Pourquoi il faut agir maintenant
La France ayant le gouvernement le plus incompétent de l’histoire, doté du plus profond mépris pour l’humain et d’un cynisme qui ne connaît aucune limite (en pleine crise sanitaire, 49.3 + attentisme + volonté acharnée de maintenir les élections municipales —et ainsi d’amoindrir la Bérézina grâce à une participation plus faible; d’où l’annonce d’URGENCE de fermetures des écoles mais EN DIFFERE, soit après les élections, absurdité sans nom— = triomphe de l’économique et du politique sur la santé publique), le pire est à craindre. Avec des médias dont la docilité confine à la flagornerie criminelle (cf. le bal des médias qui, après avoir conspué la Chine pour ses mesures draconiennes mais salutaires, dénigrent l’utilisation des masques de protection, au lieu de mettre en cause la pénurie due au manque d’anticipation du pouvoir, et vont jusqu’à mettre en doute le propos de Merkel selon lequel 60 à 70% des Allemands pourraient être infectés), il est certainement utile de traduire des perspectives plus alarmistes.
Cet article de Medium, média spécialisé dans les questions de santé, inclut notamment un rappel précis des données mondiales, un retour d’expérience d’Italie glaçant (la sursaturation des services médicaux force littéralement les médecins à décider qui va vivre et qui va mourir) et des données très inquiétantes pour la France (le nombre de cas réels y serait 10 à 100 fois supérieur à celui qui est officiellement annoncé, du fait de l’absence de dépistage systématique). Il faut espérer le mieux et craindre le pire (et s’y préparer autant que possible).
Par Tomas Pueyo
Politiciens, dirigeants communautaires et chefs d’entreprise : que devez-vous faire et quand ?
Source : Medium, le 10 mars 2020
Traduction : lecridespeuples.fr
Avec tout ce qui se passe sur le Coronavirus, il pourrait être très difficile de décider de ce que vous allez faire aujourd’hui. Devriez-vous attendre plus d’informations ? Faire quelque chose aujourd’hui ? Quoi donc ?
Voici les questions auxquelles je vais m’efforcer de répondre dans cet article, avec de nombreux graphiques, données et modèles puisant dans de nombreuses sources :
- Combien de cas de coronavirus y aura-t-il dans votre région ?
- Que se passera-t-il lorsque ces cas se matérialiseront ?
- Que devriez-vous faire ?
- Quand faut-il agir ?
Lorsque vous aurez fini de lire l’article, voici ce que vous aurez compris :
- Le coronavirus atteindra inévitablement votre région.
- Il arrive à une vitesse exponentielle : progressivement, puis soudainement.
- C’est une question de jours. Peut-être une semaine ou deux.
- Lorsque cela se produira, votre système de santé sera débordé.
- Vos concitoyens seront traités dans des couloirs.
- Les travailleurs de la santé épuisés craqueront. Certains mourront.
- Ils devront décider quels patients seront intubés et lesquels mourront.
- La seule façon d’empêcher cela est la distance sociale dès aujourd’hui. Pas demain. Aujourd’hui.
- Cela implique de garder autant de personnes que possible à la maison, à partir de maintenant.
En tant que politicien, leader communautaire ou chef d’entreprise, vous avez le pouvoir et la responsabilité d’empêcher cela.
Vous pourriez avoir des craintes aujourd’hui : et si je réagis de manière excessive ? Les gens se moqueront-ils de moi ? Seront-ils en colère contre moi ? Vais-je avoir l’air stupide ? Ne vaudrait-il pas mieux attendre que les autres prennent les premières mesures ? Vais-je trop nuire à l’économie ?
Mais dans 2 à 4 semaines, lorsque le monde entier sera en confinement, lorsque les quelques jours précieux de distanciation sociale que vous aurez permis auront sauvé des vies, les gens ne vous critiqueront plus : ils vous remercieront d’avoir pris la bonne décision.
Allons-y.
1. Combien de cas de coronavirus y aura-t-il dans votre région ?

Le nombre total de cas a augmenté de façon exponentielle jusqu’à ce que la Chine le contienne. Mais ensuite, il y a eu une fuite du virus à l’extérieur, et maintenant c’est une pandémie que personne ne peut arrêter.

À ce jour, l’épidémie sévit surtout en Italie, en Iran et en Corée du Sud :

Il y a tellement de cas en Corée du Sud, en Italie et en Chine qu’il est difficile de voir le reste des pays, mais zoomons sur ce coin en bas à droite.

Il y a des dizaines de pays avec des taux de croissance exponentiels de sujets infectés. À ce jour, la plupart d’entre eux sont occidentaux.

