• Discours du 26 juin, consacré à l’agression israélo-américaine contre l’Iran
  • Discours du 28 juin, consacré à la situation entre le Hezbollah et Israël

Discours du Secrétaire Général du Hezbollah, Cheikh Naïm Qassem, le 26 juin 2025, à l’occasion de la première nuit du mois de Muharram et des commémorations de ‘Achoura.

Au sujet de cette commémoration majeure chez les musulmans chiites, lire Nasrallah : le martyre de l’Imam Hussein, événement fondateur pour l’Iran et le Hezbollah

Source : naimkassem.com.lb

Traduction : lecridespeuples.substack.com

[…] La voie de (l’Imam) Hussein — que la paix de Dieu soit sur lui — compte des partisans et des adeptes. La République islamique d’Iran suit la voie de l’Imam Hussein — que la paix soit sur lui — et, aujourd’hui, je parlerai de la République islamique sur le plan politique, en réservant les autres analyses politiques pour d’autres soirées, faute de temps. La République islamique a été la cible d’une agression israélo-américaine à l’échelle mondiale, une agression injuste, mensongère, fondée sur des allégations dénuées de tout fondement. Depuis le triomphe de sa révolution en 1979, sous la direction de l’Imam Khomeini — que Dieu sanctifie son âme —, et son essor, il y a environ 46 ans, la République islamique d’Iran a réussi à opérer une transformation profonde, non seulement à l’échelle du pays, mais également sur les plans régional et mondial.

La méthode de Hussein — paix sur lui — est bien présente au sein de la République islamique, c’est-à-dire chez ceux qui assument des positions, des orientations, qui prennent des décisions et qui se sacrifient. Posons une évaluation rapide : pourquoi cette agression israélienne contre la République islamique d’Iran a-t-elle eu lieu ? Je vous exposerai quatre éléments de réponse :

Premièrement, l’objectif central d’Israël et des États-Unis est de frapper toute capacité indépendante qui soutient la résistance dans notre région, et de neutraliser toute orientation visant à libérer la Palestine. La grande faute de l’Iran est d’avoir soutenu la Palestine, Al-Quds (Jérusalem) et le peuple palestinien dans leur combat pour libérer leur terre usurpée et occupée. Aujourd’hui encore, même les Nations unies, lorsqu’elles évoquent Israël, parlent de « l’occupation israélienne », une occupation qui perdure depuis 75 ans, qui continue toujours et qui, si Dieu le veut, prendra fin lorsque les occupants quitteront définitivement cette terre.

Ainsi, la première raison est que l’Iran représente une puissance indépendante qui appuie la résistance, ce que les ennemis ne peuvent tolérer.

Deuxièmement, Israël est une entité expansionniste. Que Dieu nous en fasse prendre conscience, que les peuples sachent, que le monde comprenne : Israël ne se satisfera pas des territoires de 1948 en Palestine, ni même de l’ensemble du territoire palestinien, sans exception. Il ne se contentera pas de l’occupation du Golan et au-delà. Israël veut exercer son contrôle sur toute la région, sans autre limite que celle de ses capacités, et il ne s’arrêtera pas, comme en témoignent les faits et les événements. Israël poursuit une politique d’expansion et de domination croissante, dans son propre intérêt et dans celui du tyran américain, car c’est ce dernier qui, à travers cet instrument qu’est Israël, cherche à coloniser et à s’étendre. C’est donc dans le cadre de ce projet expansionniste qu’Israël a attaqué l’Iran.

Troisièmement, aucune justification ne saurait légitimer cette agression, si ce n’est le prétexte fallacieux selon lequel l’Iran chercherait à acquérir l’arme nucléaire. Or, toutes les preuves indiquent que le programme nucléaire iranien est pacifique. Conformément au droit international et aux règlements de l’Agence internationale de l’énergie atomique, l’Iran a le droit de développer un programme nucléaire à des fins pacifiques. Des inspecteurs de l’Agence sont présents dans les installations nucléaires iraniennes et en connaissent tous les détails. Tous leurs rapports attestent qu’il n’existe aucune activité militaire. Mais leurs ennemis veulent attribuer un slogan à leur opération. Ils ne peuvent pas déclarer ouvertement qu’ils vont agresser l’Iran, alors ils prétendent que l’Iran constitue une menace parce qu’un jour peut-être, il envisagerait une action militaire. Leur preuve ? Le fait que l’Iran dispose d’un programme nucléaire pacifique ! Et qui sait ce que fera l’Iran à l’avenir ? Il faut donc, disent-ils, le confronter dès maintenant. Très bien. Allons-nous désormais juger les intentions et faire la guerre sur la base d’intentions supposées ? Voilà leur prétexte. Et encore, Israël n’a nul besoin de justification pour commettre son agression.

Quatrièmement, cette agression a révélé que, quelle que soit l’influence des Etats-Unis dans le monde, quels que soient ses efforts pour tromper les médias et mentir à l’opinion mondiale, presque tous les pays et les peuples ont condamné l’agression israélienne contre l’Iran. Que signifie cette réaction unanime ? Elle signifie que cet acte est d’une extrême laideur, que son caractère criminel est manifeste, et qu’il s’agit sans ambiguïté d’une agression directe contre un État souverain.

Quels en ont été les résultats ? Sur la base de ces prétextes qui ont servi de justification à l’agression israélienne, soutenue par les États-Unis, quels sont les résultats concrets ?

Premièrement, la République islamique d’Iran a fait échouer les trois objectifs de cette agression. Ces objectifs étaient au nombre de trois : tout d’abord, stopper l’enrichissement nucléaire. Mais l’Iran a poursuivi son programme, et il continuera, quels que soient les dégâts infligés, car il détient le savoir, la volonté et la détermination nécessaires. Ils ont donc échoué à faire cesser le programme nucléaire pacifique.

