Suite à mon article sur l’exécution de l’Ayatollah Nimr Baqer al-Nimr par le régime usurpateur Saoud le 2 janvier 2016 et les tensions entre l’Arabie Saoudite et l’Iran, je publie un extrait d’un de ses discours datant du 7 octobre 2011. Prononcé avant la prière rituelle du vendredi, il comprend deux sections, l’une religieuse et l’autre politique, une disposition traditionnelle chez les chiites depuis la Révolution Islamique de l’Imam Khomeini.
Cet extrait se situe à la transition entre ces deux sections, et en plus d’apporter des informations précises sur le « Printemps arabe » en Arabie Saoudite – soumis à un embargo politico-médiatique depuis 2011 –, il permet de voir comment la religion peut être non pas un vecteur d’oppression et d’arriération, mais bien un instrument de libération et d’émancipation des peuples, conception avec laquelle l’Occident n’est pas forcément familier.
La dénonciation politique de la religion en tant qu’instance de domination réactionnaire, inculquant aux peuples la résignation face au pouvoir politique temporel en échange d’hypothétiques récompenses éternelles, était combattue par Marx, farouchement athée, mais également par Rousseau, Robespierre et Jaurès, dont la pensée s’inspirait largement – et explicitement – de sources religieuses.
Par sa dénonciation virulente, éloquente et courageuse d’un régime barbare qui compte parmi les plus tyranniques au monde (mais ne laisse pas d’être un allié stratégique de Washington, Londres et Paris) et son combat pacifique pour la liberté et la dignité, qui n’étaient certes pas de vains mots pour lui, Nimr al-Nimr est incontestablement un martyr de la lutte pour l’auto-détermination des peuples et la liberté d’expression. Loin de l’étouffer et de l’éteindre, son exécution ne fera que donner un plus grand écho à sa voix.
Le Cri des Peuples
Transcription :
[…] Ces soldats, ces officiers, ces journalistes, ces écrivains, tous ces gens-là sont des valets de ce régime tyrannique. Ils vendent leur religion au tyran contre les profits du monde d’ici-bas : ils tuent, écrivent [des mensonges], versent le sang, etc., en mercenaires. Ce sont les pires créatures de Dieu, les plus viles. Ils vendent leur religion pour des avantages matériels, pour qu’un tyran reste au pouvoir, pour que le tyran jouisse et se délecte dans l’oppression du peuple. Ces gens-là, quel est leur destin ? Le Feu de l’Enfer, éternellement ! Ce sont les pires créatures de Dieu.
Eh bien, nous, dans de telles conditions et face à de tels événements, face à ces plumes mercenaires, face à ces langues calomniatrices et à ces âmes perverties, nous devrions nous taire ? Proclamer la vérité est un devoir impérieux. Car lorsque nous sommes confrontés à une volonté et à des actions agressives visant à frapper la société, à commettre des actes criminels contre la société, à tuer les citoyens, les arrêter, les terroriser, lorsque nous sommes confrontés à un pouvoir oppresseur déterminé à écraser l’aspiration des citoyens à la liberté et à la dignité, lorsque des écrits, etc., soutiennent ces actions et machinations des oppresseurs, le silence est un péché.
Le Prophète (paix et bénédictions de Dieu sur lui et sa famille) a dit : « Rester silencieux lorsque proclamer la vérité est obligatoire est une innovation (péché mortel). » Lorsqu’il y a une nécessité impérieuse de s’exprimer, faute de quoi l’honneur des gens serait violé, leur sang versé, et que les croyants se verraient agressés, alors il devient un devoir (religieux) de proclamer la vérité et de dénoncer le mensonge et les manipulations, les révélant pour ce qu’ils sont.
Le Prophète (paix et bénédictions de Dieu sur sa famille) a déclaré : « Lorsque les innovations apparaissent… »
Certains demanderont où voit-on des innovations ? L’oppresseur est un innovateur, et la pire des innovations est l’oppression de l’oppresseur. Car qu’est-ce que l’innovation ? C’est quelque chose qui revêt (frauduleusement) l’habit de la religion. Un despote qui s’arroge une légitimité religieuse, c’est là la plus grande des innovations. La plus grande des innovations est qu’un tyran s’habille des vêtements de la religion, et qu’il se considère comme le dépositaire de l’autorité divine auprès des hommes et des croyants. C’est la plus grande des innovations !