Si ce taux de croissance se poursuit pendant une semaine seulement, voici ce que vous obtiendrez :

Si vous voulez comprendre ce qui se passera ou comment l’éviter, vous devez examiner les pays qui ont déjà traversé cette situation : la Chine, les pays de l’Est ayant une expérience du SRAS et l’Italie.
Chine

C’est l’un des graphiques les plus importants.
Les barres orange montrent le nombre officiel quotidien de cas dans la province de Hubei : combien de personnes ont été diagnostiquées positives ce jour-là.
Les barres grises montrent les véritables cas quotidiens de coronavirus. Surtout, il faut comprendre que ceux-ci n’étaient pas connus à l’époque. Nous ne pouvons que les déduire rétrospectivement, à l’aune des nouveaux cas révélés.
Cela signifie que les barres orange vous montrent ce que les autorités savaient et les grises ce qui se passait réellement.
Le 21 janvier, le nombre de nouveaux cas diagnostiqués (orange) explose : il y a une centaine de nouveaux cas. En réalité, il y a eu 1 500 nouveaux cas ce jour-là, en croissance exponentielle. Mais les autorités ne le savaient pas. Ce qu’ils savaient, c’est que soudainement il y a eu 100 nouveaux cas de cette nouvelle maladie.
Deux jours plus tard, les autorités ont mis Wuhan en confinement. À ce stade, le nombre de nouveaux cas diagnostiqués quotidiennement était d’environ 400. Notez bien ce nombre : ils ont décidé de boucler la ville avec seulement 400 nouveaux cas en une journée. En réalité, il y avait 2 500 nouveaux cas ce jour-là, mais ils ne le savaient pas.
Le lendemain, 15 autres villes de la province de Hubei sont entrées en confinement.
Jusqu’au 23 janvier, date de fermeture de Wuhan, vous pouvez regarder le graphique gris : il croît de façon exponentielle. Les véritables cas explosaient. Dès la fermeture de Wuhan, les cas ralentissent. Le 24 janvier, lorsque 15 autres villes se sont mises en confinement, le nombre de cas réels (encore une fois, en gris) s’arrête. Deux jours plus tard, le nombre maximal de cas réels a été atteint, et il a baissé depuis.
Notez que les cas orange (officiels) continuaient de croître de façon exponentielle : pendant 12 jours de plus, il semblait que cela explosait encore. Mais ce n’était pas le cas. C’est juste que les sujets infectés avaient des symptômes plus forts et allaient plus souvent chez le médecin, et le système déployé pour les identifier était plus performant.
Cette distinction conceptuelle entre cas officiels et cas réels est importante. Gardons-la à l’esprit pour plus tard.
Le reste des régions de Chine a été bien coordonné par le gouvernement central, de sorte qu’il a pris des mesures immédiates et drastiques. Voici le résultat :

Chaque ligne plate est une région chinoise avec des cas de coronavirus. Chacune avait le potentiel de devenir exponentielle, mais grâce aux mesures prises fin janvier, toutes ont arrêté le virus avant qu’il ne se propage.
Pendant ce temps, la Corée du Sud, l’Italie et l’Iran ont eu un mois complet pour apprendre, mais ne l’ont pas mis à profit. Ils ont commencé à avoir la même croissance exponentielle que Hubei et ont surpassé toutes les régions chinoises avant la fin de février.
Pays de l’Extrême-Orient
Les cas en Corée du Sud ont explosé, mais vous êtes-vous demandé pourquoi cela ne s’est pas produit au Japon, à Taïwan, à Singapour, en Thaïlande ou à Hong Kong ?

Taïwan n’a même pas atteint le nombre de cas requis pour figurer sur ce graphique, car il n’avait pas le seuil de 50 cas que j’ai utilisé.
Tous ces pays ont été touchés par le SRAS en 2003, et ils en ont tous tiré des leçons. Ils ont appris à quel point une telle épidémie pouvait être virale et mortelle, alors ils ont su la prendre au sérieux. C’est pourquoi tous leurs graphiques, bien qu’ils aient commencé à croître beaucoup plus tôt, ne comportent toujours pas de courbes exponentielles.
Jusqu’à présent, nous avons des histoires d’explosion de coronavirus, de gouvernements réalisant la menace et la contenant. Pour le reste des pays, cependant, c’est une toute autre histoire.
Avant de passer à eux, une note sur la Corée du Sud : le pays est probablement une valeur aberrante. Le coronavirus était contenu pour les 30 premiers cas. Le patient 31 était un super-contaminateur qui l’a transmis à des milliers d’autres personnes. Parce que le virus se propage avant que les gens ne présentent des symptômes, au moment où les autorités ont pris conscience du problème, le virus était déjà là. Elles paient maintenant les conséquences de cette seule instance. Cependant, leurs efforts de confinement commencent à payer : l’Italie l’a déjà surpassée en nombre de cas, et l’Iran le fera demain (10 mars 2020).
Etat de Washington
Vous avez déjà vu la croissance dans les pays occidentaux et à quoi ressemblent les mauvaises prévisions d’une semaine seulement. Imaginez maintenant que le confinement ne se produit pas comme à Wuhan ou dans d’autres pays de l’Extrême-Orient, et vous obtenez une épidémie colossale.
Examinons quelques cas, tels que l’État de Washington, la région de la baie de San Francisco, Paris et Madrid.