Deuxièmement, ils voulaient frapper le programme de missiles. Pourquoi ? Parce que les missiles constituent un moyen de défense. Or, ils ne veulent pas que les pays puissent se défendre. Ils ne veulent pas que les peuples se protègent afin de pouvoir imposer leur volonté, afin qu’Israël puisse entrer et sortir d’Iran à sa guise. Mais les missiles les en empêchent. Que s’est-il passé ? Ils n’ont pas réussi à anéantir le système de missiles, et ces derniers ont continué à tomber et à infliger de lourds dégâts à l’entité israélienne.

Troisièmement, ils visaient le renversement du régime. En frappant les centres de commandement, en proférant des menaces directes contre Son Excellence le Guide (Suprême) — qu’il vive longuement —, et en multipliant les attaques contre les installations nucléaires et balistiques, ils pensaient que la direction iranienne vacillerait, et qu’Israël pourrait alors coopérer avec une autre force afin de prendre le contrôle de la scène iranienne à sa guise. Cela ne s’est pas produit non plus.

Israël avait donc trois objectifs en agressant l’Iran : détruire le programme nucléaire, anéantir les capacités de missiles, et faire chuter le régime. Ces trois objectifs ont totalement échoué, par la grâce de Dieu.

Aujourd’hui, nous considérons que l’Iran est sorti victorieux après douze jours. Le cessez-le-feu est, à l’évidence, dans l’intérêt réel de l’Iran, car il met fin à l’agression. Il constitue une reconnaissance explicite et officielle de l’échec des objectifs poursuivis par cette agression. C’est là le premier résultat.

Le deuxième résultat est l’émergence d’un consensus populaire sans précédent. L’on sait que l’Iran est un pays libre, où existent opposition et partisans, où certains s’opposent au régime et à sa politique. Il y a donc une opposition intérieure et une opposition extérieure. Mais il est frappant de constater que nombre de ces groupes critiques à l’égard du régime sont revenus se rallier à l’État lorsque l’Iran, en tant qu’entité souveraine, a été exposé à une telle menace et à une telle agression. Un véritable consensus populaire s’est formé, et cela est d’une grande portée.

Ce consensus populaire s’articule autour du leadership, celui de l’Imam, du Guide, de l’autorité religieuse suprême, le Grand Ayatollah l’Imam Khamenei – que Dieu protège son ombre. Ce ralliement est significatif : il témoigne de l’impact réel de ce que le Guide et la Révolution ont semé – sur ce peuple, sur son attachement, et sur les forces armées : les Gardiens bénis de la Révolution islamique, l’armée, ainsi que toutes les forces de sécurité et militaires qui sont restées fermes, offrant (en martyrs) un commandant après l’autre, un moudjahid après l’autre, toujours présentes sur le terrain, inébranlables, puissantes, courageuses, ne craignant nul autre que Dieu, le Très-Haut. C’est là un accomplissement grandiose.

L’Iran détient une puissance incomparable, fondée sur trois piliers essentiels. Que nul ne s’imagine que l’Iran soit une cible facile. Non, l’Iran possède une puissance que rien n’égale, reposant sur trois fondements :

Premièrement, un dirigeant courageux, sage et inspirant, qui affronte les épreuves et se tient sur le terrain ; il ne craint pas le blâme dans la voie de Dieu (Coran, 5, 54), il avance porté par la lumière divine et le soutien du Très-Haut, sûr de la victoire. Depuis le premier jour, il proclame : « Un secours de Dieu et une victoire imminente. » (Coran, 61, 13) Voilà un pilier d’envergure.

Deuxièmement, un peuple au parcours exemplaire – du triomphe initial de la Révolution islamique jusqu’à aujourd’hui. Combien a-t-il enduré, combien a-t-il souffert ! La guerre déclenchée par l’Irak contre l’Iran a duré huit ans, et le peuple a offert des millions de martyrs et de blessés. Pourtant, il est demeuré uni derrière sa direction, persévérant dans le don et le sacrifice, jusqu’à permettre à l’Iran de l’emporter. À cette époque, l’Irak était en première ligne, mais c’est le monde entier, tous les pays sans exception, qui s’étaient ligués contre la République islamique d’Iran, résolus à faire tomber le régime islamique en place – sans y parvenir. Car il y avait ce dirigeant et ce peuple.

Troisièmement, les Gardiens bénis de la Révolution islamique, et les forces sécuritaires, riches d’un long héritage de sacrifices. Si les Gardiens se rendent (partout) dans la région pour la Palestine, s’ils soutiennent les opprimés de par le monde, s’ils forment les hommes libres partout où ils se trouvent, alors comment douter qu’ils offriront à leur propre pays des contributions d’une ampleur exceptionnelle ? C’est précisément ce que le Corps des Gardiens de la Révolution a accompli sur tous les champs d’honneur, aux côtés des forces de sécurité, de l’armée, de l’administration, des responsables et de tous ceux qui ont œuvré dans cette voie.

Ainsi, l’Iran a prouvé – par la grâce de Dieu – qu’il était une grande puissance reposant sur trois fondations solides : le commandement, le peuple, et les forces armées et sécuritaires, l’armée et les Gardiens de la Révolution.