« Lorsque les innovations apparaissent dans ma Communauté, que le savant expose son savoir, et s’il ne le fait pas, la malédiction de Dieu est sur lui. » (Hadith du Prophète) Et si, au contraire, le savant ajoute l’innovation à l’innovation et défend le tyran… Que Dieu nous en préserve !
C’était là une introduction sur (les péchés) que peut causer la langue (calomnies, impostures…). Poursuivons notre propos.
Le Ministre de l’Intérieur a publié un communiqué menaçant, mensonger, manipulateur et falsificateur, qui s’inscrivait clairement dans les déclarations et rencontres précédentes indiquant que l’Etat et le gouvernement s’apprêtaient à commettre un massacre dans ce pays. Mais ce projet a échoué grâce à la réponse appropriée de la jeunesse qui est revenue à la sagesse et à la raison. Ils avaient longuement préparé leur complot, car durant la journée, avant même les événements de la nuit, ils ont lancé l’accusation d’ingérence étrangère. Tous les faits, toutes les déclarations télévisées sont disponibles pour confirmer qu’il s’agissait d’une provocation planifiée. Ils avaient tout préparé pour pousser les gens à la réaction et perpétrer un massacre, pour répandre le sang, terroriser le peuple. Ils ont donc publié leur communiqué. Appliquons maintenant nos principes.
« Celui qui tait (ne proclame pas) la vérité est un diable muet. » (Hadith du Prophète). C’est ce que nous enseigne le hadith, « Celui qui tait (ne proclame pas) la vérité est un diable muet. » Allons plus loin. Si quelqu’un ne tait pas la vérité, mais la pervertit, mélangeant le vrai et le faux, c’est encore pire ! Ou s’il inverse la vérité et le mensonge, c’est encore pire ! Que dirons-nous à leur propos ? Si « Celui qui tait (ne proclame pas) la vérité est un diable muet », alors celui qui mélange le vrai et le faux, ou pervertit le vrai, et revêt le faux des vêtements de la vérité, alors il est pire que le dernier des chiens ! Il est pire que le dernier des chiens !
Pour tous ces gens-là (journalistes, fonctionnaires, « savants » au service des Saoud), on peut utiliser ces termes. L’Etat vous demande… « Celui qui tait (ne proclame pas) la vérité est un diable muet », allez donc ! Prononcez les paroles de vérité ! Appliquez ce hadith ! Appliquez-le quand il le faut ! Dites la vérité ! Ecrivains, savants, penseurs, tous ceux qui publient des déclarations ou écrits.
Vous voulez vous taire ? Vous ne pouvez pas parler ? Vous êtes excusés. Car le hadith condamnant celui qui tait la vérité ne concerne que ceux qui ont la capacité de s’exprimer. Quiconque ne peut pas, il est excusé, il peut ne pas s’impliquer. Mais parler pour dire des contre-vérités, revêtir la vérité du mensonge, prendre le parti de l’oppresseur contre l’opprimé, cela en fait les pires des diables, si celui qui se tait est un diable muet !
Eh bien, poursuivons. Leur communiqué présentait leur position, à nous de présenter la nôtre. Leur communiqué nous demande de proclamer clairement notre position vis-à-vis de ces événements, donc revenons sur tout ce qui les a précédé pour leur donner leur portée véritable.
Depuis 100 ans, nous subissons l’oppression, la tyrannie, la peur et la terreur. Depuis l’instant de notre naissance, nous sommes confrontés à la peur, à la terreur, au harcèlement et aux persécutions. Nous sommes nés dans un environnement de terreur tel que même les murs nous faisaient peur. Même les murs ! Que n’a pas subi chacun d’entre nous en fait de terreur, d’injustice et d’oppression dans ce pays ?