L’État de Washington est le Wuhan américain. Le nombre de cas y augmente de façon exponentielle. Il est actuellement à 140.
Mais quelque chose d’intéressant s’est produit très tôt. Le taux de mortalité était faramineux. À un moment donné, l’État a eu trois cas et un décès.
Nous savons par ailleurs que le taux de mortalité du coronavirus se situe entre 0,5% et 5% (nous en reparlerons). Comment le taux de mortalité pourrait-il y être passé à 33% ?
Il s’est avéré que le virus se propageait sans être détecté depuis des semaines. Ce n’est pas comme s’il n’y avait que 3 cas en tout et pour tout. La réalité est que les autorités n’en connaissaient que 3, et l’une d’elles est décédée car plus la maladie était grave, plus il y avait de chances que quelqu’un soit testé.
C’est un peu comme les barres orange et grises en Chine : Washington ne connaissait que les barres orange (cas officiels) et ils étaient rassurants (seulement 3 cas). Mais en réalité, il y avait des centaines, voire des milliers de véritables cas.
C’est un problème : on ne connait que les cas officiels, pas les véritables. Mais il faut connaître les vrais chiffres. Comment peut-on estimer les vrais chiffres ? Il se trouve qu’il y a deux façons de le faire. Et j’ai un modèle pour les deux, donc vous pouvez aussi jouer avec les chiffres (lien direct pour copier le modèle).
Tout d’abord, par les décès. Si vous avez des décès dans votre région, vous pouvez utiliser ce chiffre pour deviner le nombre de vrais cas actuels. Nous savons approximativement combien de temps il faut en moyenne à une personne pour passer de l’infection par le virus à la mort (17,3 jours). Cela signifie que la personne décédée le 29 février dans l’État de Washington a probablement été infectée vers le 12 février.
Ensuite, on connaît le taux de mortalité. Pour ce scénario, j’utilise 1% (nous discuterons plus tard des détails). Cela signifie que vers le 12 février, il y avait déjà environ 100 cas dans la région (dont un seul s’est retrouvé mort 17,3 jours plus tard).
Maintenant, utilisez le temps de doublement moyen pour le coronavirus (temps nécessaire pour doubler les cas, en moyenne). C’est 6.2 jours. Cela signifie que, dans les 17 jours qu’il a fallu à cette personne pour mourir, les cas ont dû se multiplier par ~8. Cela signifie que, si vous ne diagnostiquez pas tous les cas, un décès aujourd’hui signifie 800 vrais cas aujourd’hui.
L’État de Washington compte aujourd’hui 22 morts. Avec ce calcul rapide, vous obtenez environ 16 000 véritables cas de coronavirus. Autant de cas que les chiffres officiels de l’Italie et de l’Iran réunis.
Si nous regardons dans les détails, nous nous rendons compte que 19 de ces décès sont survenus dans un même groupe, ce qui pourrait ne pas avoir propagé le virus à grande échelle. Donc, si nous considérons ces 19 décès comme un seul, le nombre total de décès dans l’État est de 4 (22 – 19 + 1 = 4). En mettant à jour le modèle avec ce chiffre, nous obtenons toujours ~3000 cas aujourd’hui.
Une approche de Trevor Bedford examine les virus eux-mêmes et leurs mutations pour évaluer le nombre actuel de cas.
La conclusion est qu’il y a probablement environ 1 100 cas dans l’État de Washington en ce moment.
Aucune de ces approches n’est parfaite, mais elles indiquent toutes le même message : nous ne connaissons pas le nombre de cas réels, mais il est beaucoup plus élevé que l’officiel. Ce n’est pas par centaines qu’il faut compter. C’est par milliers, et peut-être plus.
Région de la baie de San Francisco
Jusqu’au 8 mars, la région de la baie de San Francisco n’a pas eu de mort. Il était donc difficile de savoir combien de cas réels il y avait. Officiellement, il y a eu 86 cas. Mais les États-Unis sous-testent largement car ils n’ont pas assez de kits. Le pays a décidé de créer son propre kit de test, qui s’est avéré ne pas fonctionner.
Voici le nombre de tests effectués dans différents pays au 3 mars :

La Turquie, sans cas de coronavirus, a subi 10 fois plus de tests par habitant que les États-Unis. La situation n’est pas beaucoup meilleure aujourd’hui, avec environ ~8 000 tests effectués aux États-Unis, ce qui signifie que ~4 000 personnes ont été testées (le nombre de tests équivaut au nombre de prélèvements réalisés, et il y en a 2 à 3 par personne).

Ici, on peut simplement utiliser un ratio cas officiels / vrais cas. Comment décider lequel ? Pour la région de la baie de San Francisco, ils testaient tous ceux qui avaient voyagé ou étaient en contact avec un voyageur, ce qui signifie qu’ils connaissaient la plupart des cas liés aux voyages, mais aucun des cas de propagation dans la communauté. En ayant une idée du taux de propagation communautaire par rapport au taux de propagation dû aux voyages, vous pouvez savoir combien de cas réels il y a.
J’ai examiné ce ratio pour la Corée du Sud, qui dispose des données très précises. Au moment où ils ont eu 86 cas, le pourcentage d’entre eux issus de la propagation communautaire était de 86% (l’identité entre 86 et 86% est une coïncidence).
Avec ce nombre, vous pouvez calculer le nombre de cas réels. Si la région de la baie de San Francisco compte aujourd’hui 86 cas, il est probable que le nombre réel soit d’environ 600.
France et Paris
La France revendique aujourd’hui 1 400 cas et 30 décès [au 11 mars, ces chiffres ont bondi à 2 281 cas pour 48 décès, soit un taux de mortalité ‘officiel’ de 2.1%]. En utilisant les deux méthodes ci-dessus, vous pouvez avoir une gamme des cas réels : entre 24 000 et 140 000.
Le nombre réel de cas de coronavirus en France aujourd’hui devrait se situer entre 24 000 et 140 000 [soit de 39 000 à 228 000 au 11 mars].
Je répète : le nombre de cas réels en France est susceptible d’être entre 10 à 100 fois supérieur à celui qui est officiellement annoncé.
Vous ne me croyez pas ? Regardons à nouveau le graphique de Wuhan.