Quatrièmement, l’Iran a prouvé – et cela mérite une attention particulière – qu’il est capable, à lui seul, de tenir tête à ce tyran planétaire que sont les Etats-Unis, appuyés par Israël et par une large part de l’Europe. Et il a tenu seul. L’Iran ne bénéficie d’aucune assistance militaire d’un quelconque pays. Il ne possède ni appui aérien, ni ligne de ravitaillement en munitions, et aucun autre État ne combat à ses côtés. Non : la République islamique d’Iran a tenu bon, seule, avec les moyens qu’elle a développés, avec ses capacités propres, face à la machine de guerre américaine, face aux cargaisons d’armes et de munitions transportées par leurs avions à destination de l’entité israélienne, face aux réseaux d’espionnage, aux campagnes médiatiques, aux pressions, aux intrigues politiques et aux diverses manœuvres. Et malgré tout cela, l’Iran est resté debout, seul. Ce n’est pas un fait mineur que de pouvoir affirmer qu’il a fait face seul à une telle confrontation, et qu’il a dit : « Je suis là. » Que Dieu bénisse ce peuple noble. Qu’Il bénisse cet Iran jeune, généreux, dévoué, qui, à lui seul, a infligé des pertes considérables à l’entité israélienne – laquelle s’est empressée d’appeler les Etats-Unis à la rescousse, prouvant une fois encore qu’elle est incapable de survivre un seul jour sans le soutien américain, permanent, multiforme et inconditionnel.

Vous dites qu’Israël est fort ? Non. Israël n’est pas fort. Israël n’est là que pour mettre en œuvre les décisions de l’arrogance mondiale (impérialisme), aujourd’hui incarnée par les États-Unis et leurs alliés.

Cinquièmement, l’Iran a consolidé sa place sur les scènes régionale et internationale. Plus personne ne peut aujourd’hui prétendre ignorer qui est l’Iran ou ce qu’il représente. Non : il a affermi sa position avec ses principes, ses choix, sans jamais transiger. L’Iran d’après-guerre est plus fort que celui d’avant-guerre. Il demeure le soutien de la résistance, une république indépendante, l’allié de ses voisins et de ses amis, et il est capable d’assurer la sécurité collective de la région sans le secours des États-Unis ni de leurs alliés. Il a démontré avec éclat que l’ingérence américaine dans la région n’a d’autre objectif que de protéger Israël, et qu’elle nuit aux peuples de la région. Que personne ne s’imagine que les bases américaines établies ici servent à protéger les habitants. Non. Elles protègent Israël, comme le prouve l’agression américaine actuelle contre l’Iran, rendue possible par les capacités déployées dans la région. Protègent-ils les peuples (du Moyen-Orient) ? Non. Ils protègent Israël. Israël, qui poursuit jusqu’à ce jour son génocide à Gaza, sous les yeux de tous. Où est le monde ? Où sont les États ? Où sont ceux qui se réclament de l’humanité ? Vous ne savez que discourir ? Nous voulons des actes. Des positions. Des décisions. Nous espérons qu’ils tireront une leçon de l’exemple iranien, qu’ils s’inspireront de l’Iran qui s’est dressé, a réussi, et a pu affirmer hautement : l’Iran est indépendant.

Quant à nous, au Liban, en tant que Hezbollah, nous soutenons les choix indépendants de l’Iran. Nous rejetons l’occupation, la domination américaine. Certains demandent : pourquoi ce lien si fort avec l’Iran ? Parce que l’Iran est la dignité, l’honneur. Parce qu’il soutient les opprimés. Parce qu’il nous a tout donné, sans jamais rien exiger en retour. Pourquoi ne serions-nous pas à ses côtés ? Nous partageons les mêmes pensées, les mêmes convictions, les mêmes orientations concrètes, la même lutte contre l’occupation. Tout ce que fait l’Iran est empreint d’honneur. Dites-moi : où est l’honneur ailleurs ? Que font les autres pour la Palestine ? Que font-ils pour le Liban ? Pour le droit ? Qu’on nous le dise ! Tandis que l’Iran, lui, agit. Oui, il est naturel que nous disions : nous sommes aux côtés de l’Iran, nous sommes avec l’Iran, nous sommes fiers d’être avec l’Iran, sous la bannière de la direction sage, courageuse et éminente de l’Imam Khamenei, que Dieu le protège.

Mes frères, il s’agit là de foi, de vie et d’au-delà, de sincérité et d’un noble don. C’est l’éducation d’une nation pour son avenir. Il est donc naturel que nous soyons là où nous sommes. Et il est absurde que d’autres nous le reprochent.

L’ennemi est unique : l’ennemi israélien. Et notre choix est clair : nous œuvrons pour la libération de la terre, pour l’indépendance, pour la construction de la patrie. Nous ne nous soumettrons pas aux injonctions, nous ne plierons pas devant l’occupation. C’est notre vie, c’est notre pays. Nous voulons qu’il demeure cher à nos enfants et à nos générations futures. Nous résisterons pour cela, quel qu’en soit le prix, quelles qu’en soient les conséquences. Nous sommes les fils de (l’Imam) Hussein, les fils du maître des martyrs de cette Oumma (Sayed Hassan Nasrallah), les fils des moudjahidines honorables, les héritiers de cette lignée.

En conclusion, je tiens à m’excuser auprès de ce public bien-aimé. J’aurais aimé m’adresser à vous directement, être parmi vous, et obtenir la récompense de la présence à ces assemblées, car leur valeur et leur récompense résident dans la participation physique, et non à distance. Mais les impératifs de sécurité m’en ont empêché.

Je suis sûr que vous me pardonnerez. En tout état de cause, nous implorons Dieu le Très-Haut de lever cette épreuve qui pèse sur cette Oumma.

Que la paix, la miséricorde et les bénédictions de Dieu soient sur vous.

***

Discours du Secrétaire Général du Hezbollah, Cheikh Naïm Qassem, le 28 juin 2025, à l’occasion de la troisième nuit du mois de Muharram et des commémorations de ‘Achoura.

Source : naimkassem.com.lb

Traduction : lecridespeuples.substack.com

Nous traduisons la fin de la section religieuse et l’intégralité de la section politique, consacrée à la lutte du Hezbollah contre Israël depuis le 7 octobre 2023.