J’ai plus de 50 ans, soit un demi-siècle. Depuis que je suis venu au monde et jusqu’à ce jour, je ne me suis jamais senti en sûreté ou en sécurité dans ce pays, nulle part, depuis mon enfance. Car nous sommes continuellement accusés en tous lieux en en toutes circonstances, et menacés à chaque instant. Et c’est ce que m’a dit le chef de la police judiciaire en personne, lorsque j’ai été arrêté, il m’a dit : « Vous les chiites, il faut tous vous tuer. » Telle est leur logique ! « Vous tous ! » C’est le mot du chef de la police de la région orientale, lui-même ! Et bien d’autres choses similaires…
Où est donc la sécurité ? Et comme dit le Commandeur des Croyants (l’Imam Ali), « Il n’y a aucun bienfait dans un pays, si ce n’est avec la sécurité et le bonheur. » Et nous manquons de l’un et de l’autre. Quels sont les bienfaits de ce pays ? Où est le bonheur ? Qui jouit du bonheur ? Il n’y a que des couches de misères. Dans tous les domaines : misère sécuritaire, misère économique, misère sociale, misère politique, misère de la connaissance, une misère universelle ! Et c’est pourquoi nous avons une position claire, qui constitue une réponse au communiqué mensonger du jour.
Incroyable ! La presse d’aujourd’hui m’attribue des déclarations qui justifieraient la répression contre ma communauté ?! Que Dieu nous préserve ! Ils n’ont pas le droit ! C’est une infamie ! Les journaux d’aujourd’hui et d’hier écrivent que Nimr al-Nimr, de la ville d’Al-Awamiya, appelle à la cessation des manifestations, etc. Ils retournent mes propos et les pervertissent pour leur faire dire le contraire de ce qu’ils signifiaient ! Mes déclarations sont enregistrées et publiées. Je n’ai jamais appelé à cesser les manifestations, jamais ! Ce sont des manifestations autorisées (du point de vue de la loi religieuse).
L’Etat avait un plan, mais nous avons déjoué cette machination et nous avons déclaré aux jeunes que ce n’était pas vrai. Cette nuit même, dans cette région, aux habitants d’Al-Awamiya : nous n’avons pas appelé à arrêter les manifestations, nulle part, ni à disperser les regroupements où que ce soit ! A Al-Awamiya, les jeunes ont demandé : « Comment parvenir à une issue avec un tel Etat, face à de tels développements ? » Je leur ai dit de manifester cette nuit même. Qu’ils sortent et manifestent ! Pourquoi devrions-nous laisser l’Etat nous manipuler, se jouer de nous, etc. ? Mais cet Etat (est aussi falsificateur) que ceux qui ont prétendu « Dieu n’a pas dit ‘Malheur à ceux qui boivent (de l’alcool)’ mais ‘Malheur à ceux qui prient’. » Voyez avec quelle impudence ils déforment les paroles ! Eh bien, poursuivons.
Ce que nous avons dit (qu’ils mentent autant qu’ils veulent dans leurs communiqués), j’ai dit que le pouvoir est coupable, que c’est lui qui a provoqué le peuple, et pendant plus de trois heures, la police tirait à balles réelles sur le peuple. Pourquoi n’ont-ils pas reproduit cette déclaration ?
Et j’ai condamné le pouvoir, et j’ai dit que personne n’a le droit de critiquer ou de persécuter ces jeunes. Pourquoi ne l’écrivent-ils pas ? Pourquoi ? En plus de ça, vous voulez encore utiliser mes déclarations pour frapper ma communauté en mon nom ? Votre machination a échoué, et la manipulation des médias étatiques s’est retournée contre vous. Car les déclarations du chef des forces de sécurité ont mis à jour votre machination face aux médias étatiques. Maintenant, vous voulez une caution de la société (pour vos actes) ?
Nous avons invité les groupes à maintenir leurs manifestations pacifiques, et vous voyez maintenant les campagnes dans la presse et les médias. Leur plan est toujours d’actualité, à savoir perpétrer un massacre et déverser le sang. Faites donc ! Nous sommes prêts ! Notre sang n’est pas cher payé lorsqu’il s’agit de la défense de nos valeurs ! Nous ne craignons pas la mort, et convoitons le martyre ! Nous revendiquons nos droits ! […]
Nous avons rappelé que ces choses se produisent depuis 100 ans ; revenons maintenant aux derniers événements. Il y a quelques mois, la flamme de l’aspiration à la dignité a commencé à brûler chez les jeunes. La flamme de la liberté scintille : le peuple est sorti pour demander des réformes, sa dignité et ses libertés.
Il y a des manifestants qui sont prisonniers depuis plus de 16 ans, injustement opprimés. Et après cela, nous avons vu l’armée saoudienne traverser la péninsule pour violer et écraser le Bahreïn. Puis arrestations après arrestations. Qui donc est responsable de la sédition et des violences ?