Si vous additionnez les barres orange jusqu’au 22 janvier, vous obtenez 444 cas. Ajoutez maintenant toutes les barres grises. Ils s’élèvent à ~12 000 cas. Ainsi, quand Wuhan pensait qu’il avait 444 cas, il en avait 27 fois plus. Si la France pense avoir 1 400 cas, elle pourrait bien en avoir des dizaines de milliers.
Le même calcul s’applique à Paris. Avec environ 30 cas à l’intérieur de la ville, le nombre réel de cas se situera probablement dans les centaines, voire les milliers. Avec 300 cas en Ile-de-France, le nombre total de cas dans la région pourrait déjà dépasser les dizaines de milliers.
Espagne et Madrid
L’Espagne a des chiffres très similaires à ceux de la France (1 200 cas contre 1 400, et les deux ont 30 décès). Cela signifie que les mêmes règles sont valables : l’Espagne a probablement déjà plus de 20 000 cas réels.
Dans la région de la Communauté de Madrid, avec 600 cas officiels et 17 décès, le nombre réel de cas se situe probablement entre 10 000 et 60 000.
Si vous lisez ces données et vous dites : ‘Impossible, cela ne peut pas être vrai’, pensez-y simplement : avec ce nombre de cas, Wuhan était déjà en confinement.
Avec le nombre de cas des pays comme les États-Unis, l’Espagne, la France, l’Iran, l’Allemagne, le Japon ou la Suisse, Wuhan était déjà en confinement.
Et si vous vous dites : ‘Eh bien, le Hubei n’est qu’une région’, permettez-moi de vous rappeler qu’elle compte près de 60 millions d’habitants, soit plus que l’Espagne, et qu’elle fait la taille de la France.
2. Que se passera-t-il lorsque ces cas de coronavirus se matérialiseront ?
Le coronavirus est donc déjà là. Il est caché et croît de façon exponentielle.
Que se passera-t-il dans nos pays quand il frappera ? C’est facile à savoir, car nous avons déjà plusieurs endroits où cela se produit. Les meilleurs exemples sont le Hubei et l’Italie.
Taux de mortalité
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) cite 3,4% comme taux de mortalité (% de personnes qui contractent le coronavirus puis meurent). Ce nombre est hors contexte, donc laissez-moi l’expliquer.

Cela dépend vraiment du pays et du moment : entre 0,6% en Corée du Sud et 4,4% en Iran. Pourquoi cette variable et comment la calculer ? Nous pouvons utiliser une astuce pour y parvenir.
Les deux façons de calculer le taux de mortalité sont via le ratio décès / nombre total de cas ou le ratio décès / cas clos. Le premier est probablement sous-estimé, car de nombreux cas en cours peuvent aboutir à la mort. La seconde est une surestimation, car il est probable que les décès soient clos plus rapidement que les guérisons.
Ce que j’ai fait, c’est de considérer comment les deux évoluent au fil du temps. Ces deux chiffres convergeront vers le même résultat une fois que tous les cas seront clos, donc si vous projetez les tendances passées vers le futur, vous pouvez deviner quel sera le taux de mortalité final.
C’est ce que vous voyez dans les données. Le taux de mortalité en Chine se situe désormais entre 3,6% et 6,1%. Si vous projetez cela à l’avenir, il semble qu’il converge vers ~3,8% / -4%. C’est le double de l’estimation actuelle et 30 fois pire que la grippe.
Il est cependant composé de deux réalités complètement différentes : Hubei et le reste de la Chine.

Le taux de mortalité de Hubei convergera probablement vers 4,8%. Pendant ce temps, pour le reste de la Chine, il convergera probablement à ~0,9%.

J’ai également représenté les chiffres pour l’Iran, l’Italie et la Corée du Sud, les seuls pays avec suffisamment de décès pour rendre cela quelque peu pertinent.