Section religieuse

[…] Alors, le martyre est-il synonyme de mort et de fin ? Non, le martyre est une victoire. Une victoire dont les fruits se prolongent à travers les générations, grâce à la continuité qu’elle a engendrée.

Aujourd’hui, je souhaite répondre à une question souvent posée par certains : si nous sommes croyants et liés à Dieu, le Tout-Puissant, et que le Seigneur des mondes affirme dans le Coran : « Il Nous incombe de secourir les croyants » (Coran, 30, 47), alors Dieu nous accorde-t-Il systématiquement la victoire ? Ou bien nous la donne-t-Il parfois, et parfois non ? Et si Dieu ne nous accorde pas toujours la victoire, cela signifie-t-il qu’il existe un obstacle particulier qui L’en empêche ? Ou bien devrait-Il toujours nous faire triompher du simple fait que nous sommes croyants, indépendamment des difficultés et des épreuves de notre vie ?

Je voudrais ici approfondir ce sujet, car il est à la fois sensible et fondamental. Dieu, le Tout-Puissant, a établi dans cette vie des lois divines : des règles, des systèmes. Celui qui prend l’épée peut frapper et blesser ; mais celui qui ne porte pas d’arme, qui reste les bras croisés, ne peut infliger aucune blessure. De même, celui qui prend part à une bataille peut espérer la remporter à condition que le nombre de combattants soit adéquat, que les préparatifs soient suffisants, que l’entraînement soit rigoureux. Mais en cas de carence dans l’entraînement ou dans les moyens disponibles, il se peut qu’il n’arrive pas à renverser le cours de la bataille.

Telle est la loi divine : l’homme doit se doter des moyens nécessaires pour réussir. Parfois, il ne parvient pas à se préparer comme il le faudrait ; parfois, l’ennemi dispose d’un arsenal bien supérieur ; ses capacités surpassent largement les nôtres — et dans ce cas, il peut l’emporter sur les croyants sur le plan matériel, oui. Car selon la loi divine, s’il possède de plus grandes capacités, c’est lui qui vaincra, puisqu’il s’est préparé, tandis que vous, vous n’en avez pas eu les moyens. Je ne dis pas que vous avez failli, mais que vous n’avez pas pu. Il faut donc accepter cela comme une réalité naturelle.

Dieu, le Tout-Puissant, nous traite d’abord selon les lois divines qu’Il a instaurées. Si tu veux réussir ton examen, tu dois étudier. Ce n’est pas comme certains qui disent : « Nous avons beaucoup prié Dieu la veille de l’examen, mais le lendemain, nous avons échoué ». Tu as échoué parce que tu n’as pas étudié. Tu ne peux pas réussir sans avoir fourni les efforts nécessaires. Fais ta part, et laisse le reste à Dieu, le Tout-Puissant. Prépare-toi, et le reste dépendra de Lui.

Que dit Dieu, exalté soit-Il ? Il dit : « Préparez contre eux tout ce que vous pouvez comme force et cavalerie ». Et que se passe-t-il alors ? « Par cela, vous terroriserez l’ennemi de Dieu et votre ennemi » (Coran, 8, 60). Cela signifie : faites ce qui vous incombe, fournissez les efforts requis, et soyez certains qu’à la fin, vous leur inspirerez la crainte. Cela peut se produire dès cette première phase. Puis, dans une seconde étape, si les moyens sont suffisants, Dieu, le Tout-Puissant, apportera Son concours et Sa bénédiction, afin que l’homme réussisse. Mais parfois, cette aide est différée, car les moyens matériels ne sont pas encore suffisants. Ce sont là des réalités de l’invisible que nous ne maîtrisons pas.

Nous devons donc croire que les lois divines sont à l’œuvre. Mais alors, où réside la différence ? Le croyant bénéficie bien du soutien de Dieu, le Tout-Puissant. Comment cela ? Dieu dit : « S’il se trouve parmi vous vingt endurants, ils triompheront de deux cents » (Coran, 8, 65). Or, selon les lois naturelles, cela devrait être un contre un, et si deux hommes combattent, ils l’emporteraient sur un seul adversaire. Mais Dieu dit : Non. Grâce à ta foi, à tes convictions, à ton attachement à Muhammad et à sa famille — que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur eux —, grâce à ton respect pour le sang des martyrs, grâce à ton offrande de ta tête (ta vie) pour Dieu, le Très-Haut, Il dit : « vingt vaincront deux cents », soit un contre dix. D’où vient ce multiplicateur ? Non pas de la constitution physique, mais de la force morale, du soutien divin, de cette assistance invisible, même si nous ne savons ni comment elle vient, ni comment elle agit.

Je vous le dis : les jeunes qui se trouvaient sur la ligne de front lors de la Bataille des Puissants (guerre entre le Hezbollah et Israël de septembre à novembre 2024) ont combattu vaillamment. Si vous comparez leur nombre à celui des cinq divisions israéliennes, qui comptaient 75 000 soldats, vous vous demanderez : est-il concevable qu’un petit groupe de combattants, compté par centaines, ait pu résister à 75 000 soldats lourdement équipés ? Et je vous répondrai : oui, parce qu’ils s’étaient préparés, et qu’ils avaient offert leur vie à Dieu, le Tout-Puissant. Et Dieu les a guidés.

Comment les a-t-Il guidés ? Je l’ignore. Dieu a Ses propres moyens d’aider : Il envoie des anges, Il renforce le moral, Il sape celui de l’ennemi, Il introduit des facteurs invisibles qui échappent à notre perception. Dieu les connaît, pas nous. Nous n’avons pas à nous soucier du comment de l’aide divine. Ce qui importe, c’est que nous ayons la certitude que Dieu est avec nous, qu’Il nous soutient, et que toute victoire obtenue à quelque étape que ce soit est une victoire divine. Car les lois viennent de Lui, et le secours vient de Lui.

