Par Aram Mizraei
Source : http://thesaker.is/sitrep-soleimani-and-al-muhandis-murders/
Traduction :lecridespeuples.fr
Iraq : Samedi 4 janvier, des centaines de milliers d’Irakiens et d’Irakiennes en deuil se sont joints au cortège funèbre du commandant iranien Qassem Soleimani et du chef des forces anti-terroristes irakiennes Abu Mahdi al-Muhandis à Bagdad, scandant « Mort à l’Amérique » .
L’attaque terroriste contre les deux commandants semble avoir uni les Irakiens de toutes les sectes et de tous les horizons, et les rivaux politiques d’hier ont mis de côté leurs divergences pour s’unir contre les occupants Américains. Par exemple, le grand mufti sunnite d’Irak a appelé ses forces à se joindre aux frères irakiens chiites pour expulser par la force les troupes américaines.
La présence de personnalités comme Sayyed Ahmad al-Safi et Hadi Al-Ameri, qui sont par ailleurs rivaux, dans le cortège funèbre, constitue un message fort adressé à Washington : les assassinats ont plus que jamais unifié les Irakiens contre les États-Unis.
La même chose peut être dite lorsque Moqtada Al-Sadr, qui s’est notoirement opposé à la présence iranienne en Irak, s’est rendu au domicile de la famille de Soleimani à Kerman pour présenter ses condoléances.
Iran : [En Iran, Ali Khamenei et Hassan Rouhani se sont rendus séparément au domicile de Qassem Soleimani pour présenter leurs condoléances à sa femme et à ses enfants. Le corps du commandant défunt de l’IRGC sera rapatrié en Iran, où son corps sera paradé dans un cortège funèbre dimanche à Machhad, ville la plus sacrée d’Iran, lundi à Téhéran et à Qom, avant son enterrement dans sa ville natale de Kerman mardi.]
Le drapeau rouge a été hissé au-dessus du minaret de la mosquée de Jamkaran, près de la ville sainte de Qom, où, selon la tradition chiite, l’Imam al-Mahdi se rend tous les vendredis. C’est la première fois de l’histoire que le drapeau rouge est levé sur le minaret de Jamkaran. Il symbolise le sang répandu injustement et constitue également un appel à la vengeance.
Une autre chose qui mérite d’être soulignée est la visite du ministre des Affaires étrangères du Qatar en Iran pour tenter de servir de médiateur entre Washington et Téhéran. Des informations affirment que les États-Unis ont demandé au Qatar de négocier avec l’Iran pour prévenir des représailles à l’attaque terroriste de Washington, après avoir formulé une demande similaire via l’ambassade suisse, qui représente les intérêts américains en Iran. Le vice-Premier ministre et ministre des Affaires Etrangères Mohammed bin Abdulrahman Al Thani a rencontré son homologue Mohammad Javad Zarif et aurait offert un « accord nucléaire » et la levée des sanctions en échange de l’absence de réponse ou d’une réponse limitée.
Il convient également de noter que le Qatar a changé la couleur de son drapeau, le rouge et blanc devenant noir et blanc lors de la visite. Un signe de deuil et / ou solidarité avec l’Iran ?
Les condamnations et les vœux de vengeance continuent d’affluer de nombreuses parties de la région.
Liban : Un haut responsable du Hezbollah a fermement condamné l’assassinat du Général Qassem Soleimani. S’exprimant lors d’une cérémonie commémorative tenue dans la ville de Doueir, au sud du Liban, Mohammad Raad a dénoncé le « crime lâche des États-Unis » consistant à viser le haut Général iranien et Abu Mahdi al-Muhandis, soulignant que cet acte ne restera pas impuni.
« Tous ceux qui appartiennent à l’Axe de la Résistance s’engagent solennellement à participer à la riposte, car les deux martyrs représentent chaque goutte de sang qui coule dans nos veines et chaque souffle par lequel nous vivons. Les jours passent et on parle d’une nouvelle guerre », a souligné Raad, qui est également le chef du groupe parlementaire de la Loyauté envers la Résistance.
Pendant ce temps, un autre député libanais a décrit le Général Soleimani comme un partenaire dans toutes les victoires remportées par le front de la Résistance anti-israélienne, la nation libanaise et les peuples de Palestine, de Syrie, d’Irak, du Yémen et d’Afghanistan. S’exprimant durant une cérémonie funèbre dans la ville de Yater, Hassan Fadlallah a déclaré que le rôle du défunt commandant iranien était perceptible dans l’humiliation des projets d’occupation américains et israéliens, et dans la défaite des groupes terroristes takfiris comme Daech, créés et soutenus par l’Axe Washington-Riyad-Tel-Aviv.