Les décès et le nombre total de décès en Iran et en Italie convergent tous les deux vers la fourchette de 3% à 4%. Je pense que leurs chiffres définitifs finiront également autour de ce pourcentage.
La Corée du Sud est l’exemple le plus intéressant, car ces 2 chiffres sont complètement déconnectés : le ratio décès / nombre total de cas n’est que de 0,6%, mais le ratio décès / cas clôturés est un énorme 48%. Mon point de vue est que le pays est extrêmement prudent : il teste tout le monde (avec tellement de cas ouverts, le taux de mortalité semble faible), et laisse les cas ouverts plus longtemps (et ferme donc rapidement les cas lorsque le patient est mort) ). Ce qui est pertinent, c’est que le ratio décès / cas a oscillé autour de 0,5% depuis le début, ce qui suggère qu’il y restera.
Le dernier exemple pertinent est le bateau de croisière Diamond Princess : avec 706 cas, 6 décès et 100 récupérations, le taux de mortalité sera compris entre 1% et 6,5%.
Voici ce que vous pouvez conclure :
- Les pays préparés auront un taux de mortalité de ~0,5% (Corée du Sud) à 0,9% (reste de la Chine).
- Les pays débordés auront un taux de mortalité entre ~ 3% / -5%
Autrement dit : les pays qui agissent rapidement peuvent réduire le nombre de décès par un facteur de dix. Et cela en ne comptant que le taux de mortalité. Agir rapidement réduit également considérablement les cas, ce qui en fait encore plus une évidence.
Les pays qui agissent rapidement réduisent le nombre de décès au moins de 10 fois.
Alors, qu’est-ce qu’un pays doit faire pour être préparé ?
Quelle sera la pression sur le système de santé ?
Environ 20% des cas nécessitent une hospitalisation, 5% des cas nécessitent l’unité de soins intensifs (USI) et environ 1% nécessitent une aide très intensive, avec des éléments tels que des ventilateurs ou ECMO (oxygénation par membrane extra-corporelle).