Et si, à un moment donné, nous espérions une victoire précise mais ne l’avons pas obtenue, interrogeons-nous sur les raisons. Cela peut provenir d’un manque de capacités de notre part, d’un déséquilibre flagrant des forces, ou encore de la nécessité de rectifier certains de nos calculs. C’est une chose naturelle. Et lorsque nous remportons une victoire, même matérielle, cela signifie que tout ce que nous avons mis en œuvre a porté ses fruits, et que Dieu, le Tout-Puissant, nous a gratifiés de faveurs que nous n’aurions jamais pu obtenir par nos seuls moyens.

Que dit Dieu, le Très-Haut, à propos des combattants de Badr ? « Dieu vous a accordé la victoire à Badr, alors que vous étiez faibles » (Coran, 3, 23). Autrement dit : vous étiez faibles, et vous ne pouviez vous appuyer uniquement sur vos capacités. Trois cent treize contre neuf cent cinquante, avec armes et équipements, soit un contre trois — un déséquilibre flagrant. Nous ignorons l’ampleur exacte de cet écart, mais lorsque Dieu dit : « S’il y a parmi vous vingt endurants, ils triompheront de deux cents », cela signifie qu’en termes de force effective, les 313 combattants étaient en réalité équivalents à 3130. Puis Dieu leur envoya des anges et leur accorda Son aide — mais cela relève d’un autre registre.

En fin de compte, Dieu les a secourus, car ils avaient donné tout ce qu’ils pouvaient. Et la victoire leur fut acquise.

Nous affirmons donc que toute victoire que nous remportons est une victoire divine. Pourquoi ? Parce que la Sunna divine (l’ordre des choses) le veut ainsi, et parce que nous ressentons concrètement des bénédictions réservées aux croyants, des grâces que les non-croyants ne peuvent ni obtenir ni percevoir.

Je consultais certains anciens rapports sur la période du retrait israélien en 2000, sur ce qu’on appelle la victoire de 2000. On avait interrogé des soldats israéliens : comment se déroulaient les combats ? Ils ont répondu : « Mon frère, parfois, on avait l’impression que des gens montés à cheval nous poursuivaient et nous rattrapaient. » D’où venaient ces chevaux ? Je n’en sais rien. Était-ce une illusion ? Ces chevaux lui sont-ils vraiment apparus ? Est-ce Dieu, exalté soit-Il, qui les a envoyés ? Cela ne nous regarde pas. C’est là une part du secours divin. N’entrez pas dans ces détails. L’essentiel, c’est que nous soyons convaincus que nous sommes soutenus par Dieu, exalté soit-Il, et Dieu, exalté soit-Il, doit nécessairement soutenir les croyants : « Il Nous incombe de secourir les croyants. » (Coran, 30, 47)

Quant aux épreuves qui nous frappent dans ce bas-monde, n’est-ce pas toute la vie terrestre qui est une épreuve ? Tu veux gagner et réussir sans subir d’épreuve ? Sans passer par un examen ? Ce sont là des examens, des tests. On est éprouvé ici, on réussit là, on tombe malade ailleurs, on souffre ailleurs, on guérit ailleurs, on s’élève ailleurs… ainsi va la vie. Ce ne sont que des épreuves, au point que Dieu, exalté soit-Il, dit aux croyants : « Pensez-vous entrer au Paradis sans que vous ait atteints ce qui toucha ceux qui vécurent avant vous ? Misère et affliction les avaient frappés, et ils furent secoués jusqu’à ce que le Messager et ceux qui crurent avec lui s’écrièrent : “Quand viendra le secours de Dieu ?” – Le secours de Dieu est, certes, proche. » (Coran, 2, 214) Ne crains rien, tu finiras par être victorieux, car ta voie est juste, ta trajectoire est juste, et les moyens dont tu disposes sont justes. Il te faut seulement faire preuve de patience.

Dans le hadith noble rapporté du Messager de Dieu – que la paix et la bénédiction soient sur lui et sa famille – il dit : « La victoire vient avec la patience, le soulagement vient avec l’affliction, et avec la difficulté vient la facilité. » Il faut que tu patientes. Les choses ne se déroulent pas toujours au moment que tu estimes opportun. Laisse le moment au Seigneur des mondes. Toi, fais ce qui t’incombe. L’essentiel, c’est d’accomplir ton devoir.

À partir de là, lorsque nous contemplons le soulèvement de l’imam al-Hussein – que la paix soit sur lui – et ce qu’il a accompli à Karbala, que pouvons-nous en conclure ? Nous en concluons que l’imam al-Hussein – paix sur lui – a pris position et a rempli toutes les conditions pour se rendre à Karbala. Depuis Médine, il avait déclaré : « Je ne suis sorti que pour réclamer la réforme dans la communauté de mon grand-père, le Messager de Dieu. » Il a refusé de prêter allégeance (à Yazid, fils de Mu’awiya). Sa position était donc claire, sur un plan personnel. Il partit pour La Mecque, puis reçut des lettres lui disant : « Nous sommes prêts à te suivre. » Il fut alors chargé de diriger le groupe, puisque ce dernier était disposé à s’engager dans la guerre, dans la révolution, le soulèvement, l’affrontement contre le pouvoir en place. Il se dirigea vers Karbala dans l’intention de soutenir ce groupe qui avait préparé son action et avait dit : « Nous sommes prêts. » Il s’en chargea naturellement, en accomplissant toutes les démarches requises.