Est-ce celui qui a manifesté pacifiquement, ne portant que des pancartes, de manière tout à fait légale et licite ? Il ne se trouve aucun jurisconsulte (autorité religieuse) pour l’interdire. Qu’un individu manifeste pacifiquement pour demander son droit, sa dignité, aucun jurisconsulte véritable ne peut interdire cela. Et celui qui interdirait cela (au nom de la religion) n’est pas un jurisconsulte, car un (authentique) jurisconsulte n’interdirait jamais cela. Les gens peuvent nommer (indûment) de telles personnes « jurisconsultes » ou « savants »… Et comme disait l’Imam al-Sadiq, « Peut-on trouver un seul jurisconsulte (authentique) dans cette ville ? ». De telles personnes ne sont pas des jurisconsultes.
C’est le pouvoir qui cause la sédition, les conflits et les violences dans la ville d’Al-Awamiya, et non le peuple. Ceux qui causent la sédition, les conflits et les violences sont le gouvernement et ses forces tyranniques. Et avant ces incidents, ils provoquaient déjà le peuple en tirant à balles réelles sur les passants qui marchaient simplement dans la rue, et ils écrasaient les gens avec leurs véhicules : combien de passants ont été écrasés volontairement (par les véhicules des forces armées), combien de passants ont été blessés ou tués par balles, combien d’actes de provocation aux points de contrôle, sans parler des arrestations et de la répression.
Qui cause donc la sédition, les conflits et les violences ? Celui qui subit la répression ? Celui sur qui on tire à balles réelles ? Celui qu’on emprisonne ? Celui qu’on opprime ? C’est le pouvoir qui cause la sédition, les conflits et les violences, et pas le peuple ! Dans ce pays, personne n’a causé la sédition, les conflits et les violences sinon le gouvernement !
Pourquoi les gens manifestent-ils ? Ils demandent leur dignité. Ils manifestent leur solidarité avec le peuple du Bahreïn. Ils demandent la libération des prisonniers (politiques). Ils demandent des réformes. Ils demandent des droits. Enonçons les trois points principaux et laissons le reste de côté (les réformes, la dignité, la liberté, la justice, etc.).
1 / Les prisonniers que vous arrêtez durant les manifestations ;
2 / Les prisonniers que vous détenez depuis plus de 16 ans ;
3 / L’ingérence de l’armée saoudienne pour frapper notre peuple au Bahreïn.
Ce sont ces trois points qui ont provoqué, entrainé et amplifié la sédition, et leur maintien ajoute à la sédition. Et nous continuerons à défendre les prisonniers, passés et présents, nous nous tiendrons à leurs côtés, et nous sommes prêts à être arrêtés avec eux, et même à ce que notre sang soit versé pour eux, en leur défense. Et nous persisterons à nous mobiliser et à manifester de plus en plus notre soutien à notre peuple au Bahreïn. Même si l’armée saoudienne n’était pas intervenue, il aurait tout de même été de notre devoir de nous tenir aux côtés du Bahreïn qui est notre peuple, alors qu’en est-il maintenant que l’armée saoudienne elle-même participe à l’écrasement, au meurtre, au viol de l’honneur et au pillage ?
Ils veulent nous intimider et nous imposer le silence, mais nous ne nous tairons pas ! Nous ne resterons pas silencieux !
Ils sont la source de la sédition ! Ils veulent mettre fin à la sédition ? Alors qu’ils se retirent du Bahreïn ! Qu’ils relâchent les prisonniers ! Qu’ils fassent des réformes ! Qu’ils rendent au peuple sa dignité.
Certaines personnes viennent nous dire : « Mais vous n’êtes pas les seuls à être opprimés. » Incroyable ! Est-ce là une excuse (pour le régime) ? Mais c’est pire encore ! « Vous n’êtes pas les seuls, il n’y a pas que les chiites, beaucoup d’autres se font arrêter (injustement). » Mais c’est pire encore ! Qui prétend que cela serait une excuse (pour le régime) ? Pourquoi arrêtent-ils (injustement) des sunnites ? Sur quelle base ? Pourquoi arrêtent-ils ces milliers de personnes (sunnites et chiites) ? « Vous n’êtes pas les seuls à vivre dans la misère, d’autres la subissent aussi. » Pourquoi tolèrerions-nous que d’autres soient dans la misère ? Où est l’argent, où sont les milliards ? Pourquoi nous disent-ils « Vous n’êtes pas les seuls à subir le chômage, vous n’êtes pas les seuls à être emprisonnés, vous n’êtes pas les seuls à être privés de ceci et cela, etc. » Mais c’est encore plus grave, c’est pire pour le régime, c’est une accusation plus grande encore lancée contre lui !