Le problème est que les articles tels que les ventilateurs et ECMO ne peuvent pas être produits ou achetés facilement. Il y a quelques années, les États-Unis comptaient au total 250 machines ECMO, par exemple.
Donc, si vous avez soudainement 100 000 personnes infectées, beaucoup d’entre elles voudront passer un test de dépistage. Environ 20 000 auront besoin d’hospitalisation, 5 000 auront besoin des soins intensifs et 1 000 auront besoin de machines que nous ne possédons pas en nombres suffisants aujourd’hui. Et cela juste avec 100 000 cas.
C’est sans tenir compte des problèmes tels que les masques. Un pays comme les États-Unis ne dispose que de 1% des masques dont il a besoin pour couvrir les besoins de ses personnels de santé (12 millions de masques FFP2 et 30 millions de masques chirurgicaux, alors que 3.5 milliards seraient nécessaires). Si de nombreux cas apparaissent en même temps, il n’y aura de masques que pour 2 semaines.
Des pays comme le Japon, la Corée du Sud, Hong Kong ou Singapour, ainsi que les régions chinoises en dehors de Hubei, ont été préparés et ont reçu les soins & équipements dont les patients ont besoin.
Mais le reste des pays occidentaux va plutôt dans la direction de Hubei et de l’Italie. Qu’est-ce qui se passe donc là-bas ?
À quoi ressemble un système de santé débordé
Les histoires qui se sont produites à Hubei et en Italie commencent à devenir étrangement similaires. Hubei a construit deux hôpitaux en dix jours, mais même alors, il a été complètement dépassé.
Tant Hubei que l’Italie se sont plaints que les patients ont inondé leurs hôpitaux. Faute de place, ils ont dû être pris en charge n’importe où : dans les couloirs, dans les salles d’attente…
Je recommande fortement ce court fil Twitter (ou cet article en italien). Il dépeint une image assez nette de l’Italie aujourd’hui.
D’un ami très respecté et consultant en soins intensifs et urgences qui est actuellement dans le nord de l’Italie :
1/ « Je ressens la pression de devoir te fournir une mise à jour personnelle rapide sur ce qui se passe en Italie, ainsi que quelques conseils directs sur ce que vous devez faire.2/ Premièrement, la Lombardie est la région la plus développée d’Italie et elle a un excellent système de santé ; j’ai travaillé en Italie, au Royaume-Uni et en Australie, et ne faites pas l’erreur de penser que ce qui se passe se passe dans un pays du Tiers monde.
3/ La situation actuelle est difficile à concevoir et les chiffres n’expliquent pas du tout les choses. Nos hôpitaux sont submergés par le Covid-19, ils tournent à 200%
4/ Nous avons arrêté toute routine, toutes les salles d’opération ont été converties en Unités de soins intensifs (UIT) et elles détournent ou ne traitent plus toutes les autres urgences comme les traumatismes ou les accidents vasculaires cérébraux. Il y a des centaines de patients avec une grave défaillance respiratoire. Et beaucoup d’entre eux n’ont accès à rien de plus qu’un masque à réservoir.
5/ Les patients de plus de 65 ans, ou moins âgés mais atteints de comorbidités, ne sont même pas évalués par l’UIT : je ne dis pas non intubés, je dis non évalués, et aucun membre du personnel de l’UIT ne se présente lors de leur arrivée. Le personnel travaille autant qu’il le peut, mais il commence à tomber malade et est émotionnellement dépassé.
6/ Mes amis m’appellent en larmes car ils voient des gens mourir devant eux et ils ne peuvent leur proposer que de l’oxygène. Les orthopédistes et les pathologistes reçoivent un dépliant et sont envoyés voir les patients sous VNI (ventilation non-invasive). VEUILLEZ VOUS ARRÊTER, LIRE CECI À NOUVEAU ET RÉFLÉCHIR.
7/ Nous avons vu le même schéma se répéter dans différentes zones à une semaine d’intervalle, et il n’y a aucune raison que dans quelques semaines ce ne soit pas le même partout ; voici le schéma :
8/ 1-Quelques cas positifs, premières mesures douces, on dit aux gens d’éviter les urgences mais ils continuent de traîner en groupe, tout le monde dit de ne pas paniquer
2-Quelques problèmes respiratoires modérés et quelques autres graves qui nécessitent une intubation, mais l’accès régulier aux urgences est considérablement réduit, donc tout a l’air d’aller
9/ 3-Des tonnes de patients avec une insuffisance respiratoire modérée, qui avec le temps se détériorent pour saturer les unités de soins intensifs en premier, puis les VNI, puis les hottes CPAP, puis même l’O2.
4-Le personnel tombe malade, il est donc difficile de couvrir les quarts de travail, les pics de mortalité augmentent aussi pour toutes les autres causes qui ne peuvent pas être traitées correctement.
10/ Tout ce qu’il faut savoir sur la façon de les traiter est en ligne mais les seules choses qui feront la différence sont : n’ayez pas peur de mesures strictes massives pour assurer la sécurité des personnes,
11/ si les gouvernements ne le font pas, assurez au moins la sécurité de votre famille ; vos proches ayant des antécédents de cancer, de diabète ou de transplantation ne seront pas intubés s’ils en ont besoin, même s’ils sont jeunes. Par restez en sécurité, je veux dire que vous ne devez pas rester à leur chevet, vous décidez qui le fait et vous leur apprenez comment.
12/ Une autre attitude typique est de lire et d’écouter des gens qui disent des choses comme ça et de penser « c’est vraiment terrible », puis de sortir dîner parce que vous pensez que vous serez en sécurité.
13/ Nous l’avons vu, vous ne serez pas en sécurité si vous ne prenez pas cela au sérieux. J’espère vraiment que ce ne sera pas aussi mauvais qu’ici, mais préparez-vous.
Les travailleurs de la santé passent des heures dans le même équipement de protection, car il n’y en a pas assez. En conséquence, ils ne peuvent pas quitter les zones infectées pendant des heures. Quand ils le font, ils s’effondrent, déshydratés et épuisés. Les relèves n’existent plus. Les personnels à la retraite sont rappelés pour couvrir les besoins. Des personnes qui n’ont aucune idée des soins infirmiers sont formées du jour au lendemain pour remplir des rôles essentiels. Tout le monde est mobilisé, toujours.
C’est-à-dire, jusqu’à ce qu’ils tombent malades. Ce qui arrive souvent, car ils sont constamment exposés au virus, sans équipement de protection suffisant. Lorsque cela se produit, ils doivent être en quarantaine pendant 14 jours, pendant lesquels ils ne peuvent pas aider. Dans le meilleur des cas, 2 semaines sont perdues. Dans le pire des cas, ils meurent.
Le pire est dans les unités de soins intensifs, lorsque les patients doivent partager des ventilateurs ou des ECMO. Ceux-ci sont en fait impossibles à partager, donc les professionnels de la santé doivent déterminer quel patient l’utilisera. Cela signifie vraiment que l’on choisit qui vit et qui meurt.
« Après quelques jours, nous devons choisir. […] Tout le monde ne peut pas être intubé. Nous décidons en fonction de l’âge et de l’état de santé. » — Christian Salaroli, médecin italien (Coronavirus : « Nous devons choisir qui traiter », déclare un médecin italien).
Tout cela est ce qui pousse un système à avoir un taux de mortalité de ~4% au lieu de ~0,5%. Si vous voulez que votre ville ou votre pays fasse partie des 4%, ne faites rien aujourd’hui.
3. Que devez-vous faire ?
Aplatir la courbe
C’est une pandémie maintenant. Elle ne peut pas être éliminée. Mais ce que nous pouvons faire, c’est réduire son impact.
Certains pays ont été exemplaires à cet égard. Le meilleur exemple est Taïwan, qui est extrêmement connecté à la Chine mais qui compte encore aujourd’hui moins de 50 cas. Ce document récent explique toutes les mesures prises dès le début, qui étaient axées sur le confinement.
Ils ont pu contenir le virus, mais la plupart des pays manquaient de cette expertise et ne l’ont pas fait. Maintenant, lesdits pays jouent à un autre jeu : l’atténuation. Ils doivent rendre ce virus aussi inoffensif que possible.
Si nous réduisons autant que possible les infections, notre système de santé sera en mesure de mieux gérer les cas, ce qui fera baisser le taux de mortalité. Et si nous l’étalons dans le temps, nous atteindrons un point où le reste de la société pourra être vacciné, éliminant ainsi le risque. Notre objectif n’est donc pas d’éliminer les contagions de coronavirus. C’est de les reporter.
Plus nous reporterons les cas, mieux le système de santé pourra fonctionner, plus le taux de mortalité sera bas et plus la part de la population qui sera vaccinée avant d’être infectée sera élevée.
Comment aplanir la courbe ?
Distanciation sociale
Il y a une chose très simple que nous pouvons faire et qui fonctionne : la distanciation sociale.
Si vous revenez au graphique de Wuhan, vous vous souviendrez que dès qu’il y a eu une confinement, les cas ont baissé. C’est parce que les gens n’ont pas interagi les uns avec les autres et que le virus ne s’est pas propagé.
Le consensus scientifique actuel est que ce virus peut se propager dans un rayon de 2 mètres si quelqu’un tousse. Sinon, les gouttelettes tombent au sol et ne vous infectent pas.
La pire infection survient alors à travers les surfaces : le virus survit pendant des heures ou des jours sur différentes surfaces. S’il se comporte comme la grippe, il peut survivre pendant des semaines sur le métal, la céramique et le plastique. Cela signifie que des éléments comme les poignées de porte, les tables ou les boutons d’ascenseur peuvent être de terribles vecteurs d’infection.
La seule façon de vraiment réduire cela est la distance sociale : garder les gens à la maison autant que possible, aussi longtemps que possible, jusqu’à ce que cela disparaisse.
Cela a déjà été prouvé par le passé. À savoir, lors de la pandémie de grippe de 1918.
Les leçons de la pandémie de grippe de 1918