Il est un aspect auquel certains ne prêtent pas attention lorsqu’ils lisent les biographies : quand l’imam al-Hussein (paix sur lui) est arrivé à Karbala, que s’est-il passé ? Après avoir accompli la prière de l’après-midi, il s’adressa à la foule dans un discours, et conclut en disant : « Si vous nous rejetez, si vous méconnaissez nos droits, si votre opinion actuelle est différente de ce que vos lettres m’ont fait entendre et de ce que vos émissaires m’ont transmis, alors je vous quitte… » Il leur dit : « Si vous ne voulez pas de moi, je m’en vais. » À qui disait-il cela ? À al-Hurr al-Riyahi et à son groupe, ceux-là mêmes qui avaient réclamé sa venue en lui prêtant allégeance. Il leur dit : « Si vous ne voulez pas de moi, je fais demi-tour. » Pourquoi ? Parce que l’imam al-Hussein – paix sur lui – comprit que le groupe qui avait envoyé les lettres ne voulait plus se battre, et qu’il n’était donc plus tenu de combattre à leurs côtés. Il leur dit : « Si vous ne voulez pas de moi, je repars. »

Qu’a répondu al-Hurr ? Il dit : « Je ne suis pas au courant de ces lettres. J’ai reçu l’ordre de vous retenir ici. Je n’ai pas d’autre instruction. »

Quand l’imam al-Hussein – paix sur lui – vit qu’il ne pouvait plus faire marche arrière, il dit à ses compagnons : « La mort vaut mieux que cela. » C’est-à-dire : je ne peux pas accepter de me rendre. Car cet homme (al-Hurr) a pour mission de semer le trouble sous prétexte qu’il voudrait, en fin de compte, me contraindre à prêter allégeance. Or l’imam al-Hussein – paix sur lui – n’a pas prêté allégeance. Il a tout fait pour éviter le combat, mais à ce moment-là, il a constaté que les gens s’étaient dérobés.

Sa position, elle, reste ferme : il ne prêtera pas allégeance à Yazid. Si Yazid l’attaque directement, il lui fera face. Et si le groupe l’attaque, il leur fera face. Il est donc arrivé à Karbala en combattant, en défendant, en affrontant – afin de faire triompher la vérité et de ne pas se soumettre à ce tyran.

C’est ici qu’une parole de l’imam Khomeini (que Dieu sanctifie son âme) a retenu mon attention. Beaucoup de gens se demandent : est-ce que l’imam al-Hussein – paix sur lui – est allé à Karbala avec pour seul objectif d’être tué ? Ce n’était pas son but. L’objectif de l’imam al-Hussein était autre. Quel était cet objectif ? L’imam Khomeiny explique que l’imam al-Hussein – paix sur lui – n’est pas parti pour tenter une expérience ou pour voir si cela réussirait ou non. Il est parti en réponse à ceux qui lui avaient envoyé des lettres, il est parti en connaissance de cause. Il ne s’est pas fondé sur des hypothèses de réussite ou d’échec. Non. Il est parti pour prendre en main le pouvoir. Et cela constitue pour lui un honneur et une fierté.

Ceux qui pensent que le maître des martyrs ne s’est pas levé pour assumer le pouvoir se trompent. Le maître des martyrs s’est levé, et il est parti avec ses compagnons pour assumer le pouvoir. Car le gouvernement doit être entre les mains d’hommes tels que le maître des martyrs et ses partisans.

Ainsi, l’objectif de l’imam Hussein (paix sur lui) n’était pas de partir pour se faire tuer en martyr, non. Son objectif était de réformer la communauté, de répondre à l’appel de ceux qui lui disaient : « Nous sommes prêts à marcher sous ta direction pour que tu accomplisses le changement nécessaire. » [Voir l’exposé de Hassan Nasrallah, dans lequel il montre que l’Imam Hussein allait en finir avec le régime de Yazid par le combat ou par le martyre : dans les deux cas, le résultat serait le même]

C’est pourquoi, lorsque nos frères insistent toujours en disant : « Je suis prêt à tomber en martyr », certains leur demandent : « Pourquoi aimez-vous tant la mort ? Voulez-vous vraiment mourir ? » Non, mon frère, non. Le martyr est un homme qui ne craint pas la mort — il la souhaite même — mais il la veut dans la dignité, dans une position noble. Ou bien il veut mener une vie digne, une vie d’honneur. C’est ainsi, par exemple, que ces jeunes qui sortent pour combattre et s’engagent directement dans la confrontation : pourquoi continuent-ils à résister aussi longtemps ? Si quelqu’un voulait simplement mourir en martyr pour Dieu, il aurait de nombreuses occasions d’être tué. Mais non, ce n’est pas cela : il combat pour rester en vie dans la dignité, et si sa fin survient, qu’elle le prenne alors qu’il meurt en martyr — c’est cela, la véritable noblesse à laquelle il aspire.

Section politique

Parlons maintenant de notre réalité politique et de ce que le Hezbollah a accompli durant cette période, depuis le 8 octobre 2023. Le Hezbollah a soutenu les habitants de Gaza et de Palestine, qui ont lancé l’opération « Déluge d’al-Aqsa » pour libérer leur terre et leurs prisonniers. Ce soutien était un devoir — un devoir impérieux et essentiel — car il est en accord, d’abord, avec notre éducation et notre conviction : nous devons être du côté du droit, des défenseurs de la vérité, et nous affrontons un même ennemi — l’entité israélienne — qui cherche à frapper la résistance et à en éradiquer la présence et l’existence. Il nous faut donc nous serrer les rangs, unir nos forces, et faire tout ce qui est en notre pouvoir pour repousser ce danger.

Nous avons mené une opération de soutien qui est un devoir moral, politique et de principe, en accord avec la vérité. En même temps, nous avons un ennemi commun. Et nous nous inspirons des enseignements du maître des martyrs de la nation (Hassan Nasrallah), qui a clairement exprimé sa vision et celle du Hezbollah à l’égard de la Palestine. Nous ne soutiendrons pas la Palestine en paroles, mais en actes. Et si nous pouvons faire quelque chose, alors nous devons le faire. C’est pourquoi nous avons apporté notre soutien.

