses populaires, des produits tels que des gants, des masques et autres matériels de protection et de soin.

Et il y avait des groupes issus des services publics tels que les gens qui se livraient à la désinfection des rues ou des endroits fréquentés par les masses. Ou les jeunes qui ont décidé d’aider les personnes âgées en allant chez eux et en faisant leurs courses pour eux. Je peux également mentionner les personnes qui ont préparé des marchandises et les ont données gratuitement aux gens, y compris des gants et des masques. Et certaines personnes ont aidé les vendeurs et les commerçants en ne demandant pas de loyer. Ils ont dit que le loyer pourrait être payé plus tard et que d’autres services de ce type seraient rendus par la population.

Ce sont des très belles choses qui se manifestent au milieu d’événements difficiles. La nation iranienne a montré ses vertus à travers ces groupes et ces actes, dont certains dont j’ai parlé. Je remercie sincèrement et humblement toutes les personnes auxquelles j’ai fait référence, et je veux qu’elles sachent que les récompenses divine, tant dans ce monde que dans l’au-delà, les attendent.

Eh bien, ce fut un test difficile. Les épreuves de 1398 furent difficiles, mais surmonter et traverser de telles difficultés avec un esprit fort et digne rend une nation puissante. Une nation n’arrivera nulle part si elle se complait à l’auto-satisfaction et à la simple recherche de confort. C’est en affrontant les vicissitudes et en gardant le moral face aux difficultés qu’une nation réussira. Heureusement, la nation iranienne a réussi cela et continuera de le faire. C’est ce qui donne pouvoir et crédit aux nations.

Il y a un autre point notable face à ces incidents (y compris les incidents naturels comme les inondations, les tremblements de terre et autres, comme les incidents fabriqués par des étrangers tels que les sanctions), car ils nous font prêter attention à nos faiblesses inhérentes, et nous aident à comprendre qu’il ne peut y avoir de place pour l’arrogance. Nous sommes tous faibles et vulnérables, et il y a des faiblesses auxquelles nous sommes confrontés au cours des événements naturels. Mais le fait est que nous devrions connaître nos faiblesses. Nous devons éviter d’être arrogants et négligents, prêter attention à Dieu et lui demander de nous aider : « Celui qui appelle quelqu’un d’autre que Toi sera déçu. Celui qui demande de l’aide à quelqu’un d’autre que Toi sera perdant, et celui qui va frapper à la porte de quelqu’un d’autre que Toi sera dans le besoin ». Ce sont les prières adressées à Dieu durant le mois de Rajab (mois islamique en cours). Vous ne devriez aller frapper qu’à la porte de la Maison Divine, car si vous allez à une autre maison, vous reviendrez déçu ; si vous tendez la main vers autre chose que Dieu, vous reviendrez les mains vides. Toutes les causes qui existent sont des causes divines : Il est la Cause des causes. Vous devez travailler avec ces causes, utiliser ces causes, mais demandez au Très-Haut de susciter les résultats et les effets escomptés. Ceci est un autre point.

Quant à l’année 1399 qui est sur le point de commencer, tout d’abord, nous demandons à Dieu l’Exalté de faire de cette année l’année des grandes victoires, et nous demandons à l’Imam du Temps, que nos âmes soient sacrifiées pour lui, qui est le capitaine de ce navire, d’aider son pays à atteindre le rivage du salut et d’aider et soutenir le peuple pieux d’Iran. Et je voudrais dire à la nation iranienne qu’elle a affronté divers événements de manière courageuse et avec un moral élevé pendant toutes ces années (pas seulement en 1398), et qu’elle doit donc affronter les événements ultérieurs avec espoir et en gardant son moral ; et le peuple iranien devrait être assuré que les événements amers seront surmontés et disparaîtront : « En vérité, avec chaque difficulté vient un soulagement. » [Coran, 94, 6]. Le secours et le salut parviendront sûrement à la nation iranienne. Cela ne fait aucun doute.

Il y a des gens qui pensent qu’il y a des manquements dans certaines organisations du pays, mais je ne suis pas d’accord avec cela. J’en suis témoin de près et je vois que tout le monde est occupé à travailler dur. Chacun travaille dans la mesure de ses capacités. Les groupes scientifiques et de recherche, les activistes sociaux et les responsables exécutifs et judiciaires sont tous occupés à travailler de différentes manières. Dieu l’Exalté bénira tous ces efforts et aidera la nation à traverser cette passe difficile, saine et sauve et avec honneur, si Dieu le veut.