C’est ce pouvoir tyrannique qui a causé cette sédition. Mais qu’il sache que nous persisterons à défendre les prisonniers, à défendre notre peuple au Bahreïn et à manifester notre solidarité avec eux, jusqu’à ce qu’ils l’emportent et récupèrent leurs droits, avec la volonté de Dieu. […]
A reblogué ceci sur HIRAK-CONNECT.DZ 20/21.
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Quand on entend ce chiite insulter les femmes et les compagnons du Prophète, bénédiction et salut d’Allah sur lui, on ne peut que dire que sa mort n’est pas une perte même si elle n’est pas souhaitée. Voir vidéo :
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D’après votre raisonnement, le comportement condamnable d’un Cheikh chiite justifierait l’exécution de n’importe quel Cheikh chiite. Donc Daech justifierait l’exécution de n’importe quel sunnite ? Comment condamner l’islamophobie avec une logique pareille ? Quant à l’hostilité des chiites pour ‘Omar ou ‘Aïcha, il ne faut pas en oublier les causes, réelles ou présumées : l’assassinat de Fatima al-Zahra (as), le pillage de Basra et la bataille d’Al-Jamal et leurs dizaines de milliers de morts, l’usurpation ayant conduit à l’oppression de la demeure prophétique et au martyre de l’Imam Hussein (as), etc… Même dans l’histoire de l’Islam, seules l’insulte au Prophète (saas) et l’apostasie ont pu justifier la mise à mort. Pourquoi être plus royaliste que le roi ?
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J’ai dit que sa perte n’était pas souhaité mais il s’est mis à dos les Saoud que même les sunnites n’aiment pas. Voir vidéo :
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Ce qui s’est passé entre Abû Bakr et Fâtima (Radhia Allahou Anhouma) a été mentionné par les imams Boukhari et Mouslim d’après Aïcha (Radhia Allahou Anha) qui relate que Fâtima(Radhia Allahou Anha),
la fille du Messager d’Allahﷺ
réclama à Abû Bakr (Radhia Allahou Anhou) un certain nombre de terres, dont celle de « Fadak » en guise d’héritage du Prophète ﷺ .
Abû Bakr (Radhia Allahou Anhou) refusa de lui remettre ces terres et lui rappela le Hadith qu’il avait personnellement entendu du Prophète ﷺ : «Nous les Prophètes nous ne laissons aucun bien en héritage. Tout ce que nous laissons derrière nous est aumône. » avant de jurer par Allah qu’il ne changera rien de l’aumône du Messager d’Allah ﷺ ,
de sa répartition du temps du Prophète ﷺ et qu’il accomplira exactement ce qu’accomplissait le Messager d’Allah ﷺ ».
Fâtima (Radhia Allahou Anha) s’est alors fâchée contre lui et ne lui a plus parlé jusqu’à sa mort.
La cause de ce malentendu est l’héritage du Messager d’Allah ﷺ
et Abû Bakr (Radhia Allahou Anhou) a une justification claire de son agissement ; l’imam Ibn Kathîr a dit dans son livre « Al-Bidaya wa-l-Nihaya » : « Quant au mécontentement de Fâtima (Radhia Allahou Anha) contre Abû Bakr (Radhia Allahou Anhou) je ne sais pas quel est son fondement, si c’est à cause de son refus de lui donner l’héritage, il s’est excusé auprès d’elle par une justification qu’elle devait accepter vu que c’est le Prophète ﷺ qui a dit : « Nous ne laissons pas d’héritage, ce que nous laissons est une aumône ». Or, elle est parmi ceux qui se soumettent à l’injonction divine qu’elle ne connaissait pas avant de demander l’héritage ainsi que les épouses du Prophète ﷺ jusqu’à ce qu’Aïcha (Radhia Allahou Anha) les informent et qu’elles acquiescent. Et on ne peut penser que Fâtima (Radhia Allahou Anha) ait discrédité Abû Bakr (Radhia Allahou Anhou) concernant le hadith qu’il lui a relaté, qu’ils soient tous les deux exempté de cela ! Comment une telle chose serait-elle possible alors que plusieurs Compagnons ont rapporté ce hadith parmi eux ‘Umar, ‘Uthmân, ‘Alî, al-‘Abbâs, Abderrahman Ibn ‘Awf, Talha, Ibn al-Zubayr, Sa’d Ibn Abî Waqqâs, Abû Hurayra et Aïcha (Radhia Allahou Anhoum).