Mais ce qui s’est produit, c’est qu’Israël, qui préparait depuis longtemps une guerre contre le Hezbollah, a estimé que le moment opportun était venu : septembre 2024. C’était, selon lui, le moment propice pour déclencher une guerre contre le Hezbollah. Il a commencé en visant les premiers et deuxièmes cercles de la direction, à leur tête le maître des martyrs de la nation, Sayed Hasan (que Dieu lui accorde Sa miséricorde), et Sayed al-Hashimi (que Dieu le bénisse). Puis elle a frappé, à l’aide des « bipeurs », des milliers de jeunes, les retirant ainsi du champ de bataille. Elle a également ciblé les capacités opérationnelles pour les neutraliser. Israël pensait ainsi atteindre trois objectifs d’un seul coup : premièrement, détruire le système de commandement et de contrôle ; deuxièmement, blesser et tuer des milliers de combattants de la résistance ; troisièmement, anéantir les capacités existantes. Et le résultat attendu, dès les premiers jours, devait être la fin du Hezbollah et de sa résistance. Tel était le plan. Telle était l’intention. Quiconque a lu les analyses qui ont suivi l’opération « Bataille des Puissants » comprend bien ce que disaient les Israéliens et quel était le projet en cours.

Les sacrifices des martyrs nous ont donné de l’élan et élevé le moral. Les blessés, par leur don, nous ont plongés dans un sentiment de responsabilité accru. L’adhésion populaire, la force de l’endurance et la capacité à supporter le déplacement ont été des signes de force et de détermination. Et pour aller droit au but : pourquoi ce parti (le Hezbollah) a-t-il tenu bon ? Pourquoi a-t-il redressé la tête ? Pourquoi s’est-il relevé ? Parce que le maître des martyrs de la nation (que Dieu sanctifie son âme) avait passé des décennies, aux côtés de ses frères et compagnons, à le bâtir. Et cette construction avait atteint un niveau élevé de force, d’amplitude, de ressources et de préparation. De sorte que, malgré la gravité des sacrifices consentis, rien ne faisait obstacle à la continuité, à condition que les frères repartent de l’avant et refusent de se soumettre à la situation présente. Et, grâce à Dieu, c’est ce qui s’est produit : la Choura (Conseil du Hezbollah) s’est précipitée pour élire un nouveau Secrétaire général, le système de commandement et de contrôle a été reconstitué par leurs adjoints ou par d’autres membres, et l’appareil de lutte jihadiste a retrouvé sa force et sa capacité.

Les jeunes ont tenu les fronts avec une ténacité sans précédent. Ainsi, l’opération Bataille des Puissants a duré 64 jours, et ce sont les Israéliens eux-mêmes qui ont demandé qu’elle cesse, face à la résistance, à la capacité de confrontation, et à la continuité de l’action.

Lorsque nous disions : « Louange à Dieu, Il nous a accordé la victoire », nous entendions par là la victoire de la continuité, la victoire du rétablissement de l’initiative — non pas une victoire matérielle absolue sur le terrain. C’est vrai, nous n’avons pas remporté une victoire militaire totale. Mais nous avons réussi à nous relever, à affirmer notre présence, à tenir bon jusqu’au cessez-le-feu, tout en infligeant à l’ennemi des coups douloureux, en le faisant souffrir.

Et grâce à Dieu, ce qui est ensuite apparu à travers les données stratégiques, c’est que ces foules étaient solidement unies, cohérentes, persévérantes. Les élections municipales aussi ont démontré que nous formions un bloc homogène — le mouvement Amal, le Hezbollah, et tous nos alliés — une véritable force soudée. À cela s’ajoute ce moment historique : les habitants des villages de la ligne de front qui sont sortis affronter l’occupation israélienne à mains nues pour retourner dans leurs foyers.

Voilà des signes de force, des signes de victoire, des signes de continuité. Et c’est grâce au Tout-Puissant, grâce aux sacrifices consentis, que nous avons pu aboutir à ce résultat. Car, à un moment donné, la poursuite du conflit ne faisait que produire des morts et des représailles, sans aboutir à rien. Nous sommes donc parvenus à l’accord, conclu indirectement entre l’État libanais et l’entité israélienne, et nous l’avons approuvé. Cet accord marque une nouvelle étape.

J’aimerais m’adresser à ceux qui ne cessent de philosopher et qui nous répètent : « Vous avez provoqué Israël ! » Très bien, admettons que nous ayons harcelé Israël, que nous ayons fait quelque chose qui ne vous a pas plu. Nous sommes parvenus à un accord, lequel a ouvert une nouvelle phase qu’on a appelée « responsabilité de l’État ». À partir de maintenant, il faut poser une question simple : qui respecte cet accord et qui ne le respecte pas ? C’est à cette aune qu’on doit nous juger.

Grâce à Dieu, nous avons appliqué cet accord dans son intégralité. Ni les Israéliens, ni les Américains, ni personne au Liban ne peut nous reprocher le moindre manquement. Plus personne ne vient nous dire aujourd’hui : « Pourquoi l’accord n’est-il pas appliqué à l’intérieur du pays ? » Non. Ce qu’on nous dit maintenant, c’est : « Déposez les armes ! » Mes amis, y a-t-il quelqu’un ici qui réfléchit encore avec lucidité ? Nous sommes en plein cœur d’une bataille dans laquelle nous avons scrupuleusement respecté l’accord, alors que les Israéliens, eux, n’ont même pas engagé le moindre pas, pas même les préalables, et n’en ont rien appliqué. Et voilà qu’on nous demande de renoncer aux éléments de force que nous avions entre les mains — ces mêmes éléments qui les effrayaient, les influençaient, et les ont forcés à accepter l’accord — alors qu’Israël, lui, reste là, sans avoir honoré aucune de ses obligations !