Quant au slogan de l’année, l’année 1398 a été l’année de la relance de la production et je dirai à la nation iranienne que ce slogan a été bien accueilli dans la pratique. Au début, les experts l’ont accueilli favorablement, affirmant que la production était le critère principal, mais il a également reçu un accueil chaleureux dans la pratique. Selon des informations fiables que j’ai reçues, la production du pays a progressé. Certaines usines qui avaient cessé de fonctionner et qui avaient fermé leurs portes ont repris le travail, et dans le cas de celles qui travaillaient en-dessous de leur capacité, elles ont augmenté leur capacité. Des entreprises fondées sur la connaissance sont entrées dans l’arène et diverses organisations ont fait des efforts fructueux, ce qui a permis de stimuler la production.

La question de la recherche, qui est la source de la production, a été sérieusement développée dans le pays et nous en avons été témoins. Eh bien, ces tâches ont bien été effectuées dans le pays et il n’est pas vrai qu’aucun travail n’a été fait. Cependant, ce que je veux dire, c’est que ce qui a déjà été fait n’est même pas un dixième de ce dont le pays a besoin. Bien sûr, « un dixième » n’est pas un chiffre statistique officiel et précis, mais je l’estime à environ un dixième. Cela signifie que nous devons faire dix fois plus de travail, y compris dans la recherche, le travail lié à la production et diverses autres tâches, afin que l’augmentation de la production puisse faire ressentir ses effets dans la vie des gens.

En 1398, la production a été stimulée et elle a progressé, mais ses effets sur la vie des gens n’étaient pas encore tangibles. Nous devons faire en sorte que la production atteigne un point où elle peut influencer la vie des gens. Bien sûr, les enjeux économiques du pays sont nombreux. Il y a des questions telles que la réforme du système bancaire, la réglementation douanière, le système fiscal, l’amélioration de l’environnement des affaires et d’autres questions de ce genre, mais le rôle de la production est unique et sans égal.

Compte tenu du grand marché qui existe à l’intérieur du pays, si nous parvenons à augmenter la production, l’activité principale sera sur notre marché intérieur avec nos quatre-vingt millions d’habitants, malgré le fait que la production a besoin de marchés étrangers. Bien sûr, nous pouvons également interagir avec les marchés étrangers. Si nous pouvons faire avancer la production, si Dieu le veut, les problèmes économiques prendront définitivement fin et les sanctions qu’ils ont imposées s’avéreront à notre avantage.

Bien sûr, ils ont infligé des dommages jusqu’à présent, mais ils ont également généré des bénéfices parce qu’ils nous ont fait penser à nos propres ressources, à la fabrication de produits et à la satisfaction des besoins du pays en s’appuyant sur nos ressources intérieures [tout comme pour la Russie]. C’est très précieux pour nous et par la faveur de Dieu, cela continuera. Par conséquent, nous continuons d’avoir besoin de production.

Le slogan de l’année dernière était « Stimuler la production ». Cette année, je tiens à dire que nous avons besoin d’une nouvelle augmentation de la production en guise de slogan de l’année. Cette année est l’année de la « Poussée de la production ». Tel est le slogan de l’année. Les responsables doivent agir de manière à ce que la production connaisse une poussée, si Dieu le veut, et qu’il y ait un changement tangible dans la vie des gens.

Bien sûr, cela nécessite une planification. L’Organisation de planification et de budget, le Majlis consultatif islamique ainsi que son centre de recherche et le pouvoir judiciaire ont chacun un rôle différent. La branche judiciaire a également un rôle à jouer. Les entreprises fondées sur la connaissance et les organisations jeunes et innovantes, heureusement nombreuses, ont également un rôle à jouer. Tout au long de l’année 1398 et de l’année précédente, j’ai eu de très bonnes et précieuses rencontres avec certains d’entre eux. Je les ai vus et les ai écoutés de près. Ce sont des jeunes qui sont intéressés à travailler et qui sont vraiment notre grand espoir, énergiques, motivés, talentueux et créatifs. De tels groupes de personnes existent heureusement et devraient participer à la planification. Cette tâche devrait aller de l’avant avec la planification, si Dieu le veut.

Je vous souhaite à tous une bonne année et une joyeuse fête du Mab’ath. J’espère que vous recevrez une attention divine et que la nation iranienne augmentera sa spiritualité et renforcera son esprit en prêtant toujours plus attention à Dieu et en l’implorant quotidiennement.