Même si Abû Bakr (Radhia Allahou Anhou) était le seul à avoir rapporté ce hadith, il serait obligatoire à la communauté entière d’accepter son récit et de s’y soumettre !
Si la cause de son mécontentement est qu’elle avait demandé à Abû Bakr (Radhia Allahou Anhou) si ces terres sont une aumône et non pas un héritage qu’il en donne la supervision à ‘Alî ibn Abî Tâlib (son époux, Radhia Allahou Anhou), mais le Calife Abû Bakr (Radhia Allahou Anhou) s’est excusé de ne pas accepter cela car il voyait que c’était son devoir d’accomplir ce que le Prophèteﷺ accomplissait et de se charger des mêmes prérogatives que le Prophèteﷺ, c’est pour cela qu’il a dit : « Par Allah ! Jamais je ne pourrai délaisser une prescription effectuée par le Prophèteﷺ
sans l’effectuer ! ».
Les oulémas mentionnent qu’il a sollicité l’agrément de Fâtima (Radhia Allahou Anha) avant sa mort et qu’il a obtenu sa satisfaction : cela prouve sa bonne éthique (Radhia Allahou Anhou) et sa grande estime qu’il portait à la Famille du Prophèteﷺ car en fait il n’a pas fauté à l’égard de Fâtima (Radhia Allahou Anha).
L’imam al-Dhahabî a dit dans son livre « Siyar a’lâm al-Nubalâ » : « Ismâ’îl ibn Abî Khâlid a rapporté d’après l’imam al-Cha’bî qui a dit : « Quand Fâtima (Radhia Allahou Anha) est tombé malade, le Calife Abû Bakr (Radhia Allahou Anhou) a demandé à ‘Alî(Radhia Allahou Anhou)
l’autorisation de la visiter. Ce dernier a dit à Fâtima (Radhia Allahou Anhou) : « Voilà Abû Bakr (Radhia Allahou Anhou) qui demande l’autorisation de te visiter. » Elle a dit : « Tu désires que je lui donne l’autorisation ? » Il a dit oui. Alors elle l’a autorisé, il est entré pour revendiquer son agrément et il a dit (Radhia Allahou Anhou) : « Par Allah je n’ai abandonné ma maison, mes biens, ma famille et ma tribu que pour obtenir l’agrément d’Allah, le Très Haut, de Son Prophèteﷺ
et votre agrément Ô Famille du Prophète ! » Et il n’a cessé de demander son agrément jusqu’à ce qu’elle accepte. »
Quant aux récits chiites relatant que Omar Ibn AlKhattab(Radhia Allahou Anhou) a frappé Fatima, ce ne sont que purs mensonges, car, si
Omar était dur, il était noble, et que si c’était vrai, Alî(Radhia Allahou Anhou)
, sûrement présent, se serait interposé.
Quant aux événements que tu cites, c’est du passé et nous n’en sommes pas juges. Allah Le Très-Haut dit :
« Voilà une génération bel et bien révolue. A elle ce qu’elle a acquis, et à vous ce que vous avez acquis. On ne vous demandera pas compte de ce qu’ils faisaient. »(Coran 2 : 134)
Et Allah sait mieux.