Mais enfin, à quoi pensez-vous ? Et certains vous répondent : « Cela ne nous concerne pas ! » Pourquoi ? Parce que vous n’êtes pas visés ! « Cela ne nous concerne pas », car vous êtes en coordination avec Israël ! Mais alors, que faut-il dire de vous ? Dites-nous ! Voulez-vous reconstruire le pays ? Pourquoi ne parlez-vous jamais de cette Résistance qui, depuis plus de quarante ans, a libéré (le sud-Liban), a redonné sa dignité à tout un peuple, a contraint Israël à se retirer de force, et a anéanti son rêve de bâtir des colonies au Liban ? Vous ne vous en souvenez donc pas ? Ce passé noble, glorieux, exemplaire ? Et nous en sommes encore capables aujourd’hui. Soyez patients : les choses changent et évoluent.

C’est pourquoi nous avons respecté l’accord, alors qu’Israël ne l’a pas fait. Et je considère que les agressions en cours, les violations répétées, relèvent de la responsabilité directe de l’État libanais : l’agression contre Nabatiyeh, contre les femmes, contre la population, contre ceux qui travaillent dans le secteur bancaire… Toute agression, y compris contre un seul citoyen du Sud, est une agression totalement inacceptable, et elle ne peut être tolérée. L’État doit faire pression. L’État doit assumer pleinement ses responsabilités.

Sachez bien que cette situation ne saurait durer. C’est peut-être une opportunité — et certains demandent : « Quelle opportunité ? » — c’est à nous d’en définir les contours (et la durée). Mais croyez-vous vraiment que nous allons rester silencieux à jamais ? Non. Tout cela a ses limites. Nous sommes les disciples de Hussein, ceux qui clament : « Loin de nous l’humiliation ! » Que croyez-vous ? Vous nous avez déjà mis à l’épreuve, et vous voulez recommencer ? Essayez donc !

Nous ne parlons pas en l’air. Nous savons ce que nous disons et pourquoi nous le disons. Qu’on en finisse avec ces slogans du type : « Ne donnez pas de prétextes à Israël. » Personne ne donne de prétextes à Israël ! Israël a occupé 600 kilomètres carrés de la Syrie sans prétexte. Il a détruit toutes les capacités de la Syrie sans prétexte. Il a agressé l’Iran sans prétexte. Et aujourd’hui, je vous le dis : chaque fois qu’il y a une partie faible, Israël s’étend et prend tout — les pierres, les terres, les gens, les ressources, les capacités. Mais avec nous, cela ne se produira pas. Nous sommes les enfants de cette équation entre l’épée et l’humiliation, et nous disons : « Loin de nous l’humiliation ! »

Ils nous demandent : « Êtes-vous capables de vaincre Israël ? » Oui, nous en sommes capables. Quand nous avons le choix, il ne nous reste qu’une seule option. Lorsque l’alternative, c’est l’honneur, alors nous affrontons. Et on vous dira : « Si vous affrontez, pouvez-vous l’emporter ? » Oui, nous l’emportons. Et comment ? Venez, affrontez-nous, et vous verrez comment nous triomphons — si Dieu le veut. Vous croyez que nous faisons nos calculs avec un stylo et du papier, comme eux ? Non. Nous faisons notre devoir, nous tenons nos positions sur le terrain, nous invoquons Dieu Tout-Puissant, nous nous en remettons à Lui, et Il envoie Ses anges combattre à nos côtés. Et nous réussissons, avec la permission de Dieu. Si ce n’est pas le premier jour, alors le deuxième, ou le troisième. Si ce n’est pas le premier mois, alors le deuxième ou le troisième. Et si ce n’est pas par nos mains, ce sera par celles d’autres. Mais dans tous les cas, nous sommes vainqueurs : soit par la victoire, soit par le martyre.

Que personne ne plaisante avec nous. Que personne n’imagine pouvoir nous soumettre. Nous sommes les fils de Hussein, les fils du maître des martyrs de cette nation, les héritiers de cette équation sacrée entre l’épéé et l’humiliation. Et nous disons haut et fort : « Loin de nous l’humiliation ! »

Je saisis cette occasion pour présenter mes condoléances au grand guide, l’Imam Khamenei (que Dieu le protège), ainsi qu’au peuple iranien, à l’armée, aux Gardiens de la révolution, aux forces de sécurité et au gouvernement, à l’occasion de la perte de ces martyrs vertueux qu’ils ont offerts sur le chemin de la dignité et de la vérité — notamment le général Salami, le général Bagheri et le général Mohammad Saeed Izadi (Hajj Ramadan). Tous ces martyrs, ainsi que beaucoup d’autres, étaient nos frères et nos proches. Nous avons toujours entretenu avec eux des relations étroites. Mais je voudrais m’attarder sur le martyr Hajj Ramadan, qui a vécu parmi nous près de quarante ans. Il était un modèle de sincérité et de générosité, un homme ayant quitté son pays pour s’installer parmi nous, au service de la cause palestinienne, de l’armement, des moyens et des capacités. Que Dieu accorde Sa miséricorde au martyr Hajj Ramadan, qui fut véritablement un modèle parmi les modèles.

Si Dieu le veut, nous resterons fermement sur cette voie, et nous continuerons de scander le slogan que nous avons fait nôtre :

« Je ne t’abandonnerai jamais, ô Hussein ! »
« Je ne t’abandonnerai jamais, ô Hussein ! »
« Je ne t’abandonnerai jamais, ô Hussein ! »

Que la paix, la miséricorde et les bénédictions de Dieu soient sur vous.

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