Vous pouvez voir que Philadelphie n’a pas agi rapidement et a connu un pic massif de taux de mortalité. Comparez cela avec St Louis, qui a réagi rapidement.
Regardez ensuite Denver, qui a adopté des mesures et les a ensuite assouplies. Cette ville a connu un double pic, le 2e étant plus haut que le premier.

Si vous généralisez, voici ce que vous trouverez :

Ce graphique montre, pour la pandémie de grippe de 1918 aux États-Unis, le nombre de décès supplémentaires par ville en fonction de la rapidité des mesures prises. Par exemple, une ville comme St Louis a pris des mesures 6 jours avant Pittsburgh et a enregistré moins de la moitié des décès par habitant. En moyenne, prendre des mesures 20 jours plus tôt a réduit de moitié le taux de mortalité.
L’Italie a finalement compris cela. Elle a d’abord mis la Lombardie en confinement dimanche, et un jour plus tard, lundi, elle a compris son erreur et a décidé qu’il fallait verrouiller tout le pays.
Espérons que nous verrons des résultats dans les prochains jours. Cependant, il faudra une à deux semaines pour les voir. Rappelez-vous le graphique de Wuhan : il y a eu un délai de 12 jours entre le moment où le bouclage a été annoncé et le moment où les cas officiels (en orange) ont commencé à baisser.
Comment les politiciens peuvent-ils contribuer à l’éloignement social ?
Si vous êtes un responsable politique dans une région touchée par le coronavirus, vous devez immédiatement suivre l’exemple de l’Italie et ordonner un bouclage.
Voici ce que l’Italie a ordonné :
- Personne ne peut entrer dans les zones de confinement ni en sortir, sauf s’il existe des raisons familiales ou professionnelles avérées.
- Les déplacements à l’intérieur des zones doivent être évités, sauf s’ils sont justifiés pour des raisons personnelles ou professionnelles urgentes et ne peuvent être reportés.
- Les personnes présentant des symptômes (infection respiratoire et fièvre) sont « fortement incitées » à rester à la maison.
- Le congé normal des professionnels de santé est suspendu.
- Fermeture de tous les établissements d’enseignement (écoles, universités…), gymnases, musées, stations de ski, centres culturels et sociaux, piscines et théâtres.
- Les bars et restaurants ont des horaires d’ouverture limités de 6h à 18h, avec au moins un mètre de distance entre les gens.
- Tous les pubs et clubs doivent fermer.
- Dans toute activité commerciale, une distance d’un mètre entre les clients doit être assurée. Ceux qui ne peuvent pas le faire doivent fermer. Les lieux de culte peuvent rester ouverts tant qu’ils garantissent cette distance.
- Les visites à l’hôpital de la famille et des amis sont limitées.
- Les réunions de travail doivent être reportées. Le travail à domicile doit être encouragé.
- Tous les événements sportifs et compétitions, publics ou privés, sont annulés. Les événements importants peuvent avoir lieu à huis clos.
C’est le moins que je puisse commander. Si vous voulez être en sécurité, faites-le à la manière de Wuhan. Les gens vont peut-être se plaindre maintenant, mais plus tard, ils vous remercieront. [Le 11 mars, l’Italie a suivi le modèle de Wuhan et décrété la fermeture de tous les établissements et entreprises non vitaux, à l’exception des pharmacies et des supermarchés.]
Comment les chefs d’entreprise peuvent-ils contribuer à la distanciation sociale ?
Si vous êtes un chef d’entreprise et que vous voulez savoir ce que vous devez faire, la meilleure ressource pour vous est le Staying Home Club.
Il s’agit d’une liste de politiques de distanciation sociale qui ont été adoptées par des entreprises technologiques américaines (jusqu’à présent, 85 d’entre elles).
Elles vont du travail à domicile autorisé au travail à domicile obligatoire, et aux restrictions des visites, voyages ou événements.
Il y a bien d’autres choses que chaque entreprise doit déterminer, comme ce qu’elle va faire avec les travailleurs payés à l’heure, si le bureau doit rester ouvert ou non, comment mener les entretiens, que faire avec les cafétérias… Si vous voulez savoir comment mon entreprise a géré certains de ces aspects, ainsi qu’une annonce modèle à vos employés, voici celle que mon entreprise a utilisée (voir la version non modifiable ici).
4. Quand ?
Il est très possible que jusqu’à présent, vous soyez d’accord avec tout ce que j’ai dit et que vous vous demandiez depuis le début quand est-ce qu’il faut prendre chaque décision. Autrement dit, quels déclencheurs doivent nous poussez à initier chaque mesure.
Modèle pour les déclencheurs basé sur le risque
Pour résoudre ce problème, j’ai créé un modèle.
Il vous permet d’évaluer le nombre probable de cas dans votre région, la probabilité que vos employés soient déjà infectés, comment cela évolue au fil du temps et comment cela devrait vous indiquer s’il faut rester ouvert.
Cela nous dit des choses comme :
- Si votre entreprise compte 100 employés dans la région de l’État de Washington qui compte 11 décès par coronavirus, il y a 25% de chances qu’au moins un de vos employés soit infecté, et vous devez fermer immédiatement.
- Si votre entreprise compte 250 employés principalement dans la baie du Sud de San Francisco (comtés de San Mateo et Santa Clara, qui ont ensemble 22 cas officiels, et où le nombre réel est probablement d’au moins 54), d’ici le 9 mars, vous aurez ~2% de chances d’avoir au au moins un employé infecté.
- Si votre entreprise est à Paris (intramuros), et qu’elle compte 250 employés, il y a aujourd’hui 0,85% de chances qu’un de vos employés soit atteint du coronavirus, et demain ce sera 1,2%, donc si vous n’êtes à l’aise qu’avec 1% de chance, vous devriez fermer votre bureau demain.
Le modèle utilise des labels tels que « entreprise » et « employé », mais le même modèle doit être utilisé pour tout le reste : écoles, transports en commun… Donc, si vous n’avez que 50 employés à Paris, mais que tous vont prendre le RER, rencontrant des milliers d’autres personnes, la probabilité qu’au moins l’une d’entre elles soit infectée est beaucoup plus élevée et vous devez fermer votre bureau immédiatement.
Faites-vous partie d’un groupe de leaders ?
Ce calcul est égoïste. Il examine les risques de chaque entreprise individuellement, en prenant autant de risques que nous le souhaitons jusqu’à ce que le marteau inévitable du coronavirus ferme nos bureaux.
Mais si vous faites partie d’une ligue de chefs d’entreprise ou de politiciens, vos calculs ne concernent pas une seule entreprise, mais un ensemble de population. Le calcul devient : Quelle est la probabilité qu’une de nos sociétés / communautés soit infectée ? Si vous êtes un groupe de 50 entreprises de 250 employés en moyenne, dans la région de la baie de San Francisco, il y a 35% de chances qu’au moins une des entreprises ait un employé infecté, et 97% de chances que ce soit vrai la semaine prochaine. J’ai ajouté un onglet dans le modèle pour jouer avec ça.
Conclusion : le coût de l’attente
Cela peut sembler effrayant de prendre une décision aujourd’hui, mais vous ne devriez pas y penser de cette façon.