Que la paix soit sur vous, ainsi que la Miséricorde de Dieu et Ses bénédictions.

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Coronavirus : 25 organisations internationales exhortent l’administration Trump à lever les sanctions américaines contre l’Iran

Alors que l’Iran a plaidé pour la levée des sanctions, les États-Unis sont restés attachés à leur campagne de « pression maximale ».

Source : Middle East Eye, 20 mars 2020

Traduction : lecridespeuples.fr

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Une coalition de 25 organisations, y compris des groupes de défense des droits civiques, des organisations caritatives et des groupes de réflexion, s’est réunie pour exhorter l’administration Trump à lever les sanctions contre l’Iran pour l’aider à lutter contre son épidémie de coronavirus, qui a tué plus d’un millier de personnes et infecté des dizaines de milliers d’autres.

Le Conseil national irano-américain (NIAC) a mené un effort pour envoyer une lettre collective au Président Donald Trump, au Secrétaire d’État Mike Pompeo et au Secrétaire au Trésor Steven Mnuchin appelant à une suspension temporaire des sanctions.

La lettre a été signée par diverses organisations, dont le groupe juif libéral J Street, le groupe de réflexion International Crisis Group, Oxfam America et l’organisation à but non lucratif Médecins pour la Responsabilité Sociale.

« Pour aider à endiguer la propagation continue du virus en Iran et au-delà, nous vous demandons instamment de suspendre temporairement ces sanctions américaines qui rendent plus difficile pour les Iraniens du quotidien la possibilité d’obtenir des biens et des services de base pour traverser la crise », peut-on lire dans la lettre.

« Cela ne servirait pas seulement les intérêts américains en aidant à contenir la propagation du virus, mais serait également un geste humanitaire puissant pour les plus de 80 millions d’Iraniens souffrant de la pandémie et de ses conséquences. »

Alors que l’administration américaine prétend qu’il n’y a pas de sanctions contre les médicaments à destination de l’Iran ou l’aide humanitaire, de nombreuses banques et entreprises se sont abstenues de participer à de tels efforts par crainte de se voir frapper par des sanctions secondaires américaines.

L’Iran est devenu un épicentre majeur du coronavirus, officiellement connu sous le nom de Covid-19, avec près de 1 300 décès et plus de 18 000 cas de personnes infectées.

Kianush Jahanpur, porte-parole du ministère iranien de la Santé, a déclaré qu’une personne décède du virus toutes les 10 minutes.

Alors que l’Iran a plaidé auprès des Nations Unies pour exhorter les États-Unis à lever temporairement les sanctions, et que la Chine et la Russie ont également appelé les États-Unis à le faire, Washington est resté obstiné dans sa campagne de « pression maximale ».

« Une mesure simple »

Mercredi 18 mars, les États-Unis ont édicté un nouvel ensemble de sanctions visant le transport des produits pétrochimiques depuis l’Iran.

Jamal Abdi, président du NIAC, a déclaré à Middle East Eye plus tôt cette semaine qu’il n’était pas surpris que l’administration mette toujours « plein gaz sur les sanctions », alors que l’Iran fait face à une pandémie qui devient chaque jour plus meurtrière. « Sur la base des propres statistiques de l’administration Trump, le massacre infligé aux Iraniens par le coronavirus est la victoire la plus éclatante à ce jour pour la ‘pression maximale’ », a déclaré Abdi à Middle East Eye.

Alors que la coalition de groupes relève les « mesures limitées » prises, qui incluent l’encouragement des banques étrangères à établir des canaux humanitaires vers Téhéran et l’octroi de licences pour le commerce humanitaire avec la Banque centrale d’Iran, elle a déclaré que les sanctions ont endommagé le secteur de la santé publique du pays en bloquant la vente de médicaments et de fournitures médicales nécessaires pour lutter contre l’épidémie.

Les sanctions ont également eu un impact plus large sur les Iraniens en fermant des entreprises privées et en faisant chuter la valeur de la monnaie de Téhéran, le rial.

La lettre appelle les États-Unis à suspendre toutes les sanctions contre l’Iran, y compris celles sur les secteurs pétrolier et financier du pays, pour une période de 120 jours, afin de permettre au pays d’empêcher la dévastation économique et de lutter contre l’épidémie virale.

« L’assouplissement des sanctions est une mesure simple qui peut être prise pour servir les intérêts du peuple iranien et de la santé publique à travers le monde », indique la lettre.

Voir notre dossier sur le coronavirus.

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