« L’Amérique, l’ennemi israélien et tous ses alliés dans l’Axe du mal ont l’illusion qu’ils pourraient affaiblir cette lutte en assassinant un commandant ou un héros de cet Axe de la Résistance. Ils ne connaissent pas la vérité de cette culture à laquelle nous appartenons. Une culture selon laquelle un combattant peut se faire tuer sur le terrain mais sort finalement victorieux », a souligné Fadlallah, également membre du groupe de la Loyauté envers le bloc de la Résistance, en référence au martyre de l’Imam Hussein, assassiné avec ses proches et ses partisans pour consolider le pouvoir de Yazid b. Mu’awiya, mais ayant conduit très rapidement à la chute de la dynastie omeyyade.
Il a ajouté : « Les ennemis peuvent cibler un chef ou un héros ici ou là ; mais en même temps, ils doivent savoir qu’ils ne peuvent pas affaiblir ou faire reculer l’Axe de la Résistance. Toutes les expériences passées ont finalement prouvé que le sang de ces commandants renforcera la force et la fermeté de l’Axe de la Résistance. »
Hassan Nasrallah, le Secrétaire Général du Hezbollah, doit prononcer un discours très attendu dimanche 5 janvier, lors d’une cérémonie en l’honneur du dirigeant martyr qui a déjà été surnommé le Maitre des Martyrs de l’Axe de la Résistance, surpassant en éminence Cheikh Ragheb Harb, Sayed Abbas Moussaoui et Hajj Imad Moghniyeh, les trois grands martyrs dirigeants du Hezbollah.
Gaza : Le chef du Jihad islamique, Ahmed al-Modallal, a rappelé que le haut Général iranien soutenait directement le front de la résistance palestinienne et qu’il était chargé de fournir un soutien logistique aux groupes de Résistance palestiniens.
« L’assassinat du Général Soleimani accroît notre détermination et notre adhésion à la Résistance face aux forces de l’Arrogance. Le mouvement de résistance palestinien restera attaché au sang de ses martyrs », a ajouté Modallal.
Il a ensuite dénoncé les tentatives de certains États arabes de normaliser leurs relations diplomatiques avec le régime israélien, déclarant que les États-Unis avaient pour objectif de dépouiller les nations arabes et musulmanes de leurs richesses et de leurs capacités.
« Il est honteux que plusieurs pays arabes aient ouvert les bras pour embrasser l’Axe du mal et aient déployé des troupes pour tuer notre peuple », a souligné Modallal.
Par ailleurs, le haut responsable du Hamas, Ismail Radwan, a souligné que l’assassinat du Général Soleimani unira les peuples anti-américains pour s’opposer à l’occupation des territoires arabes et musulmans.
Yémen : Le bureau politique d’Ansarullah a décrit l’opération comme un crime de guerre commis par la Maison Blanche contre toute la Communauté musulmane, l’Axe de la Résistance anti-israélien et la cause palestinienne.
« Washington a supposé qu’il pourrait se débarrasser du Général Soleimani au moyen de son assassinat ciblé, mais on peut être assuré que son sang poursuivra les Américains plus que jamais », indique le communiqué.
Vendredi, Abdul-Malik al-Houthi a présenté ses sincères condoléances pour le martyre des deux personnalités militaires iranienne et irakienne suite aux frappes aériennes américaines, déclarant : « La nation yéménite éprise de liberté doit savoir que l’ennemi vise quiconque sans exception dans sa poursuite pour l’hégémonie globale. »
« L’ennemi est dans une impasse, et dans son dépit, il a eu recours à des assassinats ciblés parce que l’Axe de la Résistance fait obstruction à ses complots et les met en échec », a souligné al-Houthi.
Des manifestations massives en solidarité avec le Général martyr ont également eu lieu au Cachemire, en Afghanistan et dans la bande de Gaza occupée. Soleimani est considéré comme le champion des opprimés, un Che Guevara du Moyen-Orient et de l’Asie qui aura remporté toutes les victoires de son vivant, mais n’aura pas vécu assez longtemps pour voir la victoire finale dont il a posé les jalons : l’éradication de l’Etat d’Israël, objectif ultime des Forces al-Quds, comme leur nom l’indique.

Voir notre dossier sur Soleimani.
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