Ce modèle théorique montre différentes communautés : l’une ne prend pas de mesures de distanciation sociale, l’une les prend le jour n d’une épidémie, l’autre le jour n+1. Tous les chiffres sont complètement fictifs (je les ai choisis pour ressembler à ce qui s’est passé à Hubei, avec environ 6 000 nouveaux cas par jour au maximum). Ils sont juste là pour illustrer à quel point une seule journée peut être importante dans quelque chose qui croît de façon exponentielle. Vous pouvez voir que le délai d’un jour culmine plus tard et plus haut, mais les cas quotidiens convergent vers zéro.
Mais qu’en est-il des cas cumulatifs ?

Dans ce modèle théorique qui ressemble vaguement à celui de Hubei, attendre un jour de plus crée 40% de cas en plus ! Ainsi, peut-être que si les autorités du Hubei avaient déclaré le verrouillage le 22 janvier au lieu du 23 janvier, elles auraient pu réduire le nombre de cas de 20 000.
Et rappelez-vous que ce ne sont que des cas. La mortalité serait beaucoup plus élevée, car il y aurait directement 40% de décès en plus, mais pas seulement. Il y aurait également un effondrement beaucoup plus élevé du système de santé, conduisant à un taux de mortalité jusqu’à 10 fois plus élevé qu’auparavant. Ainsi, une différence d’une journée dans les mesures de distanciation sociale peut finir par faire exploser le nombre de décès dans votre communauté en multipliant davantage de cas et en augmentant le taux de mortalité.
Il s’agit d’une menace exponentielle. Chaque jour compte. Lorsque vous retardez d’un seul jour la décision, vous n’êtes pas responsable de seulement quelques cas supplémentaires. Il y a probablement déjà des centaines ou des milliers de cas dans votre communauté. Chaque jour où il n’y a pas de distanciation sociale, ces cas augmentent de façon exponentielle.
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