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Des livres entiers ont été écrits à partir de ces événements, montrant les contradictions dans les récits mêmes des sunnites, auxquels on peut faire dire tout et son contraire. Où est la tombe de Fatima (as) ? Même Bukhari rapporte qu’elle a été enterrée en secret, ce qui contredit le pseudo-pardon. Pourquoi est-elle morte si jeune ? ‘Ali était sage et n’allait pas mener une bataille perdue d’avance alors que sa mission était de préserver l’Islam authentique ; il fera la même chose face aux Kharijites à Siffin, cédant à leur chantage pour ne pas être exécuté ; nulle lâcheté de la part du plus grand héros de l’Islam, mais de la patience de l’école des Prophètes (as)… Fatima (as), la maîtresse des Dames des mondes, femme d’Ali (as), la porte de la cité du savoir d’après les hadiths bien connus, n’ont que faire des leçons d’Abu Bakr, au statut insignifiant face à eux (c’est la postérité omeyyade qui l’a mis sur un piédestal, de même que ‘Umar et ‘Uthman, un piédestal qu’eux-mêmes n’ont jamais imaginé), ou de Aïcha, comparée aux femmes de Lot (as) et de Nuh (as) par Dieu le Très-Haut dans la sourate al-Tahrim. Et quand on considère toutes les innovations des deux premiers califes, bien attestées dans les livres sunnites, on ne peut porter aucun crédit à cette fable. Les menteurs étaient moins habiles que Dieu, et la vérité transparait aisément. [Ils veulent éteindre de leurs bouches la lumière de Dieu, mais Dieu parachèvera Sa lumière en dépit de l’aversion des mécréants. – 61, 8]
Il est bien connu que ce sont les vainqueurs qui écrivent l’histoire, et personne ne doute de l’identité des vainqueurs (terrestres) dans la lutte ancestrale entre les Banu Hachim et les Banu Umayya. Karbala en est l’épilogue sanglant. Ceux qui veulent s’informer à ce sujet et qui ont un cœur ouvert, des oreilles qui entendent et des yeux qui voient peuvent lire, entre autres, les livres de Sharaf al-Din al-Musawi (Correspondances [http://quran.al-shia.org/fr/lib/14/index.htm], Abu Huraira, etc.), basés sur les principales sources sunnites. Nous publierons peut-être un jour une traduction du livre Abu Huraira, dont les traditions étaient rejetées par les premiers califes eux-mêmes (il y a un épisode célèbre ou ‘Umar l’a frappé ; oui, ‘Umar frappe les gens (même les femmes, cf. épisode de sa conversion), et après sa conversion il criait sur le Prophète (saas), je l’aimais même pour ça quand j’étais sunnite, je croyais que cette désobéissance était de l’enthousiasme louable). Tes commentaires seront les bienvenus. Suivre la « sunna » des usurpateurs ignorants et/ou criminels, maudits par Dieu et son Prophète (saas), et leur pratique falsifiée de l’Islam, est incohérent avec les enseignements divins, sans parler du fait qu’il est difficile de prétendre au paradis avec dans son cœur l’amour des ennemis de Dieu, même si cet amour est le fruit de l’ignorance, du moins lorsque Dieu nous a donné les moyens intellectuels de la recherche. Qu’Il nous guide et nous assiste sur la voie authentique qu’Il a tracée pour Ses serviteurs.
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Vous avez votre vision sur ces événements , nous avons les nôtres. Insulter les femmes du Prophèteﷺ
et ses Compagnons(Radhia Allahou Anhoum) et dénigrer leurs mérites comme le font les chiites est contraire à l’Islam. Je m’arrête là parce que je peux dire beaucoup à ce sujet mais je n’en ai pas envie connaissant bien les réactions des chiites à tout argument réfutant leurs allégations.
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L’essentiel est que cela ne fasse pas de nous des adversaires. Il y a effectivement deux visions, et si elles ne peuvent pas être toutes les deux vraies, elles présentent toutes deux une forme de cohérence globale. Ce qui nous unit reste beaucoup plus fort que ce qui nous divise et le respect doit régir nos relations. Nous évitons d’ouvrir ce sujet en général, mais lorsqu’il est évoqué, nous ne pouvons pas faire autrement que de défendre notre point de vue. Concernant l’insulte, elle n’est pas compatible avec l’Islam, et vous devez connaître la fatwa de Sayed Khamenei qui l’interdit. Fi amanillah.
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Pas de problèmes. Nos ennemis communs sont connus et c’est vers eux que nous devons nous concentrer comme dans le passé. Ravi d’avoir discuté avec toi. Salam
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Le plaisir est pour moi. Wa ‘alaykoum al salam wa rahmatullah.
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Salam Cher frère,
Je suis très heureux que tu ai posté cet article sur Sheikh Al-Nimr qui est mort dignement en martyr, il est un sujet de dissertation pour tout les hommes libres.
Merci pour ton travail !
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